Titre : La Jeunesse illustrée
Éditeur : A. Fayard (Paris)
Date d'édition : 1933-11-26
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327962868
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 26 novembre 1933 26 novembre 1933
Description : 1933/11/26 (N1573). 1933/11/26 (N1573).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k963472h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-55902
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/05/2013
26 Novembre 1933. .— N° 1573
33 Centimes
Hebdomadaire. — 31 e année
La Jeunesse illustrée
Alors qu’il parcourait le Soudan où il se trouvait parfois en affaires avec des
tribus sauvages les plus primitives, Douglas Sylverston avait pu, à prix d’or, sauver
la vie à un négrillon que des indigènes s’apprêtaient à immoler à quelque farouche
idole. Naturellement, il avait emmené cet enfant — Djiorro n’avait pas quinze ans
— qui se considéra dès lors comme son esclave. C’était déjà un superbe gaillard,
intelligent et robuste, et le voyageur n’eut pas à regretter son acte d’humanité
qui se doublait d’une heureuse acquisition.
Il s’attacha à cc boy qui semblait animé du plus affectueux dévouement. Les
vicissitudes de sa vie hasardeuse conduisirent notre globe-trotter au Cap où, en
trois ans, il réalisa une vraie fortune dans les diamants et la poudre d’or. Il résolut
alors de gagner Capetown en vue de s’embarquer pour l’Angleterre. Deux Cafres
porteurs du matériel de campement, des vivres et bagages l’accompagnaient avec,
on s’en doute, le fidèle Djiorro, spécialement chargé des trésors de son maître
qui lui accordait la plus aveugle confiance. Un soir, à la halte en pleine forêt,...
...avant même^que la tente fût édifiée et alors que
l’Anglais allumait sa pipe, il se vit tout à coup attaqué
par les deux Cafres : « A moi, Djiorro! » cria-t-il.
Le boy parut. Mais Douglas crut mourir de chagrin
plus encore que de terreur en le voyant se mêler à ses
agresseurs et non moins acharné qu’eux : « Et toi
aussi, Djiorro! » exhala-t-il en succombant... Par
...Sylverston reprit-il ses sens peu après, lui qui s’était cru voué aux assassins 7 line se sentait même aucune blessure.
Ilélas, son sort n’en était que pire car ceux-ci semblaient ne lui avoir laissé la vie que pour abandonner aux
fauves le soin de la lui ravir plus atrocement qu’eux n’auraient pu faire : non seulement les ravisseurs, avec
ses vivres et bagages lui avaient enlevé ses armes, mais encore l’avaient-ils ligoté, le laissant, proie sans
défense, à la voracité des carnassiers pullulant dans la forêt. De fait, avant même que la nuit ne fût venue, le
danger se précisait. Déjà, un affreux rauquement fit tressaillir Douglas de toutes ses fibres, car il reconnut le
sinistre bâillement de la panthère sortant de sa sieste et en quête de pâture. Sans doute le redoutable félin
avait-il éventé la victime offerte. Et voici que des craquements...
...de branchages attirèrent l’attention de Douglas,
tout juste en face de lui où il put voir s’écarter violem
ment le feuillage, livrant passage à... oh! pire qu’au
fauve le plus féroce car c’était Djiorro, armé jusqu’aux
dents. L’Anglais n’avait pu retenir un mouvement,
si peu que le permît son garrottage. Le survenant
eut comme un recul, puis, étouffant...
...un juron, il leva un des fusils pris à son maître et,
froidement, visa droit vers ce dernier : « O lâche,
lâche ! »iui cria Sylverston en faisant effort pour se
relever. Mais un double coup partit de l’arme qu’épau
lait Djiorro, adroit tireur... Ce même jour, à la halte
de midi et tandis que le maître reposait, le boy avait
saisi un conciliabule des deux Cafres...
...où il comprit que ceux-ci complotaient de s’emparer
des bagages à eux confiés, mais comme cela n’irait
point sans une énergique défense de leur propriétaire,
la mort de celui-ci était décidée. Or, Djiorro, qui portait
le plus précieux, et tout aussi disposé à le leur disputer,
ne doutait pas que luf-même ne dût être aussi mis
à mort. Mais sa finesse lui suggéra de pactiser ou...
...du moins le paraître, avec les Cafres. Il feignit
d’abonde? dans leur dessein tout en leur représentant
l’imprudence de tuer eux-mêmes l'Anglais — lequel,
connu de l’administration, serait recherché et aussi
ses assassins, alors qu’il était si simple de laisser les
carnassiers s’en charger et de déclarer ensuite au
shériff de Capetown que leur maître avait été victime
d’un fauve.
C’est ainsi qu’avaient donc agi les conjures sans
que Djiorro, tenu à l’œH par les Cafres, eût pu pré
venir son maître, du moins comptait-il revenir le
délivrer au plus vite. Après le coup, tous trois avaient
fui avec les bagages sous la brousse pour aller camper
non loin, tant les Cafres avaient hâte de jouir de leur
butin. Car Djiorro put voir alors que ce qui avait
surtout excité l’homicide convoitise...
...de ces brutes, c’était, bien plus que l’or et les
diamants, le tonnelet de whisky et les autres spiri
tueux compris dans leur charge, et le boy s’en félicita,
comprenant combien son œuvre de salut en serait
facilitée. Aussitôt à la halte, les Cafres s’étaient
avidement attaqués aux caissettes contenant ces
capiteux breuvages...
