Titre : Holàhée ! : journal des étudiants : chroniques estudiantines : littéraires, artistiques, sportives et tribune libre politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-05-10
Contributeur : Foucher-Créteau, Roger (1911-2002). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32787076f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 126 Nombre total de vues : 126
Description : 10 mai 1932 10 mai 1932
Description : 1932/05/10 (N1). 1932/05/10 (N1).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k964486n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-20887
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 25/06/2013
1. — 10 mai 1932.
LISEZ :
EN 2* PAGE :
Le Conte de Holàhée !
EN 3 a PAGE t
Le Complot russo-japonais
Directeurs.
Jacques FERRY
et
Roger FOUCHER-CRETEAU
REDACTION ET ADMINISTRATION :
2, rue AnatoIe-de*la-Forge, 2
PARIS (17 e )
(Téléphone : Etoile 31-75)
1 franc te numéro
Première année.
USEZ l
EN 4* PAGE :
La Chronique des livres
EN 5* PAGE :
La Chronique théâtrale
M f M, j'cUr&ï*, CûéudslC
eue temps cCe ma, jeu/nesse
^etle ï
François VILLON.
ABONNEMENTS :
Un an Pari», Seine et Seioe-et-Oi&e 18 fr.
— Autre» départements — Colonies 20 fr.
— Etranger 22 ir.
IDES ET
JOURNAL
Chroniques Estudiantines : Littéraires,
. ET TRIBUNE LIBRE
unoiA.isrTS
Artistiques, Sportives...
POLITIQUE —
Toute la correspondance concernant
les chroniques : théâtrale, littéraire, cinématographique,
doit être adressée à :
M. Jacques FERRY, aux bureaux de « Holàhée ! ».
Une matinée
dans un atelier de peinture
Holàhée ! c’est, paraît-il, aujourd’hui le cri de rallie
ment des étudiants et c’est le titre de leur journal.
On ne pouvait pas en choisir de plus symbolique ni
en même temps qui saisisse plus l’attention. En criant
Holàhée ! les vendeurs feront se retourner les gens dans
la rue, et c’est ce qu’ils cherchent.
Préfacer un journal d’étudiants est une chose à la
fois légère et grave : légère parce qu’on sourit toujours
en parlant à la jeunesse (comme si ce qui l’attend était n ,
si plaisant !) et grave parce quelle est le demain de de palettes, un jour blafard qui tombe
l’humanité et que, s’adressant à elle, on s’adresse à l’avenir, d’un vitrage sale et vient frôler Taca-
De quoi sera-t-il fait ? Hugo se le demandait voici cent démie d’un pauvre bougre qui pose ou
ans. Et l’avenir qui attendait la jeunesse de son époque
était un chemin de roses auprès de celui que tout homme
de bonne foi aperçoit à l’horizon de notre âge. Aussi a-t-on
envie de conseiller à la jeunesse de profiter de la paix
et de la vie pendant qu’elle possède encore l’une et
l’autre. Mais écartons ces sombres pensées et regardons
d’une femme qui étale une belle chair
ferme et dorée, ou bien fanée... cela
j d’oc sur la langue d'oïl, tous les élèves
! ont l’accent du Midi, même les nordi
ques et les Parisiens, et ce sont les mé- !
ridionaux qui ne l’ont presque... plu :
ou... si peu.
Il y a des périodes de grand calme
et puis on ne sait pourquoi, deux élèves
sans doute vexés mutuellement se pré
cipitent vers le lavabo, se mouillent et
se poursuivent dans le labyrinthe des
chevalets et tabourets, tenant dans leurs
mains menaçantes de plus menaçantes
poches d’eau, qui partent, crèvent avec
un bruit sourd, et ruissellent sur les pau
vres bougres n’en pouvant mais; les
chevalets tombent, les toiles sont écla
boussées, le modèle rit ou se fâche, le
gardien arrive dans ce tumulte pour
faire respecter le travail de l’adminis
tration qui siège au-dessous, on l'écoute,
En llamiiit
sur le Boul’ Midi’
Le cours de droit civil allait com
mencer, lorsqu’un énergumène se
dressa au milieu de l’amphithéâtre
et déclara qu’on voulait l’interner et
qu’il allait nous démontrer qu’il était
aussi sain d’esprit que n'importe le
quel d’entre nous, en faisant lui-
même le cours. Avec force vociféra-
» ii.ii . , , ou le plus souvent on gueule plus fort ; tions et gestes désordonnés, il tenta
Autour de la table ou se dresse le j u - d’expliquer que l’on enferme trop
modèle, un hérissement de chevalets qui j 4 * . . de gens pour se débarrasser d’eux
supportent toiles et cartons, derrière eux Puis, sans savoir pourquoi, tout ren- et que, dit-il, « tous les internés sont
jeunes gens et jeunes filles, tous drapes : k le! ï" f, “ nl dàen - aUSSl “ n5é5 que TOUS et m0 ‘ * <«*>•
dus, T atmosphère surchauffée est ra'
Le conflit U. N. A. G. de Paris
au delà du proche avenir dans les profondeurs des desti- j LnJde” muftieoiôre's bWÏ *” | *»; '.'atmosphère surchauffée est ra- j* JiettS
nées de I espece. II semble bien qu en dépit de leur sottise Le calme ou le bruit, le silence ou le j Laichie, les agites le sont aussi, et,^ cai- ca i me son collègue inattendu,
et de leur méchanceté, les hommes ont été en se civili- chant, le chant de Y Ave Maria, plus j niés, ils reprennent le travail, jusqu a la ; ^ g
sant, en se moralisant même. Ils continueront sans doute ou m° ins recueilli, alternant avec l e proclame occasion. pendant une conférence de droit
à travers toutes les vicissitudes, même toutes les tragédies. * ^ ere Dupanloup », avec le « Pom- Buveurs très illustres, et amateurs a{ j m i n i S tratif. Les élèves bâillent, le
C’est ce point d’or lumineux dans les ténèbres( fût-il p ‘'!' » : , des cris - des h “ lWnts ' ; d art " dt Wle! cWs ' v0 “ ! ? U1 pa! " conférencier somnole, M. A. Mestre
situe a I infini, qu il ne faut pas quitter des yeux. Mes peidentJ La célèbre « Caisse’», qui j entrez dans
amïs.éfudiants, votre vie a chacun de VOUS fait partie | jadis servait à enfermer les naturistes j portez de vieux flacons poussiéreux et sieurSj vous dormez tous formidable-
de I immense effort humain. Voila une certitude, voila malgré eux, est devenue le piédestal ! ventrus, et sans crainte d'être houspillés ment. J’emploie cet adverbe parce
une idée-force, voilà une raison de vivre. Travaillez et d’un plâtre aussi antique que solennel, ! et mouillés, venez régaler les peintres que celui ^que vous employez le
vivez pour aider l’humanité à dépouiller la bête qui sub- et son usage devient de plus en plus j assoiffés de gros rouge autant
11 à se réaliser toujours plus dans la rare - A
Quelques grandes gueules, des an-
A
Fernand GREGH.
