Titre : La Jeunesse illustrée
Éditeur : A. Fayard (Paris)
Date d'édition : 1926-02-14
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327962868
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 14 février 1926 14 février 1926
Description : 1926/02/14 (N1167). 1926/02/14 (N1167).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k963016q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-55902
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
N° 1167 — 24 e Année
30 Centimes
14 Févrie
1926
La Jeunesse illustré
a
V
LE CHEVALIER DE BONNE-AVENTURE (8 e
L’évasion du prisonnier opérée — et nos amis espé
raient bien qu’elle réussirait —- il leur restait le soin
d’assurer d’ores et déjà leur fuite rapide à tous trois. Ils
firent donc leurs adieux à la troupe Leonardo, pour la
consternation des camarades et du patron, et, grâce aux
économies, assez rondes, réalisées sur ses gains avanta
geux, Grico put faire, dans l’écurie du cirque, l’acquisi
tion «le trois bons chevaux. Ensuite, pour éviter d’être
trop remarqués dans ( îividana durant les cinq jours qui...
...Angelis et Grico s’avancèrent et so dissimulèrent contre
les roseaux de la berge. Doucement, Grico se mit à siffler.
Plus doucement encore, le même air lui fut renvoyé do la
fenêtre où nos amis, palpitants, tenaient leurs regards
fixés. Un bruit de métal leur parvint, puis de plâtras
tombant dans l’eau ; ensuite, un frôlement «le muraille
indi en effet, quelque chose «le long et blanchâtre pendant de
l’ouverture. Bientôt ils purent y distinguer une forrno
humaine qui...
...Grico et Armand s exclameront : « Vous, monsieur
comte ! — Sans doute, mes bons amis ! leur répondit
Bu«»nevcnto. Et «pii croyiez-vous dono «pie ce fût ?
— Le chevalier ! — Comment ? lui aussi, prisonnier ?
— Oui, dans cette même Fortozza, depuis plus «l’un an !
dit Grico. — Et l’on vous croyait mort, assassiné, reprit
Armand : votre cadavre, revêtu do vos habits, ayant été
reconnu par MM. «lu Grès et de Fontagne, je le tiens do
leur bouene même. — Et la princesse î — Je l’ai vue, aveo
ees messieurs, à Sagliano...
...de Montorgoli et.envoyé ses amis à son secours ? Pour
quoi Stello n’était il pas aveo eux ? Tout en se livrant à
ces réflexions, le comte travaillait à sa délivrance. Nul ne
pénétrant en son cachot où tout ce qui lui était u«'cessaire
lui parvenait au moyen d’un tour par où il renvoyait
également les effets à échanger, il avait eu beau jeu,
une fois muni des outils f«mrnis par les jeunes gens, pour
agir en toute tranquillité, entamant les barreaux sans les
enlever, ce qui eût pu être découvert du dehors... *
...devaient s’écouler avant d’accomplir l’œuvre de salut,
l’idéo vint à Grico d'aller se réfugier avec Angelis à San
Damiano, chez les Balbini, en attendant la nuit décisive.
Ce ne fut pas sans une grande joie, et partagée, qu’il
revit Lucia et son père à qui il présenta Angelis comme
un compatriote aveo qui il attendait la venue d’un autre
Français lequel, peut-être, aurait aussi recoins à leur
hospitalité. Enfin, le soir du dernier jour, nos deux
compagnons, frais et dispos, reprennent avec leurs...
...lentement descendait le long de ce périlleux chemin
aérien. lx;ur respiration s’arrêta. L’ombre arriva enfin
au ras de l’eau. Grioo jette la corde dont il B’était muni
et d«>nt il garde une extrémité. Le prisonnier la happé,
la tend polir signaler son contact, et Grico, de sa force
herculéenne, tire Vivendent à lui. fout vêla dans rui utile jÇe
tragique où l’on eût entendu battre les cœurs boiulissants
des trois acteurs de ce drame... Voici le prisonnier, là
tout près. Grico tend sa large main tressaillante, saisit
celle...
...d’où elle regagnait Avignon, le jour même de l’enlève
ment de Stello. — Mau«bt Caprone ! » gronda le comte.
Cependant les trois hommes s'étaient mis en selle. Il y
avait dono plus d’un an que Buonevento était prisonnier.
A la vérité, ayant perdu toute évaluation exacte de la du
rée il s’était imaginé qu’il y avait plus longtemps encore.
Il se doutait bien, en son cachot, quo ohacun, sauf Ca
prone, le croyait mort, et, aussi bien, se voyait pour
toujours retranché du monde des vivants.
...et se réservant de le faire au dernier moment. Puis il
avait lacéré les draps et tissus de sa literie en lanières
qu’il avait tressées et nouées de façon à obtenir un long
et solide cordage dont il éprouva la résistance avant de se
risquer à l’employer... Et maintenant il était libre, galo
pant aveo ses sauveurs ! On juge de ce qu’avait pu être
sa stupéfaction en apprenant l’enlèvement de Stello.
