Presse et revues
8 pages
Titre : La Jeunesse illustrée
Éditeur : A. Fayard (Paris)
Date d'édition : 1932-04-17
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327962868
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 17 avril 1932 17 avril 1932
Description : 1932/04/17 (N1489). 1932/04/17 (N1489).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k963367r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-55902
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/05/2013
No 1439 — 30° Année
35 Centimes
17 Avril 1932
La Jeunesse illustrée
X-.3E3 YACHT « 3E3 GrIIXT I_ 13 », par YMER
Marié sur le tard, sir Walter Swenstone se trouva
veuf peu après. Tout ce qui lui restait de son court
bonheur était un enfant de trois ans, Réginald, dans
F adoration duquel il chercha son unique consolation.
Voulant s'arracher au désespoir, il quitta l'Angle
terre avec son fils et partit pour la Cote d’Azur où
son jeune frère, James Bolton, passait sa vie dans la
dissipation. Il profitait des largesses de son aîné,
héritier de l'énorme fortune de la famille.
Mais, hélas I tout ce qu on put repêcher, et juste
à temps, fut James Bolton, défaillant. La nuit entière,
les trois matelots et leur maître fouillèrent les flots,
inspectèrent la côte, voisine : rien. L'enfant et le
timonier Sandrino, son impuissant sauveteur, avaient
péri noyés 1 La douleur du jeune oncle était aussi
violente que celle du malheureux père. Celui-ci, après
trois mois de recherches vaincs en ces parages, quitta
A regret ces rivages maudits.
...prenant le baby dans ses bras, avait sauté à la mer
pour nager vivement vers la côte, peu éloignée, tandis
que James indiquait un point opposé comme étant
celui où les naufragés avaient disparu. Sandrino,
au préalable, s'était assuré l'innocent concours de sa
mère, une bonne femme du hameau de Pantroya. Il
lui confia cet enfant comme sien, ce qu’admit la vieille
Agata Balbi, car elle avait perdu son fils de vue
depuis longtemps. Et elle accepta le petit « Menico »...
En outre, il était rechérclié par la police pour plus
d'un délit. Et voilà sir Walter replongé dans un
navrant désespoir. Il reprit le Réginald, le rééquipa de
trois hommes, et se mit à louvoyer au long de ce
décevant rivago où il devint vite légendaire, car il ne
se lassait pas d'interroger chacun sur un certain
Sandrino Balbi et le soi-disant fils de celui-ci, un jeune
garçon de treize ans, appelé Menico. Hélas 1 des
Menico fl en trouva plus d'un, mais tous pourvus...
Là, sur les conseils de James, lord Swenstone fit
I'açquisition d’un superbe yacht tout équipé à neuf,
i/élégant navire, fut baptisé du nom du petit Reggie.
Et le Réginald cingla doucement vers l’Italie. Bolton
était au mieux avec les quelques hommes de l’équi
page, surtout le timonier Sandrino, un Italien, qui
s'était pris lui-même d'une vive amitié pour Reggie.
Un soir, alors que la nurse réclamait le bambin
pour le coucher,...
Il ne revendit pas son yacht, mais en fit don A son
frère : celui-ci ne devenait-il pas le seul héritier de
ses biens et titres ? James, lui, n’abandonna point le
littoral, ni sa vie déréglée... Près de deux années pas
sèrent sans apporter oubli ni consolation à lord Swens-
tone. Un nouveau malheur devait le frapper dans
ses derniers liens familiaux. Un télégramme l'avisa
que son frère se mourait à Monte-Carlo. Il y courut.
Epuisé par les excès, Bolton respirait à peine quand...
...moyennant une modique pension prélevée sur celle,
importante, que Sandrino recevait de Bolton. Du
moins James n'avait-il cessé d’envoyer assidûment
jusqu’à ces derniers temps les subsides convenus à
son complice. A cette révélation si inattendue, sir
Walter fut à la fois atterré, indigné et ranimé d’es
poir : du moins son fils vivait, et il savait où ! Aussi
accorda-t-il à son frère agonisant le pardon que le
coupable semblait attendre pour mourir en paix..
...de parents Incontestables. Un soir, le Réginald
relâchait en un petit port de pêche nommé Orsano.
