Titre : Holàhée ! : journal des étudiants : chroniques estudiantines : littéraires, artistiques, sportives et tribune libre politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-06-10
Contributeur : Foucher-Créteau, Roger (1911-2002). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32787076f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 juin 1932 10 juin 1932
Description : 1932/06/10 (N2). 1932/06/10 (N2).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9644871
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-20887
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/07/2013
LISEZ :
en 2* page :
le conte de Holàhée î et les Chroniques étrangères
EN 3* PAGE :
Sur la Colonisation, de Félicien Challaye
Directeur : Roger FOUCKER-CRETEAU
REDACTION ET ADMINISTRATION ;
2, rue Anatole-de-Ia-Forge, 2
PARIS (17 e )
(Téléphone : Etoile 31=75)
Directeur littéraire : Jacques FERRY
N° 2. — 10 juin 1932.
0 fr. 75 le numéro
PREMIERE ANNEE.
Holàhée !
ABONNEMENTS :
Un an Paris, Seine et Seine-et-Oise 18 fr.
— Autres départements — Colonies 20 fr.
— Etranger 22 ir.
JOURNAL DE S JH3U3STBS
Chroniques Estudiantines : Littéraires, Artistiques, Sportives...
HT TRIBUNE LIBRE POLITIQUE
LISEZ :
EN 5* PAGE :
La Chronique des Livres
et la Coupe Davis, vue par Marcel Bernard
EN 6" PAGE I
La Chronique théâtrale et l’Interview d’Alice Fielà
f M VcU'SSC CàtlldCt-C'
ou- cCe rrux
François VliiLON,
Toute la correspondance concernant
les chroniques ; théâtrale, littéraire, cinématographique,
doit être adressée à :
M. Roger Foucher-Creteatt aux bureaux de Holàhée !
L’Office national
du Sport universitaire
Ï1 n'entre nullemant dans mes inten
tions, en traitant cette question, d’em
piéter sur le domaine de la chronique
sportive de Holàhée ! Toutefois, com
me tout le monde, j’ai pu constater que
nos championnats universitaires d’athlé
tisme n’avaient connu aucune perfor
mance remarquable; comme beaucoup,
j’ai pu lire les appréciations aigres-
douces du Miroir des Sports, où j’ai
relevé seulement ces quelques critiques:
Il riétait vraiment pas nécessaire de
convier à Paris un aussi grand nombre
de jeunes gens pour aboutir à des résul-
dactylo de l’O. S. U., et. naturelle
ment, mon entretien avec Sorin subit
un petit temps d’arrêt.
Sorin me dit alors tout le bien fait
au sport universitaire par le groupement
bordelais des « Amis du Sport univer
sitaire ». Le bulletin de ce groupement,
le « Vert », comme on l’appelle com
munément, est devenu, sans qu’il en
coûte un centime à l'O. S. U., son bul
letin. Il est la preuve mensuelle d’une
vie sportive de plus en plus active dans
T Université.
L’action de l’O. S. U. à la Confié-
Causerie sur le Salon
des Artistes français
tats aussi mauvais. Ceux obtenus di- dération internationale des Etudiants
manche ne sont, en effet, même pas ; avait permis d’envisager une rencontre
comparables à ceux d’il y a üingl ans. de rugby universitaire France-Anigle-
L’inlérêt de ces championnats fut si terre que des raisons, d'un ordre tout
médiocre que leur déroulement décou- i autre qu’universitaire, n’ont pas permis
ragea les uns, écœura les autres et don- ; de réaliser.
na lieu à maintes plaisanteries. i Et Sorin, à qui je prends des ins-
Ainsi, quelques détracteurs du sport tants précieux, de conclure
scolaire, dirigeants de la Fédération,
trouvèrent là C occasion de soutenir à
nouveau leur thèse favorite : supprimer
Nous navons pas eu la préleniion
de renverser des montagnes et de faire
des miracles. Nous avons réussi sim
plement et simplement le sport chez plement, et c est déjà un effort, à
les étudiants, qui trouveront toujours, grouper nos forces, à les coordonner
si Vathlétisme leur sourit, le moyen de et à les diriger vers un même but : dé-
salisfaire leurs goûts en le pratiquant velopper le sport chez l'étudiant et pra-
dans un club quelconque. ' tiquer le sport par les clubs universi-
Voilà ce qu’il ne faut à aucun prix, iaires.
L’athlétisme universitaire ne doit pas
plus tomber que l’escrime universitaire,
le football universitaire, le rugby uni
versitaire. En un mot, le sport univer
sitaire doit vivre, doit prospérer en
France comme à l’étranger et en Italie,
en particulier, où on lui attribue une
place considérable.
Tout le monde sait sans doute que
notre Union nationale des Etudiants est
divisée en divers offices dans le détail
desquels je n’entrerai pas, et dont cer
tains — l’Office du Droit, pour ne
citer que lui — ont eu l’occasion de
se signaler à l’attention des étudiants
en prenant courageusement et résolu
ment en main la défense de leurs in
térêts.
Or, il existe parmi ces offices un
Office du Sport universitaire, et c’est
encore vers cet organisme de l’Union
nationale que doivent être portés tous
les espoirs de ceux qui, chez les étu
diants, aiment et pratiquent le sport.
Qu’est-ce que l’Office national du
Sport universitaire ? De quoi vit-il ?
Comment vit-il ? Quels services est-il
appelé à rendre au sport universitaire ?
Voilà à peu près l’ensemble des ques
tions que l’on est amené à se poser à
l’heure actuelle !
Afin de pouvoir y répondre, je suis
allé
a son siégé
1, rue Boutebrie
— où j’ai eu le bonheur de rencontrer
mon excellent ami Louis Sorin, secré
taire de l’Office, qui, pour reprendre
une expression chère à Beaumarchais,
s’est mis en quatre pour me fournir
les renseignements demandés.
Voilà ce qu’est l’O. S. U., voilà son
but précis. Qu’ajouter qui ne ferait pas
double emploi avec les paroles de Sorin
où i’on sent la foi dans l’avenir, une
conviction manifeste dans des résultats
certains ?
Je ne voudrais cependant pas terminer
sans dire un mot des dirigeants de notre
Office du Sport universitaire, car c’est
un gage de plus que dans quelques an
nées nous, étudiants, nous n’aurons plus
à déplorer la faiblesse de nos perfor
mances athlétiques, ou la pauvreté de nos
clubs estudiantins !
Le Congrès de Caen avait, l’an passé,
confié la direction de l’O. S. U. au
docteur Chappert et à Paul de Rocca-
Serra.
Le docteur Chappert est plus qu’un
apôtre du sport universitaire : c’est un
enthousiaste éclairé, une volonté réali
satrice, qui ne laisse rien au hasard, qui
ne s’arrête que lorsque le résultat est
atteint.
De Rocca-Serra, qui est pour moi
plus qu’un des directeurs de 1 Office
du sport universitaire, a des titres qui
l’ont tout désigné pour le poste qu’il
occupe. Camarade ardent, partisan de
toutes les belles initiatives — et je
n’oublierai jamais que sans lui nous
n’aurions jamais pu former 1 Associa
tion des étudiants nord-africains — fon
dateur du Racing-Universitarre d’Al
ger, quoique l’on m’ait chuchoté qu’il
voudrait arrêter son action, je suis sûr
qu’il la continuera pour le plus grand
bien du sport universitaire.
A côté du docteur Chappert, pré-
A l’occasion de son centenaire, quelle
fêtait cette année, la Société des Artis-
! tes français a présenté à sse visiteurs
: une rétrospective ouverte à ceux qui.
