Titre : La Jeunesse illustrée
Éditeur : A. Fayard (Paris)
Date d'édition : 1931-08-23
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327962868
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11188 Nombre total de vues : 11188
Description : 23 août 1931 23 août 1931
Description : 1931/08/23 (N1455). 1931/08/23 (N1455).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9633336
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-55902
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/05/2013
No 1455 —29® Année
23 Août 1931
l | ! }îï ! ' '
Centimes
MONSIEUR GASTON, par S. PANIA
• Mon cher enfant, dit un jour M. Blésimard à son
nls Henri, il est indispensable que tu ailles passer tes
Vacances chez ta vieille cousine Sidonie, qui habite
* Rubinat-les-FIots. Un séjour chez cette excellente
vieille lille n'est pas, j’en conviens, chose réjouissante,
Jhais c’est la doyenne de la famille et elle a droit à
tous nos égards. » Henri Blésimard eût préféré rece
voir une tuile sur la tête...
...que d'aller s’enfermer pendant deux mois chez sa
vieille parente dont le travers mignon était d’être
une malade purement imaginaire. Mlle Sidonie se
croyait atteinte des pires affections. Elle portait un
énorme bandage ouaté, à cause d’une goutte qui
n’existait que dans sa cervelle. Elle avait d’énormes
bésicles sur son nez pour conserver une vue du reste
fort bonne. Elle était la proie d'une crainte maladive...
...des courants d'air, des microbes et, brochant sur le
tout, elle ne pouvait s’imaginer que son petit cousin,
âgé pourtant d’une vingtaine d’années, ne fût pas
resté le petit garçon qu’elle avait connu jadis, ne
sortant jamais qu'accompagné d’une bonne. Henri,
. qui savait tout cela, se présenta à Mlle Sidonie qui le
salua d’un : « As-tu bien fermé la porte, mon enfant 7
— Oui, ma cousine, mais je vais la rouvrir...
...avec M. Gaston, le pavillon du fond du jardin.
Aglnë, ma bonne, vous servira sans vous approcher
car elle pourrait attraper la grippe et me la communi
quer. Quand tu vomiras me voir, tu te présenteras à
la fenêtre donnant sur le jardin et nous parlerons à
travers la vitre. » U’est ainsi que le lendemain, Henri
présenta M. Gaston...
...du café du casino, terrasse à laquelle le jeune homme
avait l'habitude de faire de longues séances avec ses
amis. M. Gaston était toujours assis en tiers et se
voyait (simple façon do parler) offrir des apéritifs,
des cigares et des cigarettes, dont nous devons à la
vérité de dire qu’iî n'abusait pas. Mlle Sidonie avait
m la délicate pensée de faire remettre à Henri une
certaine somme d'argent...
...à sa vieille parente. A travers le carreau, Mlle Sidonie
répondit à l’inclinaison de tête du précepteur qui ne
dit pas un mot. Et pour cause : M. Gaston était muet
comme une carpe parce qu’il était un simple bon
homme de baudruche. C'était la réalisation de l’idée
qui avait germé dans le cerveau du jeune Blésimard
J iour pouvoir sortir de chez sa cousine et aller sur
a plage quand il le voudrait.
Le soir, toujours à travers la vitre, Henri cria à
Mlle Sidonie qu’il avait ainsi organisé son séjour à
Rubinat-lcs-Flots : le matin, leçon de natation à lui
donnée par M. Gaston, l’après-midi, flânerie sur la,
plage, toujours avec M. Gaston. Repas pris en par- r
liculier dans le pavillon du jardin, encore avec M.'Gas- ‘
ton. Aglaé les servait avant leur retour de la mer
pour qu’il n'ÿ eût pas contact avec elle.
...pour que la double dépense du jeune homme et de
son précepteur ne fût pas onéreuse pour le premier.