Un gamin, juché sur un promontoire rocheux, sem
blait fort intéressé par le luxueux navire. Ayant voulu
grimper plus haut pour mieux l’observer, son pied
glissa et il tomba à la mer non sans avoir violemment
heurté du front contre une saillie. Les hommes de
l’équipage, affairés à amarrer, ne s'en aperçurent pas.
Seul le maître du bord vit la chute de l’enfant et,...
-.car la nuit était venue, des cris retentirent à l'avant
du yacht où le petit lutin avait couru vers son ami
Sandrino. La nurse s’y porta : horreur I James lui
dit que l’enfant, emporté par son Impétuosité, était
tombé à la mer, où le timonier s’était aussitôt jeté.
Disant ces mots, James s’élança aussi par-dessus
bord et disparut sur l’onde ténébreuse. Sir Walter
accourt, affolé. On descend la chaloupe avec des
bouées et des projecteurs.
ir
...sir Walter arriva auprès de lui. Il lui restait tout,
juste assez de souffle pour faire à son aîné une terrible
confession. : Reggie n’était pas mort I La tragique
noyade où l’enfant avait disparu n’avait été qu’un
criminel simulacre concerté avec le timonier San
drino. Car, si perverti que fût BoltOn, ce n’est pas la
mort de son neveu, qu’il avait voulu, mais seulement
le'faire disparaître pour hériter à sa place. A prix d’or,
Sandrino était entré dans ses plans, et,...
...ce qui advint aussitôt après. Ilélas 1 ce qu'ignorait
James, c’est que, depuis près de deux ans, Sandrino,
sa mère étant morte, était revenu à Pantroya pour
en disparaître aussitôt avec l’enfant. Aussi on devine
quelle fut' la douleur de lord Swenstone quand, arrivé
en ce hameau, il apprit que, depuis la mort, d’Agata
Balbi, nul ne savait ce que Sandrino et son prétendu
fils étaient devenus. Le père avait d’ailleurs mauvaise
réputation dans le pays.
...sans hésiter, il se lança au secours du pauvre petit
qui, bien qu'adroit nageur, eût péri, étourdi par le
choc, si le yachtman ne l'avait saisi à temps: Il l e
ramène au rivage. Qu'il est beau dans ses guenilles et
sous la toison touffue qui ruisselle sur son visage
bronzé de soleil et d’air marin I II se ramine : « Qui
e3-tu? lui demanda lord Swenstone avec intérêt
Salvi Menico, répondit l'enfant. — Ménico, toi aussi ?
fait 1 Anglais, ému... (Voir U suite p« r « a )
35 Centimes
17 Avril 1932
La Jeunesse illustrée
X-.3E3 YACHT « 3E3 GrIIXT I_ 13 », par YMER
Marié sur le tard, sir Walter Swenstone se trouva
veuf peu après. Tout ce qui lui restait de son court
bonheur était un enfant de trois ans, Réginald, dans
F adoration duquel il chercha son unique consolation.
Voulant s'arracher au désespoir, il quitta l'Angle
terre avec son fils et partit pour la Cote d’Azur où
son jeune frère, James Bolton, passait sa vie dans la
dissipation. Il profitait des largesses de son aîné,
héritier de l'énorme fortune de la famille.
Mais, hélas I tout ce qu on put repêcher, et juste
à temps, fut James Bolton, défaillant. La nuit entière,
les trois matelots et leur maître fouillèrent les flots,
inspectèrent la côte, voisine : rien. L'enfant et le
timonier Sandrino, son impuissant sauveteur, avaient
péri noyés 1 La douleur du jeune oncle était aussi
violente que celle du malheureux père. Celui-ci, après
trois mois de recherches vaincs en ces parages, quitta
A regret ces rivages maudits.
...prenant le baby dans ses bras, avait sauté à la mer
pour nager vivement vers la côte, peu éloignée, tandis
que James indiquait un point opposé comme étant
celui où les naufragés avaient disparu. Sandrino,
au préalable, s'était assuré l'innocent concours de sa
mère, une bonne femme du hameau de Pantroya. Il
lui confia cet enfant comme sien, ce qu’admit la vieille
Agata Balbi, car elle avait perdu son fils de vue
depuis longtemps. Et elle accepta le petit « Menico »...