! parmi les disparus, ont le plus honoré |
i la société.
Malheureusement, la critique s’est
i montrée très sévère pour l’ingéniosité
i avec laquelle on a fait figurer dans
| cette rétrospective la plupart des
1 grands impressionnistes qui, si de rares I
I fois réussirent à forcer les portes des
| salons, n’y furent jamais bien accueillis
| et, à plus forte raison, récompensés.
A cette époque, n’ayant d’autre façon
; de présenter leurs œuvres au public, de
I grands artistes inconnus alors... je pour-
| rais citer Monet, Degas ou Renoir,
I étaient obligés, pour pénétrer dans le |
sanctuaire, de s’en remettre à l’appré- I
ciation de ces messieurs de l’Institut. ;
Mais la société des Artistes français, 1
en nous invitant à ce salon de 1932, ne
nous engage à jeter un rapide .regard
sur son passé que pour nous permettre
de mieux juger les vivants.
Depuis quelques années, le Salon souf
fre beaucoup de la vogue grandissante
des autres expositions ; mais ce qu’il
perd en valeur, il le regagne en unité.
Peu d’œuvres très marquantes cette
année : Henri Martin expose un Hom
mage aux morts destiné à la ville de
Cahors ; bonne composition classique
qu'apprécièrent certainement les admi
rateurs de ce peintre.
Biloul, dans son Combat éternel (deux
faunes se disputant la possession d’une
femme), fait preuve d’une belle puis
sance, surtout dans le corps des deux
mâles. Malheureusement, la significa
tion symbolique n’apparait pas au tout
premier abord.
De Montassiez une des meilleures
toiles du Salon : plusieurs personnes en
toilette de soirée conversent pendant [
l’entr’acte ce quelque music-hall pari
sien. Les couleurs bien harmonisées, les
rapports très justes entre les volumes
indiquent chez ce peintre beaucoup de
métier joint à un sentiment de l’art
très développé.
M. P. Dubois, dans un décor qu’il
assure représenter le Hoggar, a campé
un grand Touareg bleu côtoyant une
femme bleue, par une nuit encore plus
bleue...
! Beaucoup d’artistes abordent le por
trait sans rien posséder qui leur per
mette d’y réussir. Ils attrapent une va
gue ressemblance qui, jointe à un pieu
de métier, offre une œuvre qui a les
défauts à la fois de la peinture et de
la photographie.
M. Paul Chabas expose une scène
familiale empreinte de la tendresse qu’il
dissipe à profusion dans toutes ses
œuvres. M. Devambez a gardé pour son
Maréchal Pétain son style si solide.
Etehevery, Cyprien Boulet, Charavel,
Braïtou Sala ont dessiné toute l’élé
gance de la fermai moderne.
Beaucoup de paysagistes cette année.
Quelques-uns, Van Landeghen ou Fili-
berti par exemple, dont les œuvres ont
de très grandes qualités, devraient
s’abstenir d’envoyer aux Artistes fran
çais des peintures dont la facture tout
à fait libre n’est pas à l’unisson avec
les autres exposants.
De nombreux paysages bretons. Tout
d’abord ceux de Désiré Lucas qui, par
leurs dimensions et leur pâte semblent
faits pour figurer dans quelque musée.
Il n’est pas utile de rappeler l’habileté
peut-être un peu monotone de Mile
Th. Clément, de MM. Wintz et Mor-
chain qui continuent une série que l’on
j pourrait nommer armoricaine.
Montagné expose une toile où il évo
que avec beaucoup de fraîcheur (et pour
j cause) les rivages du Groenland tels
I qu’ils sont apparus à la mission Char-
| cot dent il faisait partie.
Parmi ceux qui représentent l’arrière-
garde d’un impressionnisme désuet, M.
Montezin n’a pas abdiqué toute person
nalité. Ses Vaches baignées de ce beau
soleil printanier, malheureusement si
rare en ce moment, fait penser à la
phrase dont un critique célèbre a salué
l'impressionnisme : Les « impressionnis
tes peignent comme chantent les
oiseaux » (mais pas les vaches).
On en a déjà trop dit sur M. H. Ma-
tisse dont les deux marines voilées de
crêpe terminent, sans rien y ajouter
l’œuvre d’un grand peintre qui a su
marquer toutes ses œuvres de sa forte
personnalité.
Quelques bonnes natures mortes, no
tamment celles de Griin et de J. Falcon
oui a su mettre beaucoup de lumière
dans un bouquet de fleurs jaunes bien
découpé sur un fond sombre.
J’ai cherché à vous donner un aperçu
de l’ensemble du Salon de 1932. Beau
coup d’œuvres certainement ont été
oubliées qui méritaient d’être citées.
En imaginant la rétrospective qui
pourra avoir lieu dans cinquante ans
d’ici, on ciujiru soi que la'jeu
nesse de 1982 ne voie de la peinture de
notre époque qu’un seul côté, peut-être
pas le meilleur. A moins que, honorant
ceux qui sont abaissés, l’équilibre ne soit
rétabli..., le temps effaçant bien des
choses.
Renoir, Degas ! que n’êtes-vous parmi
nous aujourd’hui !
En flânant
sur !e Bou!’
B. B.
Le groupement d’étudiants « la
Soupe des Chômeurs » avait orga
nisé, au Théâtre de la Mutualité,
une après-midi artistique, avec de
nombreuses vedettes, au profit de
leur œuvre.
La toute charmante Lucienne
Boyer venait d’interpréter quel
ques nouvelles chansons avec son
talent bien connu, lorsqu’un spec
tateur, visiblement excité, lui cria :
c Parlez-moi d’amour! » Et Lu
cienne de lui répondre : « Pour
vous seul, monsieur?.,.-»—Holàhée!
ALTERNATIVE
Le comte de Valbelle était au
mieux avec la femme du comte
d’Argenson, ministre de la police
de Louis XV. D’Argenson n’en ig zo-
rait rien, mais il observait à cet
égard une parfaite indifférence. Un
jour, Valbelle se fit annoncer chez
lui et lui demanda de le nommer à
un poste qui correspondait à sa
situation sociale.
m — Impossible, mon cher comte,
répondit d’Argenson, tout à fait
impossible. Il n’y a de disponibles,
pour le moment, que deux postes :
celui de gouverneur des Invalides et
celui de gouverneur de la Bastille.
Vous comprendrez que je ne puis
vous confier ni l’un ni l’autre. Car
si je vous donnais la Bastille, on
dirait que c’est moi qui vous y ai
mis, et si je vous donnais les Inva
lides, on dirait que c’est ma
femme... — Holàhée !
ORGUEIL
On invitait un jour Tristan Ber
nard à donner son avis sur la
littérature française. Sur quoi il
déclara :
— Que voulez-vous ? Racine est
mort, Flaubert est mort, Victor
Hugo est mort, et moi, je commence
à me sentir fatigué... — Holàhée !
« Holàhée ! » a fait un effort pour
être agréable à ses lecteurs :
ffulf pages an lieu de six
V. 75 an lien de 1 franc
Remercïez^le en lui faisant une
active propagande...
Assamblée nationale médicale
LILIAN HARVEY
Laissons-Ie parler... il s’exprime du sident de Bordeaux Etudiants-C.ub, et
de Rocca-Serra, fondateur du R.U.A.,
il v a encore Sorin, dont nous avons
causé tout à l’heure.
