Titre : La Guêpe : journal paraissant le dimanche / directeur Ch. Riaux
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1892-03-06
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32896221v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 06 mars 1892 06 mars 1892
Description : 1892/03/06 (N7). 1892/03/06 (N7).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k964467b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-6803
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 25/06/2013
Première Année, N° 7
De POT LEGAL
DIX CENTIMES
Dimanche 0 Mars 1802
ADMINISTRATION RÉDACTION FT PUBLICITE
7, RUE DE JOINVILLE, 7, ALGER
CHRONIQUES MOQUEUSES
Je crois pouvoir avancer, sans crainte de con
testation, que Napoléon i cr n’a pas créé l’ordre
de la Légion d'honneur pour les cocus. S’il avait
un seul instant supposé qu’une distinction hono
rifique quelconque pût être accordée aux hommes
de cette espère, il aurait certainement — lui qui
connaissait si bien la vanité humaine — fondé un
ordre spécial, avec emblèmes particuliers, ordre
non confondable avec celui de la Légion d'hon
neur destiné en principe à récompenser la bra
voure et la vertu militaires.
De nos jours, on décore un peu tout le monde,
même les hommes dont le seul mérite est d’avoir
été outrageusement mtnotaurisês. Cela fait crier
bien des gens — la race des mécontents est éter
nelle — qu’ils se plaignent amèrement qu'il soit
plus facile à un AIarneffe de recevoir le ruban
rouge, qu'à un héros pouvant se targuer des plus
hautes qualités Ces mécontents ont raison de se
plaindre, mais ils ont tort de s’en prendre au gou
vernement. Est-ce en ellet de sa faute, à ce der
nier ? Il a à sa disposition les palmes acadé
miques, la croix militaire les médailles de sauve
tage etc., mais il n’a rien de spécial pour les maris
cocufiés, alors il les fait chevaliers ou officiers de la
Légion d'honneur, cette institution honorifique
devenue d’application universelle.
Pour remédier à cette pénurie de colifichets, il
serait urgent qu’un de nos députés qui — perdent
leur temps à élaborer des projets de loi les ren
dant susceptibles d’être enfermés dans un asile
charentonnesque quelco îque — prit cette initiative
de déposer sur le but eau de la Chambre, le projet
de loi suivant:
Art. i pr . — Il est créé un ordre national qui sera
dénommé l'ordre des cocus.
Art. 2. — Pourront seuls en recevoir les insi
gnes, |es maris légitimes parvenus à une jolie situ
ation et qui établiront qu’ils ne doivent cette situa
tion qu’à la beauté et à la complaisance de leurs
femmes.
Vovez-vonsl’avalanche de bouts de rubans tom
bant tout à coup sur le monde du fonctionnarisme,
si ce projet était adopté- Depuis le ministre jusqu’à
l'expéditionnaire à t5o francs par mois, des mas
ses de gens pourraient solliciter la nouvelle déco
ration, et il n'est pas jusqu’à des membres de la
magistrature qui ne seraient dignes aussi de la par-
ter. Combien en pourrait-on nommer en effet, de
ces gens de justice, incapables, non pas seulement
d’exécuter la haute mission que l’Etat aveugle leur
a confiée, mais encore de la comprendre, et que
cependant l’on voit peu à peu parvenir aux postes
les plus élevés, et en outre recevoir lacroix d'Hon-
nôur,
C’est qu'ils ont de très^jolies femmes, ces heu
reux mortels !
Sans s’occuper de la Métropole, où il s’en passe
de belles, ne pourrait-on pas, en Algérie, nommer
maint représentant de la loi qui ne doit qu'à un
cocufiagc outré le poste qu’il occupe pour le plus
grand bien de la vertu et de l’honneur qu'il est
chargé de défendre ?
Est-ce assez risible ? Est-ce assez lamentable ?
N’était-ce pqs trop de voir des incapables parve
nir aux plus hautes situations dans le département
de la justice où l’on ne devrait trouver que des
hommes d’élite, d’une intégrité absolue, fallait-il
encore subir cette honte de voir entrer en balance
pour les nominations, le plus ou moins de beauté,
le plusou moins de facilité d’une femme à se pros
tituer <\ geux cjui détiennent l’avenir de son mari ?
Mon Dieu 1 je sais très-bien que parmi les ma
gistrats parvenus, grâce à l’entremise de leur fem
me, il en est beaucoup qui ne se doutent pas de
tout ce qu’à coûté la nomination couvoitee.
Ilss’imagincnt naïvement que c’est à leur seul
mérite que sont dues les élévations successives qui
jeurs arrivent et seraient sincèrement navrés s’ils
venaient à cp connaître la çause e^acie. Ceux-là
sont honnêtes, et tout en déplorant de les voir de
vancer ceux qui valent mieux qu’eux, on ne sau
rait les taxer de turpitude Mais il en est
d’autres qui non seulement supportent les...
démarches de leurs femmes, mais en outre les
suscitent.
jZst-jl besoin de citer un nom ? Ce serait s’ex
poser à de graves cjésagrérnents pour ne rien ap?
prendre à personne.
