Titre : La Jeunesse illustrée
Éditeur : A. Fayard (Paris)
Date d'édition : 1930-10-05
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327962868
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 octobre 1930 05 octobre 1930
Description : 1930/10/05 (N1409). 1930/10/05 (N1409).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9632573
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-55902
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/06/2013
35 Centimes
N« 1409 — 28 e Année
0 Octobre 1930
La Jeunesse illustrée
LE PRISONNIER DU CH ATEAU=CLAI RON, par S. pania
* Il y avait, à la cour du roi Carlos d'Ibérie, deux
{ [entilshommes enfétat de perpétuelle zizanie. L'un,
ort maigre, s'appelait le chevalier d’Alcaraza, l’autre,
extrêmement gras, se nommait le comte de Lermos.
Leur diflérence de volume les incitait^ se plaisanter
l’un l'autre. Si le comte de Lermos, adipeux, bonasse,
se permettait quelques allusions aux asperges ou...
...avant appris de la bouche du comte de Lermos quel
était l’auteur du méchant sonnet : « C'est, à coup
sûr, moi qu’il a voulu plaisanter. Mais son insolence
lui coûtera cher. Je vais le faire enfermer dans une pri
son d'État. Quant à vous, comte de Lermos, je ne puis
croire, ainsi que vous me le dites, que...
de son antagoniste, le chevalier d'Alcaraza, bilieux
et acerbe, était beaucoup plus offensant à l’endroit
du gros comte. Il avait même composé un sonnet que
les courtisans se passaient sous le manteau, sonnet
dans lequel il plaisantait le gros pachyderme (c’est ainsi
qu’il avait...
...celte satire est contre vous; mais puisque vous vous
égayiez tout à l’heure, à sa lecture, je veux vous punir
de ce rire irrespectueux envers mol. Moins sévèrement
toutefois que l’auteur des vers irrévérencieux. Vous irez
à la prison du Château-Clairon... comme gouverneur.
A quelques jours de là,...
...surnommé le comte de Lermos). Un jour que ce dernier
lisait, en souriant philosophiquement, la petite pièce
de vers qu’un maiieieux avait laissé tomber à ses
pieds, le roi Carlos lui demanda à voir ce qui avait
l’air de l’égayer doucement. Or le roi Carlos était lui-
même très corpulent. D parcourut les vers en fronçant
le sourcil et,...
...comme le comte de Lermos, installant son bureau
de gouverneur de la prison, enfonçait, dans la muraille,
un clou destiné à supporter le portrait du souverain,
le comte de Lermos, disions-nous, entendit, de l’autre
côté de la paroi, des coups sourds qui répondaient à
scs coups de marteau. C’était...
...le chevalier d’Alcaraza qui, entendant frapper
à la cloison voisine avait supposé que c’était un pauvre
prisonnier comme lui qui désirait entamer une conver
sation. Du talon de son soulier, il avait répondu coup
pour coup. « Ah! ah! se dit le gouverneur, il y a à côté
un détenu...
Quand il eut creusé pendant de longs jours, enten
dant toujours les coups résonner derrière le mur,
il eut la surprise de ne plus en percevoir pendant
un moment. Puis, le soir, ce fut de la paroi cren face
que vinrent les chocs sourds. Il prêta l'oreille et com
prit, au langage des prisonniers ; un coup pour A,
deux pour B, etc...
...qui croit correspondre avec un des siens!... Voyons
a uel est l’imprudent. » Et sortant dans le couloir,
glissa un regard à travers une fente de la porte.
« Mais, ma parole! c’est Alcaraza lui-même! A nous
deux, mon bonhomme! » Le lendemain, le chevalier
d’Alcaraza voyait s’encadrer dans la lucarne de son
cachot, une pie...
...qui tenait un couteau dans son bec. C’était un
oiseau apprivoisé que le comte de Lermos avait placé
lui-même, avec son butin brillant, sur le bord du sou
pirail. Alcaraza, croyant que c'était sa bonne étoile
qui lui envoyait une pie voleuse, s’empara du couteau
et commença à creuser la paroi d’où étaient venus les
coups.
...que son correspondant avait été changé de cachot
et occupait celui d’en face. Ledit correspondant
l'invitait, s’il en avait les moyens, à percer la muraille
et à venir à lui. Alcaraza creusa, ,'puis déboucha
dans une cellule où il vit un vieux prisonnier étendu
sur un grabat. La conversation «^établit aussitôt.
Le vieux prisonnier expliqua à Alcaraza qu’il avait
pu, pendant sa longue détention, établir sur un mor
ceau de drap, le plan de la prison. « Le voici, fit-il en
le montrant à son nouvel ami. Je corresponds aussi
{ >ar lettres avec l’extérieur. J’espérais pouvoir percer
a muraille que voici...
