Titre : La Jeunesse illustrée
Éditeur : A. Fayard (Paris)
Date d'édition : 1931-08-02
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327962868
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11188 Nombre total de vues : 11188
Description : 02 août 1931 02 août 1931
Description : 1931/08/02 (N1452). 1931/08/02 (N1452).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9633001
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-55902
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/06/2013
N® 1452 — 29® Année
35 Centimes
2 Août 1931
La Jeunesse illustrée
f
« Alors, c’est bien décidé, disait à l'artiste-dessi
nateur Cabrion, son oncle et tuteuq M. Bégonia. Tu
no viendras pas passer la soirée de samedi cbcz mol,
parce que tu as du travail pressé? — Certainement,
mon cher oncle, et c'est, croycz-le bien, à mon grand
regret... — Eh bien, viendras-tu le lendemain, di
manche ? — Hélas, je crains bien de n’avoir pas ter
miné mon dessin... — Ta, ta, ta, s’écria le bon mon
sieur. je crois plutôt que tu veux aller au bal des
étudiants qui se prépare. »
Cabrion protesta : il était sérieux et ne bougerait
pas de son atelier. L'oncle Bégonia partit sceptique,
et Cabrion ouvrit la lettre de son directeur de journal
lui commandant le dessin qu’il doit exécuter. Patatras!
Patatras I il s’agissait de faire une page de croquis,
pris sur le vif, au bal des étudiants ! Le jeune homme
réiléchit;... après tout, s’il allait au bal, ce serait pour
son travail. Et puis il irait non déguisé et ne manque
rait pas de parole à son oncle. Oui, mais au contrôle
du bal, les commissaires...
...que
du ba
se rendre, en autobus, à la salle
mu imi. du contrôle le félicitèrent sur
la somptuosité de son costume, mais Cabrion, lui, no
K cnsait qu’à exécuter ses croquis pour son journal.
laflicurcusemcnt, le bal était une véritable cohue
et c'est seulement vers le matin qu’il put tra
vailler assez tranquîlement. Au petit jour, la fête
pTit fin. ('vibrion qui n’avait pas un sou vaillant,
avait obtenu...
...d'un camarade, la promesse de le prendre dans son
automobile pour je conduire chez le costumier afin d'y
reprendre son vêtement civil. Malheureusement, ,1a
torpédo était pleine de masques. Prendre un taxi ?
Cabrion n'avaît pas l'argent nécessaire et, fâcheux
contre-temps tous ses amis eux aussi étaient dénués,
ayant dépensé iusqu’à leur dernier sou, et ne pouvaient
lui en prêter. D’un autre côté, Cabrion ne voulait pas
s’exhiber déguisé dans les rues, car le préfet de police...
Cabrion dut se contenter de cet expédient. Ce qui
le taquinait, c'est qu’il devait passer dans le quartier
qu’habitait son tuteur. Or, M. Bégonia, très matinal,
faisait chaque matin de bonne heure une petite pro
menade dans le quartier. Une rencontre avec lui, en
pareil équipage, quelle catastrophe 1 Tout en songeant
à ces choses, Cabrion marchait devant l’automobile,
quand, tout à coup, un troupeau de bœufs ayant
débouché au coin d’une rue, un taureau, rendu furieux
par la vue...
;her son costumo civilct regagner ensuite son atelier,
seulement pour toucher ce cachet, il fallait répéter
ivec une troupe d’individus plutôt mélangés. Cabrion
ipprit ainsi à danser un pas comique, ce qui le mena
« l'après-midi. Il parut en matinée, devant une salle,
ïomposée de familles, qui applaudit à tout rompre le
lallct comique des Mousquetaires du Roy. Cabrion
ut fort heureux, quand son supplice prit fin,...
tlDDii
QDDD
...du manteau
se tête
fureur. Cabrion n’est pas capon, mais tout de môme,
devant un taureau furieux !... Eli bien, il prit ses
jambes à son cou, enfila à fond de train une ruelle
bordée de palissades. Avisant une de ces palissades
un peu plus basse que les autres, il l’escalada par un
brillant rétablissement et sauta de l’autre côté, mettant
ainsi un sérieux obstacle entre lui et le taureau furieux.
« Déjà arrivé avant la répétition ?... et déjà costumé !...
...de Loucucr les quinze i runes au cacnei. seulement,
aulrc incident... 1. écuyer, chef des figurants, l’attrapa
assez rudement : « Eh bien, vous, quand vous décide
rez-vous à rendre votre costume ? » Au fait, Cabrion
n’y avait pas pensé : le costume des figurants appar
tenait à l'établissement... Avouer qu’il s’était glissé
subrepticement dans le cirque, Cabrion ne l’osa pas.
fl préféra dire qu’il ne savait pas où il avait mis ses
vêtements. Naturellement on ne les trouva pas.