siste encore en elle,
nature hostile et sous les étoiles indifférentes. La vérité de . ......
l’homme est en l’homme, qu’il s’accomplisse soi-même, uens ’ , U1 01 '! encoie p01 *- P 01
energiquement et entièrement sur sa planete, sa prison à dw nouvçlle mais c - c „ uniqIleraent
la fois et le piédestal de sa future statue.
que
J. R.
Ceux dont on parle
A Francfort, Gœthe a tout en
vahi. Cinémas, théâtres, salles de
conférences, et jusqu’aux poches
de mon manteau où des prospec
tus se sont subtilement glissés.
— Visitez la maison et le mu
sée de Gœthe, étranger, me dit
l’un en plusieurs longues.
Comme si mes amis de Franc
fort ne m’avaient pas, dès le pre
mier jour, poliment obligé à le
faire !
Genre médailles, ou noires sur
blanc, discrètes ou énormes, des
effigies de Gœthe s’étalent à tou
tes les devantures, librairies, ma
gasins de phonos et de disques...
Le confiseur en orne ses bon
bonnières; le petit marchand am
bulant, ses œufs de Pâques multi
colores. C’est une frénésie de
Gœthe !
Les quelques articles sur Gœthe
parus depuis quelque temps dans
les journaux français, peuvent à
peine donner une idée de la litté
rature, dont tous les grands quo
tidiens allemands ont submergé
leurs lecteurs.
En première page, titres énor
mes ; (( Hommage à Gœthe »,
« Gœthe et nous », « Gœthe et
Hitler ». La dernière page elle-
même n’est pas épargnée et j’y
trouve <( l’avis de Gœthe sur l’eau
de Fachigen-Etat ». Toujours l’in
dispensable effigie, suivie d’un ; c’est le prolétariat ! Un jour vien-
fac-similé « extrait d’une lettre dra où la classe ouvrière jettera à
de Gœthe a sa belle-fille Ollilie », j la face des puissants du jour, les
vantant les bienfaits de l’eau de j paroles violentes de (( Promé-
qù’il faut l’admirer. Mais pour
l’intellectuel ?
<( Tenez ! puisque nous som
mes dans une période où l’on ne
parle plus guère que de politique,
prenez les journaux les plus sec
taires parmi ceux qui représen
tent les différents partis. Tous la
même admiration. Mais va-t-elle
au même Gœthe ? »
<( Qu’aime en lui le conserva
teur ? C’est celui qui a combattu
la révolution française. C’est son
idéal « d’harmonie intérieure »
et de « calme sagesse ». L’homme
d’Etat est aussi le petit ministre
du petit Etat de Weimar. »
« Pour le national socialiste,
Gœthe, avant tout, est l’incarna
tion du « génie allemand ».
« Quant au communiste, s’il
admire, non sans réserves d’ail
leurs, Gœthe, c’est qu’il voit
surtout en lui l’auteur du (( se
cond Faust » et de Wilhelm Nei-
ster ». Le « philistin » qui a su
s’évader de (( l’atmosphère étouf
fante de son époque » et lutter
pour les « idéals audacieux et su
perbes de la jeune bourgeoisie
opprimée par la société moyen
âgeuse, la noblesse et le clergé ».
Voici d’ailleurs ce que je re
lève, sans commentaire, dans un
journal de Moscou :
« L’héritier légitime de Gœthe,
pour la forme et la tradition; cat; il faut
bien le dire, il y a chçz nous beaucoup :
de jeunes filles... beaucoup, je ne veux j
pas dire... trop...
Le nouveau ou l’inconnu qui rentre !
est toujours accueilli par une salve de:
« à boire, à boire », ceux qui sont bien !
tranquilles ordinairement prennent à
cette occasion une voix de centaure pour
intimider le pauvre type qui doit chan- !
ter, payer à boire et passer par les bla
gues bien connues, jusqu’au repos au
début duquel tous et toutes se ruent
vers le célèbre café de la « mère Mi-
chon » pour désaltérer leurs gosiers
secs ; les siphons se vident avec
bonheur sur le nouveau qui, debout sur
une table, essaye de chanter; les toma
tes pleuvent, et s’écrasent avec un bruit
mat; on sort de là, mouillé, sale, mais
content, il en faut peu.
Chose curieuse, et ce qui prouve la
supériorité et l’influence de la langue
ASSOCIATION INTERNATIONALE
DES JEUNES
71 b
INSTITUT BRITANNIQUE
6, rue de la Sorbonne
L’AME DE PARIS
L’AME DE LONDRES
Confe'rencede M. RogerSARDOU
Discussion et audition de
Miss Belle Barrie
(Chansonî de Londres)
iiiiiiiHiHiiiimiHmiiimiiiiiiiiimiiiimiiiimiiiimiiHiuiiiniiiiniuiiimiiiiiiiiiii
thée » : (( Vous respecter, moi !
Pourquoi donc ! »
Francis KELLERSON.
Fachigen.
Tout ceci n’est ni une charge,
ni une plaisanterie. Simplement
la preuve d’une admiration pres
que universelle.
L’œuvre, en effet, et la person
nalité même de Gœthe, sont si di
verses et si multiples, que chacun
v retrouve, aussi passionné soit-il,
spirituellement ou politiquement,
l’idéal auquel il s’est consacré.