Qui donc ne le connaît ^as, ce monsieur qni est
magistrat et qui pousse la prévoyance jusqu’à ne
pas se trouver chez lui lorsque sa iemme doit re
cevoir la visite d'un personnage influent, qui ne
l’accompagne pas lorsqu’elle même juge à propos
d’aller voir ces mêmes personnages influents; qui
REDACTEUR EX CHEF : CIL RIAUX
Abonnement : Un an, 6 fr.
accepte en fermant les yeux et ouvrant les mains,
toutes les faveurs dont une occulte protection le
comble; qui, sans la moindre honte ! occupe un
poste où jadis, au temps où 1? justice fréquentait
encore ce monde, on ne trouvait que deshommes
pour lesquels l'honneur, même conjugal, était
chose sacrée ?
Il faut, tout prévoir n’est-ce pas ? Il est donc
possible qu'un jour, ce monsieur soit appelé à
donner son avis dans une affaire où, par exemple,
il s'agirait d'un mari peu endurant, qui trouvant
mauvais que sa femme le Sganarellisât, lui aurait
planté une balle entre les deux yeux après avoir
fait subir le même sort à l’amant. Ce que l’on s’a
muserait au Palais ce jour là ! Quelle attitude
prendrait ce monsieur ? S'il demandait l’indul
gence du tribunal — dérogation flagrante à son
rôle dans la société — ne serait-ce pas admettre la
légitimité du fameux : Tue-la de Dumas, ne se
rait-ce pas se donner à lui-même un cruel démen
ti : Si au contraire il sollicitait une condamnation
sévère ? — Ah ! mordieu ! le jolie réquisitoire où
il-pourraitseciter lui-même commeun modèle d’in
dulgence bien comprise—ou irait-on, messieurs
les jurés, s’écriera t cet homme austère, si les ma
ris se mettaient à tuer leurs femmes sous le pré
texte qu’ils n’aiment pas le partage de leur bien ?
Que deviendraient les peuples civilisés pour qui
ce sera un éternel honneur d’avoir su comprendre
qu’il n’est pas de sot moyen de parvenir ? Dût
ma modestie bien connue s’effaroucher, je ne puis
m'empêcher de me citer en cette occurence. S’il
me prenait la fantaisie de tuer ma femme que tous
vous connaissez, messieurs, que tous vous aimez,
ne me taxerait-on pas d'inconsé juence pour avoir
moi-même détruit mon gagne-pain, de cruauté
pour avoir privé les hommes d'un beau joujou ?
S'il me prenait la fantaisie de tuer tous les amants
de ma femme, ne porterais-je pas atteinte à l’ave
nir de notre belle Algérie, en diminuant dans une
forte proportion le nombre de ses habitants ?
etc., etc.
Ce serait très bien ! Mais cela n’arrivera pas,
parce que la foule qui ne se laisse pas toujours
éblouir par la fausse prestigiosité des class.s dites
dirigeantes, ne pourrait peut-être retenir un énor
me éclat de rire et que dût-on violer la justice, on
ne doit jamais rendre publiquement ridicules ceux
qui sont chargés de la garder.
C’est cette situation privilégiée qui me fera tou
jours regretter de n’avoir pas fait une carrière dans
la magistrature. Peut-être serais-je aujourd'hui,
avocat-général et chevalier de la Légion d’honneur
après avoir possédé une jolie femme dont je me
serais débarrassé quand je n’aurais plus eu besoin
d’elle.
CH. RIAUX.
A UNE INCONNUE
Si — comme la pensée m'en est venue, Madame
— vos meilleurs instants sont ceux que vous passez
à jouer avec un cœur d'homme, cette dernière nuit
du mardi au mercredi a du être une des plus
agréables dont puissent s’égayer vos souvenirs.
Comme vous avez du rire, aussitôt rentrée chez
vous — ce chez vous que je ne connaîtrai jamais —
de m’avoir mis dans un tel état d’inquiétude,
d’angoisse presque, de chagrin soyez-en certaine;
rire aussi de m’avoir trouvé si peu ingénieux à
vous deviner, vous que vos veux me devaient taire
reconnaître entre mille Mais peut être à cette joie
se mêlait-il un peu de dépit de n'avoir pas été
devinée, malgré, paraît-il que je vous ai aimée,
malgré que je vous i'ai d t, malgré que vous
m’ayez accordé, . . oh ! un baiser seulement, mais
sur vos lèvres, ce baiser, sur ces lèvres que vous
m’avez offertes à nouveau, fleurs exquises dont
j'ai aspiré le parfum sans pouvoir leur donner un
nom. — Mais pourquoi, Madame, après m'avoir
emprunté mon cœur dont vous vous êtes servi
comme un enfant d’un hochet, pourquoi ne me
l’avoir pas rendu ? Vous l'avez emporté en me
disant que vous vouliez qu'il ne soit jamais à
d’autres qu'à vous. — Oh ! mon pauvre cœur. —
Et, quand, au jour naissant, vous avez disparu,
légère, dans la foule qui riait, ne me laissant pour
tout souvenir de vous qu’un adieu moqueur, avec,
dans l'air, mais si tôt dissipé, le relent étrange de
votre corps, j’ai senti qu’un grand vide se faisait
en moj. — Par pitié, mon coeur ! tout meurtri
qu'il soit, ne me sera-t-ii plus utile s’il peut encore
souffrir ?