Le Congrès de Nice les a mainte
nus en fonction à l’unanimité ! N’est-ce
pas le plus bel éloge qu’on puisse leur
faire quand on connaît les divisions de
ru. N. 7
Etudiants sportifs, confions-nous à
reste beaucoup mieux que moi
Depuis un an que l’O.S.U. existe,
nous avons porté tous nos efforts dans
trois domaines, et de trois façons diffé
rentes :
1 0 Pour affirmer notre existence au
près des pouvoirs publics; 2° Pour
montrer notre activité aux diverses fé
dérations; 3° Pour souder notre action.
dans le domaine corporatif, vis-à-vis' de eux » confions-nous à 1 O. . ..notre
VU. N., des clubs universitaires et de cause est en de bonnes mains. ra^e
la Confédération internationale des Etu- : à eux le sport umveiiita.re tançais
c U an t s ! 'fleurira, et pourra rivaliser avec 'les
Auprès des pouvoirs publics, l'action organisations des pays -voisins, avec, par
a été très difficile. Il fallut faire com- exemple, les jeux Lctcnaux e oo
prendre à M. Morinaud, alors secré- g n e, qui furent « le plus significatif, e
taire d’Etat à l'Education physique, le < plus grand ralliement spoiti e a jeu-
rôle que l'O. S. U. était appelé à jouer nesse italienne ». .
pour la défense du sport universitaire Ayons confiance en nos dirigeants.
et les résultats que nous comptions ob
tenir. Bref, nous avons pu finalement
soutenir avec succès les demandes de
subventions des clubs universitaires, et
à l'avenir les résultats dans ce sens
seront encore plus positifs.
Puis il était nécessaire de faire en
tendre la voix des étudianis au sein
même des fédérations sportives. C'est
par ce moyen encore que l’O. S. U. est
appelé à rendre de grands services aux
étudiants. Nous avons des représentants
dont la compétence s'est manifestée en
toutes circonstances dans la plupart des
Fédérations. L’O. S. U. et, par consé
quent, les étudianis sportifs sont repré
sentés à la Fédération de Rugby, à la
groupons-nous tous derrière eux^ et dans
un avenir prochain, devant 1 ampleur
des résultats acquis, nous pourrons crier
en cœur ;
Ah ! chic à Chappert !
Ah ! chic à De Rocca !
Ah ! chic à Sorin !
Ah ! chic à l’O. S. U.
Marcel VIGO.
-«*»■
La Paix dans la musique
Entends-tu cette musique, rêveuse, en
chantée, qui, dans un élan frénétique,
semble vouloir nous raconter l’histoire des
belles choses, l'amour maternel, les ten
dresses de la fiancée ?
Ne vois-tu pas toutes les plus belles pages
de l’histoire de l'humanité s'exhalant de
ces sons mélodieux ?
Entends-tu cette musique qui nous porte
Fédération de football-association, de
basket-ball, d escrime. Les champion- dang ce pays des rêveSi dans ce pays ou
nais universitaires de sports a hiver, or- tout n’est que paix, où tout^ n’est^que
ganisés récemment à Superbagnères,
Vont été en plein accord avec la fédé
ration. Comme couronnement de notre
œuvre fédérale, le comité de 10.S.U.
a obtenu la création d'une commission
scolaire et universitaire au sein même
du Comité national des sports.
Passons aux clubs corporatifs. No
tre tendance principale n est pas de gou
verner ni de lancer des ordres ou de
brandir des foudres imaginaires. Nous
avons voulu coordonner l'action spor
tive des étudianis, pour que les pou
voirs publics, la presse, les fédérations,
prennent acte de celte sorte de front
unique, cessent de considérer le sport
universitaire comme un mythe. Dans
beaucoup de centres se dessine un très
net mouvement en faveur de la consti
tution de grands clubs estudiantins.
A ce moment, entre la charmante
lumière, où les âmes n’ont nul besoin de
parler pour se comprendre ?
Ecoute cette musique ! Oh ! musique !
toi qui, dans un instant d’éternité, où
rien ne trouble notre mol, nous fais con
naître la grandeur et la profondeur de
Oh ! musique ! Gloire à toî. toi qui fais
oublier no3 passions, nos disputes, nos
malheurs, qui nous portes au delà des
réalités, qui fais naître en nous le senti
ment du beau !
Je te salue !
Tu sais adoucir nos cœurs endoloris, nous
faire oublier dans des instants d'extase
toutes les injustices de la terre. Salut à toi
C’est pourquoi je salue en toi, maître des
arts, une gloire éternelle : mon Dieu de la
terre.
Toute-puissante nature qui gouvernes ici-
bas et l’au-delà, comment puis-je te remer
cier de nous avoir donné cette musique
pour adoucir notre existence fatale ?
Comment exprimer envers toi ma recon
naissance ? Les paroles me semblent si ba-
nales ! . . . i
Au moment où je voudrais chanter ta i
gloire. Je ne trouve pas de mots. Je t’aime I
comme un amant qui trouve la paix dans (
les tendresses de tes harmonies.
PESCHARD.
Notre grande amie a bien voulu nous dédicacer sa photographie
que nous reproduisons ci-dessus.
Quel beau titre, et que cache-t-11 ? me
suis-je dit quand on me prévint que la
première assise aurait lieu à l'Hôtel-
Dieu, le dimanche 22 mai.
Convoquée à 9 heures du matin, je
fus accueillie, ainsi que les nombreux
arrivants, par le docteur Gcdlewski,
l’animateur et le véritable fondateur de
cet étonnant organisme qu’est le « Con
grès de la médecine française ».
Je pénétrai dans la pièce précédant
l’amphithéâtre Trousseau, des fœtus,
des tranches de cerveau, des cœurs
énormes et boursouflés à l’aorte rigide
et courbée montrant leur gueule béante,
semblable à des manches à air de pa
quebots, nageaient dans des bocaux.
Là, dans ce décor pouvant impression
ner les profanes, le professeur Carnot
serrait la main à de nombreux amis, tu
toyant beaucoup d’entre eux et ricanant,
bienveillant devant tous.
Chacun prit place sur les gradins ;
après une courte harangue du profes
seur Carnot, le docteur Godlevvski prit
la parole et rappela le but du Congrès
de la médecine française : mettre au
service du public l’expérience person
nelle : « chaque médecin réalise un
trait d’union médicale et scientifique
entre médecins de province et de Paris. »
Dans chaque département, au début
du mois, a lieu une réunion dans la
quelle les médecins discutent sur un
sujet qui leur a été proposé un mois
auparavant, le bureau rédige la con
clusion de la séance et le rapport en est
envoyé à Paris et sert de base aux dé
bats de l’assemblée nationale, composée
de délégués départementaux et parisiens.
Cette fois-ci, le sujet proposé était
« Tuberculose morale ». Or, Louste
ouvrit alors la séance proprement dite
montrant toute l’importance de l’asso
ciation de la syphilis à la tuberculose
et surtout de la fréquence des anté
cédents.
Puis, chacun attira l’attention sur un
fait qui l’avait frappé. Le docteur Gold-
lowski, vêtu avec recherche et discrétion,
l’œil vif, le geste rond et engageant,
donnait la parole à chacun, encoura
geait les timides, approuvait du menton
et des paupières, et le tout avec tant de
bonne humeur et d’entrain qu’il accé
léra le rythme de la discussion qui lan
guissait un peu au début.
Et bientôt chacun voulut dire son mot,
on entendait rouler, nasiller et se heur
ter tous les accents de France. A un
moment, le débat devint si vif qu’il fit
penser à une réunion électorale, mais il
en différait bien par la courtoisie de
langage et surtout par la valeur des
Interruptions.
L’aspect de la salle n’était pas con
traire à cette impression, et il semblait
que là toutes les classes étaient mêlées.