(( Il n’y a pas un Gœthe, me di
sait un jour un de mes amis, étu
diant de Francfort, mais une infi
nité de caractères, de « person
nages », si vous voulez.
C’est pour cela (pie ceux qui ne
le comprennent ou ne l’aiment
pas sont si infiniment peu nom
breux.
((Je sais bien que pour la
foule Gœthe est, en Allemagne, . ,
IOUIC, vruru C , , S Samedi 28. — 16 h. 30, the-causene.
comme partout, un de ces genies j Maurlce ROSTAND : « France-Allc-
(( reconnus » qu'on admire parce magne, A l’ombre de Gœthe ».
Foyer de la Nouvelle Europe
(Club européen de Pari»)
10, rue de Condé, Paris (60
PROGRAMME DE MAI
Samedi 7. — 16 h. 30, thé-causerie,
Mme J. RAM EL CALS : « Albi et les
Albigeois ».
Lundi 9. — Soirée populaire organi
sée par le Foyer de la Nouvelle Europe
au Théâtre de l’Avenue (Compagnie
Pitoeff). Présentation de l’œuvre de
paix de Fred Angermayer : « Plus
jamais Ça ».
Vendredi 13. — 16 h. 30. tlié-causerie.
Mme S. SCHREIBER-CREMIEUX :
« Mme de Staël européenne »;
Samedi 21. — 21 heures : quelques
chansonniers montmartrois.
Dimanche 22. — Réception du « Bon
Accueil aux petits Européens » et des
« Compagnons du Tour d’Europe » par
la municipalité de Chantilly. Thé-bal.
plus volontiers et que vous devez
comprendre le mieux. Je n’écoute
jamais volontairement les conver
sations des étudiants dans les cou
loirs, mais comme j’ai l’oreille fine,
il m’arrive d’entendre malgré moi.
Cela m’a permis d’établir une sta
tistique et de constater qu’à raison
d’un sur deux, les groupes pronon
cent en chœur le mot : formidable.
C’est un terme qui passera bientôt
! dans la langue juridique. »
jl Stuiciucllt üitrit? ià iUiigUc jà-
1 ridique, monsieur Méstfe !
M. Bauglé, professeur en sociolo
gie, a un style vraiment personnel.
(Tout le monde l’appelle Célestin
depuis qu’Odette Pannetier a, un
jour, affirmé que c’était son pré
nom.) Au lieu de dire tout bêtement
que l’origine d’une institution est
controversée, il proclame que « la
source du fleuve se perd dans les
nuages ». Ce n’est plus un fleuve,
c’est une cataracte !
a ®
Au commissariat spécial d’une
grande gare. Une jeune étudiante
anglaise, bien jolie, ma foi, vient
réclamer timidement, oh ! combien
timidement et combien gentiment,
une valise qu’elle a perdue la veille
sur le quai d’arrivée. Elle décrit mi
nutieusement l’objet; on lui répond
qu’en effet il a été trouvé, mais
qu’il est déjà parti pour la préfec
ture.
Comme elle s’étonne sans acrimo
nie de cette précipitation, le com
missaire, qui avait entendu la con
versation et qui n’aime sans doute
pas les femmes, se précipite l’œil
courroucé, le doigt tendu ;
— Vous avez quelque chose à ré
clamer, mademoiselle ? Eh bien !
sortez !
Le lendemain, la valise n’était pas
Aux jeunes, aux étudiants de toutes opinions, de
toutes confessions, de toutes nationalités, ce journal est
destiné. Absolument indépendant, il défendra leurs inté
rêts injustement lésés, il accueillera dans ses colonnes
toutes les protestations raisonnables. Sans parti pris, il
ouvre sa page « Polémique » à ceux que la politique pas
sionne et qui pensent avoir leur mot à dire, et ses pages
littéraires et artistiques aux jeunes qui n’attendent que encore a la préfecture.
l’occasion de révéler leur talent. Enfin, perpétuant la ® ®
vieille tradition de François Villon, il saura se souvenir L’autre jour, un de nos amis ren-
c t vi •• j *. «. • j contre un Américain. Apres quelques
que 1 estudiant est toi et qu il rit de tout par principe, minutes de conversation, ce der-
même de ce dont il devrait pleurer. nier ■
Holàhée ! Que ce soit votre cri de ralliement par les ! ët comme ’*™ "interiocuteur
rues du vieux Quartier Latin, faites notre succès en fai- s’étonnait
sant votre joye !
LA REDACTION.
Maintenant,
trophe !
c’est la catas-
FRANÇOIS.
ROMANISTES
GUi ARD. — Et Fliniaux qui voulait me faire croire que la mauug iujectio ne se pratiquait plus !
Je crois rester dans la note de
Holàhée ! en citant ce vieux proverbe
français :
Ne dis que ce que scais.
Je ne suis pas allé à Nice et je
ne connaissais guère les événements
du récent Congrès de l’Union natio
nale des étudiants que par ouï dire
ou par la lecture d’articles du reste
très documentés.
De tout ce que j'ai entendu je n’ai
voülu retenir que ceci :
L’Association générale des Etu
diants de Paris avait .été exclue de
l’Umon nationale pour faits de poli
tique, lors du Congrès d’Alger.
Le premier acte du Congrès de Nice
a été de réintégrer TA. G. de Paris
au sein de l’U. N.
Le quatrième jour du Congrès,
l’A. G. de Paris démissionna, entraî
nant à sa suite huit autres A. G.
Que s est-il passé ? Pourquoi cette
demande de réintégration suivie rapi
dement d’une démission ? Pourquoi
cette lutte aiguë entre deux organismes
qui ne semblaient nés que pour s’en
tendre ?
C’est dans le simple but de rensei
gner les lecteurs de Holàhée ! que
nous sommes allé aux sources. Nous
avons écouté, toutes les thèses avec
la même attention, nous allons les
transcrire toutes les trois — car il
y en a nécessairement trois ; nous
conclurons ensuite en donnant une
simple appréciation de tous ces faits
et geste', sens toutefois '•ouloii* noVs
immiscer et prendre parti dans Ime
querelle intestine.
