Titre : La Jeunesse illustrée
Éditeur : A. Fayard (Paris)
Date d'édition : 1919-11-02
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327962868
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11188 Nombre total de vues : 11188
Description : 02 novembre 1919 02 novembre 1919
Description : 1919/11/02 (N842). 1919/11/02 (N842).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k962839r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-55902
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/05/2013
A l\l C3 EL-O I E BASMIMI, F»AR
Les États de Pergole étaient troublés par l’audace
d’un dangereux condottiere, le célèbre Falcone, qui,
à la tète de nombreux partisans, marchait sur Flori,
la capitale, afin de détrôner Té duc régnant et se faire
couronner à sa place. Celui-ci, trop jeune encore,
abandonnait le pouvoir au ministre Carpacci, homme
rusé et habile, mais sans conscience et secrètement
vendu au prétendant. Un jeune capitaine, Angelo
Peruzzi, d’humble origine, mais de cœur noble et
vaillant, réussit à infliger au condottiere une défaite
sanglante
Angelo en souffrait cruellement. Les quelques res
sources dont il avait pu se munir en quittant hâti
vement son palais touchaient à leur fin, et il regret
tait amèrement de n’avoir pu négocier les riches
bijoux et objets d’art qui s’entassai mt dans les sous-
sols du palais Péruzzi et qui provenaient des libéra
lilés du duc, ou de présents de Pergoliens reconnais
sants. Cette riche demeure, dont il avait gardé les
clefs, n’avait pu encore trouver d’acquéreur. Angelo
le savait, et il résolut (Je s’y rendre, afin de...
toy’Vv
mmm
A la suite de cette victoire qui libérait ses Etats et
assurait sa couronne, le duc Lorenzo prit Angelo en
grande amitié et lui fit don d’un magnifique palais
et de grands biens. Le ministre Carpacci en ressentit
un violent dépit. Outre qu’il ne pardonnait pas la
défaite de son complice et la faveur dont le vain
queur jouissait, il craignit que celui-ci, fort avisé et
dévoué au prince, n'en vint a démasquer la trahison
de son ministre. Carpacci résolut donc de le perdre
aux yeux du duo, dont il connaissait l’esprit faible et
versatile. Aveo une perfidie machiavélique...
I
...reconquérir ses trésors. Le proscrit avait coupé ses
longs cheveux et laissé pousser sa barbe, ce qui
changeait beaucoup ses traits, et, s’étant déguisé en
laquais pour achever de se rendre méconnaissable,
il réussit à passer la frontière. Il arriva à Flori la
nuit et gagna le palais Peruzzi par les vastes jardins
qui s’étendaient derrière l'édifice. Tout d’abord, il
lui parut, à certains indices, que d’autres visiteurs
avaient dû l’y précéder, et il craisnit pour ses tré
sors. Mais il put constater bientôt que ses coffres...
...poids et un volume énormes. Son idée était d’en
réaliser la valeur à Flori même. Ayant dono fait
* choix de quelques pièces, il se rendit, le lendemain
matin, chez maître Damaso, l’orfèvre de la cour.
Celui-ci était absent et ce fut sa fille, la charmante
Monna, qui reçut Angelo. Malgré son humble traves
tissement, le proscrit avait si belle allure que Monna
fut frappée de la noblesse de ses traits et de l’aisance
de ses manières. De son côté, l’impression qu’éprou
va Angelo, à la vue de l’aimable Motma, fut très vive.
En vérité, jamais, même à la cour du duc de Pergole...
... qu’il avait encore bien d’autres objets de valeur à
lui proposer. De fait, après avoir porté à ses parents
une première provision d’argent, Angelo revint sou
vent trouver maître Damaso. poussé plus encore par
le désir de revoir Monna que par la nécessité. Et, à
mesure, les pièces d’orfèvrerie qu’il proposait au
joaillier excitaient l’admiration,puis la suspicion ohez
l’honnête Damaso,et plus encore chez Garuli.Celui-ci,
aux précautions dont s'entourait l’inconnu, compre
nait que ce prétendu laquais avait certainement à
cacher quelque chose de grave, sinon de louche. Il le
suivit un soir et, après maints détours par les...
