Titre : La Dépêche. Supplément illustré
Éditeur : [s.n.] (Toulouse)
Date d'édition : 1923-04-15
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34431978w
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 896 Nombre total de vues : 896
Description : 15 avril 1923 15 avril 1923
Description : 1923/04/15 (N64). 1923/04/15 (N64).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG31 Collection numérique : BIPFPIG31
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Midi-Pyrénées
Description : Collection numérique : Bibliothèque Rosalis... Collection numérique : Bibliothèque Rosalis (Toulouse)
Description : Collection numérique : Presse locale Collection numérique : Presse locale
Description : Collection numérique : Presse quotidienne Collection numérique : Presse quotidienne
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9639408
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-13421 (BIS)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/05/2013
8
DURAPIN EST UN MALIN
i • V ^-H
Oscar Durapin mettait la deruièra touche au
portrait de M. Billoteau.
Le portrait terminé, M. Billoteau poussa des
cris de punaise qu’on égorge.
— Je n’ai pas le nez si gros, vociférait-il, j’ai Après plusieurs heures de discussion, on décida
l’air plus distingué, ce portrait n’est pas du tout res- que le chien de M. Billoteau qui est très intelligent
semblant. servirait d’arbitre.
Je n’en veux pas !...
... Quant à Oscar Durapin, il alla chercher dans
sou armoire un pot de miel et en barbouilla légè
rement le portrait de M. Billoteau. Quelques ins
tants après, celui-ci était de retour, accompagné...
... de son cher cabot que l’on plaça devant
le tableau. Aussitôt l’animal le flaira, remua
la queue et se mit à le lécher de toutes ses
forces.
— Oh ! le brave chien, s’écria M. Billoteau,
il m’a reconnu.
Voici 5 000 francs, cher monsieur Durapin, par
donnez-moi d’avoir...
ROSE SAUVAGE
DRAMATIQUE ROMAN D'AMOUR
Par* GEORGES jWALDAGÜE
Tîksumk. — I n mystère plane sur 1e château des Bruyères où rivent M me Atbau et ses enfants.
Marguerite, l’amer, ayant arraché, à sa mère le secret du passé (M. Atbau n’est pas mort, il est au
bagne) rein,usse l'amour de son fiancé Albert Delost et.renie son père. Ce dernier, ayant purgé sa
condamnation, rentre aur Bruyères; M mr Atbau te présente à ses enfants comme un oncle venant
des Antilles. V oulant retrouver l'estime el Vaffection de sa fille, le libéré supplie M mt Atbau de
révéler à Marguerite gu'il ne fut pas un assassin, mais qu'il vengea son honneur d'époux. Une
attaque de paralysie clôt les lèvres de M me Atbau. Ilosc Sauvage, l'ancienne contrebandière, a voué
à Marguerite une haine mortelle, mais elle airne et est aimée de son frère Ucmand. Pour assurer,
maigre tout, te bonheur de Marguerite, M. Atbau dévoile à Albert Delost la tragique histoire du passé.
1.'amour d'. I tberl pour Maryuerite survit à celte triste confession, mais sa mire lai refuse son conseil-
traient à sou mariage. Marguerite, désespérée, cherche la rivai dans une course insensée. Grièvement
blessée, elle est soignée par Dose Sauvage qui a renoncé à sa haine par amour pour Bernaud el
pour /'enfant qui naîtra de leur amour,
XXI (Sui’e.)
- Et cela vous arrête, vous craignez
la désapprobation du monde?
.le crains l’isolement autour de' nous,
autour de ma femme... Je me dis qu’il
vaudrait mieux renoncer à elle que de la
foire entrer dans une lutte journalière...
Bi vous saviez ce qu’est l’esprit’ de ces
campagnes !... J.e moindre paysan, pour peu
que cela lui plaise, se croira le droit de
l’insulter en passant...
— On quille Je pays... on va s’établir
ailleurs.
- J’y ai déjà songé; malheureusement,
c’est plus facile à dire qu’à faire...
— Oh ! je le sais, l’avenir peut en dépendre
et il faut penser à l’avenir !
Us se turent, réfléchissant chacun de son
côte; puis Albert se leva, et tendant la
main à IIeriri Barvier :
Allons ! laissez-moi vous remercier
encore ; peu d’hommes sont aussi pro
fondément honnêtes que vous, monsieur,
peu d’iminmes auraient fait ce que vous
faites, seraient venus de loin pour rendre
témoignage à un pauvre malheureux que
tout le inonde repousse.