Ziegler, président de l’A. G., nous
dit qu’il était allé au Congrès de Nice
pour assurer la réintégration de l’A. G.
en assemblée générale. Cette réinté
gration s’imposait pour plusieurs raisons
dont la principale semblerait être une
raison financière.
L’A. G. de Nancy avait inscrit
au cahier des vœux le vœu suivant ;
« Attendu que l’U. N. doit tendre à
grouper toutes les associations géné
rales d’étudiants de France, que la
Corpo, qui a du reste partiellement
'fusionné avec l’A. G., ne saurait
prétendre représenter les étudiants de
Paris ; qu’il est inadmissible que les
étudiants de Paris ne soient pas repré
sentés à l’U. N.; que les projets de
constitution d’une fédération parisienne
groupant les diverses amicales et asso
ciations d’étudiants de Paris ont pra
tiquement échoué et sont inappliquables,
demande la réintégration de l’A. G.
des étudiants de Paris dans le sein
de ru. N. »
May dépose alors une motion ten
dant à ja réintégration conditionnelle
de l’A. G. de Pans. Bref, après une
vive discussion, on supprime le para
graphe 4 du voeu de Nancy, qui est
alors voté par 100 voix contre 61.
L’A. G. de Paris est donc réinté
grée sans conditions.
Le lendemain, nous dit toujours
Ziegler, tout se passa bien et Î’A. G.
prit part aux divers travaux. Mais dès
le troisième jour, lors de la visite de
l’île Sainte-Marguerite, on sentit que
beaucoup oubliaient le paysage et pen
saient aux élections.
Le vendredi, quatrième jour du
Congrès, arrive. Dans plusieurs offices
centraux, l’A. G. de Paris est agréée
et l’on admet même des délégués pa
risiens à la médecine et en phar
macie.
C’est au Droit que la grande bagarre
se produisit. La question des capa-
citaires donne lieu à une vive discus
sion. M. Vidal-Naquet, que l’on
n’avait encore jamais vu, intervient
alors contre Vedel. Finalement une
motion de félicitations est votée à
l’adresse de Vedel.
Ziegler nous signale que quelques
instants après il voulut payer les coti
sations de l’A. G. de Paris. On dis
cute sur le nombre qui, dans quelque
A. G, que ce soit, est impossible à
prouver. Ziegler fait alors remarquer
que, pour des motifs de cuisine élec
torale, on veut retirer le droit de vote
à Paris. Mais avant tout vote, me
dit Ziegler, Î’A. G. de Paris, qui
était paisible et calme et qui est sans
politique, c me on a bien voulu le
reconnaître au début du Congrès, alors
que l’U. N. n’est faite que de poli
tique, se retire de l’Union nationale.
Toulouse et Lille suivent immédia
tement le mouvement. On vote quand
même, et bien inutilement TA. G. de
Paris est privée de tous ses droits.
Dans l’après-midi la question du
sanatorium qui voit le triomphe de
May et du bureau de TU. N., entraîne
la démission de six autres A. G. (à
savoir ; Nancy, Besançon, Amiens,
Grenoble, Tours et Casablanca).
Girou essaye de prêcher le ca’lme
et la concorde. La salle se vide en
partie : TU. N. avait vécu. Les élec
tions se passent en famille. Girou
« donne » sa démission pour « rai
sons personnelles ». M. Vidal-Naquet,
avocat inscrit au barreau de Marseille
depuis huit ans, est élu président.
La presse s’est saisie du Congrès,
les associations dissidentes ont donné
divers communiqués. Un article a
paru dans « La Vie des Etudiants »,
de L'Echo de Paris, sous la signature
de Cherrey, président de TA. G. de
Nancy. Ziegler nous signale que cet
article contient du reste quelques inexac
titudes, en particulier au sujet de qua
tre démissions conditionnelles, celles de
Nantes, Rouen, Limoges et Montpel
lier, et à propos des conditions de ces
démissions qui auront lieu si des élec
tions ne se produisent pas à brève
échéance et si une réforme complète
des statuts de TU. N. n’est pas
effectuée.
Voilà donc, à peu près ce qui
m’a été dit à TA. G. de Paris.
Quand on passe de la rue de la
Bucherie à la rue de la Boutebrie, on
entend, c'est évident, un tout autre son
de cloche.
Ee Congrès d’Alger, nous a-t-on
dit, avait exclu TA. G. de Paris du
sein de TU. N., en raison des inci
dents politiques qui s’y produisaient.
Le "Congrès de Caen avait, l’an passé,
décidé, vu les efforts tentés par
TA. G. de Paris, de la réintégrer le
jour où elle aurait enfin pris la forme
fédérative.
Le Congrès de Nice arrive. L’Asso
ciation générale des étudiants de Pans
est réintégrée sans conditions à la suite,
dit M. Vidal-Naquet dans un article
paru dans « La Vie des Etudiants »,
de L'Echo de Paris du 21 avril 1932,
d’une proposition brusquée. Mais le
Congrès ne pouvait accorder le droit de
vote immédiat pour la T xussion d’une
gestion à Iàquélle cette association
n’avait pas participé depuis deux ans.
De plus, aucun contrôle du nombre
des membres n'était possible, les cartes
des membres de l’Union nationale
n’ayant pas encore été délivrées aux
étudiants de Paris.
Rien ne prouve que TA.' G. de
Paris avait 2.400 membres, comme
le prétendait Ziegler, alors qu’elle
n’en avait pas 1.500.
La préoccupation du bureau est très
claire et très simple : il désire ramener
à elle les associations dissidentes; tous
ses dirigeants ont foi en elle. Du reste
les événements, nous ont-ils dit, sem
blent leur donner raison. Ce n’est pas
TA. G. de Nancy qui a lancé l’article
dont il a été question précédemment,
loin de là ! A T unanimité et sans
conditions, TA. G. de Nancy vient
de retirer sa démission et rentre au
sein de TU. N.