PiVFl SJ. PANIA
...s’opposèrent à son entrée en tenue bourgeoise.
Le déguisement était obligatoire I Cabrion fut fort
ennuyé car il avait très peu d’argent et la dépense
d’un costume serait certainement lourde. Enfin, il
fallait bien la faire, puisque c’était pour exécuter le
travail commandé. Le jeune homme se rappela alors
une boutique où on louait des costumes et des tra
vestis, il s’y rendit et loua une superbe tenue de
mousquetaire. Ayant payé la location d’avance, il
ne lui restait plus...
...n’avait autorisé le bal qu’à condition qu’aucun
déguisé ne se montrât dans les rues après la fête. Un de
ces jeunes écervelés eut alors une idée : « Tu vas, dit-il
à Cabrion, marcher devant l’automobile avec une
allure tragique. Moi, sur le toit de la torpédo, je vais
faire semblant d’actionner un appareil de prises de
vues (simple cartonnage fait pour le bal). Tu com
prends ? tu ne seras plus ainsi un déguisé, mais bien un
artiste de cinéma opérant au petit jour ? »
...Ça, c’est fort bien ! » Ces paroles étaient prononcées
par un monsieur en habit bleu, culotte de peau et
chapeau haut de forme. C’était l’employé supérieur
d’un cirque dressé dans l’enclos. Cabrion allait réta
blir les laits et dires qu’il n’était pas figurant de
cirque, lorsque le monsieur à l’habit bleu s'écria :
« Ah 1 vous les aurez bien gagnés, vos quinze francs ! »
Quinze francs I... l’aubaine était bonne à prendre, car
les camarades devaient être loin avec leur auto. Aussi
Cabrion laissa faire, se disant que cette somme...
Cabrion ne pouvait quitter le cirque en caleçon et
se désespérait quand un clown de la troupe lui pro
posa de lui prêter un de ses costumes de pitre, costume
qui lui appartenait en propre. Cabrion se dit qu’en
taxi, un costume de clown ne serait pas remarqué et
accepta avec joie. Evidemment, la perte du déguise
ment de mousquetaire, déguisement qu’il serait bien
obtigéde rembourser au costumier, l’ennuyait fort, mais
il avait, dans le gousset de son vêtement bourgeois,...
(Voir la suite page 2.)
35 Centimes
2 Août 1931
La Jeunesse illustrée
f
« Alors, c’est bien décidé, disait à l'artiste-dessi
nateur Cabrion, son oncle et tuteuq M. Bégonia. Tu
no viendras pas passer la soirée de samedi cbcz mol,
parce que tu as du travail pressé? — Certainement,
mon cher oncle, et c'est, croycz-le bien, à mon grand
regret... — Eh bien, viendras-tu le lendemain, di
manche ? — Hélas, je crains bien de n’avoir pas ter
miné mon dessin... — Ta, ta, ta, s’écria le bon mon
sieur. je crois plutôt que tu veux aller au bal des
étudiants qui se prépare. »
Cabrion protesta : il était sérieux et ne bougerait
pas de son atelier. L'oncle Bégonia partit sceptique,
et Cabrion ouvrit la lettre de son directeur de journal
lui commandant le dessin qu’il doit exécuter. Patatras!
Patatras I il s’agissait de faire une page de croquis,
pris sur le vif, au bal des étudiants ! Le jeune homme
réiléchit;... après tout, s’il allait au bal, ce serait pour
son travail. Et puis il irait non déguisé et ne manque
rait pas de parole à son oncle. Oui, mais au contrôle
du bal, les commissaires...
...que
du ba
se rendre, en autobus, à la salle
mu imi. du contrôle le félicitèrent sur
la somptuosité de son costume, mais Cabrion, lui, no
K cnsait qu’à exécuter ses croquis pour son journal.
laflicurcusemcnt, le bal était une véritable cohue
et c'est seulement vers le matin qu’il put tra
vailler assez tranquîlement. Au petit jour, la fête
pTit fin. ('vibrion qui n’avait pas un sou vaillant,
avait obtenu...
...d'un camarade, la promesse de le prendre dans son
automobile pour je conduire chez le costumier afin d'y
reprendre son vêtement civil. Malheureusement, ,1a
torpédo était pleine de masques. Prendre un taxi ?
