Titre : La Jeunesse illustrée
Éditeur : A. Fayard (Paris)
Date d'édition : 1917-11-04
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327962868
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 04 novembre 1917 04 novembre 1917
Description : 1917/11/04 (N738). 1917/11/04 (N738).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k962791g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-55902
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/05/2013
...que, dès ce jour, il s’ingénia à la rencontrer dans
d’autres salons. Peu à peu les deux jeunes gens s’épri
rent si bien l’un de l’autre que miss Maud autorisa
John Tribby à demander sa main à Mr. B ixton. Mais,
dès les premiers mots, l’armateur s’emporta, jurant
que jamais un comédien ne serait admis dans sa
famille.
... commença-t-il une sérieuse étude de l’hôpital et
de ses environs. Marchant avec des béquilles, il s'ef
forcait de simuler une grande faiblesse, afin de pou
voir demeurer là jusqu’au jour où ses forces seraient
complètement revenues. Il y réussit d’autant mieux
que sa célébrité l’avait tout de suite rendu très
sympathique aux Boches.
Quand, enfin, il se sentit assez robuste, il s’arrangea,)
un soir, pour rencontrer dans un corridor un infir-j
mier,. qu’il étrangla à demi, puis transporta vivement!
dans une chambre de débarras qu’il connaissait!
bien. Là, il échangea ses vêtements contre ceux duj
Boche et. grâce à sa barbe qu il avait eu soin de j
laisser pousser en vue d’une évasion, put sortir de)
l’hôpital sans être remarqué.
Au point du jour, John se trouvait devant les lignes
de fils électriques, établies par les Allemands pour
empêcher les Belges de gagner le territoire hollan
dais. Son agilité et sa souplesse lui permirent de les
franchi par une série de bonds prodigieux, malgré
les balles que lui envoyèrent deux ou trois sentinelles
et dont pas une ne le toucha, le tir étant gêné par
les sauts formidables qu’il faisait.
John Tribby était un jeune ténor anglais qui jouis
sait d’une réputation universelle. Aussi, miss Maud,
la fille du riche armateur Baxton, qui avait maintes
fois applaudi l’éminent artiste, éprouva-t-elle une
grande joie quand, un soir, il lui fut présenté par
un ami de son père, dans un salon, au cours d’une
soirée mondaine. Le ténor fut tellement impres
sionné par la beauté de la jeune fille...
N° 738. — 15 e Année.
15 Centimes
4 Novembre 1917.
La Jeunesse illustrée
Pour couper court à toute nouvelle tentative du
jeune ténor, Mr. Baxton se rendit incontinent dans
l’appartement de sa fille, et lui fit défense formelle
de répondre désormais à l’artiste, au cas où celui-ci
tenterait de lui parler. Miss Maud, désolée, ne put
qu’éclater en sanglots, car elle avait été trop bien
élevée pour songer à désobéir à son père.
tions. L’Angleterre venait de déclarer la guerre à
l’Allemagne, appelant en même temps les patriotes
sous les drapeaux. John Tribby, en bon Anglais
qu’il était,, fut un des premiers à s’enrôler... A quel
que temps de là, les sous-marins commencèrent la
série de leurs abominables crimes. Pour sa part,
Mr. Baxton eut deux navires coulés presque coup sur
coup. L’armateur, furieux de cette double perte...
...n y alla pas par quatre chemins. Pour stimuler
le zèle des marins, il décida un important sacrifice.
Deux jours plus tard, les Anglais lisaient dans leurs
journaux une note annonçant que le richissime
armateur Baxton verserait une prime de mille livres
sterling à chaque équipage qui coulerait un pirate,
et de dix mille à tout capitaine qui en ramènerait un
en Angleterre.
Pendant que I’armatëur prenait cette résolution,
John, lui, se battait comme un lion. Un jour qu’il
était tombé grièvement blessé, il fut, après l’assaut,
relevé par des brancardiers boches et transporté,
avec d’autres, dans une ambulance, d’où il fut
ensuite dirigé sur un hôpital situé près de la fron
tière hollandaise. Furieux d’être pris, l’artiste ne
songea plus qu’à s’évader. Aussi, dés qu’il put se
lever...