« Mais constatant la situation grave
dans laquellîe se trouve, FU. N., à
la suite des récents incidents du Con
grès de Nice, demandant que dès
les premiers mois qui suivront ce con
grès, les premiers efforts du nouveau
bureau soient de rechercher un terrain
d’entente dans la plus grande largesse
d’esprit possible, permettant le retour
des associations dissidentes au sein de
l’U. N. afin que celle-ci représente
réellement la totalité des étudiants
français ; compte sur le nouveau bu
reau pour mener à bien une organisa
tion d’offices centraux en vue de leur
fonctionnement efficace et de leur re
lation étroite avec le bureau de TU. N.
afin d’éviter le retour d’incidents ana
logues à ceux qui se sont produits à
l’occasion de l’affaire des capacitaires ;
demande enfin que toutes lés A. G.
des étudiants Je France soient tenues
au courant régulièrement des pourpar
lers qui seront échangés en ce sens. »
Les délégués de VA. G. de Rouen
au Congrès :
J. Grasset, P. Magnier, R. Bertrand.
Et voilà !
Comme il fallait s’y attendre, ce
sont les étudiants de Normandie qui
ont choisi la situation d’intermédiaire
et, à vrai dire, j’ai grande envie d’en
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. ET TRIBUNE LIBRE
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Une matinée
dans un atelier de peinture
Holàhée ! c’est, paraît-il, aujourd’hui le cri de rallie
ment des étudiants et c’est le titre de leur journal.
On ne pouvait pas en choisir de plus symbolique ni
en même temps qui saisisse plus l’attention. En criant
Holàhée ! les vendeurs feront se retourner les gens dans
la rue, et c’est ce qu’ils cherchent.
Préfacer un journal d’étudiants est une chose à la
fois légère et grave : légère parce qu’on sourit toujours
en parlant à la jeunesse (comme si ce qui l’attend était n ,
si plaisant !) et grave parce quelle est le demain de de palettes, un jour blafard qui tombe
l’humanité et que, s’adressant à elle, on s’adresse à l’avenir, d’un vitrage sale et vient frôler Taca-
De quoi sera-t-il fait ? Hugo se le demandait voici cent démie d’un pauvre bougre qui pose ou
ans. Et l’avenir qui attendait la jeunesse de son époque
était un chemin de roses auprès de celui que tout homme
de bonne foi aperçoit à l’horizon de notre âge. Aussi a-t-on
envie de conseiller à la jeunesse de profiter de la paix
et de la vie pendant qu’elle possède encore l’une et
l’autre. Mais écartons ces sombres pensées et regardons
d’une femme qui étale une belle chair
ferme et dorée, ou bien fanée... cela
j d’oc sur la langue d'oïl, tous les élèves
! ont l’accent du Midi, même les nordi
ques et les Parisiens, et ce sont les mé- !
ridionaux qui ne l’ont presque... plu :
ou... si peu.
Il y a des périodes de grand calme
et puis on ne sait pourquoi, deux élèves
sans doute vexés mutuellement se pré
cipitent vers le lavabo, se mouillent et
se poursuivent dans le labyrinthe des
chevalets et tabourets, tenant dans leurs
mains menaçantes de plus menaçantes
poches d’eau, qui partent, crèvent avec
un bruit sourd, et ruissellent sur les pau
vres bougres n’en pouvant mais; les
chevalets tombent, les toiles sont écla
boussées, le modèle rit ou se fâche, le
gardien arrive dans ce tumulte pour
faire respecter le travail de l’adminis
tration qui siège au-dessous, on l'écoute,
En llamiiit
sur le Boul’ Midi’
Le cours de droit civil allait com
mencer, lorsqu’un énergumène se
dressa au milieu de l’amphithéâtre
et déclara qu’on voulait l’interner et
qu’il allait nous démontrer qu’il était
aussi sain d’esprit que n'importe le
quel d’entre nous, en faisant lui-
même le cours. Avec force vociféra-
» ii.ii . , , ou le plus souvent on gueule plus fort ; tions et gestes désordonnés, il tenta
Autour de la table ou se dresse le j u - d’expliquer que l’on enferme trop
modèle, un hérissement de chevalets qui j 4 * . . de gens pour se débarrasser d’eux
supportent toiles et cartons, derrière eux Puis, sans savoir pourquoi, tout ren- et que, dit-il, « tous les internés sont
jeunes gens et jeunes filles, tous drapes : k le! ï" f, “ nl dàen - aUSSl “ n5é5 que TOUS et m0 ‘ * <«*>•
dus, T atmosphère surchauffée est ra'
Le conflit U. N. A. G. de Paris
au delà du proche avenir dans les profondeurs des desti- j LnJde” muftieoiôre's bWÏ *” | *»; '.'atmosphère surchauffée est ra- j* JiettS
nées de I espece. II semble bien qu en dépit de leur sottise Le calme ou le bruit, le silence ou le j Laichie, les agites le sont aussi, et,^ cai- ca i me son collègue inattendu,
et de leur méchanceté, les hommes ont été en se civili- chant, le chant de Y Ave Maria, plus j niés, ils reprennent le travail, jusqu a la ; ^ g
sant, en se moralisant même. Ils continueront sans doute ou m° ins recueilli, alternant avec l e proclame occasion. pendant une conférence de droit
à travers toutes les vicissitudes, même toutes les tragédies. * ^ ere Dupanloup », avec le « Pom- Buveurs très illustres, et amateurs a{ j m i n i S tratif. Les élèves bâillent, le
C’est ce point d’or lumineux dans les ténèbres( fût-il p ‘'!' » : , des cris - des h “ lWnts ' ; d art " dt Wle! cWs ' v0 “ ! ? U1 pa! " conférencier somnole, M. A. Mestre
situe a I infini, qu il ne faut pas quitter des yeux. Mes peidentJ La célèbre « Caisse’», qui j entrez dans
amïs.éfudiants, votre vie a chacun de VOUS fait partie | jadis servait à enfermer les naturistes j portez de vieux flacons poussiéreux et sieurSj vous dormez tous formidable-
de I immense effort humain. Voila une certitude, voila malgré eux, est devenue le piédestal ! ventrus, et sans crainte d'être houspillés ment. J’emploie cet adverbe parce
une idée-force, voilà une raison de vivre. Travaillez et d’un plâtre aussi antique que solennel, ! et mouillés, venez régaler les peintres que celui ^que vous employez le
vivez pour aider l’humanité à dépouiller la bête qui sub- et son usage devient de plus en plus j assoiffés de gros rouge autant
11 à se réaliser toujours plus dans la rare - A
Quelques grandes gueules, des an-
A
Fernand GREGH.
siste encore en elle,
nature hostile et sous les étoiles indifférentes. La vérité de . ......
l’homme est en l’homme, qu’il s’accomplisse soi-même, uens ’ , U1 01 '! encoie p01 *- P 01
energiquement et entièrement sur sa planete, sa prison à dw nouvçlle mais c - c „ uniqIleraent
la fois et le piédestal de sa future statue.
que
J. R.
Ceux dont on parle
A Francfort, Gœthe a tout en
vahi. Cinémas, théâtres, salles de
conférences, et jusqu’aux poches
de mon manteau où des prospec
tus se sont subtilement glissés.
