Titre : La Jeunesse illustrée
Éditeur : A. Fayard (Paris)
Date d'édition : 1934-11-04
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327962868
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11188 Nombre total de vues : 11188
Description : 04 novembre 1934 04 novembre 1934
Description : 1934/11/04 (N1622). 1934/11/04 (N1622).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k963521q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-55902
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/06/2013
F
4 Novembre 1934. — N® 1622
35 Centimes
Hebdomadaire. —- 32® année
La Jeunesse illustrée
« Certes, il est excellent de s'adonner aux sports,
disait M. Bonifos, le riche industriel, à son fils Théo
dore et à sa fille Judith, mais vraiment, vous exagérez.
Vous négligez complètement vos études et ne rêvez
que de marcher sur les traces des spécialistes améri
cains, acrobates de l’écran. On dirait que votre idéal
dans la vie est d’arriver à la gloire de Tom Kwlk. le
cow-boy des films d’Hollywood.
— Ce ne serait peut-être pas si stupide d'arriver
à la situation qu'il a conquise, fit remarquer Théodore.
Il a gagné en peu de temps une fortune, rien qu’à
exécuter ses tours de force équestres et natatoires
devant les caméras. » Une telle déclaration fit bondir
M. Bonifos : « Si jamais vous vous avisiez l'un et l’autre
de vouloir faire votre carrière dans le cinéma, décla
ra-t-il. tout serait fini entre nous: considère utl J>eu...
...ton ami Jean, continua M. Bonifos, après la pre
mière explosion de son indignation. Il sait, lui aussi,
être sportif à sesjheures, ce qui ne l’empêche pas, le
plus sérieusement du monde, de préparer ses examens
et de poursuivre les études les plus ardues. — Jean ?
s’écria Judith, il ne sera jamais un as, ni d’une façon ni
de l’autre, car pour réussir, il faut se spécialiser. »
Le frère et la sœur s’étaient rendu compte...^
...après cette conversation et les déclarations péremp
toires do leur père, qu'il n’y avait rien à espérer de
son intransigeance. Aussi, un beau jour, Théodore
quitta-t-il en secret la maison paternelle pour aller
suivre ce qu’il croyait être sa destinée»-* Il avait
réussi malgré son jeune âge, mais grâce à sa pratique
des sports, à trouver un engagement pour l’Amérique.
Il avait profité d’une absence de son père pour
mettre son projet à exécution. Quand celui-ci rentra,
son désespoir et sa colère furent immenses. Il déclara
que tout était désormais rompu entre le fugitif et lui,
et signifia à Judith qu'il lui interdisait désormais
la vue d’un écran! La jeune fille dut donner sa parole
que jamais elle ne songerait à imiter l’exemple de 1
' MÛT “ "
son frère. Cependant.
Bopitos.
...ne pouvait se décider à lui interdire de continuer
de pratiquer tous les sports plus ou moins acroba
tiques dans lesquels elle continuait à se complaire.
Mais l’industriel pensa avoir trouvé le moyen de chan
ger définitivement le cours des idées de sa fille. Il
était, pour sa part, fort entiché de noblesse, et lui
présenta un jour le comte di San-Pétrucci, descendant
d’une grande famille d’outre-monts et...
...avec lequel il était plus ou moins en relations d’alTaircs. Il en parla à Judith comme d’un fiancé éventuel, et fut
étonné du peu d’enthousiasme avec lequel elle accueillit cette suggestion. « Je parie, dit M. Bonifos d’un ton acerbe,
Î ue tu préférerais épouser quelque acrobate dans le genre de Tom Kwik ? — Pourquoi pas ? répondit la jeune fille,
om Kwik est garçon, il est d’ailleurs beaucoup plus cultivé que le comte di San Pétrucci, qui ne sait que jouer
au baccara et, au moins, avec un mari semblable, je pourrais faire, moi aussi, ma carrière à Hollywood. » L’indus
triel haussa les épaules et n’en prépara pas moins à bord de son yacht une croisière en Méditerranée, avec
le comte Pétrucci comme hôte. Sur ces entrefaites, il reçut la visite de Jean, l’ami de Théodore. Ce jeune
homme venait s’informer de ce qu’était devenu le fugitif auquel il avait toujours porté une grande amitié.