On y apercevait de braves médecins de
campagne, au teint hâlé, au dos épais,
à la nuque un peu rouge et ridée, rides
dans lesquelles on n’aurait pas été
étonné de trouver de la terre ; à côté
d’eux étaient assis de beaux vieillards
à la barbiche blanche, aux lunettes d’or
et à la rosette discrète.
Tous étaient attentifs et écoutaient
avec déférence, presque tous partici
paient à la discussion. On remarquait,
entre autres, un homme aux épaules un
peu étriquées, vêtu d’un veston d’alpaga,
aux cheveux ébouriffés et loin du front,
aux yeux à fleur de tête et derrière ses
binocles, qui se tournait d’un côté, puis
de l’autre, girouette des orateurs, pre
nant comme pivot un immense para
pluie noir qu’il tenait à pleine main.
Plus loin se trouvait le professeur
Moure, au visage allongé par une bar
biche conquérante et aux yeux bridés et
inquiétants. Non loin encore, le profes
seur Clerc, étreignant une immense ser
viette noire, attendait en vain qu’on
parlât de cardiaques.
Mais, assurément, la figure la plus
intéressante était celle du doyen de
l’internat. Assis en haut lieu, à côté des
docteurs Edmond Lesne, Julien Hubert,
Ramadier, il apparaissait comme un ré-
veille-matin pansu, surmonté d’un tim
bre jaune et poli sous lequel s’agitait, au
moment du déclic, un long nez rouge
brique. Le docteur Godlewski lui de
manda son avis personnel sur une ques
tion et le remercia par la même occa
sion; alors on vit notre homme se lever
et, bien droit en dépit de ses quatre-
vingt-quatre ans, comme au garde à
vous, rougir de joie sous les compli
ments.
Après qu’on eut parlé de l’hérédité,
et surtout de la contagion tuberculeuse
en insistant surtout sur le fait que les
campagnes étaient contaminées par ceux
qui, ayant contracté une tuberculose
dans les villes, reviennent dans leur
pays pour se reposer, on aborda le cha
pitre des sanatoriums.
Il fallait entendre les médecins qui
se plaignaient d’avoir chaque jour de
vant les yeux des familles entières qui
devenaient tuberculeuses, contaminées
par l’un des leurs, le logement étant
trop petit pour qu’on puisse l’isoler. Il
existe déjà des sanatoriums, me direz-
vous, mais ils sont loin et la famille
hésite à se séparer de l’enfant. D’autre
part, ils sont trop peu nombreux, on ne
prend que les malades peu atteints.
Ceux qui ont une ou deux cavernes ne
sont pas acceptés, iis prendraient une
place pour d’autres; cependant, autour
d’eux les cas de tuberculoses se multi
plient. Et l’avis unanime fut que l’Etat
avait le devoir d’intervenir, quelques-
uns soutinrent que les tuberculeux ap
partenaient à l’Etat, ce qui provoqua de
nombreuses protestations. Et que res
tera-t-il au médecin, leur dit-on, si
vous lui enlever les tuberculeux ?
Et c’est bien à un tel sujet que Tort
peut comprendre toute l’utilité d’une
pareille assemblée. Pour les médecins, il
n’est pas douteux qu’une telle organisa
tion est très précieuse, elle réveille chez
certains le goût de la science, et au
point ce vue thérapeutique vous apporte
et apprend quelque chose. Mais c’est
surtout au point de vue social qu’elle
prend toute son importance. Tous ces
hommes convaincus et expérimentés
réuniront leurs voix, attireront l’atten
tion du public. Ils sauront, le moment
venu, renseigner, conseiller, indiquer les
méthodes les meilleures et les plus faci
lement acceptables par les malades et
leurs familles. Ainsi, espérons qu’enfin
on agira et qup l’on comprendra
qu’avant de donner une culture gratuite
et illusoire qui ne fera qu’augmenter le
nombre de ratés, sans favoriser ceux qui
sont doués, il faut former des êtreà
beaux et sains.
Gilberte BOUCHER.
Le banque!
de îa “Vie des Étudiants”
Le banquet de « la Vie des Etu
diants », la si vivante et si intéressante
page hebdomadaire de l’Echo de Paris,
s’est déroulé dans la plus franche cor
dialité.
Plus de deux cents étudiants et étu
diantes s’y étaient donné rendez-vous.
A la table d’honneur avaient pris place
le directeur et le secrétaire général de
l’Echo de Paris : MM. Henry Simond
et Franc-Nohain, Jean Delage, l’anima
teur et le créateur de la page et les
principaux représentants des grandes
associations estudiantines patronées ou
encouragées par notre confrère : MM.
Paul Thiriet et Robinet, •président et
vice-président du Cercle des collabora
teurs de la « Vie des Etudiants », Ma
rion, grand Massier des Beaux-Arts, Ro
ger Sardou et Jacques Ferry, présidents
de l’Association internationale des Jeu
nes et du Théâtre des Etudiants ; Mar
cel Vigo, Ziegler, etc.
La soirée se termina fort tard et sur
le trottoir, dans la rue, à minuit, MM.
Franc-Nohain, Simond et Delage dédi
caçaient des menus ou des livres gagnes
en tombola.
J. L.
Chronique estudiantine
féminine
Si l’on avait dit à nos grand’mères,
lorsqu’elles étaient encore jeunes, que
leurs petites-filles feraient des études,
passeraient le baccalauréat et iraient
dans les Facultés, elles n'auraient cer-
| tes pas manqué de rire. Comment ose
rait-on laisser aller au « quartier La
tin », lieu de débauche et de perdition,
des jeunes filles bien élevées ? Ce
pendant, maintenant, tout est boule
versé et l’on n’est pas étonné de voir
des jeunes filles s’instruire et passer
des examens difficiles de licence, do
doctorat et même d’agrégation. Autre
fois seuls les jeunes gens étaient initiés
aux beautés de la langue latine. De nos
jours il n’en est plus ainsi et si l’on en
croit les statistiques, le latin séduit
autant les esprits féminins que mascu
lins. En effet c'est à la Faculté des Let
tres qu’il y a le plus d’étudiantes et
l’on sait qu’une licence d’enseignement
pour les Lettres exige un certificat
d’études classiques comprenant le latin.
Mais au point de vue des études, cette
« maison féminine » a-t-elie apporté
des changements pour les jeunes gens ?
Certainement, car il y a maintenant
plus de concurrence et les professions
libérales étant devenues très encom
brées de nos jours, on a été obligé d’éle
ver le niveau des examens et de rece
voir une mcins grande proportion de
compositeurs; il y a donc rivalité entre
tous les étudiants, qu’ils appartiennent
à l’un ou l’autre sexe, et l’on comprend
que quelques jeunes gens regrettent le
temps où, moins nombreux sur les
rangs, il y avait une plus forte pro
portion de reçus aux examens. '
Mais si les examens sont plus diffi
ciles, ils deviennent mieux appréciés et
exigent une plus grande instruction et
des connaissances plus étendues.
D’un autre côté, l’entrée des jeunes
filles dans les Facultés a fait que jeu
nes gens et jeunes filles ont appris à
mieux se connaître, à travailler en
semble, et ces études, cette émulation
réciproque facilitent le départ dans la
vie. Chacun connaît la mentalité, l’es
prit de l’époque dans laquelle il évolue
et peut mieux se préparer pour assurer
son existence et exercer sa profession.'
Et, plus tard, le mari et la femme pour
ront trouver un lien très fort dans la
collaboration à une même tâche. On
voit beaucoup de ménages d’avocats, do
médecins, de professeurs, ou une bonne
éducation et parfois une profession
commune favorisent la bonne entente.