— Visitez la maison et le mu
sée de Gœthe, étranger, me dit
l’un en plusieurs longues.
Comme si mes amis de Franc
fort ne m’avaient pas, dès le pre
mier jour, poliment obligé à le
faire !
Genre médailles, ou noires sur
blanc, discrètes ou énormes, des
effigies de Gœthe s’étalent à tou
tes les devantures, librairies, ma
gasins de phonos et de disques...
Le confiseur en orne ses bon
bonnières; le petit marchand am
bulant, ses œufs de Pâques multi
colores. C’est une frénésie de
Gœthe !
Les quelques articles sur Gœthe
parus depuis quelque temps dans
les journaux français, peuvent à
peine donner une idée de la litté
rature, dont tous les grands quo
tidiens allemands ont submergé
leurs lecteurs.
En première page, titres énor
mes ; (( Hommage à Gœthe »,
« Gœthe et nous », « Gœthe et
Hitler ». La dernière page elle-
même n’est pas épargnée et j’y
trouve <( l’avis de Gœthe sur l’eau
de Fachigen-Etat ». Toujours l’in
dispensable effigie, suivie d’un ; c’est le prolétariat ! Un jour vien-
fac-similé « extrait d’une lettre dra où la classe ouvrière jettera à
de Gœthe a sa belle-fille Ollilie », j la face des puissants du jour, les
vantant les bienfaits de l’eau de j paroles violentes de (( Promé-
qù’il faut l’admirer. Mais pour
l’intellectuel ?
<( Tenez ! puisque nous som
mes dans une période où l’on ne
parle plus guère que de politique,
prenez les journaux les plus sec
taires parmi ceux qui représen
tent les différents partis. Tous la
même admiration. Mais va-t-elle
au même Gœthe ? »
<( Qu’aime en lui le conserva
teur ? C’est celui qui a combattu
la révolution française. C’est son
idéal « d’harmonie intérieure »
et de « calme sagesse ». L’homme
d’Etat est aussi le petit ministre
du petit Etat de Weimar. »
« Pour le national socialiste,
Gœthe, avant tout, est l’incarna
tion du « génie allemand ».
« Quant au communiste, s’il
admire, non sans réserves d’ail
leurs, Gœthe, c’est qu’il voit
surtout en lui l’auteur du (( se
cond Faust » et de Wilhelm Nei-
ster ». Le « philistin » qui a su
s’évader de (( l’atmosphère étouf
fante de son époque » et lutter
pour les « idéals audacieux et su
perbes de la jeune bourgeoisie
opprimée par la société moyen
âgeuse, la noblesse et le clergé ».
Voici d’ailleurs ce que je re
lève, sans commentaire, dans un
journal de Moscou :
« L’héritier légitime de Gœthe,
pour la forme et la tradition; cat; il faut
bien le dire, il y a chçz nous beaucoup :
de jeunes filles... beaucoup, je ne veux j
pas dire... trop...
Le nouveau ou l’inconnu qui rentre !
est toujours accueilli par une salve de:
« à boire, à boire », ceux qui sont bien !
tranquilles ordinairement prennent à
cette occasion une voix de centaure pour
intimider le pauvre type qui doit chan- !
ter, payer à boire et passer par les bla
gues bien connues, jusqu’au repos au
début duquel tous et toutes se ruent
vers le célèbre café de la « mère Mi-
chon » pour désaltérer leurs gosiers
secs ; les siphons se vident avec
bonheur sur le nouveau qui, debout sur
une table, essaye de chanter; les toma
tes pleuvent, et s’écrasent avec un bruit
mat; on sort de là, mouillé, sale, mais
content, il en faut peu.
Chose curieuse, et ce qui prouve la
supériorité et l’influence de la langue
ASSOCIATION INTERNATIONALE
DES JEUNES
71 b
INSTITUT BRITANNIQUE
6, rue de la Sorbonne
L’AME DE PARIS
L’AME DE LONDRES
Confe'rencede M. RogerSARDOU
Discussion et audition de
Miss Belle Barrie
(Chansonî de Londres)
iiiiiiiHiHiiiimiHmiiimiiiiiiiiimiiiimiiiimiiiimiiHiuiiiniiiiniuiiimiiiiiiiiiii
thée » : (( Vous respecter, moi !
Pourquoi donc ! »
Francis KELLERSON.
Fachigen.
Tout ceci n’est ni une charge,
ni une plaisanterie. Simplement
la preuve d’une admiration pres
que universelle.
L’œuvre, en effet, et la person
nalité même de Gœthe, sont si di
verses et si multiples, que chacun
v retrouve, aussi passionné soit-il,
spirituellement ou politiquement,
l’idéal auquel il s’est consacré.
(( Il n’y a pas un Gœthe, me di
sait un jour un de mes amis, étu
diant de Francfort, mais une infi
nité de caractères, de « person
nages », si vous voulez.
C’est pour cela (pie ceux qui ne
le comprennent ou ne l’aiment
pas sont si infiniment peu nom
breux.
((Je sais bien que pour la
foule Gœthe est, en Allemagne, . ,
IOUIC, vruru C , , S Samedi 28. — 16 h. 30, the-causene.
comme partout, un de ces genies j Maurlce ROSTAND : « France-Allc-
(( reconnus » qu'on admire parce magne, A l’ombre de Gœthe ».
Foyer de la Nouvelle Europe
(Club européen de Pari»)
10, rue de Condé, Paris (60
PROGRAMME DE MAI
Samedi 7. — 16 h. 30, thé-causerie,
Mme J. RAM EL CALS : « Albi et les
Albigeois ».