Grâce à son chaperon de baudruche, Henri Blésimard
bénéficiait ainsi d’un double menu pour lej repas,
menus qu’avec son appétit de vingt ans, il dévorait
sans inconvénient pour son Juvénile estomac. Les
choses se passaient donc ainsi, le mieux du monde,
quand un jour,... (Voir la suite page a.)
Gette idée avait été suggérée à Henri par la vue
ces animaux variés, en caoutchouc gonflé, qui
fervent maintenant à l’amüsement des baigneurs et
des baigneuses de nos plages à la mode. Réduit aux
Préportion d’un gros gilet, M. Gaston avait pris place
**Ans la valise de son propriétaire qui l'avait gonflé
*t revêtu d'un pardessus pour se présenter...
.,M C Sidonie, tranquille pour son cousin qu'elle
k 7* . tou i°urs accompagné, le laissait donc sortir
n ,” jy ,l,se * IIenri qui savait fort bien nager, n’omettait
JJ, ‘ » Ç ren dre son bain avec M. Gaston car il savait
nar’r. C k à autre, sa vieille cousine risquait un œil'
d'oo ii c de 80,1 sa * on qui donnait sur la plage et
▼oir U» t pouvalt , ’ a P« rc «vpir, Cet œil pouvait aussi
...à la villa de sa vieille parente. La bonne Aglaë,
occupée à porter les bagages, n’avait pas remarqué
combien illusoire était l’hôte supplémentaire de
sa maîtresse. Grâce à l’invention de la grippe infec
tieuse, comme les rapports des nouveaux venus
avec les anciens hôtes de la villa seraient désormais
Indirects et lointains, la frime du pseudo-Gaston
était sûrè de réussir pleinèmènt.
• •.pour vous présenter mon précepteur, monsieur Gas
ton. Vous ne ferez pas attention à sa mine un peu
Ê âlote : c’est qu’il vient de souffrir d’une grippe
ifecticuse... — Une grippe infectieuse I s'écria avec
effroi la vieille demoiselle. Mais tu veux donc que
l'attrappc cette maladie foudroyante? Nonl non!
J»e le fais pas entrer! Et toi-même qui le coudoies
tous les jours, éloigne-toi. Tu habiteras...
23 Août 1931
l | ! }îï ! ' '
Centimes
MONSIEUR GASTON, par S. PANIA
• Mon cher enfant, dit un jour M. Blésimard à son
nls Henri, il est indispensable que tu ailles passer tes
Vacances chez ta vieille cousine Sidonie, qui habite
* Rubinat-les-FIots. Un séjour chez cette excellente
vieille lille n'est pas, j’en conviens, chose réjouissante,
Jhais c’est la doyenne de la famille et elle a droit à
tous nos égards. » Henri Blésimard eût préféré rece
voir une tuile sur la tête...
...que d'aller s’enfermer pendant deux mois chez sa
vieille parente dont le travers mignon était d’être
une malade purement imaginaire. Mlle Sidonie se
croyait atteinte des pires affections. Elle portait un
énorme bandage ouaté, à cause d’une goutte qui
n’existait que dans sa cervelle. Elle avait d’énormes
bésicles sur son nez pour conserver une vue du reste
fort bonne. Elle était la proie d'une crainte maladive...
...des courants d'air, des microbes et, brochant sur le
tout, elle ne pouvait s’imaginer que son petit cousin,
âgé pourtant d’une vingtaine d’années, ne fût pas
resté le petit garçon qu’elle avait connu jadis, ne
sortant jamais qu'accompagné d’une bonne. Henri,
. qui savait tout cela, se présenta à Mlle Sidonie qui le
salua d’un : « As-tu bien fermé la porte, mon enfant 7
— Oui, ma cousine, mais je vais la rouvrir...
...avec M. Gaston, le pavillon du fond du jardin.
Aglnë, ma bonne, vous servira sans vous approcher
car elle pourrait attraper la grippe et me la communi
quer. Quand tu vomiras me voir, tu te présenteras à
la fenêtre donnant sur le jardin et nous parlerons à
travers la vitre. » U’est ainsi que le lendemain, Henri
présenta M. Gaston...