Cabrion n'avaît pas l'argent nécessaire et, fâcheux
contre-temps tous ses amis eux aussi étaient dénués,
ayant dépensé iusqu’à leur dernier sou, et ne pouvaient
lui en prêter. D’un autre côté, Cabrion ne voulait pas
s’exhiber déguisé dans les rues, car le préfet de police...
Cabrion dut se contenter de cet expédient. Ce qui
le taquinait, c'est qu’il devait passer dans le quartier
qu’habitait son tuteur. Or, M. Bégonia, très matinal,
faisait chaque matin de bonne heure une petite pro
menade dans le quartier. Une rencontre avec lui, en
pareil équipage, quelle catastrophe 1 Tout en songeant
à ces choses, Cabrion marchait devant l’automobile,
quand, tout à coup, un troupeau de bœufs ayant
débouché au coin d’une rue, un taureau, rendu furieux
par la vue...
;her son costumo civilct regagner ensuite son atelier,
seulement pour toucher ce cachet, il fallait répéter
ivec une troupe d’individus plutôt mélangés. Cabrion
ipprit ainsi à danser un pas comique, ce qui le mena
« l'après-midi. Il parut en matinée, devant une salle,
ïomposée de familles, qui applaudit à tout rompre le
lallct comique des Mousquetaires du Roy. Cabrion
ut fort heureux, quand son supplice prit fin,...
tlDDii
QDDD
...du manteau
se tête
fureur. Cabrion n’est pas capon, mais tout de môme,
devant un taureau furieux !... Eli bien, il prit ses
jambes à son cou, enfila à fond de train une ruelle
bordée de palissades. Avisant une de ces palissades
un peu plus basse que les autres, il l’escalada par un
brillant rétablissement et sauta de l’autre côté, mettant
ainsi un sérieux obstacle entre lui et le taureau furieux.
« Déjà arrivé avant la répétition ?... et déjà costumé !...
...de Loucucr les quinze i runes au cacnei. seulement,
aulrc incident... 1. écuyer, chef des figurants, l’attrapa
assez rudement : « Eh bien, vous, quand vous décide
rez-vous à rendre votre costume ? » Au fait, Cabrion
n’y avait pas pensé : le costume des figurants appar
tenait à l'établissement... Avouer qu’il s’était glissé
subrepticement dans le cirque, Cabrion ne l’osa pas.
fl préféra dire qu’il ne savait pas où il avait mis ses
vêtements. Naturellement on ne les trouva pas.
PiVFl SJ. PANIA
...s’opposèrent à son entrée en tenue bourgeoise.
Le déguisement était obligatoire I Cabrion fut fort
ennuyé car il avait très peu d’argent et la dépense
d’un costume serait certainement lourde. Enfin, il
fallait bien la faire, puisque c’était pour exécuter le
travail commandé. Le jeune homme se rappela alors
une boutique où on louait des costumes et des tra
vestis, il s’y rendit et loua une superbe tenue de
mousquetaire. Ayant payé la location d’avance, il
ne lui restait plus...
...n’avait autorisé le bal qu’à condition qu’aucun
déguisé ne se montrât dans les rues après la fête. Un de
ces jeunes écervelés eut alors une idée : « Tu vas, dit-il
à Cabrion, marcher devant l’automobile avec une
allure tragique. Moi, sur le toit de la torpédo, je vais
faire semblant d’actionner un appareil de prises de
vues (simple cartonnage fait pour le bal). Tu com
prends ? tu ne seras plus ainsi un déguisé, mais bien un
artiste de cinéma opérant au petit jour ? »
...Ça, c’est fort bien ! » Ces paroles étaient prononcées
par un monsieur en habit bleu, culotte de peau et
chapeau haut de forme. C’était l’employé supérieur
d’un cirque dressé dans l’enclos. Cabrion allait réta
blir les laits et dires qu’il n’était pas figurant de
cirque, lorsque le monsieur à l’habit bleu s'écria :
« Ah 1 vous les aurez bien gagnés, vos quinze francs ! »
Quinze francs I... l’aubaine était bonne à prendre, car
les camarades devaient être loin avec leur auto. Aussi
Cabrion laissa faire, se disant que cette somme...
Cabrion ne pouvait quitter le cirque en caleçon et
se désespérait quand un clown de la troupe lui pro
posa de lui prêter un de ses costumes de pitre, costume
qui lui appartenait en propre. Cabrion se dit qu’en
taxi, un costume de clown ne serait pas remarqué et
accepta avec joie. Evidemment, la perte du déguise
ment de mousquetaire, déguisement qu’il serait bien
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il avait, dans le gousset de son vêtement bourgeois,...
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