Mais à quoi sert de me lamenter? Ne vous
dois-je pas au contraire de la reconnaissance t
Car vous vous êtes ingéniée pour me démontrer
que la femme est toujours victime de l’homme çt
voilà que vous m’avez, par votre conduite en cette
nuit inoubliable, prouvé qu’elle est toujours cruelle.
— Ctt’.e inconséquence est encore bien féminine.
— Vous m’avez dit — l’avez-vous oublié? — que
vous ne pourriez pas, sans en ressentir une peine
profonde, voir un homme souffrir du mal d’airner.
— Mais je vous aime, moi, mais je souffre. Ne
i avez-vous pas vu que je souffrais et que je vous
aimais ? Si, vous 1 avez vu, et puisque, au lieu de
vous faire compatissante, .vous m’avez impitoya
blement raillé, c’est donc qne vous me vouliez
tromper, c’est donc que vous êtes dure ? oh ! pas
plus que les autres : également et c’est bien
assez.
Que m’importe après tout? Je ne dois pas vous
revoir. D’avoir cru un moment, en contemplant
vos yeux, que vous étiez fa femme décrite par vos
paroles — railleusement, je m’evi suis aperçu trop
tard, — d’avoir ensuite été cruellement détrempé.
Qu'est-ce que cela a prouve une fois de plus ?
que l'homme croit toujours en la femme, quo’qu’il
en puisse penser. Il s’imagine qu’il est fort parce
que son cœur s’est brisé une première fois, et il
s’aperçoit, hélas, qu'il est toujours aussi faible
quand une d’entre vous vient à lui, souriante, le
regard bon, prête néanmoins à lui mentir comme
d’autres lui avaient menti déjà.
Je suis comme tous les hommes, vous êtes com
me toutes les femmes !
Et pourtant, je vous ai aimé, je vous l’ai dit,
vous m’avez donné vos lèvres à baiser.
C. TRISTE.
INSTANTANES
EMMA
Est au point de vue plastique à p u près la
mieux conservée de nos demi-mondaines ayant
dépassé la première jeunesse. En est très-fière et
dédaigne légèrement ses camarades de promotion
qui ont plus qu'elle subi des ans l'irréparable
outrage.
i\e brille pas pari instruction, mais est renne au
monde à une époque oit sa race n'avait pas enco
re compris que l’avenir appartient à ceux qui
savent lire. A beaucoup d'émeation. En a meme
de deux espèces ; la bonne pour ceux qu'elle désire
amadouer, la mauvaise pour les familiers ou
ses bonnes amies, mais celle-ci beaucoup plus dé
veloppée que celle-là. Porte des toilettes ravis
santes arec son allure un peu trop raide peut-
être, mais ayant ce — je ne sais quoi — de viri
lement féminin particulier aux femmes de taille
dépassant l’ordinaire et non atteintes encore de
cette corpulence qui a complètement gâté notre
belle Margot, Tient de race pour T avarice et a
su se mettre de côté de jolies petites rentes qui
lui permettront sur ses vieux jours de s’offrir
un beau petit jeune homme. Est très peu voluptu
euse bien que j mant à ravir la comédie de l’amour
partagé et suppute en les accordant ce qne ses
faveurs pourront lui rapporter. A le geste ca
naille, obscène parfois, presque toujours sans
esprit, et est très à redouter dans ses moments
d'exaspération. A même la main asse~ leste. Suit
assidûment les soirées théâtrales, non qit'eTe
s'intéresse àce que l'on y chante, mai&parcequ'elle
retrouve, aux alentours de son fauteuil, ses plus
fidèles amis qu’elle cajole. et gâte pour les retenir.
A eu de fort désagréables histoires, notamment
arec ie récalcitrants protecteurs. Eut une gran
de, très grande amie de la petite Eijine, mais
est devenue une de ses plus tenaces ennemies. Ce!te
amitié restera célèbre dans les anna’es du Les
bianisme par les crises qu’elle fit surgir et qui
portèrent la terreur dans le camp dit à cette
époque la ccynpèdes 6g. 'Eres ignorante, n’a
pas assCy d'esprit pour le reconnaître franche
ment, ce qui fait qu’on la surprend quelquefois
che\ elle dévorant avec ai'idité un livre quelle
tient à l envers. Connaît pourtant les chiffres et
UC se laisse jimais tromper sur son dù.
Signes particuliers : A "en a aucun, ses défauts
et ses qualités étant les mêmes que les qualités
et les défauts de ses pareilles,
TE PHOTOGRAPHE.