Bien des personnes disent que c’est
très mauvais de voir des jeunes gens et
des jeunes filles travailler ensemble et
que cela nuit au travail. Mais ceux-là
sont encore imbus des vieux préjugés
et l’expérience leur montrera leur
erreur.
Marianne CASEVITZ,
en 2* page :
le conte de Holàhée î et les Chroniques étrangères
EN 3* PAGE :
Sur la Colonisation, de Félicien Challaye
Directeur : Roger FOUCKER-CRETEAU
REDACTION ET ADMINISTRATION ;
2, rue Anatole-de-Ia-Forge, 2
PARIS (17 e )
(Téléphone : Etoile 31=75)
Directeur littéraire : Jacques FERRY
N° 2. — 10 juin 1932.
0 fr. 75 le numéro
PREMIERE ANNEE.
Holàhée !
ABONNEMENTS :
Un an Paris, Seine et Seine-et-Oise 18 fr.
— Autres départements — Colonies 20 fr.
— Etranger 22 ir.
JOURNAL DE S JH3U3STBS
Chroniques Estudiantines : Littéraires, Artistiques, Sportives...
HT TRIBUNE LIBRE POLITIQUE
LISEZ :
EN 5* PAGE :
La Chronique des Livres
et la Coupe Davis, vue par Marcel Bernard
EN 6" PAGE I
La Chronique théâtrale et l’Interview d’Alice Fielà
f M VcU'SSC CàtlldCt-C'
ou- cCe rrux
François VliiLON,
Toute la correspondance concernant
les chroniques ; théâtrale, littéraire, cinématographique,
doit être adressée à :
M. Roger Foucher-Creteatt aux bureaux de Holàhée !
L’Office national
du Sport universitaire
Ï1 n'entre nullemant dans mes inten
tions, en traitant cette question, d’em
piéter sur le domaine de la chronique
sportive de Holàhée ! Toutefois, com
me tout le monde, j’ai pu constater que
nos championnats universitaires d’athlé
tisme n’avaient connu aucune perfor
mance remarquable; comme beaucoup,
j’ai pu lire les appréciations aigres-
douces du Miroir des Sports, où j’ai
relevé seulement ces quelques critiques:
Il riétait vraiment pas nécessaire de
convier à Paris un aussi grand nombre
de jeunes gens pour aboutir à des résul-
dactylo de l’O. S. U., et. naturelle
ment, mon entretien avec Sorin subit
un petit temps d’arrêt.
Sorin me dit alors tout le bien fait
au sport universitaire par le groupement
bordelais des « Amis du Sport univer
sitaire ». Le bulletin de ce groupement,
le « Vert », comme on l’appelle com
munément, est devenu, sans qu’il en
coûte un centime à l'O. S. U., son bul
letin. Il est la preuve mensuelle d’une
vie sportive de plus en plus active dans
T Université.
L’action de l’O. S. U. à la Confié-
Causerie sur le Salon
des Artistes français
tats aussi mauvais. Ceux obtenus di- dération internationale des Etudiants
manche ne sont, en effet, même pas ; avait permis d’envisager une rencontre
comparables à ceux d’il y a üingl ans. de rugby universitaire France-Anigle-
L’inlérêt de ces championnats fut si terre que des raisons, d'un ordre tout
médiocre que leur déroulement décou- i autre qu’universitaire, n’ont pas permis
ragea les uns, écœura les autres et don- ; de réaliser.
na lieu à maintes plaisanteries. i Et Sorin, à qui je prends des ins-
Ainsi, quelques détracteurs du sport tants précieux, de conclure
scolaire, dirigeants de la Fédération,
trouvèrent là C occasion de soutenir à
nouveau leur thèse favorite : supprimer
Nous navons pas eu la préleniion
de renverser des montagnes et de faire
des miracles. Nous avons réussi sim
plement et simplement le sport chez plement, et c est déjà un effort, à
les étudiants, qui trouveront toujours, grouper nos forces, à les coordonner
si Vathlétisme leur sourit, le moyen de et à les diriger vers un même but : dé-
salisfaire leurs goûts en le pratiquant velopper le sport chez l'étudiant et pra-
dans un club quelconque. ' tiquer le sport par les clubs universi-
Voilà ce qu’il ne faut à aucun prix, iaires.
L’athlétisme universitaire ne doit pas
plus tomber que l’escrime universitaire,
le football universitaire, le rugby uni
versitaire. En un mot, le sport univer
sitaire doit vivre, doit prospérer en
France comme à l’étranger et en Italie,
en particulier, où on lui attribue une
place considérable.
Tout le monde sait sans doute que
notre Union nationale des Etudiants est
divisée en divers offices dans le détail
desquels je n’entrerai pas, et dont cer
tains — l’Office du Droit, pour ne
citer que lui — ont eu l’occasion de
se signaler à l’attention des étudiants
en prenant courageusement et résolu
ment en main la défense de leurs in
térêts.
Or, il existe parmi ces offices un
Office du Sport universitaire, et c’est
encore vers cet organisme de l’Union
nationale que doivent être portés tous
les espoirs de ceux qui, chez les étu
diants, aiment et pratiquent le sport.
Qu’est-ce que l’Office national du
Sport universitaire ? De quoi vit-il ?
Comment vit-il ? Quels services est-il
appelé à rendre au sport universitaire ?
Voilà à peu près l’ensemble des ques
tions que l’on est amené à se poser à
l’heure actuelle !
Afin de pouvoir y répondre, je suis
allé
a son siégé
1, rue Boutebrie
— où j’ai eu le bonheur de rencontrer
mon excellent ami Louis Sorin, secré
taire de l’Office, qui, pour reprendre
une expression chère à Beaumarchais,
s’est mis en quatre pour me fournir
les renseignements demandés.
Voilà ce qu’est l’O. S. U., voilà son
but précis. Qu’ajouter qui ne ferait pas
double emploi avec les paroles de Sorin
où i’on sent la foi dans l’avenir, une
conviction manifeste dans des résultats
certains ?
Je ne voudrais cependant pas terminer
sans dire un mot des dirigeants de notre
Office du Sport universitaire, car c’est
un gage de plus que dans quelques an
nées nous, étudiants, nous n’aurons plus
à déplorer la faiblesse de nos perfor
mances athlétiques, ou la pauvreté de nos
clubs estudiantins !
Le Congrès de Caen avait, l’an passé,
confié la direction de l’O. S. U. au
docteur Chappert et à Paul de Rocca-
Serra.
Le docteur Chappert est plus qu’un
apôtre du sport universitaire : c’est un
enthousiaste éclairé, une volonté réali
satrice, qui ne laisse rien au hasard, qui
ne s’arrête que lorsque le résultat est
atteint.
De Rocca-Serra, qui est pour moi
plus qu’un des directeurs de 1 Office
du sport universitaire, a des titres qui
l’ont tout désigné pour le poste qu’il
occupe. Camarade ardent, partisan de
toutes les belles initiatives — et je
n’oublierai jamais que sans lui nous
n’aurions jamais pu former 1 Associa
tion des étudiants nord-africains — fon
dateur du Racing-Universitarre d’Al
ger, quoique l’on m’ait chuchoté qu’il
voudrait arrêter son action, je suis sûr
qu’il la continuera pour le plus grand
bien du sport universitaire.
A côté du docteur Chappert, pré-
A l’occasion de son centenaire, quelle
fêtait cette année, la Société des Artis-
! tes français a présenté à sse visiteurs
: une rétrospective ouverte à ceux qui.
! parmi les disparus, ont le plus honoré |
i la société.