En outre, il était rechérclié par la police pour plus
d'un délit. Et voilà sir Walter replongé dans un
navrant désespoir. Il reprit le Réginald, le rééquipa de
trois hommes, et se mit à louvoyer au long de ce
décevant rivago où il devint vite légendaire, car il ne
se lassait pas d'interroger chacun sur un certain
Sandrino Balbi et le soi-disant fils de celui-ci, un jeune
garçon de treize ans, appelé Menico. Hélas 1 des
Menico fl en trouva plus d'un, mais tous pourvus...
Là, sur les conseils de James, lord Swenstone fit
I'açquisition d’un superbe yacht tout équipé à neuf,
i/élégant navire, fut baptisé du nom du petit Reggie.
Et le Réginald cingla doucement vers l’Italie. Bolton
était au mieux avec les quelques hommes de l’équi
page, surtout le timonier Sandrino, un Italien, qui
s'était pris lui-même d'une vive amitié pour Reggie.
Un soir, alors que la nurse réclamait le bambin
pour le coucher,...
Il ne revendit pas son yacht, mais en fit don A son
frère : celui-ci ne devenait-il pas le seul héritier de
ses biens et titres ? James, lui, n’abandonna point le
littoral, ni sa vie déréglée... Près de deux années pas
sèrent sans apporter oubli ni consolation à lord Swens-
tone. Un nouveau malheur devait le frapper dans
ses derniers liens familiaux. Un télégramme l'avisa
que son frère se mourait à Monte-Carlo. Il y courut.
Epuisé par les excès, Bolton respirait à peine quand...
...moyennant une modique pension prélevée sur celle,
importante, que Sandrino recevait de Bolton. Du
moins James n'avait-il cessé d’envoyer assidûment
jusqu’à ces derniers temps les subsides convenus à
son complice. A cette révélation si inattendue, sir
Walter fut à la fois atterré, indigné et ranimé d’es
poir : du moins son fils vivait, et il savait où ! Aussi
accorda-t-il à son frère agonisant le pardon que le
coupable semblait attendre pour mourir en paix..
...de parents Incontestables. Un soir, le Réginald
relâchait en un petit port de pêche nommé Orsano.
Un gamin, juché sur un promontoire rocheux, sem
blait fort intéressé par le luxueux navire. Ayant voulu
grimper plus haut pour mieux l’observer, son pied
glissa et il tomba à la mer non sans avoir violemment
heurté du front contre une saillie. Les hommes de
l’équipage, affairés à amarrer, ne s'en aperçurent pas.
Seul le maître du bord vit la chute de l’enfant et,...
-.car la nuit était venue, des cris retentirent à l'avant
du yacht où le petit lutin avait couru vers son ami
Sandrino. La nurse s’y porta : horreur I James lui
dit que l’enfant, emporté par son Impétuosité, était
tombé à la mer, où le timonier s’était aussitôt jeté.
Disant ces mots, James s’élança aussi par-dessus
bord et disparut sur l’onde ténébreuse. Sir Walter
accourt, affolé. On descend la chaloupe avec des
bouées et des projecteurs.
ir
...sir Walter arriva auprès de lui. Il lui restait tout,
juste assez de souffle pour faire à son aîné une terrible
confession. : Reggie n’était pas mort I La tragique
noyade où l’enfant avait disparu n’avait été qu’un
criminel simulacre concerté avec le timonier San
drino. Car, si perverti que fût BoltOn, ce n’est pas la
mort de son neveu, qu’il avait voulu, mais seulement
le'faire disparaître pour hériter à sa place. A prix d’or,
Sandrino était entré dans ses plans, et,...
...ce qui advint aussitôt après. Ilélas 1 ce qu'ignorait
James, c’est que, depuis près de deux ans, Sandrino,
sa mère étant morte, était revenu à Pantroya pour
en disparaître aussitôt avec l’enfant. Aussi on devine
quelle fut' la douleur de lord Swenstone quand, arrivé
en ce hameau, il apprit que, depuis la mort, d’Agata
Balbi, nul ne savait ce que Sandrino et son prétendu
fils étaient devenus. Le père avait d’ailleurs mauvaise
réputation dans le pays.
...sans hésiter, il se lança au secours du pauvre petit
qui, bien qu'adroit nageur, eût péri, étourdi par le
choc, si le yachtman ne l'avait saisi à temps: Il l e
ramène au rivage. Qu'il est beau dans ses guenilles et
sous la toison touffue qui ruisselle sur son visage
bronzé de soleil et d’air marin I II se ramine : « Qui
e3-tu? lui demanda lord Swenstone avec intérêt
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