ECHOS DE LA SEMAINE
C’est hier soir qu’a eu lieu au théâtre municipal le
deuxième Veglione organisé par la société des fêtes
hivernales. A en juger d’après les précédentes fêtes
on ne pouvait que prédire un grand succès a cette
réunion du dessus du panier des monde et demi-
monde algériens. On ne peut en ellet que iéliciter
ces messieurs de la société, en exprimant néan
moins le vœu que sans se montrer d’une pruderie
exagérée, les organisateurs de ces sortes de réjouis
sances ne soient pas trop faciles dans le choix de
leurs invites.
Savez-vous qui est-ce qui s’est le plus amusé au bal
de Mardi ? C’est Chichette et son amie, toutes deux
gentilles au possible dans leurs travestissements d'une
coquetterie simple. C’est l’amie qui a fait l'homme
pendant cette folle nuit. Vous voyez, amie de Chi
chette, que je ne suis pas méchante pour vous, parce
que je sais que vous aimez beaucoup mieux le laisser
faire que le faire, l’homme.
Le gros Z..., banquier de son état et quelque peu
usurier, a été victime cesjours derniers d’une pitoya
ble mésaventure. La maîtresse qu’il a quittée il y a
deux mois est venue le plonger dans des transes
affreuses en lui annonçant qu’elle était grosse de ses
œuvres. Pour éviter le scandale dont elle le menaçait,
Z... lui a offert une somme de s.ooo francs avec
lesquels l’ingénieuse petite femme va pouvoir s’offrir,
en compagnie du jeune employé qui lui sert d’amant
de cœur, le voyage à Biskra quelle désirait tant
accomplir. Cette histoire serait sans saveur si je ne
vous disais que la belle n’est pas plus en mal d’enfant
qu’une jeune pucelette.
tzr
Remarqué à ce bal de Mardi la nudité d’Aïda sur
laquelle je n’insisterai pas. Un travestissement de
femme nue peut être de grand ragoût dans l'intimité,
mais il me semble inconvenant lorsqu'il est exhibé
dans une réunion publique, fût-ce un bal masqué.
De la viande à cent sous n’en faut pas, clamait un
Alphonse — un faux bien entendu. Le fait est qu’on
s’attendait à une deuxième expulsion. Elle n’a pas eu
lieu, n’en parlons plus. Mais il m’est bien permis
d’ètre surprise qu’il se soit trouvé un homme assez
dédaigneux du qu’en dira-t-on pour se faire le cava
lier servant de la belle impudique.
On se souvient encore de la bagarre survenue à la
précédente de Si fêtais /loi, entre M. Marchetti et
quelques abonnes. Trompé par de faux renseignements
j’avais en cette circonstance attribué le beau rôle
à M. Marchetti. Il ne m'en coûte rien de convenir de
mon erreur. Mais le plus coupable n’est encore pas
celui que l’on pourrait penser. L'homme à barbe de
M. Guillien est fortement soupçonné d’avoir à ce
sujet commis une de ces gaffes dont il est coutumier.
Cette affaire est du resre suivie en justice. Le tribunal
de simple police s’étant déclaré incompétent, c’est
en correctionnelle que les faits seront ramenés à
l'exacte vérité. L’audience sera, je crois, très amu
sante
Clic, clac ! C’est notre fort ténor qui passe, tout
pimpant, dans sa jolie petite charette anglaise. Plus
fier que s’il chantait quelque Interminable solo, il est
véritablement l’homme heureux et insouciant dont
parle la légende. Et plus heureux que sur scène, il ne
lui arrive jamais en guidant son équipage, de ces
accrocs désastreux dont il est victime presque à cha
cune de ses représentations. Il est vrai que M. Dolléon
s’est toujours très bien entendu à conduire les char
rettes.
T$dT .
II nr: foui pus frapper les femmes, môme avec
mie fleur, u édicté le poète. M' N... en su qualité
d’avocat, a su tourner cette difficulté, et c’est
d’une ombrelle qu’il s’est servi pour écouler su
fureur contre une de nos plus belles momenta
nées, cette pauvre Emma, à (pii il arrive toute
sorte de mésaventures depuis quelques temps.
Mais quel que soit le motif de l’altercation, je ne
peux que désapprouver lu conduite du haso-
chien, on ne saurait être moins galant.
■ . é '
do. Si
cités,
Il paraît que M. Malzac, basse profonde de
notre grand théâtre a envoyé sa résiliation à
M. Guillien.
Le motif : l’état de santé de M. Malzac qui le
met dans l'impossibilité de chanter comme il le
faisait au commencement de la saison. Allons,
l’achèvement de cetteannéetliéatrale s’annonce
bien : pas de ténor léger, plus de basse profon-
ni moins M. Guillien qui a tant de capa-
pouvait suppléer ces deux rôles.
jyfDfM
s..
Démissionnera, démissionnera pas ! M. Guil-
lien, lié roublard, sachant que les esprits sont
montés contre lui, fait répandre par ses amis
le bruit, qu’il va envoyer à la Municipalité sa
démission de directeur du grand théâtre. Il me
semble qne si réellement il voulait nous quitter
il le dirait â haute, voix officiellement. En n’agis
sant pas avec cette franchise, il doit poursuivre
un but encore inconnu mais qui sera vite perce
à jour. C’est aux ayant qualité d’ouvrir l'œil.