...il n’avait rencontré tant de grâce unie à tant de
modestie. Le trouble réciproque des jeunes gens
n’échappa point au ciseleur Garuli, présent dans la
boutique, et qui, depuis longtemps, aspirait à épou
ser Monna afin, surtout, de succéder à maître Damaso
dans sa charge d'orfèvre du duc. La jeune fille n’avait
jamais encouragé de telles espérances, non qu’elle
fût hautaine ou prétentieuse, mais parce que Garuli
n’avait ni franchise, ni bonté ; cependant, comme il
était maître en son art de ciseleur, Damaso tenait à
le ménager. Une chose qui frappa aussi Garuli...
...ruelles les plus sombres, il le vit s'engager et dispa
raître dans les jardins dü palais Peruzzi où, d’après
certaines rumeurs populaires, le condottiere Falcone
aurait été vu rôdant. L’idée vint alors à Garuli que
cet étranger aux allures mystérieuses pourrait bien
être le fameux ohef de partisans. Et. rentré chez Da
maso, il s’empressa de lui faire part de ses doutes, non
sans insinuer que le faux valet témoignait beaucoup
d’attention à la fille de l’orfèvre. Damaso, qui commen
çait à suspecter la sincérité d’Angelo, résolut de
rompre avec ce peu rassurant client. Et, lorsque
Peruzzi se présenta, chargé de nouveaux objets...
VIVIER
...ce fut le contraste entre la mise plébéienne de
l’étranger et la fierté de son allure. Celui-ci, après
quelques paroles, s’était retiré, annonçant son retour
pour le soir même. Maître Damaso le reçut à l’heure
dite et il consentit à payer un bon prix les quelques
bijoux que lui offrit Angelo, non sans s’étonner que
d’aussi beaux joyaux fussent en la possession d’un
homme dont la condition paraissait plus que mo
deste. Angelo se donna alors pour le valet de con
fiance d’un grand seigneur ruiné qui désirait rester
inconnu, et il donna à entendre à l’orfèvre...
... précieux, l’orfèvre le reçut sèchement, lui disant,
qu’il n’avait plus de fonds disponibles et que, au
surplus, l’origine dé ces joyaux lui paraissait louche.
Et, sur un ton très dur, il engagea Angelo à ne plus
se présenter, sous peine de dénonciation. A ces der
niers mots, le proscrit pâlit et, sans oser protester,
il se retira. Mais il ne renonça pas pour cela à
revoir Monna et souvent, à la nuit close, il venait
sous les fenêtres de la jeune fille, au grand dépit
de Garuli qui, de sa mansarde, épiait ce manège.
(Voir la suite page 2.)
... il fomenta un faux complot dans le iuel ses poli
ciers réussirent â impliquer Angelo, si habilement
que celui-ci ne put parvenir à démontrer son inno
cence. Le duc, irrité, le frappa de bannissement avec
confiscation, sans vouloir consentir à revoir celui
qu’il considérait comme un ingrat. Angelo, le cœur
ulcéré, prit donc le chemin de l’exil, où le suivirent
son père et sa mère. Ceux-ci, déjà âgés ét entièrement
à sa charge, s’étaient accoutumés à la rapide fortune
de leur fils, et les privations qu’ils endurèrent alors
leur furent pénibles à supporter.
...scellés dans le mur et à fermeture secrele, étaient
intacts. Angelo ne se trompait pas ; quelqu'un se ren
dait secrètement chez lui, et ce visiteur notait autre
que le condottiere Falcone. Celui-ci. occupé à recons-
tituèr son armée décimée par Angelo, avait avec le
ministre Carpacci de fréquentes entrevues nocturnes
dans le palais Peruzzi abandonné, où le prétendant
se tenait caché lorsqu’il venait à Flori. Angelo ne
pouvait songer à transporter à sa nouvelle résidence
tous ses trésors, dont l’ensemble représentait un...