(Voir la suit* page S.)
N« 1409 — 28 e Année
0 Octobre 1930
La Jeunesse illustrée
LE PRISONNIER DU CH ATEAU=CLAI RON, par S. pania
* Il y avait, à la cour du roi Carlos d'Ibérie, deux
{ [entilshommes enfétat de perpétuelle zizanie. L'un,
ort maigre, s'appelait le chevalier d’Alcaraza, l’autre,
extrêmement gras, se nommait le comte de Lermos.
Leur diflérence de volume les incitait^ se plaisanter
l’un l'autre. Si le comte de Lermos, adipeux, bonasse,
se permettait quelques allusions aux asperges ou...
...avant appris de la bouche du comte de Lermos quel
était l’auteur du méchant sonnet : « C'est, à coup
sûr, moi qu’il a voulu plaisanter. Mais son insolence
lui coûtera cher. Je vais le faire enfermer dans une pri
son d'État. Quant à vous, comte de Lermos, je ne puis
croire, ainsi que vous me le dites, que...
de son antagoniste, le chevalier d'Alcaraza, bilieux
et acerbe, était beaucoup plus offensant à l’endroit
du gros comte. Il avait même composé un sonnet que
les courtisans se passaient sous le manteau, sonnet
dans lequel il plaisantait le gros pachyderme (c’est ainsi
qu’il avait...
...celte satire est contre vous; mais puisque vous vous
égayiez tout à l’heure, à sa lecture, je veux vous punir
de ce rire irrespectueux envers mol. Moins sévèrement
toutefois que l’auteur des vers irrévérencieux. Vous irez
à la prison du Château-Clairon... comme gouverneur.
A quelques jours de là,...
...surnommé le comte de Lermos). Un jour que ce dernier
lisait, en souriant philosophiquement, la petite pièce
de vers qu’un maiieieux avait laissé tomber à ses
pieds, le roi Carlos lui demanda à voir ce qui avait
l’air de l’égayer doucement. Or le roi Carlos était lui-
même très corpulent. D parcourut les vers en fronçant
le sourcil et,...
...comme le comte de Lermos, installant son bureau
de gouverneur de la prison, enfonçait, dans la muraille,
un clou destiné à supporter le portrait du souverain,
le comte de Lermos, disions-nous, entendit, de l’autre
côté de la paroi, des coups sourds qui répondaient à
scs coups de marteau. C’était...
...le chevalier d’Alcaraza qui, entendant frapper
à la cloison voisine avait supposé que c’était un pauvre
prisonnier comme lui qui désirait entamer une conver
sation. Du talon de son soulier, il avait répondu coup
pour coup. « Ah! ah! se dit le gouverneur, il y a à côté
un détenu...
Quand il eut creusé pendant de longs jours, enten
dant toujours les coups résonner derrière le mur,
il eut la surprise de ne plus en percevoir pendant
un moment. Puis, le soir, ce fut de la paroi cren face
que vinrent les chocs sourds. Il prêta l'oreille et com
prit, au langage des prisonniers ; un coup pour A,
deux pour B, etc...
...qui croit correspondre avec un des siens!... Voyons
a uel est l’imprudent. » Et sortant dans le couloir,
glissa un regard à travers une fente de la porte.
« Mais, ma parole! c’est Alcaraza lui-même! A nous
deux, mon bonhomme! » Le lendemain, le chevalier
d’Alcaraza voyait s’encadrer dans la lucarne de son
cachot, une pie...
...qui tenait un couteau dans son bec. C’était un
oiseau apprivoisé que le comte de Lermos avait placé
lui-même, avec son butin brillant, sur le bord du sou
pirail. Alcaraza, croyant que c'était sa bonne étoile
qui lui envoyait une pie voleuse, s’empara du couteau
et commença à creuser la paroi d’où étaient venus les
coups.
...que son correspondant avait été changé de cachot
et occupait celui d’en face. Ledit correspondant
l'invitait, s’il en avait les moyens, à percer la muraille
et à venir à lui. Alcaraza creusa, ,'puis déboucha
dans une cellule où il vit un vieux prisonnier étendu
sur un grabat. La conversation «^établit aussitôt.
Le vieux prisonnier expliqua à Alcaraza qu’il avait
pu, pendant sa longue détention, établir sur un mor
ceau de drap, le plan de la prison. « Le voici, fit-il en
le montrant à son nouvel ami. Je corresponds aussi
{ >ar lettres avec l’extérieur. J’espérais pouvoir percer
a muraille que voici...
(Voir la suit* page S.)
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