(Voir la suite p. 2.)
33 Centimes
Hebdomadaire. — 31 e année
La Jeunesse illustrée
Alors qu’il parcourait le Soudan où il se trouvait parfois en affaires avec des
tribus sauvages les plus primitives, Douglas Sylverston avait pu, à prix d’or, sauver
la vie à un négrillon que des indigènes s’apprêtaient à immoler à quelque farouche
idole. Naturellement, il avait emmené cet enfant — Djiorro n’avait pas quinze ans
— qui se considéra dès lors comme son esclave. C’était déjà un superbe gaillard,
intelligent et robuste, et le voyageur n’eut pas à regretter son acte d’humanité
qui se doublait d’une heureuse acquisition.
Il s’attacha à cc boy qui semblait animé du plus affectueux dévouement. Les
vicissitudes de sa vie hasardeuse conduisirent notre globe-trotter au Cap où, en
trois ans, il réalisa une vraie fortune dans les diamants et la poudre d’or. Il résolut
alors de gagner Capetown en vue de s’embarquer pour l’Angleterre. Deux Cafres
porteurs du matériel de campement, des vivres et bagages l’accompagnaient avec,
on s’en doute, le fidèle Djiorro, spécialement chargé des trésors de son maître
qui lui accordait la plus aveugle confiance. Un soir, à la halte en pleine forêt,...
...avant même^que la tente fût édifiée et alors que
l’Anglais allumait sa pipe, il se vit tout à coup attaqué
par les deux Cafres : « A moi, Djiorro! » cria-t-il.
Le boy parut. Mais Douglas crut mourir de chagrin
plus encore que de terreur en le voyant se mêler à ses
agresseurs et non moins acharné qu’eux : « Et toi
aussi, Djiorro! » exhala-t-il en succombant... Par
...Sylverston reprit-il ses sens peu après, lui qui s’était cru voué aux assassins 7 line se sentait même aucune blessure.
Ilélas, son sort n’en était que pire car ceux-ci semblaient ne lui avoir laissé la vie que pour abandonner aux
fauves le soin de la lui ravir plus atrocement qu’eux n’auraient pu faire : non seulement les ravisseurs, avec
ses vivres et bagages lui avaient enlevé ses armes, mais encore l’avaient-ils ligoté, le laissant, proie sans
défense, à la voracité des carnassiers pullulant dans la forêt. De fait, avant même que la nuit ne fût venue, le
danger se précisait. Déjà, un affreux rauquement fit tressaillir Douglas de toutes ses fibres, car il reconnut le
sinistre bâillement de la panthère sortant de sa sieste et en quête de pâture. Sans doute le redoutable félin
avait-il éventé la victime offerte. Et voici que des craquements...
...de branchages attirèrent l’attention de Douglas,
tout juste en face de lui où il put voir s’écarter violem
ment le feuillage, livrant passage à... oh! pire qu’au
fauve le plus féroce car c’était Djiorro, armé jusqu’aux
dents. L’Anglais n’avait pu retenir un mouvement,
si peu que le permît son garrottage. Le survenant
eut comme un recul, puis, étouffant...
...un juron, il leva un des fusils pris à son maître et,
froidement, visa droit vers ce dernier : « O lâche,
lâche ! »iui cria Sylverston en faisant effort pour se
relever. Mais un double coup partit de l’arme qu’épau
lait Djiorro, adroit tireur... Ce même jour, à la halte
de midi et tandis que le maître reposait, le boy avait
saisi un conciliabule des deux Cafres...
...où il comprit que ceux-ci complotaient de s’emparer
des bagages à eux confiés, mais comme cela n’irait
point sans une énergique défense de leur propriétaire,
la mort de celui-ci était décidée. Or, Djiorro, qui portait
le plus précieux, et tout aussi disposé à le leur disputer,
ne doutait pas que luf-même ne dût être aussi mis
à mort. Mais sa finesse lui suggéra de pactiser ou...
...du moins le paraître, avec les Cafres. Il feignit
d’abonde? dans leur dessein tout en leur représentant
l’imprudence de tuer eux-mêmes l'Anglais — lequel,
connu de l’administration, serait recherché et aussi
ses assassins, alors qu’il était si simple de laisser les
carnassiers s’en charger et de déclarer ensuite au
shériff de Capetown que leur maître avait été victime
d’un fauve.
C’est ainsi qu’avaient donc agi les conjures sans
que Djiorro, tenu à l’œH par les Cafres, eût pu pré
venir son maître, du moins comptait-il revenir le
délivrer au plus vite. Après le coup, tous trois avaient
fui avec les bagages sous la brousse pour aller camper
non loin, tant les Cafres avaient hâte de jouir de leur
butin. Car Djiorro put voir alors que ce qui avait
surtout excité l’homicide convoitise...
...de ces brutes, c’était, bien plus que l’or et les
diamants, le tonnelet de whisky et les autres spiri
tueux compris dans leur charge, et le boy s’en félicita,
comprenant combien son œuvre de salut en serait
facilitée. Aussitôt à la halte, les Cafres s’étaient
avidement attaqués aux caissettes contenant ces
capiteux breuvages...
(Voir la suite p. 2.)
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