LA GUÊPE.
De POT LEGAL
DIX CENTIMES
Dimanche 0 Mars 1802
ADMINISTRATION RÉDACTION FT PUBLICITE
7, RUE DE JOINVILLE, 7, ALGER
CHRONIQUES MOQUEUSES
Je crois pouvoir avancer, sans crainte de con
testation, que Napoléon i cr n’a pas créé l’ordre
de la Légion d'honneur pour les cocus. S’il avait
un seul instant supposé qu’une distinction hono
rifique quelconque pût être accordée aux hommes
de cette espère, il aurait certainement — lui qui
connaissait si bien la vanité humaine — fondé un
ordre spécial, avec emblèmes particuliers, ordre
non confondable avec celui de la Légion d'hon
neur destiné en principe à récompenser la bra
voure et la vertu militaires.
De nos jours, on décore un peu tout le monde,
même les hommes dont le seul mérite est d’avoir
été outrageusement mtnotaurisês. Cela fait crier
bien des gens — la race des mécontents est éter
nelle — qu’ils se plaignent amèrement qu'il soit
plus facile à un AIarneffe de recevoir le ruban
rouge, qu'à un héros pouvant se targuer des plus
hautes qualités Ces mécontents ont raison de se
plaindre, mais ils ont tort de s’en prendre au gou
vernement. Est-ce en ellet de sa faute, à ce der
nier ? Il a à sa disposition les palmes acadé
miques, la croix militaire les médailles de sauve
tage etc., mais il n’a rien de spécial pour les maris
cocufiés, alors il les fait chevaliers ou officiers de la
Légion d'honneur, cette institution honorifique
devenue d’application universelle.
Pour remédier à cette pénurie de colifichets, il
serait urgent qu’un de nos députés qui — perdent
leur temps à élaborer des projets de loi les ren
dant susceptibles d’être enfermés dans un asile
charentonnesque quelco îque — prit cette initiative
de déposer sur le but eau de la Chambre, le projet
de loi suivant:
Art. i pr . — Il est créé un ordre national qui sera
dénommé l'ordre des cocus.
Art. 2. — Pourront seuls en recevoir les insi
gnes, |es maris légitimes parvenus à une jolie situ
ation et qui établiront qu’ils ne doivent cette situa
tion qu’à la beauté et à la complaisance de leurs
femmes.
Vovez-vonsl’avalanche de bouts de rubans tom
bant tout à coup sur le monde du fonctionnarisme,
si ce projet était adopté- Depuis le ministre jusqu’à
l'expéditionnaire à t5o francs par mois, des mas
ses de gens pourraient solliciter la nouvelle déco
ration, et il n'est pas jusqu’à des membres de la
magistrature qui ne seraient dignes aussi de la par-
ter. Combien en pourrait-on nommer en effet, de
ces gens de justice, incapables, non pas seulement
d’exécuter la haute mission que l’Etat aveugle leur
a confiée, mais encore de la comprendre, et que
cependant l’on voit peu à peu parvenir aux postes
les plus élevés, et en outre recevoir lacroix d'Hon-
nôur,
C’est qu'ils ont de très^jolies femmes, ces heu
reux mortels !
Sans s’occuper de la Métropole, où il s’en passe
de belles, ne pourrait-on pas, en Algérie, nommer
maint représentant de la loi qui ne doit qu'à un
cocufiagc outré le poste qu’il occupe pour le plus
grand bien de la vertu et de l’honneur qu'il est
chargé de défendre ?
Est-ce assez risible ? Est-ce assez lamentable ?
N’était-ce pqs trop de voir des incapables parve
nir aux plus hautes situations dans le département
de la justice où l’on ne devrait trouver que des
hommes d’élite, d’une intégrité absolue, fallait-il
encore subir cette honte de voir entrer en balance
pour les nominations, le plus ou moins de beauté,
le plusou moins de facilité d’une femme à se pros
tituer <\ geux cjui détiennent l’avenir de son mari ?
Mon Dieu 1 je sais très-bien que parmi les ma
gistrats parvenus, grâce à l’entremise de leur fem
me, il en est beaucoup qui ne se doutent pas de
tout ce qu’à coûté la nomination couvoitee.
Ilss’imagincnt naïvement que c’est à leur seul
mérite que sont dues les élévations successives qui
jeurs arrivent et seraient sincèrement navrés s’ils
venaient à cp connaître la çause e^acie. Ceux-là
sont honnêtes, et tout en déplorant de les voir de
vancer ceux qui valent mieux qu’eux, on ne sau
rait les taxer de turpitude Mais il en est
d’autres qui non seulement supportent les...
démarches de leurs femmes, mais en outre les
suscitent.
jZst-jl besoin de citer un nom ? Ce serait s’ex
poser à de graves cjésagrérnents pour ne rien ap?
prendre à personne.