Malheureusement, la critique s’est
i montrée très sévère pour l’ingéniosité
i avec laquelle on a fait figurer dans
| cette rétrospective la plupart des
1 grands impressionnistes qui, si de rares I
I fois réussirent à forcer les portes des
| salons, n’y furent jamais bien accueillis
| et, à plus forte raison, récompensés.
A cette époque, n’ayant d’autre façon
; de présenter leurs œuvres au public, de
I grands artistes inconnus alors... je pour-
| rais citer Monet, Degas ou Renoir,
I étaient obligés, pour pénétrer dans le |
sanctuaire, de s’en remettre à l’appré- I
ciation de ces messieurs de l’Institut. ;
Mais la société des Artistes français, 1
en nous invitant à ce salon de 1932, ne
nous engage à jeter un rapide .regard
sur son passé que pour nous permettre
de mieux juger les vivants.
Depuis quelques années, le Salon souf
fre beaucoup de la vogue grandissante
des autres expositions ; mais ce qu’il
perd en valeur, il le regagne en unité.
Peu d’œuvres très marquantes cette
année : Henri Martin expose un Hom
mage aux morts destiné à la ville de
Cahors ; bonne composition classique
qu'apprécièrent certainement les admi
rateurs de ce peintre.
Biloul, dans son Combat éternel (deux
faunes se disputant la possession d’une
femme), fait preuve d’une belle puis
sance, surtout dans le corps des deux
mâles. Malheureusement, la significa
tion symbolique n’apparait pas au tout
premier abord.
De Montassiez une des meilleures
toiles du Salon : plusieurs personnes en
toilette de soirée conversent pendant [
l’entr’acte ce quelque music-hall pari
sien. Les couleurs bien harmonisées, les
rapports très justes entre les volumes
indiquent chez ce peintre beaucoup de
métier joint à un sentiment de l’art
très développé.
M. P. Dubois, dans un décor qu’il
assure représenter le Hoggar, a campé
un grand Touareg bleu côtoyant une
femme bleue, par une nuit encore plus
bleue...
! Beaucoup d’artistes abordent le por
trait sans rien posséder qui leur per
mette d’y réussir. Ils attrapent une va
gue ressemblance qui, jointe à un pieu
de métier, offre une œuvre qui a les
défauts à la fois de la peinture et de
la photographie.
M. Paul Chabas expose une scène
familiale empreinte de la tendresse qu’il
dissipe à profusion dans toutes ses
œuvres. M. Devambez a gardé pour son
Maréchal Pétain son style si solide.
Etehevery, Cyprien Boulet, Charavel,
Braïtou Sala ont dessiné toute l’élé
gance de la fermai moderne.
Beaucoup de paysagistes cette année.
Quelques-uns, Van Landeghen ou Fili-
berti par exemple, dont les œuvres ont
de très grandes qualités, devraient
s’abstenir d’envoyer aux Artistes fran
çais des peintures dont la facture tout
à fait libre n’est pas à l’unisson avec
les autres exposants.
De nombreux paysages bretons. Tout
d’abord ceux de Désiré Lucas qui, par
leurs dimensions et leur pâte semblent
faits pour figurer dans quelque musée.
Il n’est pas utile de rappeler l’habileté
peut-être un peu monotone de Mile
Th. Clément, de MM. Wintz et Mor-
chain qui continuent une série que l’on
j pourrait nommer armoricaine.
Montagné expose une toile où il évo
que avec beaucoup de fraîcheur (et pour
j cause) les rivages du Groenland tels
I qu’ils sont apparus à la mission Char-
| cot dent il faisait partie.
Parmi ceux qui représentent l’arrière-
garde d’un impressionnisme désuet, M.
Montezin n’a pas abdiqué toute person
nalité. Ses Vaches baignées de ce beau
soleil printanier, malheureusement si
rare en ce moment, fait penser à la
phrase dont un critique célèbre a salué
l'impressionnisme : Les « impressionnis
tes peignent comme chantent les
oiseaux » (mais pas les vaches).
On en a déjà trop dit sur M. H. Ma-
tisse dont les deux marines voilées de
crêpe terminent, sans rien y ajouter
l’œuvre d’un grand peintre qui a su
marquer toutes ses œuvres de sa forte
personnalité.
Quelques bonnes natures mortes, no
tamment celles de Griin et de J. Falcon
oui a su mettre beaucoup de lumière
dans un bouquet de fleurs jaunes bien
découpé sur un fond sombre.
J’ai cherché à vous donner un aperçu
de l’ensemble du Salon de 1932. Beau
coup d’œuvres certainement ont été
oubliées qui méritaient d’être citées.
En imaginant la rétrospective qui
pourra avoir lieu dans cinquante ans
d’ici, on ciujiru soi que la'jeu
nesse de 1982 ne voie de la peinture de
notre époque qu’un seul côté, peut-être
pas le meilleur. A moins que, honorant
ceux qui sont abaissés, l’équilibre ne soit
rétabli..., le temps effaçant bien des
choses.
Renoir, Degas ! que n’êtes-vous parmi
nous aujourd’hui !
En flânant
sur !e Bou!’
B. B.
Le groupement d’étudiants « la
Soupe des Chômeurs » avait orga
nisé, au Théâtre de la Mutualité,
une après-midi artistique, avec de
nombreuses vedettes, au profit de
leur œuvre.
La toute charmante Lucienne
Boyer venait d’interpréter quel
ques nouvelles chansons avec son
talent bien connu, lorsqu’un spec
tateur, visiblement excité, lui cria :
c Parlez-moi d’amour! » Et Lu
cienne de lui répondre : « Pour
vous seul, monsieur?.,.-»—Holàhée!
ALTERNATIVE
Le comte de Valbelle était au
mieux avec la femme du comte
d’Argenson, ministre de la police
de Louis XV. D’Argenson n’en ig zo-
rait rien, mais il observait à cet
égard une parfaite indifférence. Un
jour, Valbelle se fit annoncer chez
lui et lui demanda de le nommer à
un poste qui correspondait à sa
situation sociale.
m — Impossible, mon cher comte,
répondit d’Argenson, tout à fait
impossible. Il n’y a de disponibles,
pour le moment, que deux postes :
celui de gouverneur des Invalides et
celui de gouverneur de la Bastille.
Vous comprendrez que je ne puis
vous confier ni l’un ni l’autre. Car
si je vous donnais la Bastille, on
dirait que c’est moi qui vous y ai
mis, et si je vous donnais les Inva
lides, on dirait que c’est ma
femme... — Holàhée !
ORGUEIL
On invitait un jour Tristan Ber
nard à donner son avis sur la
littérature française. Sur quoi il
déclara :
— Que voulez-vous ? Racine est
mort, Flaubert est mort, Victor
Hugo est mort, et moi, je commence
à me sentir fatigué... — Holàhée !
« Holàhée ! » a fait un effort pour
être agréable à ses lecteurs :
ffulf pages an lieu de six
V. 75 an lien de 1 franc
Remercïez^le en lui faisant une
active propagande...
Assamblée nationale médicale
LILIAN HARVEY
Laissons-Ie parler... il s’exprime du sident de Bordeaux Etudiants-C.ub, et
de Rocca-Serra, fondateur du R.U.A.,
il v a encore Sorin, dont nous avons
causé tout à l’heure.