Lundi 9. — Soirée populaire organi
sée par le Foyer de la Nouvelle Europe
au Théâtre de l’Avenue (Compagnie
Pitoeff). Présentation de l’œuvre de
paix de Fred Angermayer : « Plus
jamais Ça ».
Vendredi 13. — 16 h. 30. tlié-causerie.
Mme S. SCHREIBER-CREMIEUX :
« Mme de Staël européenne »;
Samedi 21. — 21 heures : quelques
chansonniers montmartrois.
Dimanche 22. — Réception du « Bon
Accueil aux petits Européens » et des
« Compagnons du Tour d’Europe » par
la municipalité de Chantilly. Thé-bal.
plus volontiers et que vous devez
comprendre le mieux. Je n’écoute
jamais volontairement les conver
sations des étudiants dans les cou
loirs, mais comme j’ai l’oreille fine,
il m’arrive d’entendre malgré moi.
Cela m’a permis d’établir une sta
tistique et de constater qu’à raison
d’un sur deux, les groupes pronon
cent en chœur le mot : formidable.
C’est un terme qui passera bientôt
! dans la langue juridique. »
jl Stuiciucllt üitrit? ià iUiigUc jà-
1 ridique, monsieur Méstfe !
M. Bauglé, professeur en sociolo
gie, a un style vraiment personnel.
(Tout le monde l’appelle Célestin
depuis qu’Odette Pannetier a, un
jour, affirmé que c’était son pré
nom.) Au lieu de dire tout bêtement
que l’origine d’une institution est
controversée, il proclame que « la
source du fleuve se perd dans les
nuages ». Ce n’est plus un fleuve,
c’est une cataracte !
a ®
Au commissariat spécial d’une
grande gare. Une jeune étudiante
anglaise, bien jolie, ma foi, vient
réclamer timidement, oh ! combien
timidement et combien gentiment,
une valise qu’elle a perdue la veille
sur le quai d’arrivée. Elle décrit mi
nutieusement l’objet; on lui répond
qu’en effet il a été trouvé, mais
qu’il est déjà parti pour la préfec
ture.
Comme elle s’étonne sans acrimo
nie de cette précipitation, le com
missaire, qui avait entendu la con
versation et qui n’aime sans doute
pas les femmes, se précipite l’œil
courroucé, le doigt tendu ;
— Vous avez quelque chose à ré
clamer, mademoiselle ? Eh bien !
sortez !
Le lendemain, la valise n’était pas
Aux jeunes, aux étudiants de toutes opinions, de
toutes confessions, de toutes nationalités, ce journal est
destiné. Absolument indépendant, il défendra leurs inté
rêts injustement lésés, il accueillera dans ses colonnes
toutes les protestations raisonnables. Sans parti pris, il
ouvre sa page « Polémique » à ceux que la politique pas
sionne et qui pensent avoir leur mot à dire, et ses pages
littéraires et artistiques aux jeunes qui n’attendent que encore a la préfecture.
l’occasion de révéler leur talent. Enfin, perpétuant la ® ®
vieille tradition de François Villon, il saura se souvenir L’autre jour, un de nos amis ren-
c t vi •• j *. «. • j contre un Américain. Apres quelques
que 1 estudiant est toi et qu il rit de tout par principe, minutes de conversation, ce der-
même de ce dont il devrait pleurer. nier ■
Holàhée ! Que ce soit votre cri de ralliement par les ! ët comme ’*™ "interiocuteur
rues du vieux Quartier Latin, faites notre succès en fai- s’étonnait
sant votre joye !
LA REDACTION.
Maintenant,
trophe !
c’est la catas-
FRANÇOIS.
ROMANISTES
GUi ARD. — Et Fliniaux qui voulait me faire croire que la mauug iujectio ne se pratiquait plus !
Je crois rester dans la note de
Holàhée ! en citant ce vieux proverbe
français :
Ne dis que ce que scais.
Je ne suis pas allé à Nice et je
ne connaissais guère les événements
du récent Congrès de l’Union natio
nale des étudiants que par ouï dire
ou par la lecture d’articles du reste
très documentés.
De tout ce que j'ai entendu je n’ai
voülu retenir que ceci :
L’Association générale des Etu
diants de Paris avait .été exclue de
l’Umon nationale pour faits de poli
tique, lors du Congrès d’Alger.
Le premier acte du Congrès de Nice
a été de réintégrer TA. G. de Paris
au sein de l’U. N.
Le quatrième jour du Congrès,
l’A. G. de Paris démissionna, entraî
nant à sa suite huit autres A. G.
Que s est-il passé ? Pourquoi cette
demande de réintégration suivie rapi
dement d’une démission ? Pourquoi
cette lutte aiguë entre deux organismes
qui ne semblaient nés que pour s’en
tendre ?
C’est dans le simple but de rensei
gner les lecteurs de Holàhée ! que
nous sommes allé aux sources. Nous
avons écouté, toutes les thèses avec
la même attention, nous allons les
transcrire toutes les trois — car il
y en a nécessairement trois ; nous
conclurons ensuite en donnant une
simple appréciation de tous ces faits
et geste', sens toutefois '•ouloii* noVs
immiscer et prendre parti dans Ime
querelle intestine.
Ziegler, président de l’A. G., nous
dit qu’il était allé au Congrès de Nice
pour assurer la réintégration de l’A. G.
en assemblée générale. Cette réinté
gration s’imposait pour plusieurs raisons
dont la principale semblerait être une
raison financière.
L’A. G. de Nancy avait inscrit
au cahier des vœux le vœu suivant ;
« Attendu que l’U. N. doit tendre à
grouper toutes les associations géné
rales d’étudiants de France, que la
Corpo, qui a du reste partiellement
'fusionné avec l’A. G., ne saurait
prétendre représenter les étudiants de
Paris ; qu’il est inadmissible que les
étudiants de Paris ne soient pas repré
sentés à l’U. N.; que les projets de
constitution d’une fédération parisienne
groupant les diverses amicales et asso
ciations d’étudiants de Paris ont pra
tiquement échoué et sont inappliquables,
demande la réintégration de l’A. G.
des étudiants de Paris dans le sein
de ru. N. »
May dépose alors une motion ten
dant à ja réintégration conditionnelle
de l’A. G. de Pans. Bref, après une
vive discussion, on supprime le para
graphe 4 du voeu de Nancy, qui est
alors voté par 100 voix contre 61.