Qui donc ne le connaît ^as, ce monsieur qni est
magistrat et qui pousse la prévoyance jusqu’à ne
pas se trouver chez lui lorsque sa iemme doit re
cevoir la visite d'un personnage influent, qui ne
l’accompagne pas lorsqu’elle même juge à propos
d’aller voir ces mêmes personnages influents; qui
REDACTEUR EX CHEF : CIL RIAUX
Abonnement : Un an, 6 fr.
accepte en fermant les yeux et ouvrant les mains,
toutes les faveurs dont une occulte protection le
comble; qui, sans la moindre honte ! occupe un
poste où jadis, au temps où 1? justice fréquentait
encore ce monde, on ne trouvait que deshommes
pour lesquels l'honneur, même conjugal, était
chose sacrée ?
Il faut, tout prévoir n’est-ce pas ? Il est donc
possible qu'un jour, ce monsieur soit appelé à
donner son avis dans une affaire où, par exemple,
il s'agirait d'un mari peu endurant, qui trouvant
mauvais que sa femme le Sganarellisât, lui aurait
planté une balle entre les deux yeux après avoir
fait subir le même sort à l’amant. Ce que l’on s’a
muserait au Palais ce jour là ! Quelle attitude
prendrait ce monsieur ? S'il demandait l’indul
gence du tribunal — dérogation flagrante à son
rôle dans la société — ne serait-ce pas admettre la
légitimité du fameux : Tue-la de Dumas, ne se
rait-ce pas se donner à lui-même un cruel démen
ti : Si au contraire il sollicitait une condamnation
sévère ? — Ah ! mordieu ! le jolie réquisitoire où
il-pourraitseciter lui-même commeun modèle d’in
dulgence bien comprise—ou irait-on, messieurs
les jurés, s’écriera t cet homme austère, si les ma
ris se mettaient à tuer leurs femmes sous le pré
texte qu’ils n’aiment pas le partage de leur bien ?
Que deviendraient les peuples civilisés pour qui
ce sera un éternel honneur d’avoir su comprendre
qu’il n’est pas de sot moyen de parvenir ? Dût
ma modestie bien connue s’effaroucher, je ne puis
m'empêcher de me citer en cette occurence. S’il
me prenait la fantaisie de tuer ma femme que tous
vous connaissez, messieurs, que tous vous aimez,
ne me taxerait-on pas d'inconsé juence pour avoir
moi-même détruit mon gagne-pain, de cruauté
pour avoir privé les hommes d'un beau joujou ?
S'il me prenait la fantaisie de tuer tous les amants
de ma femme, ne porterais-je pas atteinte à l’ave
nir de notre belle Algérie, en diminuant dans une
forte proportion le nombre de ses habitants ?
etc., etc.
Ce serait très bien ! Mais cela n’arrivera pas,
parce que la foule qui ne se laisse pas toujours
éblouir par la fausse prestigiosité des class.s dites
dirigeantes, ne pourrait peut-être retenir un énor
me éclat de rire et que dût-on violer la justice, on
ne doit jamais rendre publiquement ridicules ceux
qui sont chargés de la garder.
C’est cette situation privilégiée qui me fera tou
jours regretter de n’avoir pas fait une carrière dans
la magistrature. Peut-être serais-je aujourd'hui,
avocat-général et chevalier de la Légion d’honneur
après avoir possédé une jolie femme dont je me
serais débarrassé quand je n’aurais plus eu besoin
d’elle.
CH. RIAUX.
A UNE INCONNUE
Si — comme la pensée m'en est venue, Madame
— vos meilleurs instants sont ceux que vous passez
à jouer avec un cœur d'homme, cette dernière nuit
du mardi au mercredi a du être une des plus
agréables dont puissent s’égayer vos souvenirs.
Comme vous avez du rire, aussitôt rentrée chez
vous — ce chez vous que je ne connaîtrai jamais —
de m’avoir mis dans un tel état d’inquiétude,
d’angoisse presque, de chagrin soyez-en certaine;
rire aussi de m’avoir trouvé si peu ingénieux à
vous deviner, vous que vos veux me devaient taire
reconnaître entre mille Mais peut être à cette joie
se mêlait-il un peu de dépit de n'avoir pas été
devinée, malgré, paraît-il que je vous ai aimée,
malgré que je vous i'ai d t, malgré que vous
m’ayez accordé, . . oh ! un baiser seulement, mais
sur vos lèvres, ce baiser, sur ces lèvres que vous
m’avez offertes à nouveau, fleurs exquises dont
j'ai aspiré le parfum sans pouvoir leur donner un
nom. — Mais pourquoi, Madame, après m'avoir
emprunté mon cœur dont vous vous êtes servi
comme un enfant d’un hochet, pourquoi ne me
l’avoir pas rendu ? Vous l'avez emporté en me
disant que vous vouliez qu'il ne soit jamais à
d’autres qu'à vous. — Oh ! mon pauvre cœur. —
Et, quand, au jour naissant, vous avez disparu,
légère, dans la foule qui riait, ne me laissant pour
tout souvenir de vous qu’un adieu moqueur, avec,
dans l'air, mais si tôt dissipé, le relent étrange de
votre corps, j’ai senti qu’un grand vide se faisait
en moj. — Par pitié, mon coeur ! tout meurtri
qu'il soit, ne me sera-t-ii plus utile s’il peut encore
souffrir ?