Les États de Pergole étaient troublés par l’audace
d’un dangereux condottiere, le célèbre Falcone, qui,
à la tète de nombreux partisans, marchait sur Flori,
la capitale, afin de détrôner Té duc régnant et se faire
couronner à sa place. Celui-ci, trop jeune encore,
abandonnait le pouvoir au ministre Carpacci, homme
rusé et habile, mais sans conscience et secrètement
vendu au prétendant. Un jeune capitaine, Angelo
Peruzzi, d’humble origine, mais de cœur noble et
vaillant, réussit à infliger au condottiere une défaite
sanglante
Angelo en souffrait cruellement. Les quelques res
sources dont il avait pu se munir en quittant hâti
vement son palais touchaient à leur fin, et il regret
tait amèrement de n’avoir pu négocier les riches
bijoux et objets d’art qui s’entassai mt dans les sous-
sols du palais Péruzzi et qui provenaient des libéra
lilés du duc, ou de présents de Pergoliens reconnais
sants. Cette riche demeure, dont il avait gardé les
clefs, n’avait pu encore trouver d’acquéreur. Angelo
le savait, et il résolut (Je s’y rendre, afin de...
toy’Vv
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A la suite de cette victoire qui libérait ses Etats et
assurait sa couronne, le duc Lorenzo prit Angelo en
grande amitié et lui fit don d’un magnifique palais
et de grands biens. Le ministre Carpacci en ressentit
un violent dépit. Outre qu’il ne pardonnait pas la
défaite de son complice et la faveur dont le vain
queur jouissait, il craignit que celui-ci, fort avisé et
dévoué au prince, n'en vint a démasquer la trahison
de son ministre. Carpacci résolut donc de le perdre
aux yeux du duo, dont il connaissait l’esprit faible et
versatile. Aveo une perfidie machiavélique...
I
...reconquérir ses trésors. Le proscrit avait coupé ses
longs cheveux et laissé pousser sa barbe, ce qui
changeait beaucoup ses traits, et, s’étant déguisé en
laquais pour achever de se rendre méconnaissable,
il réussit à passer la frontière. Il arriva à Flori la
nuit et gagna le palais Peruzzi par les vastes jardins
qui s’étendaient derrière l'édifice. Tout d’abord, il
lui parut, à certains indices, que d’autres visiteurs
avaient dû l’y précéder, et il craisnit pour ses tré
sors. Mais il put constater bientôt que ses coffres...
...poids et un volume énormes. Son idée était d’en
réaliser la valeur à Flori même. Ayant dono fait
* choix de quelques pièces, il se rendit, le lendemain
matin, chez maître Damaso, l’orfèvre de la cour.
Celui-ci était absent et ce fut sa fille, la charmante
Monna, qui reçut Angelo. Malgré son humble traves
tissement, le proscrit avait si belle allure que Monna
fut frappée de la noblesse de ses traits et de l’aisance
de ses manières. De son côté, l’impression qu’éprou
va Angelo, à la vue de l’aimable Motma, fut très vive.
En vérité, jamais, même à la cour du duc de Pergole...
... qu’il avait encore bien d’autres objets de valeur à
lui proposer. De fait, après avoir porté à ses parents
une première provision d’argent, Angelo revint sou
vent trouver maître Damaso. poussé plus encore par
le désir de revoir Monna que par la nécessité. Et, à
mesure, les pièces d’orfèvrerie qu’il proposait au
joaillier excitaient l’admiration,puis la suspicion ohez
l’honnête Damaso,et plus encore chez Garuli.Celui-ci,
aux précautions dont s'entourait l’inconnu, compre
nait que ce prétendu laquais avait certainement à
cacher quelque chose de grave, sinon de louche. Il le
suivit un soir et, après maints détours par les...