Le Congrès de Nice les a mainte
nus en fonction à l’unanimité ! N’est-ce
pas le plus bel éloge qu’on puisse leur
faire quand on connaît les divisions de
ru. N. 7
Etudiants sportifs, confions-nous à
reste beaucoup mieux que moi
Depuis un an que l’O.S.U. existe,
nous avons porté tous nos efforts dans
trois domaines, et de trois façons diffé
rentes :
1 0 Pour affirmer notre existence au
près des pouvoirs publics; 2° Pour
montrer notre activité aux diverses fé
dérations; 3° Pour souder notre action.
dans le domaine corporatif, vis-à-vis' de eux » confions-nous à 1 O. . ..notre
VU. N., des clubs universitaires et de cause est en de bonnes mains. ra^e
la Confédération internationale des Etu- : à eux le sport umveiiita.re tançais
c U an t s ! 'fleurira, et pourra rivaliser avec 'les
Auprès des pouvoirs publics, l'action organisations des pays -voisins, avec, par
a été très difficile. Il fallut faire com- exemple, les jeux Lctcnaux e oo
prendre à M. Morinaud, alors secré- g n e, qui furent « le plus significatif, e
taire d’Etat à l'Education physique, le < plus grand ralliement spoiti e a jeu-
rôle que l'O. S. U. était appelé à jouer nesse italienne ». .
pour la défense du sport universitaire Ayons confiance en nos dirigeants.
et les résultats que nous comptions ob
tenir. Bref, nous avons pu finalement
soutenir avec succès les demandes de
subventions des clubs universitaires, et
à l'avenir les résultats dans ce sens
seront encore plus positifs.
Puis il était nécessaire de faire en
tendre la voix des étudianis au sein
même des fédérations sportives. C'est
par ce moyen encore que l’O. S. U. est
appelé à rendre de grands services aux
étudiants. Nous avons des représentants
dont la compétence s'est manifestée en
toutes circonstances dans la plupart des
Fédérations. L’O. S. U. et, par consé
quent, les étudianis sportifs sont repré
sentés à la Fédération de Rugby, à la
groupons-nous tous derrière eux^ et dans
un avenir prochain, devant 1 ampleur
des résultats acquis, nous pourrons crier
en cœur ;
Ah ! chic à Chappert !
Ah ! chic à De Rocca !
Ah ! chic à Sorin !
Ah ! chic à l’O. S. U.
Marcel VIGO.
-«*»■
La Paix dans la musique
Entends-tu cette musique, rêveuse, en
chantée, qui, dans un élan frénétique,
semble vouloir nous raconter l’histoire des
belles choses, l'amour maternel, les ten
dresses de la fiancée ?
Ne vois-tu pas toutes les plus belles pages
de l’histoire de l'humanité s'exhalant de
ces sons mélodieux ?
Entends-tu cette musique qui nous porte
Fédération de football-association, de
basket-ball, d escrime. Les champion- dang ce pays des rêveSi dans ce pays ou
nais universitaires de sports a hiver, or- tout n’est que paix, où tout^ n’est^que
ganisés récemment à Superbagnères,
Vont été en plein accord avec la fédé
ration. Comme couronnement de notre
œuvre fédérale, le comité de 10.S.U.
a obtenu la création d'une commission
scolaire et universitaire au sein même
du Comité national des sports.
Passons aux clubs corporatifs. No
tre tendance principale n est pas de gou
verner ni de lancer des ordres ou de
brandir des foudres imaginaires. Nous
avons voulu coordonner l'action spor
tive des étudianis, pour que les pou
voirs publics, la presse, les fédérations,
prennent acte de celte sorte de front
unique, cessent de considérer le sport
universitaire comme un mythe. Dans
beaucoup de centres se dessine un très
net mouvement en faveur de la consti
tution de grands clubs estudiantins.
A ce moment, entre la charmante
lumière, où les âmes n’ont nul besoin de
parler pour se comprendre ?
Ecoute cette musique ! Oh ! musique !
toi qui, dans un instant d’éternité, où
rien ne trouble notre mol, nous fais con
naître la grandeur et la profondeur de
Oh ! musique ! Gloire à toî. toi qui fais
oublier no3 passions, nos disputes, nos
malheurs, qui nous portes au delà des
réalités, qui fais naître en nous le senti
ment du beau !
Je te salue !
Tu sais adoucir nos cœurs endoloris, nous
faire oublier dans des instants d'extase
toutes les injustices de la terre. Salut à toi
C’est pourquoi je salue en toi, maître des
arts, une gloire éternelle : mon Dieu de la
terre.
Toute-puissante nature qui gouvernes ici-
bas et l’au-delà, comment puis-je te remer
cier de nous avoir donné cette musique
pour adoucir notre existence fatale ?
Comment exprimer envers toi ma recon
naissance ? Les paroles me semblent si ba-
nales ! . . . i
Au moment où je voudrais chanter ta i
gloire. Je ne trouve pas de mots. Je t’aime I
comme un amant qui trouve la paix dans (
les tendresses de tes harmonies.
PESCHARD.
Notre grande amie a bien voulu nous dédicacer sa photographie
que nous reproduisons ci-dessus.
Quel beau titre, et que cache-t-11 ? me
suis-je dit quand on me prévint que la
première assise aurait lieu à l'Hôtel-
Dieu, le dimanche 22 mai.
Convoquée à 9 heures du matin, je
fus accueillie, ainsi que les nombreux
arrivants, par le docteur Gcdlewski,
l’animateur et le véritable fondateur de
cet étonnant organisme qu’est le « Con
grès de la médecine française ».
Je pénétrai dans la pièce précédant
l’amphithéâtre Trousseau, des fœtus,
des tranches de cerveau, des cœurs
énormes et boursouflés à l’aorte rigide
et courbée montrant leur gueule béante,
semblable à des manches à air de pa
quebots, nageaient dans des bocaux.
Là, dans ce décor pouvant impression
ner les profanes, le professeur Carnot
serrait la main à de nombreux amis, tu
toyant beaucoup d’entre eux et ricanant,
bienveillant devant tous.
Chacun prit place sur les gradins ;
après une courte harangue du profes
seur Carnot, le docteur Godlevvski prit
la parole et rappela le but du Congrès
de la médecine française : mettre au
service du public l’expérience person
nelle : « chaque médecin réalise un
trait d’union médicale et scientifique
entre médecins de province et de Paris. »
Dans chaque département, au début
du mois, a lieu une réunion dans la
quelle les médecins discutent sur un
sujet qui leur a été proposé un mois
auparavant, le bureau rédige la con
clusion de la séance et le rapport en est
envoyé à Paris et sert de base aux dé
bats de l’assemblée nationale, composée
de délégués départementaux et parisiens.
Cette fois-ci, le sujet proposé était
« Tuberculose morale ». Or, Louste
ouvrit alors la séance proprement dite
montrant toute l’importance de l’asso
ciation de la syphilis à la tuberculose
et surtout de la fréquence des anté
cédents.
Puis, chacun attira l’attention sur un
fait qui l’avait frappé. Le docteur Gold-
lowski, vêtu avec recherche et discrétion,
l’œil vif, le geste rond et engageant,
donnait la parole à chacun, encoura
geait les timides, approuvait du menton
et des paupières, et le tout avec tant de
bonne humeur et d’entrain qu’il accé
léra le rythme de la discussion qui lan
guissait un peu au début.
Et bientôt chacun voulut dire son mot,
on entendait rouler, nasiller et se heur
ter tous les accents de France. A un
moment, le débat devint si vif qu’il fit
penser à une réunion électorale, mais il
en différait bien par la courtoisie de
langage et surtout par la valeur des
Interruptions.
L’aspect de la salle n’était pas con
traire à cette impression, et il semblait
que là toutes les classes étaient mêlées.
On y apercevait de braves médecins de
campagne, au teint hâlé, au dos épais,
à la nuque un peu rouge et ridée, rides
dans lesquelles on n’aurait pas été
étonné de trouver de la terre ; à côté
d’eux étaient assis de beaux vieillards
à la barbiche blanche, aux lunettes d’or
et à la rosette discrète.