...du café du casino, terrasse à laquelle le jeune homme
avait l'habitude de faire de longues séances avec ses
amis. M. Gaston était toujours assis en tiers et se
voyait (simple façon do parler) offrir des apéritifs,
des cigares et des cigarettes, dont nous devons à la
vérité de dire qu’iî n'abusait pas. Mlle Sidonie avait
m la délicate pensée de faire remettre à Henri une
certaine somme d'argent...
...à sa vieille parente. A travers le carreau, Mlle Sidonie
répondit à l’inclinaison de tête du précepteur qui ne
dit pas un mot. Et pour cause : M. Gaston était muet
comme une carpe parce qu’il était un simple bon
homme de baudruche. C'était la réalisation de l’idée
qui avait germé dans le cerveau du jeune Blésimard
J iour pouvoir sortir de chez sa cousine et aller sur
a plage quand il le voudrait.
Le soir, toujours à travers la vitre, Henri cria à
Mlle Sidonie qu’il avait ainsi organisé son séjour à
Rubinat-lcs-Flots : le matin, leçon de natation à lui
donnée par M. Gaston, l’après-midi, flânerie sur la,
plage, toujours avec M. Gaston. Repas pris en par- r
liculier dans le pavillon du jardin, encore avec M.'Gas- ‘
ton. Aglaé les servait avant leur retour de la mer
pour qu’il n'ÿ eût pas contact avec elle.
...pour que la double dépense du jeune homme et de
son précepteur ne fût pas onéreuse pour le premier.
Grâce à son chaperon de baudruche, Henri Blésimard
bénéficiait ainsi d’un double menu pour lej repas,
menus qu’avec son appétit de vingt ans, il dévorait
sans inconvénient pour son Juvénile estomac. Les
choses se passaient donc ainsi, le mieux du monde,
quand un jour,... (Voir la suite page a.)
Gette idée avait été suggérée à Henri par la vue
ces animaux variés, en caoutchouc gonflé, qui
fervent maintenant à l’amüsement des baigneurs et
des baigneuses de nos plages à la mode. Réduit aux
Préportion d’un gros gilet, M. Gaston avait pris place
**Ans la valise de son propriétaire qui l'avait gonflé
*t revêtu d'un pardessus pour se présenter...
.,M C Sidonie, tranquille pour son cousin qu'elle
k 7* . tou i°urs accompagné, le laissait donc sortir
n ,” jy ,l,se * IIenri qui savait fort bien nager, n’omettait
JJ, ‘ » Ç ren dre son bain avec M. Gaston car il savait
nar’r. C k à autre, sa vieille cousine risquait un œil'
d'oo ii c de 80,1 sa * on qui donnait sur la plage et
▼oir U» t pouvalt , ’ a P« rc «vpir, Cet œil pouvait aussi
...à la villa de sa vieille parente. La bonne Aglaë,
occupée à porter les bagages, n’avait pas remarqué
combien illusoire était l’hôte supplémentaire de
sa maîtresse. Grâce à l’invention de la grippe infec
tieuse, comme les rapports des nouveaux venus
avec les anciens hôtes de la villa seraient désormais
Indirects et lointains, la frime du pseudo-Gaston
était sûrè de réussir pleinèmènt.
• •.pour vous présenter mon précepteur, monsieur Gas
ton. Vous ne ferez pas attention à sa mine un peu
Ê âlote : c’est qu’il vient de souffrir d’une grippe
ifecticuse... — Une grippe infectieuse I s'écria avec
effroi la vieille demoiselle. Mais tu veux donc que
l'attrappc cette maladie foudroyante? Nonl non!
J»e le fais pas entrer! Et toi-même qui le coudoies
tous les jours, éloigne-toi. Tu habiteras...
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 86.79%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 86.79%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/8
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k9633336/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k9633336/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k9633336/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k9633336/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k9633336
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k9633336
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k9633336/f1.image × Aide