• — N’exagérez pas mon action. Je dis,
moi, qu’à ma plan 1 , beaucoup eussent agi
de même et qu’il eût été plus que lâche
d’agir a ut rement. Ne parlons plus de cela...
J’aurais désiré que mon voyage vous
profilât davantage.
Je vous suis aussi reconnaissant que
■si vous aviez convaincu ma mère... .Mais
quittons ce sujet’: laissez-moi vous faire
conduire à votre chambre. On déjeune
dans une demi-heure... Vous devez avoir
besoin de prendre quelque nourriture.
— Je vous avouerai que je jouerais
volontiers de la fourchette.
— A quelle heure, hier, avez-vous quitté
Paris?
— A huit heures du soir.
— tous êtes certainement rompu... Toute
cette après-midi vous vous reposerez.
— Pas meme cinq minutes ! Mou corps
s’est brisé au voyage ; une ou deux nuits
sans dormir me laissent parfaitement dispos...
I.a campagne, quoique dépouillée, m’a
paru fort pittoresque: si vous le voulez
bien, nous irons jusqu’à la frontière belge,
qui doit se trouver tout près.
A trois quarts d’heure de marche au
delà du banc de rochers que vous avez dû
apercevoir.
— Eu effet, sur la gauche, en venant
de Mathon, j’ai distingué plusieurs masses
noires...
C’est cela... puisque cette promenade
vous fera plaisir, aussitôt après déjeuner
nous partirons.
— Oui, car je reprendrai Je train ce
soir, pour être à Paris demain matin.
— Comment ! vous ne me donnerez pas
deux ou trois jours?
- Impossible ! j’attends demain chez
moi un ami, un vieil ami... Nous ne nous
sommes pas vu s depuis longtemps et je ne
veux fias manquer un rendez-vous,
— Je n’ose [fins insister... on va vous con
duire à vot re ehambre, monsieur.
1 ne demi-heure plus tard, Henri Bar
vier s’asseyait en face du maître de l’usine,
dans la salle à manger. M me Delost n’était
pas descendue, et ni l’un ni l’autre ne se
p.éoccupa de son abstention.
XXIÏ
Pour gagner la route pratiquée entre les
rochers, (jui conduit à l’iorenville, le pre
mier hameau belge, il faut longer le domaine
des Bruyères.
Depuis leur départ de l’usine, M. Barvier
et Albert s’entretenaient de la famille Aibau.
Le jeune homme venait de mettre son inter
locuteur au courant de l’état de la mère, à
qui le docteur donnait à peine une quin
zaine de jours à vivre, quand ce dernier
demanda en désignant la propriété :
— Quelle est donc cette grande maison
isolée et toute blanche contre ces bois?
— C’est la demeure des Atbau, répondit
Albert, nous passerons contre la grille ;
je désirerais entrer pour prendre des nou
velles de ma pauvre Marguerite... Ne m’ae-
c o m p a gn ere z - v o h s p a s ?
— La vue d’Étienne me serait pénible:
je préfère vous attendre dehors.
— Par exemple ! je n’entrerai point...
ce .sera pour demain.
— Comment donc, je serais désolé que
vous ne rendissiez pas à Marguerite votre
visite habituelle ; je me promènerai le long
du bois eu fumant un cigare, entrez, mon
cher, entrez, vous me ferez plaisir!
— Alors, je cède .. je n’.v resterai qu’un
instant... Vous serez le long du bois?
— C’est entendu... vous me trouverez
là...
Vraiment je suis confus de vous laisser
ainsi.
— Il n’v a pas de quoi, je vous assure...
Ils atteignaient la grille. Albert Delost
traversa la cour, tandis que M. Barvier
gagnait la lisière du bois, qu’il se mit à
longerlentement,le cigare aux lèvres. Quand
il se vit à une certaine distance, il revint
sur ses pas, et s’arrêta à l’angle de la forêt,
pour considérer les Bruyères, songeant à
cette famille qu’abritait ce grand toit d’ar
doises, à cet homme el à cette femme qui
eussent pu vivre unis jusqu’au dernier
jour, à ces pauvres enfants qu’il avait vus
naître, dont les plus jeunes étaient enfants
de son frère... Et, sa pensée se reportant
au draine du passé, il restait ému, regardant
toujours... Un pas, résonnant suc la route,
durcie par la gelée, Je tira de sa contem
plation. Un homme venait, à gauche, vêtu
d’un grand pardessus, coiffé d’une casquette
bordée de fourrure. Une longue barbe
blanche tombait sur sa poitrine.
mon portrait, c’est que Je suis ressemblant... et
alors je vous paierai... autrement... Sur ces mots,
M. Billoteau partit quérir son chien...
...douté de votre admirable talent, ce portrait est
d’une ressemblance happante, et vous fera avoir
une renommée mondiale !...