Encore un coup du vil Caprone ! Mais celui-ci, désormais,
avait à compter avec un homme averti. Tout en échan
geant brièvement leura récits, les trois fugitifs...
suite), par YMER
...trois ohevaux le chemin de Cividana par des entiers
écartés. Ils évitent la ville endormie, entravent les bêtes
dans un bois avoisinant la Fortezza et, à la faveur d’une
nuit orageuse, se rapprochent prudemment «le la cita
delle. Minuit y sonnait quand ils virent circuler la ronde
autour de la masse sinistre que foi mait l’énorme prison.
Par moments, un éclair la rendait plus lugubre encore.
Quand tout fut rentré dans un lourd silence que seuls
troublaient les sourds grondements d’un orage lointain...
...délicate et maigrie de l’évadé qui, sautant du bourbier,
tombe dans les bras de ses libérateurs. Sans s’attarder,
ni dire un mot, ceux-ci l’entraînèrent à toute hâte vers le
bois où piaffaient les montures. Alors, seulement, le
réchappé parla. Mais à cette voix qu’il ne reconnut pas
pour rorgane juvénile «le Stello. Grioo tressaillit et «larda
dans l’obscurité ses yeux effarés sur le mystérieux per
sonnage. A ce moment, un éclair, déchirant la nuit, illu
mina celui-ci et, dans une explosion de stupeur...
11 songeait au chagrin des chères créatures qu’il aimait,
et abandonnant toute espérance do liberté et, de ven
geance, vivait dans un perpétuel désespoir. Il n’avait
plus vu de visage humain, même ses geôliers, hormis
quelques rares passants qu’il apercevait à distance, de
sa fenêtre. C’est ainsi qu’il avait distingué et reconnu
Angelis et Grico aveo qui, par les moyens que l’on sait,
l’idce lui était aussitôt venue de correspon«lre. Quel ha
sard béni avait envoyé ceux-ci en oes parages ? La prin
cesse avait-elle pu connaître les entreprises scélérates...
...se hâtaient vers la frontière du duché ; ils n’en
étaient pas loin, fort heureusement, et ils l’eurent
atteinte sans malenooutre avant le jour. Là, alors, dans
la sécurité d’une auberge de campagne, ils purent arrêter
leurs «impositions. L’intention immédiate du comte était
do se rendre à Rome pour pr«>toster auprès du PajKJ contre
les odieux sévices «font un de ses hauts officiers avait
été victime, et, muni d’un bref comminatoire d’Inno-
oent XI, il partirait sans délai pour Varente.
(Voir la suite page 2.)
30 Centimes
14 Févrie
1926
La Jeunesse illustré
a
V
LE CHEVALIER DE BONNE-AVENTURE (8 e
L’évasion du prisonnier opérée — et nos amis espé
raient bien qu’elle réussirait —- il leur restait le soin
d’assurer d’ores et déjà leur fuite rapide à tous trois. Ils
firent donc leurs adieux à la troupe Leonardo, pour la
consternation des camarades et du patron, et, grâce aux
économies, assez rondes, réalisées sur ses gains avanta
geux, Grico put faire, dans l’écurie du cirque, l’acquisi
tion «le trois bons chevaux. Ensuite, pour éviter d’être
trop remarqués dans ( îividana durant les cinq jours qui...
...Angelis et Grico s’avancèrent et so dissimulèrent contre
les roseaux de la berge. Doucement, Grico se mit à siffler.
Plus doucement encore, le même air lui fut renvoyé do la
fenêtre où nos amis, palpitants, tenaient leurs regards
fixés. Un bruit de métal leur parvint, puis de plâtras
tombant dans l’eau ; ensuite, un frôlement «le muraille
indi
l’ouverture. Bientôt ils purent y distinguer une forrno
humaine qui...
...Grico et Armand s exclameront : « Vous, monsieur
comte ! — Sans doute, mes bons amis ! leur répondit
Bu«»nevcnto. Et «pii croyiez-vous dono «pie ce fût ?
— Le chevalier ! — Comment ? lui aussi, prisonnier ?
— Oui, dans cette même Fortozza, depuis plus «l’un an !
dit Grico. — Et l’on vous croyait mort, assassiné, reprit
Armand : votre cadavre, revêtu do vos habits, ayant été
reconnu par MM. «lu Grès et de Fontagne, je le tiens do
leur bouene même. — Et la princesse î — Je l’ai vue, aveo
ees messieurs, à Sagliano...
