Titre : La Jeunesse illustrée
Éditeur : A. Fayard (Paris)
Date d'édition : 1918-01-20
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327962868
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11188 Nombre total de vues : 11188
Description : 20 janvier 1918 20 janvier 1918
Description : 1918/01/20 (N749). 1918/01/20 (N749).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k962799h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-55902
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/05/2013
N° 749.
Provisoirement : 2. «5 Centimes
20 Janvier 1918.
4
. — 16 e Année. •,
La Jeunesse illustrée
...d’existence, supportait. malaisément l’autorité
de ce jouvenceau, comme il appelait dédaigneuse
ment le roi Léo. Déjà il avait manqué plusieurs
fois à ses engagements en attaquant, dans les abreu
voirs de son maître, les antilc >es d’honneur de la
reine Léone et en les croquan , malgré les objur
gations du vieux et dévoué cha r ,bellan Tobie chargé
de veiller sur elles. A la suite de quoi le roi...
LA RÉVOLTE DU PRINCE CROCO, par VALVÉRANE
Le roi Léo régnait sur les vastes contrées qu’il
avait héritées de ses pères. Un grand fleuve les
arrosait et les fertilisait. Ce fleuve était l’apanage
d’un puissant vassal, le prince Croco, tenu par
traité de payer tous les ans un tribut en gibier
d’eau à son suzerain, et de lui laisser, ainsi qu’à
toute sa cour, l’accès libre des abreuvoirs royaux.
Le prince Croco, qui avait plus de deux cents ans...
...lui avait envoyé, par le baron Goupil, un blâme
sévère sur pirchemin et la menace d’une destitution
en cas de récidive. « — Je me moque des notes
royales, avait répondu ce vassal indiscipliné. Si le
roi veut me destituer, je l’avertis qu’il aura du mal.
Je suis le maître des eaux, oomme il est le maître
de la terre, et sa suzeraineté est toute nominale.
Vous pouvez aller le lui dire de ma part. »
Le baron Goupil rapporta, en les atténuant diplo
matiquement, ces propos provocateurs au roi Léo.
Celui-ci maîtrisa sa colère, ne voulant pas encore
déchaîner la guerre et ses horreurs. Mais il jura
qu’à la première incartade du prince Croco il agi
rait. sans crainte des conséquences, cette fois.
Cette longanimité passa pour faiblesse auprès du
déloyal seigneur des eaux, qui se crut dès lors
tout permis. Le duc de Léopàrdie, grand chance
lier du royaume, étant allé se baigner dans le fleuve
avec le prince de Jaguara, se vit attaqué par le
prince Croco et perdit même sa queue dans l’escar
mouche.
C’en était trop. Le roi Léo résolut d’aller châtier
l’insolent vassal. La guerre fut déclarée. Le général
en chef de l’aviation, prince Aquilin, é la tête d’une
escadrille de vautours, alla reconnaitre le territoire
ennemi et rapporta que les rebelles faisaient exé
cuter de formidabh s travaux de défense par un
célèbre ingénieur étranger, le docteur Iiastor.
Le conseil de guerre réuni décida l’attaque rapide r pour ne pas laisser
aux révoltés le temps de s’organiser plus solidement encore. Le colonel Rhino, à
la tête de ses cuirassiers, fut 1 mcé contre la cavalerie rebelle qui faisait des incur
sions dans le bas pays. Il la culbuta et la tailla en pièces dans une rencontre san
glante. De tous les cuirassiers du prince Croco, commandés par le général Hippopo
en personne, plus lourds et moins habitués aux luttes terrestres que ceux du
colonel Rhino, bien peu réussirent à s’échapper. Quelques-uns seulement, avec...
...leur général, purent regagner le fleuve, hors de l’atteinte des vainqueurs. Ils
vinrent annoncer au prince rebelle la défaite de sa cavalerie. Croco ne se laissa
pas abattre par un premier insuccès. Il réunit son conseil de guerre ainsi composé:
le chancelier Gavial, président; le duc Alligator, le général vaincu Hippopo, aux
quels on adjoignit l’ingénieur étranger, le docteur Kastor. Les avis et les plans les
plus contradictoires furent tour à tour mis en avant. La discussion menaçait de
s’éterniser stérilement, quand Leurs Seigneuries s’avisèrent de demander...
.à l’ingénieur son opinion personnelle, afin de départager les leurs. « — Mon plan,dit le docteur,est dif
férent des vôtres, mais il me paraît plus pratique. — Voyons cela, ricanèrent le chancelier Gavial et le duc
Alligator en montrant au présomptueux des dents menaçantes.— Le voici, répondit 1 ingénieur Kastor sans
s’émouvoir. Vous savez que j’ai fait établir par mes ouvriers une ligne de tranchées parallèle au fleuve. Il s agit
d’arrêter là l’avance de l’ennemi pendant quarante-huit heures seulement et je réponds du reste. » Le general
Hippopo partit
sa science mili
allaient relever vertement cette réponse
...en le doetenï Castor et je lui fais crédit », dit-il
d’un ton qu> u admettait pas de réplique. Les cour
tisans, changeant de ton et de manière, se mirent
dès lors à l'entière disposition de l’ingénieur pour
exécuter ses ordres. « — Il suffit, avait-il dit, de tenir
quarante-huit heures sur la ligne de tranchées pour
être vainqueurs. » Cette ligne fut garnie de tous les
fluviaux disponibles. (Voir la suite page 8.)