Ils poussèrent chacun une exclamation
— Albau !
— Barvier !
Et, simultanément, ils s’approchèrent l’un
de l’autre.
Pourtant, leurs mains ne se louchèrent
pas. Ils laissèrent entre eux une distance de
quelques pas.
— Vous i ’i ! lit Etienne, vous dans cette,
solitude!... Venez-vous donc aux Bruyères?
— Non pas, je suis descendu à la fonderie
do-Mathon...
—■ Chez M. Delost? interrogea le libéré
d’un ton hésitant.
— Précisément.. 11 y après de trois mois,
M. Delost m’écrivit ; j’étais absent et ne
trouvai sa lettre qu’à mon retour à Paris. ,
Je suis venu lui apporter la réponse.
— Et cette réponse? ..
— Est la répétition de ma déposition
aux assises, il y a onze ans.
— Barvier, je n’oublierai pas cela, pas
plus «pie je n’ai oublié votre attitude lors
de mon procès... Barvier, merci !
— ■ On doit quand même faire son devoir,
répondit Henri Barvier, avec sa froideur
accoutumée.
— Et croyez-vous, demanda anxieu
sement Étienne, croyez-vous que Delost
épousera ma tille, qui l’aime, et que je
voudrais tant voir heureuse?
-— Delost est un brave cœur, il adore
Marguerite, mais il hésite, et cela se com
prend. à déclarer la guerre à sa mère.
— Oui, il m’en a parlé... elle persiste
dans son refus. Lui avez-vous raconté, à
elle aussi, la vérité?
— Elle m’a entendu, elle vous plaint...
mais sa décision ne se modifie pas.
— Et si j’étais mort, croyez-vous qu’elle
changerait d’avis?
Les paroles de la mère d’Albert revinrent
à l’esprit d’Henri Barvier : cela lui donna
une hésitation,* hésitation d’autant plus
grande qu’Étiemie, en posant cette question,
avait un air étrange.
— Je ne pense pas, répliqua-t-il après un
instant de silence.
•—■ Ne me cachez rien, je suis maintenant
de force à tout supporter, lit Etienne, l’œil
soupçonneux.
• - Je ne vous cache rien, je vous assure!
— Pourriez-vous me le jurer?
— Je n’ai pas l’habitude d’appuyer d’un
serment des choses aussi légères.
— Rien n’est plus sérieux que ma
demande, rien ! Craignez-vous que je me
tue dans l’espoir d’assurer le bonheur de
ma tille?
Puis, avant que celui-ci eut articulé une
réponse :
DURAPIN EST UN MALIN
i • V ^-H
Oscar Durapin mettait la deruièra touche au
portrait de M. Billoteau.
Le portrait terminé, M. Billoteau poussa des
cris de punaise qu’on égorge.
— Je n’ai pas le nez si gros, vociférait-il, j’ai Après plusieurs heures de discussion, on décida
l’air plus distingué, ce portrait n’est pas du tout res- que le chien de M. Billoteau qui est très intelligent
semblant. servirait d’arbitre.
Je n’en veux pas !...
... Quant à Oscar Durapin, il alla chercher dans
sou armoire un pot de miel et en barbouilla légè
rement le portrait de M. Billoteau. Quelques ins
tants après, celui-ci était de retour, accompagné...
... de son cher cabot que l’on plaça devant
le tableau. Aussitôt l’animal le flaira, remua
la queue et se mit à le lécher de toutes ses
forces.
— Oh ! le brave chien, s’écria M. Billoteau,
il m’a reconnu.
Voici 5 000 francs, cher monsieur Durapin, par
donnez-moi d’avoir...
ROSE SAUVAGE
DRAMATIQUE ROMAN D'AMOUR
Par* GEORGES jWALDAGÜE
Tîksumk. — I n mystère plane sur 1e château des Bruyères où rivent M me Atbau et ses enfants.
Marguerite, l’amer, ayant arraché, à sa mère le secret du passé (M. Atbau n’est pas mort, il est au
bagne) rein,usse l'amour de son fiancé Albert Delost et.renie son père. Ce dernier, ayant purgé sa
condamnation, rentre aur Bruyères; M mr Atbau te présente à ses enfants comme un oncle venant
des Antilles. V oulant retrouver l'estime el Vaffection de sa fille, le libéré supplie M mt Atbau de
révéler à Marguerite gu'il ne fut pas un assassin, mais qu'il vengea son honneur d'époux. Une
attaque de paralysie clôt les lèvres de M me Atbau. Ilosc Sauvage, l'ancienne contrebandière, a voué
à Marguerite une haine mortelle, mais elle airne et est aimée de son frère Ucmand. Pour assurer,
maigre tout, te bonheur de Marguerite, M. Atbau dévoile à Albert Delost la tragique histoire du passé.