L’A. G. de Paris est donc réinté
grée sans conditions.
Le lendemain, nous dit toujours
Ziegler, tout se passa bien et Î’A. G.
prit part aux divers travaux. Mais dès
le troisième jour, lors de la visite de
l’île Sainte-Marguerite, on sentit que
beaucoup oubliaient le paysage et pen
saient aux élections.
Le vendredi, quatrième jour du
Congrès, arrive. Dans plusieurs offices
centraux, l’A. G. de Paris est agréée
et l’on admet même des délégués pa
risiens à la médecine et en phar
macie.
C’est au Droit que la grande bagarre
se produisit. La question des capa-
citaires donne lieu à une vive discus
sion. M. Vidal-Naquet, que l’on
n’avait encore jamais vu, intervient
alors contre Vedel. Finalement une
motion de félicitations est votée à
l’adresse de Vedel.
Ziegler nous signale que quelques
instants après il voulut payer les coti
sations de l’A. G. de Paris. On dis
cute sur le nombre qui, dans quelque
A. G, que ce soit, est impossible à
prouver. Ziegler fait alors remarquer
que, pour des motifs de cuisine élec
torale, on veut retirer le droit de vote
à Paris. Mais avant tout vote, me
dit Ziegler, Î’A. G. de Paris, qui
était paisible et calme et qui est sans
politique, c me on a bien voulu le
reconnaître au début du Congrès, alors
que l’U. N. n’est faite que de poli
tique, se retire de l’Union nationale.
Toulouse et Lille suivent immédia
tement le mouvement. On vote quand
même, et bien inutilement TA. G. de
Paris est privée de tous ses droits.
Dans l’après-midi la question du
sanatorium qui voit le triomphe de
May et du bureau de TU. N., entraîne
la démission de six autres A. G. (à
savoir ; Nancy, Besançon, Amiens,
Grenoble, Tours et Casablanca).
Girou essaye de prêcher le ca’lme
et la concorde. La salle se vide en
partie : TU. N. avait vécu. Les élec
tions se passent en famille. Girou
« donne » sa démission pour « rai
sons personnelles ». M. Vidal-Naquet,
avocat inscrit au barreau de Marseille
depuis huit ans, est élu président.
La presse s’est saisie du Congrès,
les associations dissidentes ont donné
divers communiqués. Un article a
paru dans « La Vie des Etudiants »,
de L'Echo de Paris, sous la signature
de Cherrey, président de TA. G. de
Nancy. Ziegler nous signale que cet
article contient du reste quelques inexac
titudes, en particulier au sujet de qua
tre démissions conditionnelles, celles de
Nantes, Rouen, Limoges et Montpel
lier, et à propos des conditions de ces
démissions qui auront lieu si des élec
tions ne se produisent pas à brève
échéance et si une réforme complète
des statuts de TU. N. n’est pas
effectuée.
Voilà donc, à peu près ce qui
m’a été dit à TA. G. de Paris.
Quand on passe de la rue de la
Bucherie à la rue de la Boutebrie, on
entend, c'est évident, un tout autre son
de cloche.
Ee Congrès d’Alger, nous a-t-on
dit, avait exclu TA. G. de Paris du
sein de TU. N., en raison des inci
dents politiques qui s’y produisaient.
Le "Congrès de Caen avait, l’an passé,
décidé, vu les efforts tentés par
TA. G. de Paris, de la réintégrer le
jour où elle aurait enfin pris la forme
fédérative.
Le Congrès de Nice arrive. L’Asso
ciation générale des étudiants de Pans
est réintégrée sans conditions à la suite,
dit M. Vidal-Naquet dans un article
paru dans « La Vie des Etudiants »,
de L'Echo de Paris du 21 avril 1932,
d’une proposition brusquée. Mais le
Congrès ne pouvait accorder le droit de
vote immédiat pour la T xussion d’une
gestion à Iàquélle cette association
n’avait pas participé depuis deux ans.
De plus, aucun contrôle du nombre
des membres n'était possible, les cartes
des membres de l’Union nationale
n’ayant pas encore été délivrées aux
étudiants de Paris.
Rien ne prouve que TA.' G. de
Paris avait 2.400 membres, comme
le prétendait Ziegler, alors qu’elle
n’en avait pas 1.500.
La préoccupation du bureau est très
claire et très simple : il désire ramener
à elle les associations dissidentes; tous
ses dirigeants ont foi en elle. Du reste
les événements, nous ont-ils dit, sem
blent leur donner raison. Ce n’est pas
TA. G. de Nancy qui a lancé l’article
dont il a été question précédemment,
loin de là ! A T unanimité et sans
conditions, TA. G. de Nancy vient
de retirer sa démission et rentre au
sein de TU. N.
« Mais constatant la situation grave
dans laquellîe se trouve, FU. N., à
la suite des récents incidents du Con
grès de Nice, demandant que dès
les premiers mois qui suivront ce con
grès, les premiers efforts du nouveau
bureau soient de rechercher un terrain
d’entente dans la plus grande largesse
d’esprit possible, permettant le retour
des associations dissidentes au sein de
l’U. N. afin que celle-ci représente
réellement la totalité des étudiants
français ; compte sur le nouveau bu
reau pour mener à bien une organisa
tion d’offices centraux en vue de leur
fonctionnement efficace et de leur re
lation étroite avec le bureau de TU. N.
afin d’éviter le retour d’incidents ana
logues à ceux qui se sont produits à
l’occasion de l’affaire des capacitaires ;
demande enfin que toutes lés A. G.
des étudiants Je France soient tenues
au courant régulièrement des pourpar
lers qui seront échangés en ce sens. »
Les délégués de VA. G. de Rouen
au Congrès :
J. Grasset, P. Magnier, R. Bertrand.
Et voilà !
Comme il fallait s’y attendre, ce
sont les étudiants de Normandie qui
ont choisi la situation d’intermédiaire
et, à vrai dire, j’ai grande envie d’en
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