« Voilà déjà un an qu’il est p*rti, dit l'industriei,
et je le soupçonne d'être en correspondance secrète
avec sa sœur. Mais il faut croire qu’il n’a pas réussi,
sans cela, elle ne me laisserait pas ignorer la gloire
fraternelle. En attendant, je ne sais comment enlever
à Judith ses ridicules idées, car elle continue à ne rêver
que de héros de cinéma et Tom Kwik demeure son
idéal. — Il y aurait peut-être un moyen, dit Jean...
...Les journaux ont fait savoir que Tom Kwik sc
trouve justement incognito en France en ce moment.
Je lui ressemble quelque peu. Je m’oflre à le repré-
.senter aux yeux de votre fille, sous un tel jour qu elle
ne veuille plus, par la suite, entendre parler ni de lui
ni de ses émules. — Excellente idée, dit M. Bonifos.
.Vous allez prendre part à notre croisière comme si
vous étiez, Tom Kwik en personne. » Judith battit
des mains quand sou père lui annonça...
...qu’il avuit invité le célèbre co^-boy. Elle vit là une
attention délicate de son père. La veille du départ, à
Cannes où était ancré Y Exocet, le yacht de M. Bonifos,
un chasseur de l’hôtel remit à la jeune fille un mot
au crayon de son propre frère. Théodore, désabusé,
venait de rentrer en France et n’osait plus se repré
senter devant son père I II priait Judith de préparer
l’industriel à sa prochaine venue. Il lui demandait
une prompte réponse à une adresse qu’il lui donnait.
'flous
partons en croisière, disait-elle, avec Tom Kwick à
bord. Dans huit jours nous devons faire escale à Monaco,
arrange-toi pour t’y trouver, nous aviserons alors.
Fais-moi savoir avant demain matin si ce plan t’agrée. »
Quelques minutes avant l’embarquement, la réponse
de Théodore lui fut remise. « C’est entendu pour
Monaco, disait-il...
(Dessina de VAL.) (Voir la suite page 2.)
Très émue, Judith répondit immédiatement :
■ dis
I
4 Novembre 1934. — N® 1622
35 Centimes
Hebdomadaire. —- 32® année
La Jeunesse illustrée
« Certes, il est excellent de s'adonner aux sports,
disait M. Bonifos, le riche industriel, à son fils Théo
dore et à sa fille Judith, mais vraiment, vous exagérez.
Vous négligez complètement vos études et ne rêvez
que de marcher sur les traces des spécialistes améri
cains, acrobates de l’écran. On dirait que votre idéal
dans la vie est d’arriver à la gloire de Tom Kwlk. le
cow-boy des films d’Hollywood.
— Ce ne serait peut-être pas si stupide d'arriver
à la situation qu'il a conquise, fit remarquer Théodore.
Il a gagné en peu de temps une fortune, rien qu’à
exécuter ses tours de force équestres et natatoires
devant les caméras. » Une telle déclaration fit bondir
M. Bonifos : « Si jamais vous vous avisiez l'un et l’autre
de vouloir faire votre carrière dans le cinéma, décla
ra-t-il. tout serait fini entre nous: considère utl J>eu...
...ton ami Jean, continua M. Bonifos, après la pre
mière explosion de son indignation. Il sait, lui aussi,
être sportif à sesjheures, ce qui ne l’empêche pas, le
plus sérieusement du monde, de préparer ses examens
et de poursuivre les études les plus ardues. — Jean ?
s’écria Judith, il ne sera jamais un as, ni d’une façon ni
de l’autre, car pour réussir, il faut se spécialiser. »
Le frère et la sœur s’étaient rendu compte...^
...après cette conversation et les déclarations péremp
toires do leur père, qu'il n’y avait rien à espérer de
son intransigeance. Aussi, un beau jour, Théodore
quitta-t-il en secret la maison paternelle pour aller
suivre ce qu’il croyait être sa destinée»-* Il avait
réussi malgré son jeune âge, mais grâce à sa pratique
des sports, à trouver un engagement pour l’Amérique.