Provisoirement : 2. «5 Centimes
20 Janvier 1918.
4
. — 16 e Année. •,
La Jeunesse illustrée
...d’existence, supportait. malaisément l’autorité
de ce jouvenceau, comme il appelait dédaigneuse
ment le roi Léo. Déjà il avait manqué plusieurs
fois à ses engagements en attaquant, dans les abreu
voirs de son maître, les antilc >es d’honneur de la
reine Léone et en les croquan , malgré les objur
gations du vieux et dévoué cha r ,bellan Tobie chargé
de veiller sur elles. A la suite de quoi le roi...
LA RÉVOLTE DU PRINCE CROCO, par VALVÉRANE
Le roi Léo régnait sur les vastes contrées qu’il
avait héritées de ses pères. Un grand fleuve les
arrosait et les fertilisait. Ce fleuve était l’apanage
d’un puissant vassal, le prince Croco, tenu par
traité de payer tous les ans un tribut en gibier
d’eau à son suzerain, et de lui laisser, ainsi qu’à
toute sa cour, l’accès libre des abreuvoirs royaux.
Le prince Croco, qui avait plus de deux cents ans...
...lui avait envoyé, par le baron Goupil, un blâme
sévère sur pirchemin et la menace d’une destitution
en cas de récidive. « — Je me moque des notes
royales, avait répondu ce vassal indiscipliné. Si le
roi veut me destituer, je l’avertis qu’il aura du mal.
Je suis le maître des eaux, oomme il est le maître
de la terre, et sa suzeraineté est toute nominale.
Vous pouvez aller le lui dire de ma part. »
Le baron Goupil rapporta, en les atténuant diplo
matiquement, ces propos provocateurs au roi Léo.
Celui-ci maîtrisa sa colère, ne voulant pas encore
déchaîner la guerre et ses horreurs. Mais il jura
qu’à la première incartade du prince Croco il agi
rait. sans crainte des conséquences, cette fois.
Cette longanimité passa pour faiblesse auprès du
déloyal seigneur des eaux, qui se crut dès lors
tout permis. Le duc de Léopàrdie, grand chance
lier du royaume, étant allé se baigner dans le fleuve
avec le prince de Jaguara, se vit attaqué par le
prince Croco et perdit même sa queue dans l’escar
mouche.
C’en était trop. Le roi Léo résolut d’aller châtier
l’insolent vassal. La guerre fut déclarée. Le général
en chef de l’aviation, prince Aquilin, é la tête d’une
escadrille de vautours, alla reconnaitre le territoire
ennemi et rapporta que les rebelles faisaient exé
cuter de formidabh s travaux de défense par un
célèbre ingénieur étranger, le docteur Iiastor.
Le conseil de guerre réuni décida l’attaque rapide r pour ne pas laisser
aux révoltés le temps de s’organiser plus solidement encore. Le colonel Rhino, à
la tête de ses cuirassiers, fut 1 mcé contre la cavalerie rebelle qui faisait des incur
sions dans le bas pays. Il la culbuta et la tailla en pièces dans une rencontre san
glante. De tous les cuirassiers du prince Croco, commandés par le général Hippopo
en personne, plus lourds et moins habitués aux luttes terrestres que ceux du
colonel Rhino, bien peu réussirent à s’échapper. Quelques-uns seulement, avec...
...leur général, purent regagner le fleuve, hors de l’atteinte des vainqueurs. Ils
vinrent annoncer au prince rebelle la défaite de sa cavalerie. Croco ne se laissa
pas abattre par un premier insuccès. Il réunit son conseil de guerre ainsi composé:
le chancelier Gavial, président; le duc Alligator, le général vaincu Hippopo, aux
quels on adjoignit l’ingénieur étranger, le docteur Kastor. Les avis et les plans les
plus contradictoires furent tour à tour mis en avant. La discussion menaçait de
s’éterniser stérilement, quand Leurs Seigneuries s’avisèrent de demander...
.à l’ingénieur son opinion personnelle, afin de départager les leurs. « — Mon plan,dit le docteur,est dif
férent des vôtres, mais il me paraît plus pratique. — Voyons cela, ricanèrent le chancelier Gavial et le duc
Alligator en montrant au présomptueux des dents menaçantes.— Le voici, répondit 1 ingénieur Kastor sans
s’émouvoir. Vous savez que j’ai fait établir par mes ouvriers une ligne de tranchées parallèle au fleuve. Il s agit
d’arrêter là l’avance de l’ennemi pendant quarante-huit heures seulement et je réponds du reste. » Le general
Hippopo partit
sa science mili
allaient relever vertement cette réponse
...en le doetenï Castor et je lui fais crédit », dit-il
d’un ton qu> u admettait pas de réplique. Les cour
tisans, changeant de ton et de manière, se mirent
dès lors à l'entière disposition de l’ingénieur pour
exécuter ses ordres. « — Il suffit, avait-il dit, de tenir
quarante-huit heures sur la ligne de tranchées pour
être vainqueurs. » Cette ligne fut garnie de tous les
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