Tous étaient attentifs et écoutaient
avec déférence, presque tous partici
paient à la discussion. On remarquait,
entre autres, un homme aux épaules un
peu étriquées, vêtu d’un veston d’alpaga,
aux cheveux ébouriffés et loin du front,
aux yeux à fleur de tête et derrière ses
binocles, qui se tournait d’un côté, puis
de l’autre, girouette des orateurs, pre
nant comme pivot un immense para
pluie noir qu’il tenait à pleine main.
Plus loin se trouvait le professeur
Moure, au visage allongé par une bar
biche conquérante et aux yeux bridés et
inquiétants. Non loin encore, le profes
seur Clerc, étreignant une immense ser
viette noire, attendait en vain qu’on
parlât de cardiaques.
Mais, assurément, la figure la plus
intéressante était celle du doyen de
l’internat. Assis en haut lieu, à côté des
docteurs Edmond Lesne, Julien Hubert,
Ramadier, il apparaissait comme un ré-
veille-matin pansu, surmonté d’un tim
bre jaune et poli sous lequel s’agitait, au
moment du déclic, un long nez rouge
brique. Le docteur Godlewski lui de
manda son avis personnel sur une ques
tion et le remercia par la même occa
sion; alors on vit notre homme se lever
et, bien droit en dépit de ses quatre-
vingt-quatre ans, comme au garde à
vous, rougir de joie sous les compli
ments.
Après qu’on eut parlé de l’hérédité,
et surtout de la contagion tuberculeuse
en insistant surtout sur le fait que les
campagnes étaient contaminées par ceux
qui, ayant contracté une tuberculose
dans les villes, reviennent dans leur
pays pour se reposer, on aborda le cha
pitre des sanatoriums.
Il fallait entendre les médecins qui
se plaignaient d’avoir chaque jour de
vant les yeux des familles entières qui
devenaient tuberculeuses, contaminées
par l’un des leurs, le logement étant
trop petit pour qu’on puisse l’isoler. Il
existe déjà des sanatoriums, me direz-
vous, mais ils sont loin et la famille
hésite à se séparer de l’enfant. D’autre
part, ils sont trop peu nombreux, on ne
prend que les malades peu atteints.
Ceux qui ont une ou deux cavernes ne
sont pas acceptés, iis prendraient une
place pour d’autres; cependant, autour
d’eux les cas de tuberculoses se multi
plient. Et l’avis unanime fut que l’Etat
avait le devoir d’intervenir, quelques-
uns soutinrent que les tuberculeux ap
partenaient à l’Etat, ce qui provoqua de
nombreuses protestations. Et que res
tera-t-il au médecin, leur dit-on, si
vous lui enlever les tuberculeux ?
Et c’est bien à un tel sujet que Tort
peut comprendre toute l’utilité d’une
pareille assemblée. Pour les médecins, il
n’est pas douteux qu’une telle organisa
tion est très précieuse, elle réveille chez
certains le goût de la science, et au
point ce vue thérapeutique vous apporte
et apprend quelque chose. Mais c’est
surtout au point de vue social qu’elle
prend toute son importance. Tous ces
hommes convaincus et expérimentés
réuniront leurs voix, attireront l’atten
tion du public. Ils sauront, le moment
venu, renseigner, conseiller, indiquer les
méthodes les meilleures et les plus faci
lement acceptables par les malades et
leurs familles. Ainsi, espérons qu’enfin
on agira et qup l’on comprendra
qu’avant de donner une culture gratuite
et illusoire qui ne fera qu’augmenter le
nombre de ratés, sans favoriser ceux qui
sont doués, il faut former des êtreà
beaux et sains.
Gilberte BOUCHER.
Le banque!
de îa “Vie des Étudiants”
Le banquet de « la Vie des Etu
diants », la si vivante et si intéressante
page hebdomadaire de l’Echo de Paris,
s’est déroulé dans la plus franche cor
dialité.
Plus de deux cents étudiants et étu
diantes s’y étaient donné rendez-vous.
A la table d’honneur avaient pris place
le directeur et le secrétaire général de
l’Echo de Paris : MM. Henry Simond
et Franc-Nohain, Jean Delage, l’anima
teur et le créateur de la page et les
principaux représentants des grandes
associations estudiantines patronées ou
encouragées par notre confrère : MM.
Paul Thiriet et Robinet, •président et
vice-président du Cercle des collabora
teurs de la « Vie des Etudiants », Ma
rion, grand Massier des Beaux-Arts, Ro
ger Sardou et Jacques Ferry, présidents
de l’Association internationale des Jeu
nes et du Théâtre des Etudiants ; Mar
cel Vigo, Ziegler, etc.
La soirée se termina fort tard et sur
le trottoir, dans la rue, à minuit, MM.
Franc-Nohain, Simond et Delage dédi
caçaient des menus ou des livres gagnes
en tombola.
J. L.
Chronique estudiantine
féminine
Si l’on avait dit à nos grand’mères,
lorsqu’elles étaient encore jeunes, que
leurs petites-filles feraient des études,
passeraient le baccalauréat et iraient
dans les Facultés, elles n'auraient cer-
| tes pas manqué de rire. Comment ose
rait-on laisser aller au « quartier La
tin », lieu de débauche et de perdition,
des jeunes filles bien élevées ? Ce
pendant, maintenant, tout est boule
versé et l’on n’est pas étonné de voir
des jeunes filles s’instruire et passer
des examens difficiles de licence, do
doctorat et même d’agrégation. Autre
fois seuls les jeunes gens étaient initiés
aux beautés de la langue latine. De nos
jours il n’en est plus ainsi et si l’on en
croit les statistiques, le latin séduit
autant les esprits féminins que mascu
lins. En effet c'est à la Faculté des Let
tres qu’il y a le plus d’étudiantes et
l’on sait qu’une licence d’enseignement
pour les Lettres exige un certificat
d’études classiques comprenant le latin.
Mais au point de vue des études, cette
« maison féminine » a-t-elie apporté
des changements pour les jeunes gens ?
Certainement, car il y a maintenant
plus de concurrence et les professions
libérales étant devenues très encom
brées de nos jours, on a été obligé d’éle
ver le niveau des examens et de rece
voir une mcins grande proportion de
compositeurs; il y a donc rivalité entre
tous les étudiants, qu’ils appartiennent
à l’un ou l’autre sexe, et l’on comprend
que quelques jeunes gens regrettent le
temps où, moins nombreux sur les
rangs, il y avait une plus forte pro
portion de reçus aux examens. '
Mais si les examens sont plus diffi
ciles, ils deviennent mieux appréciés et
exigent une plus grande instruction et
des connaissances plus étendues.
D’un autre côté, l’entrée des jeunes
filles dans les Facultés a fait que jeu
nes gens et jeunes filles ont appris à
mieux se connaître, à travailler en
semble, et ces études, cette émulation
réciproque facilitent le départ dans la
vie. Chacun connaît la mentalité, l’es
prit de l’époque dans laquelle il évolue
et peut mieux se préparer pour assurer
son existence et exercer sa profession.'
Et, plus tard, le mari et la femme pour
ront trouver un lien très fort dans la
collaboration à une même tâche. On
voit beaucoup de ménages d’avocats, do
médecins, de professeurs, ou une bonne
éducation et parfois une profession
commune favorisent la bonne entente.
Bien des personnes disent que c’est
très mauvais de voir des jeunes gens et
des jeunes filles travailler ensemble et
que cela nuit au travail. Mais ceux-là
sont encore imbus des vieux préjugés
et l’expérience leur montrera leur
erreur.
Marianne CASEVITZ,
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