Il avait profité d’une absence de son père pour
mettre son projet à exécution. Quand celui-ci rentra,
son désespoir et sa colère furent immenses. Il déclara
que tout était désormais rompu entre le fugitif et lui,
et signifia à Judith qu'il lui interdisait désormais
la vue d’un écran! La jeune fille dut donner sa parole
que jamais elle ne songerait à imiter l’exemple de 1
' MÛT “ "
son frère. Cependant.
Bopitos.
...ne pouvait se décider à lui interdire de continuer
de pratiquer tous les sports plus ou moins acroba
tiques dans lesquels elle continuait à se complaire.
Mais l’industriel pensa avoir trouvé le moyen de chan
ger définitivement le cours des idées de sa fille. Il
était, pour sa part, fort entiché de noblesse, et lui
présenta un jour le comte di San-Pétrucci, descendant
d’une grande famille d’outre-monts et...
...avec lequel il était plus ou moins en relations d’alTaircs. Il en parla à Judith comme d’un fiancé éventuel, et fut
étonné du peu d’enthousiasme avec lequel elle accueillit cette suggestion. « Je parie, dit M. Bonifos d’un ton acerbe,
Î ue tu préférerais épouser quelque acrobate dans le genre de Tom Kwik ? — Pourquoi pas ? répondit la jeune fille,
om Kwik est garçon, il est d’ailleurs beaucoup plus cultivé que le comte di San Pétrucci, qui ne sait que jouer
au baccara et, au moins, avec un mari semblable, je pourrais faire, moi aussi, ma carrière à Hollywood. » L’indus
triel haussa les épaules et n’en prépara pas moins à bord de son yacht une croisière en Méditerranée, avec
le comte Pétrucci comme hôte. Sur ces entrefaites, il reçut la visite de Jean, l’ami de Théodore. Ce jeune
homme venait s’informer de ce qu’était devenu le fugitif auquel il avait toujours porté une grande amitié.
« Voilà déjà un an qu’il est p*rti, dit l'industriei,
et je le soupçonne d'être en correspondance secrète
avec sa sœur. Mais il faut croire qu’il n’a pas réussi,
sans cela, elle ne me laisserait pas ignorer la gloire
fraternelle. En attendant, je ne sais comment enlever
à Judith ses ridicules idées, car elle continue à ne rêver
que de héros de cinéma et Tom Kwik demeure son
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...Les journaux ont fait savoir que Tom Kwik sc
trouve justement incognito en France en ce moment.
Je lui ressemble quelque peu. Je m’oflre à le repré-
.senter aux yeux de votre fille, sous un tel jour qu elle
ne veuille plus, par la suite, entendre parler ni de lui
ni de ses émules. — Excellente idée, dit M. Bonifos.
.Vous allez prendre part à notre croisière comme si
vous étiez, Tom Kwik en personne. » Judith battit
des mains quand sou père lui annonça...
...qu’il avuit invité le célèbre co^-boy. Elle vit là une
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Cannes où était ancré Y Exocet, le yacht de M. Bonifos,
un chasseur de l’hôtel remit à la jeune fille un mot
au crayon de son propre frère. Théodore, désabusé,
venait de rentrer en France et n’osait plus se repré
senter devant son père I II priait Judith de préparer
l’industriel à sa prochaine venue. Il lui demandait
une prompte réponse à une adresse qu’il lui donnait.
'flous
partons en croisière, disait-elle, avec Tom Kwick à
bord. Dans huit jours nous devons faire escale à Monaco,
arrange-toi pour t’y trouver, nous aviserons alors.
Fais-moi savoir avant demain matin si ce plan t’agrée. »
Quelques minutes avant l’embarquement, la réponse
de Théodore lui fut remise. « C’est entendu pour
Monaco, disait-il...
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