1.'amour d'. I tberl pour Maryuerite survit à celte triste confession, mais sa mire lai refuse son conseil-
traient à sou mariage. Marguerite, désespérée, cherche la rivai dans une course insensée. Grièvement
blessée, elle est soignée par Dose Sauvage qui a renoncé à sa haine par amour pour Bernaud el
pour /'enfant qui naîtra de leur amour,
XXI (Sui’e.)
- Et cela vous arrête, vous craignez
la désapprobation du monde?
.le crains l’isolement autour de' nous,
autour de ma femme... Je me dis qu’il
vaudrait mieux renoncer à elle que de la
foire entrer dans une lutte journalière...
Bi vous saviez ce qu’est l’esprit’ de ces
campagnes !... J.e moindre paysan, pour peu
que cela lui plaise, se croira le droit de
l’insulter en passant...
— On quille Je pays... on va s’établir
ailleurs.
- J’y ai déjà songé; malheureusement,
c’est plus facile à dire qu’à faire...
— Oh ! je le sais, l’avenir peut en dépendre
et il faut penser à l’avenir !
Us se turent, réfléchissant chacun de son
côte; puis Albert se leva, et tendant la
main à IIeriri Barvier :
Allons ! laissez-moi vous remercier
encore ; peu d’hommes sont aussi pro
fondément honnêtes que vous, monsieur,
peu d’iminmes auraient fait ce que vous
faites, seraient venus de loin pour rendre
témoignage à un pauvre malheureux que
tout le inonde repousse.
• — N’exagérez pas mon action. Je dis,
moi, qu’à ma plan 1 , beaucoup eussent agi
de même et qu’il eût été plus que lâche
d’agir a ut rement. Ne parlons plus de cela...
J’aurais désiré que mon voyage vous
profilât davantage.
Je vous suis aussi reconnaissant que
■si vous aviez convaincu ma mère... .Mais
quittons ce sujet’: laissez-moi vous faire
conduire à votre chambre. On déjeune
dans une demi-heure... Vous devez avoir
besoin de prendre quelque nourriture.
— Je vous avouerai que je jouerais
volontiers de la fourchette.
— A quelle heure, hier, avez-vous quitté
Paris?
— A huit heures du soir.
— tous êtes certainement rompu... Toute
cette après-midi vous vous reposerez.
— Pas meme cinq minutes ! Mou corps
s’est brisé au voyage ; une ou deux nuits
sans dormir me laissent parfaitement dispos...
I.a campagne, quoique dépouillée, m’a
paru fort pittoresque: si vous le voulez
bien, nous irons jusqu’à la frontière belge,
qui doit se trouver tout près.
A trois quarts d’heure de marche au
delà du banc de rochers que vous avez dû
apercevoir.
— Eu effet, sur la gauche, en venant
de Mathon, j’ai distingué plusieurs masses
noires...
C’est cela... puisque cette promenade
vous fera plaisir, aussitôt après déjeuner
nous partirons.
— Oui, car je reprendrai Je train ce
soir, pour être à Paris demain matin.
— Comment ! vous ne me donnerez pas
deux ou trois jours?
- Impossible ! j’attends demain chez
moi un ami, un vieil ami... Nous ne nous
sommes pas vu s depuis longtemps et je ne
veux fias manquer un rendez-vous,
— Je n’ose [fins insister... on va vous con
duire à vot re ehambre, monsieur.
1 ne demi-heure plus tard, Henri Bar
vier s’asseyait en face du maître de l’usine,
dans la salle à manger. M me Delost n’était
pas descendue, et ni l’un ni l’autre ne se
p.éoccupa de son abstention.
XXIÏ
Pour gagner la route pratiquée entre les
rochers, (jui conduit à l’iorenville, le pre
mier hameau belge, il faut longer le domaine
des Bruyères.
Depuis leur départ de l’usine, M. Barvier
et Albert s’entretenaient de la famille Aibau.
Le jeune homme venait de mettre son inter
locuteur au courant de l’état de la mère, à
qui le docteur donnait à peine une quin
zaine de jours à vivre, quand ce dernier
demanda en désignant la propriété :
— Quelle est donc cette grande maison
isolée et toute blanche contre ces bois?