Mais à quoi sert de me lamenter? Ne vous
dois-je pas au contraire de la reconnaissance t
Car vous vous êtes ingéniée pour me démontrer
que la femme est toujours victime de l’homme çt
voilà que vous m’avez, par votre conduite en cette
nuit inoubliable, prouvé qu’elle est toujours cruelle.
— Ctt’.e inconséquence est encore bien féminine.
— Vous m’avez dit — l’avez-vous oublié? — que
vous ne pourriez pas, sans en ressentir une peine
profonde, voir un homme souffrir du mal d’airner.
— Mais je vous aime, moi, mais je souffre. Ne
i avez-vous pas vu que je souffrais et que je vous
aimais ? Si, vous 1 avez vu, et puisque, au lieu de
vous faire compatissante, .vous m’avez impitoya
blement raillé, c’est donc qne vous me vouliez
tromper, c’est donc que vous êtes dure ? oh ! pas
plus que les autres : également et c’est bien
assez.
Que m’importe après tout? Je ne dois pas vous
revoir. D’avoir cru un moment, en contemplant
vos yeux, que vous étiez fa femme décrite par vos
paroles — railleusement, je m’evi suis aperçu trop
tard, — d’avoir ensuite été cruellement détrempé.
Qu'est-ce que cela a prouve une fois de plus ?
que l'homme croit toujours en la femme, quo’qu’il
en puisse penser. Il s’imagine qu’il est fort parce
que son cœur s’est brisé une première fois, et il
s’aperçoit, hélas, qu'il est toujours aussi faible
quand une d’entre vous vient à lui, souriante, le
regard bon, prête néanmoins à lui mentir comme
d’autres lui avaient menti déjà.
Je suis comme tous les hommes, vous êtes com
me toutes les femmes !
Et pourtant, je vous ai aimé, je vous l’ai dit,
vous m’avez donné vos lèvres à baiser.
C. TRISTE.
INSTANTANES
EMMA
Est au point de vue plastique à p u près la
mieux conservée de nos demi-mondaines ayant
dépassé la première jeunesse. En est très-fière et
dédaigne légèrement ses camarades de promotion
qui ont plus qu'elle subi des ans l'irréparable
outrage.
i\e brille pas pari instruction, mais est renne au
monde à une époque oit sa race n'avait pas enco
re compris que l’avenir appartient à ceux qui
savent lire. A beaucoup d'émeation. En a meme
de deux espèces ; la bonne pour ceux qu'elle désire
amadouer, la mauvaise pour les familiers ou
ses bonnes amies, mais celle-ci beaucoup plus dé
veloppée que celle-là. Porte des toilettes ravis
santes arec son allure un peu trop raide peut-
être, mais ayant ce — je ne sais quoi — de viri
lement féminin particulier aux femmes de taille
dépassant l’ordinaire et non atteintes encore de
cette corpulence qui a complètement gâté notre
belle Margot, Tient de race pour T avarice et a
su se mettre de côté de jolies petites rentes qui
lui permettront sur ses vieux jours de s’offrir
un beau petit jeune homme. Est très peu voluptu
euse bien que j mant à ravir la comédie de l’amour
partagé et suppute en les accordant ce qne ses
faveurs pourront lui rapporter. A le geste ca
naille, obscène parfois, presque toujours sans
esprit, et est très à redouter dans ses moments
d'exaspération. A même la main asse~ leste. Suit
assidûment les soirées théâtrales, non qit'eTe
s'intéresse àce que l'on y chante, mai&parcequ'elle
retrouve, aux alentours de son fauteuil, ses plus
fidèles amis qu’elle cajole. et gâte pour les retenir.
A eu de fort désagréables histoires, notamment
arec ie récalcitrants protecteurs. Eut une gran
de, très grande amie de la petite Eijine, mais
est devenue une de ses plus tenaces ennemies. Ce!te
amitié restera célèbre dans les anna’es du Les
bianisme par les crises qu’elle fit surgir et qui
portèrent la terreur dans le camp dit à cette
époque la ccynpèdes 6g. 'Eres ignorante, n’a
pas assCy d'esprit pour le reconnaître franche
ment, ce qui fait qu’on la surprend quelquefois
che\ elle dévorant avec ai'idité un livre quelle
tient à l envers. Connaît pourtant les chiffres et
UC se laisse jimais tromper sur son dù.
Signes particuliers : A "en a aucun, ses défauts
et ses qualités étant les mêmes que les qualités
et les défauts de ses pareilles,
TE PHOTOGRAPHE.
ECHOS DE LA SEMAINE
C’est hier soir qu’a eu lieu au théâtre municipal le
deuxième Veglione organisé par la société des fêtes
hivernales. A en juger d’après les précédentes fêtes
on ne pouvait que prédire un grand succès a cette
réunion du dessus du panier des monde et demi-
monde algériens. On ne peut en ellet que iéliciter
ces messieurs de la société, en exprimant néan
moins le vœu que sans se montrer d’une pruderie
exagérée, les organisateurs de ces sortes de réjouis
sances ne soient pas trop faciles dans le choix de
leurs invites.