...il n’avait rencontré tant de grâce unie à tant de
modestie. Le trouble réciproque des jeunes gens
n’échappa point au ciseleur Garuli, présent dans la
boutique, et qui, depuis longtemps, aspirait à épou
ser Monna afin, surtout, de succéder à maître Damaso
dans sa charge d'orfèvre du duc. La jeune fille n’avait
jamais encouragé de telles espérances, non qu’elle
fût hautaine ou prétentieuse, mais parce que Garuli
n’avait ni franchise, ni bonté ; cependant, comme il
était maître en son art de ciseleur, Damaso tenait à
le ménager. Une chose qui frappa aussi Garuli...
...ruelles les plus sombres, il le vit s'engager et dispa
raître dans les jardins dü palais Peruzzi où, d’après
certaines rumeurs populaires, le condottiere Falcone
aurait été vu rôdant. L’idée vint alors à Garuli que
cet étranger aux allures mystérieuses pourrait bien
être le fameux ohef de partisans. Et. rentré chez Da
maso, il s’empressa de lui faire part de ses doutes, non
sans insinuer que le faux valet témoignait beaucoup
d’attention à la fille de l’orfèvre. Damaso, qui commen
çait à suspecter la sincérité d’Angelo, résolut de
rompre avec ce peu rassurant client. Et, lorsque
Peruzzi se présenta, chargé de nouveaux objets...
VIVIER
...ce fut le contraste entre la mise plébéienne de
l’étranger et la fierté de son allure. Celui-ci, après
quelques paroles, s’était retiré, annonçant son retour
pour le soir même. Maître Damaso le reçut à l’heure
dite et il consentit à payer un bon prix les quelques
bijoux que lui offrit Angelo, non sans s’étonner que
d’aussi beaux joyaux fussent en la possession d’un
homme dont la condition paraissait plus que mo
deste. Angelo se donna alors pour le valet de con
fiance d’un grand seigneur ruiné qui désirait rester
inconnu, et il donna à entendre à l’orfèvre...
... précieux, l’orfèvre le reçut sèchement, lui disant,
qu’il n’avait plus de fonds disponibles et que, au
surplus, l’origine dé ces joyaux lui paraissait louche.
Et, sur un ton très dur, il engagea Angelo à ne plus
se présenter, sous peine de dénonciation. A ces der
niers mots, le proscrit pâlit et, sans oser protester,
il se retira. Mais il ne renonça pas pour cela à
revoir Monna et souvent, à la nuit close, il venait
sous les fenêtres de la jeune fille, au grand dépit
de Garuli qui, de sa mansarde, épiait ce manège.
(Voir la suite page 2.)
... il fomenta un faux complot dans le iuel ses poli
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que celui-ci ne put parvenir à démontrer son inno
cence. Le duc, irrité, le frappa de bannissement avec
confiscation, sans vouloir consentir à revoir celui
qu’il considérait comme un ingrat. Angelo, le cœur
ulcéré, prit donc le chemin de l’exil, où le suivirent
son père et sa mère. Ceux-ci, déjà âgés ét entièrement
à sa charge, s’étaient accoutumés à la rapide fortune
de leur fils, et les privations qu’ils endurèrent alors
leur furent pénibles à supporter.
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dait secrètement chez lui, et ce visiteur notait autre
que le condottiere Falcone. Celui-ci. occupé à recons-
tituèr son armée décimée par Angelo, avait avec le
ministre Carpacci de fréquentes entrevues nocturnes
dans le palais Peruzzi abandonné, où le prétendant
se tenait caché lorsqu’il venait à Flori. Angelo ne
pouvait songer à transporter à sa nouvelle résidence
tous ses trésors, dont l’ensemble représentait un...
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