— C’est la demeure des Atbau, répondit
Albert, nous passerons contre la grille ;
je désirerais entrer pour prendre des nou
velles de ma pauvre Marguerite... Ne m’ae-
c o m p a gn ere z - v o h s p a s ?
— La vue d’Étienne me serait pénible:
je préfère vous attendre dehors.
— Par exemple ! je n’entrerai point...
ce .sera pour demain.
— Comment donc, je serais désolé que
vous ne rendissiez pas à Marguerite votre
visite habituelle ; je me promènerai le long
du bois eu fumant un cigare, entrez, mon
cher, entrez, vous me ferez plaisir!
— Alors, je cède .. je n’.v resterai qu’un
instant... Vous serez le long du bois?
— C’est entendu... vous me trouverez
là...
Vraiment je suis confus de vous laisser
ainsi.
— Il n’v a pas de quoi, je vous assure...
Ils atteignaient la grille. Albert Delost
traversa la cour, tandis que M. Barvier
gagnait la lisière du bois, qu’il se mit à
longerlentement,le cigare aux lèvres. Quand
il se vit à une certaine distance, il revint
sur ses pas, et s’arrêta à l’angle de la forêt,
pour considérer les Bruyères, songeant à
cette famille qu’abritait ce grand toit d’ar
doises, à cet homme el à cette femme qui
eussent pu vivre unis jusqu’au dernier
jour, à ces pauvres enfants qu’il avait vus
naître, dont les plus jeunes étaient enfants
de son frère... Et, sa pensée se reportant
au draine du passé, il restait ému, regardant
toujours... Un pas, résonnant suc la route,
durcie par la gelée, Je tira de sa contem
plation. Un homme venait, à gauche, vêtu
d’un grand pardessus, coiffé d’une casquette
bordée de fourrure. Une longue barbe
blanche tombait sur sa poitrine.
mon portrait, c’est que Je suis ressemblant... et
alors je vous paierai... autrement... Sur ces mots,
M. Billoteau partit quérir son chien...
...douté de votre admirable talent, ce portrait est
d’une ressemblance happante, et vous fera avoir
une renommée mondiale !...
Ils poussèrent chacun une exclamation
— Albau !
— Barvier !
Et, simultanément, ils s’approchèrent l’un
de l’autre.
Pourtant, leurs mains ne se louchèrent
pas. Ils laissèrent entre eux une distance de
quelques pas.
— Vous i ’i ! lit Etienne, vous dans cette,
solitude!... Venez-vous donc aux Bruyères?
— Non pas, je suis descendu à la fonderie
do-Mathon...
—■ Chez M. Delost? interrogea le libéré
d’un ton hésitant.
— Précisément.. 11 y après de trois mois,
M. Delost m’écrivit ; j’étais absent et ne
trouvai sa lettre qu’à mon retour à Paris. ,
Je suis venu lui apporter la réponse.
— Et cette réponse? ..
— Est la répétition de ma déposition
aux assises, il y a onze ans.
— Barvier, je n’oublierai pas cela, pas
plus «pie je n’ai oublié votre attitude lors
de mon procès... Barvier, merci !
— ■ On doit quand même faire son devoir,
répondit Henri Barvier, avec sa froideur
accoutumée.
— Et croyez-vous, demanda anxieu
sement Étienne, croyez-vous que Delost
épousera ma tille, qui l’aime, et que je
voudrais tant voir heureuse?
-— Delost est un brave cœur, il adore
Marguerite, mais il hésite, et cela se com
prend. à déclarer la guerre à sa mère.
— Oui, il m’en a parlé... elle persiste
dans son refus. Lui avez-vous raconté, à
elle aussi, la vérité?
— Elle m’a entendu, elle vous plaint...
mais sa décision ne se modifie pas.
— Et si j’étais mort, croyez-vous qu’elle
changerait d’avis?
Les paroles de la mère d’Albert revinrent
à l’esprit d’Henri Barvier : cela lui donna
une hésitation,* hésitation d’autant plus
grande qu’Étiemie, en posant cette question,
avait un air étrange.
— Je ne pense pas, répliqua-t-il après un
instant de silence.
•—■ Ne me cachez rien, je suis maintenant
de force à tout supporter, lit Etienne, l’œil
soupçonneux.
• - Je ne vous cache rien, je vous assure!
— Pourriez-vous me le jurer?
— Je n’ai pas l’habitude d’appuyer d’un
serment des choses aussi légères.
— Rien n’est plus sérieux que ma
demande, rien ! Craignez-vous que je me
tue dans l’espoir d’assurer le bonheur de
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