Savez-vous qui est-ce qui s’est le plus amusé au bal
de Mardi ? C’est Chichette et son amie, toutes deux
gentilles au possible dans leurs travestissements d'une
coquetterie simple. C’est l’amie qui a fait l'homme
pendant cette folle nuit. Vous voyez, amie de Chi
chette, que je ne suis pas méchante pour vous, parce
que je sais que vous aimez beaucoup mieux le laisser
faire que le faire, l’homme.
Le gros Z..., banquier de son état et quelque peu
usurier, a été victime cesjours derniers d’une pitoya
ble mésaventure. La maîtresse qu’il a quittée il y a
deux mois est venue le plonger dans des transes
affreuses en lui annonçant qu’elle était grosse de ses
œuvres. Pour éviter le scandale dont elle le menaçait,
Z... lui a offert une somme de s.ooo francs avec
lesquels l’ingénieuse petite femme va pouvoir s’offrir,
en compagnie du jeune employé qui lui sert d’amant
de cœur, le voyage à Biskra quelle désirait tant
accomplir. Cette histoire serait sans saveur si je ne
vous disais que la belle n’est pas plus en mal d’enfant
qu’une jeune pucelette.
tzr
Remarqué à ce bal de Mardi la nudité d’Aïda sur
laquelle je n’insisterai pas. Un travestissement de
femme nue peut être de grand ragoût dans l'intimité,
mais il me semble inconvenant lorsqu'il est exhibé
dans une réunion publique, fût-ce un bal masqué.
De la viande à cent sous n’en faut pas, clamait un
Alphonse — un faux bien entendu. Le fait est qu’on
s’attendait à une deuxième expulsion. Elle n’a pas eu
lieu, n’en parlons plus. Mais il m’est bien permis
d’ètre surprise qu’il se soit trouvé un homme assez
dédaigneux du qu’en dira-t-on pour se faire le cava
lier servant de la belle impudique.
On se souvient encore de la bagarre survenue à la
précédente de Si fêtais /loi, entre M. Marchetti et
quelques abonnes. Trompé par de faux renseignements
j’avais en cette circonstance attribué le beau rôle
à M. Marchetti. Il ne m'en coûte rien de convenir de
mon erreur. Mais le plus coupable n’est encore pas
celui que l’on pourrait penser. L'homme à barbe de
M. Guillien est fortement soupçonné d’avoir à ce
sujet commis une de ces gaffes dont il est coutumier.
Cette affaire est du resre suivie en justice. Le tribunal
de simple police s’étant déclaré incompétent, c’est
en correctionnelle que les faits seront ramenés à
l'exacte vérité. L’audience sera, je crois, très amu
sante
Clic, clac ! C’est notre fort ténor qui passe, tout
pimpant, dans sa jolie petite charette anglaise. Plus
fier que s’il chantait quelque Interminable solo, il est
véritablement l’homme heureux et insouciant dont
parle la légende. Et plus heureux que sur scène, il ne
lui arrive jamais en guidant son équipage, de ces
accrocs désastreux dont il est victime presque à cha
cune de ses représentations. Il est vrai que M. Dolléon
s’est toujours très bien entendu à conduire les char
rettes.
T$dT .
II nr: foui pus frapper les femmes, môme avec
mie fleur, u édicté le poète. M' N... en su qualité
d’avocat, a su tourner cette difficulté, et c’est
d’une ombrelle qu’il s’est servi pour écouler su
fureur contre une de nos plus belles momenta
nées, cette pauvre Emma, à (pii il arrive toute
sorte de mésaventures depuis quelques temps.
Mais quel que soit le motif de l’altercation, je ne
peux que désapprouver lu conduite du haso-
chien, on ne saurait être moins galant.
■ . é '
do. Si
cités,
Il paraît que M. Malzac, basse profonde de
notre grand théâtre a envoyé sa résiliation à
M. Guillien.
Le motif : l’état de santé de M. Malzac qui le
met dans l'impossibilité de chanter comme il le
faisait au commencement de la saison. Allons,
l’achèvement de cetteannéetliéatrale s’annonce
bien : pas de ténor léger, plus de basse profon-
ni moins M. Guillien qui a tant de capa-
pouvait suppléer ces deux rôles.
jyfDfM
s..
Démissionnera, démissionnera pas ! M. Guil-
lien, lié roublard, sachant que les esprits sont
montés contre lui, fait répandre par ses amis
le bruit, qu’il va envoyer à la Municipalité sa
démission de directeur du grand théâtre. Il me
semble qne si réellement il voulait nous quitter
il le dirait â haute, voix officiellement. En n’agis
sant pas avec cette franchise, il doit poursuivre
un but encore inconnu mais qui sera vite perce
à jour. C’est aux ayant qualité d’ouvrir l'œil.
LA GUÊPE.
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