...de Montorgoli et.envoyé ses amis à son secours ? Pour
quoi Stello n’était il pas aveo eux ? Tout en se livrant à
ces réflexions, le comte travaillait à sa délivrance. Nul ne
pénétrant en son cachot où tout ce qui lui était u«'cessaire
lui parvenait au moyen d’un tour par où il renvoyait
également les effets à échanger, il avait eu beau jeu,
une fois muni des outils f«mrnis par les jeunes gens, pour
agir en toute tranquillité, entamant les barreaux sans les
enlever, ce qui eût pu être découvert du dehors... *
...devaient s’écouler avant d’accomplir l’œuvre de salut,
l’idéo vint à Grico d'aller se réfugier avec Angelis à San
Damiano, chez les Balbini, en attendant la nuit décisive.
Ce ne fut pas sans une grande joie, et partagée, qu’il
revit Lucia et son père à qui il présenta Angelis comme
un compatriote aveo qui il attendait la venue d’un autre
Français lequel, peut-être, aurait aussi recoins à leur
hospitalité. Enfin, le soir du dernier jour, nos deux
compagnons, frais et dispos, reprennent avec leurs...
...lentement descendait le long de ce périlleux chemin
aérien. lx;ur respiration s’arrêta. L’ombre arriva enfin
au ras de l’eau. Grioo jette la corde dont il B’était muni
et d«>nt il garde une extrémité. Le prisonnier la happé,
la tend polir signaler son contact, et Grico, de sa force
herculéenne, tire Vivendent à lui. fout vêla dans rui utile jÇe
tragique où l’on eût entendu battre les cœurs boiulissants
des trois acteurs de ce drame... Voici le prisonnier, là
tout près. Grico tend sa large main tressaillante, saisit
celle...
...d’où elle regagnait Avignon, le jour même de l’enlève
ment de Stello. — Mau«bt Caprone ! » gronda le comte.
Cependant les trois hommes s'étaient mis en selle. Il y
avait dono plus d’un an que Buonevento était prisonnier.
A la vérité, ayant perdu toute évaluation exacte de la du
rée il s’était imaginé qu’il y avait plus longtemps encore.
Il se doutait bien, en son cachot, quo ohacun, sauf Ca
prone, le croyait mort, et, aussi bien, se voyait pour
toujours retranché du monde des vivants.
...et se réservant de le faire au dernier moment. Puis il
avait lacéré les draps et tissus de sa literie en lanières
qu’il avait tressées et nouées de façon à obtenir un long
et solide cordage dont il éprouva la résistance avant de se
risquer à l’employer... Et maintenant il était libre, galo
pant aveo ses sauveurs ! On juge de ce qu’avait pu être
sa stupéfaction en apprenant l’enlèvement de Stello.
Encore un coup du vil Caprone ! Mais celui-ci, désormais,
avait à compter avec un homme averti. Tout en échan
geant brièvement leura récits, les trois fugitifs...
suite), par YMER
...trois ohevaux le chemin de Cividana par des entiers
écartés. Ils évitent la ville endormie, entravent les bêtes
dans un bois avoisinant la Fortezza et, à la faveur d’une
nuit orageuse, se rapprochent prudemment «le la cita
delle. Minuit y sonnait quand ils virent circuler la ronde
autour de la masse sinistre que foi mait l’énorme prison.
Par moments, un éclair la rendait plus lugubre encore.
Quand tout fut rentré dans un lourd silence que seuls
troublaient les sourds grondements d’un orage lointain...
...délicate et maigrie de l’évadé qui, sautant du bourbier,
tombe dans les bras de ses libérateurs. Sans s’attarder,
ni dire un mot, ceux-ci l’entraînèrent à toute hâte vers le
bois où piaffaient les montures. Alors, seulement, le
réchappé parla. Mais à cette voix qu’il ne reconnut pas
pour rorgane juvénile «le Stello. Grioo tressaillit et «larda
dans l’obscurité ses yeux effarés sur le mystérieux per
sonnage. A ce moment, un éclair, déchirant la nuit, illu
mina celui-ci et, dans une explosion de stupeur...
11 songeait au chagrin des chères créatures qu’il aimait,
et abandonnant toute espérance do liberté et, de ven
geance, vivait dans un perpétuel désespoir. Il n’avait
plus vu de visage humain, même ses geôliers, hormis
quelques rares passants qu’il apercevait à distance, de
sa fenêtre. C’est ainsi qu’il avait distingué et reconnu
Angelis et Grico aveo qui, par les moyens que l’on sait,
l’idce lui était aussitôt venue de correspon«lre. Quel ha
sard béni avait envoyé ceux-ci en oes parages ? La prin
cesse avait-elle pu connaître les entreprises scélérates...
...se hâtaient vers la frontière du duché ; ils n’en
étaient pas loin, fort heureusement, et ils l’eurent
atteinte sans malenooutre avant le jour. Là, alors, dans
la sécurité d’une auberge de campagne, ils purent arrêter
leurs «impositions. L’intention immédiate du comte était
do se rendre à Rome pour pr«>toster auprès du PajKJ contre
les odieux sévices «font un de ses hauts officiers avait
été victime, et, muni d’un bref comminatoire d’Inno-
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