Tout d’abord, la traversée s’annonça comme devant
être heureuse. Rien n’apparaissait sur la mer du
Nord... Déjà John' et les marins hollandais respiraient
à l’air, quand une torpille vint éventrer le bateau,
qui coula presque à pic, en engloutissant les mal
heureux. Robuste et excellent nageur, John revint
bientôt à la surface, quoique sans espoir. Mais
voilà qu’un formidable remous le soulève.
En même temps le sous-marin émerge à dix brasses
de lui, et son capot s’ouvre, puis le chef des pirates
paraît. Tout de suite John songe à venger ses
malheureux compagnons. Affectant uno jovialité qu’il
est bien loin d’éprouver, il crie : « — Herr comman
dant, laisserez-vous périr le célèbre John Tribby?
Ce serait un vrai crime artistique 1 »
(Voir la suite page 2.)
Après une heure d’une ccturse rapide, John attei
gnit enfin Maëstricht. Il était, sauvé 1... Il commença
par entrer chez un coiffeur et faire raser sa barbe,
afin de reprendre sa véritable physionomie. Cela
fait, il acheta un complet. Le lendemain, un train le
débarquait à Berg-Op-Zoom, où il s’entendait avec
le patron d’un petit vapeur en partance pour l’An
gleterre.
d’autres salons. Peu à peu les deux jeunes gens s’épri
rent si bien l’un de l’autre que miss Maud autorisa
John Tribby à demander sa main à Mr. B ixton. Mais,
dès les premiers mots, l’armateur s’emporta, jurant
que jamais un comédien ne serait admis dans sa
famille.
... commença-t-il une sérieuse étude de l’hôpital et
de ses environs. Marchant avec des béquilles, il s'ef
forcait de simuler une grande faiblesse, afin de pou
voir demeurer là jusqu’au jour où ses forces seraient
complètement revenues. Il y réussit d’autant mieux
que sa célébrité l’avait tout de suite rendu très
sympathique aux Boches.
Quand, enfin, il se sentit assez robuste, il s’arrangea,)
un soir, pour rencontrer dans un corridor un infir-j
mier,. qu’il étrangla à demi, puis transporta vivement!
dans une chambre de débarras qu’il connaissait!
bien. Là, il échangea ses vêtements contre ceux duj
Boche et. grâce à sa barbe qu il avait eu soin de j
laisser pousser en vue d’une évasion, put sortir de)
l’hôpital sans être remarqué.
Au point du jour, John se trouvait devant les lignes
de fils électriques, établies par les Allemands pour
empêcher les Belges de gagner le territoire hollan
dais. Son agilité et sa souplesse lui permirent de les
franchi par une série de bonds prodigieux, malgré
les balles que lui envoyèrent deux ou trois sentinelles
et dont pas une ne le toucha, le tir étant gêné par
les sauts formidables qu’il faisait.
John Tribby était un jeune ténor anglais qui jouis
sait d’une réputation universelle. Aussi, miss Maud,
la fille du riche armateur Baxton, qui avait maintes
fois applaudi l’éminent artiste, éprouva-t-elle une
grande joie quand, un soir, il lui fut présenté par
un ami de son père, dans un salon, au cours d’une
soirée mondaine. Le ténor fut tellement impres
sionné par la beauté de la jeune fille...
N° 738. — 15 e Année.
15 Centimes
4 Novembre 1917.
La Jeunesse illustrée
Pour couper court à toute nouvelle tentative du
jeune ténor, Mr. Baxton se rendit incontinent dans
l’appartement de sa fille, et lui fit défense formelle
de répondre désormais à l’artiste, au cas où celui-ci
tenterait de lui parler. Miss Maud, désolée, ne put
qu’éclater en sanglots, car elle avait été trop bien
élevée pour songer à désobéir à son père.
tions. L’Angleterre venait de déclarer la guerre à
l’Allemagne, appelant en même temps les patriotes
sous les drapeaux. John Tribby, en bon Anglais
qu’il était,, fut un des premiers à s’enrôler... A quel
que temps de là, les sous-marins commencèrent la
série de leurs abominables crimes. Pour sa part,
Mr. Baxton eut deux navires coulés presque coup sur
coup. L’armateur, furieux de cette double perte...
...n y alla pas par quatre chemins. Pour stimuler
le zèle des marins, il décida un important sacrifice.
Deux jours plus tard, les Anglais lisaient dans leurs
journaux une note annonçant que le richissime
armateur Baxton verserait une prime de mille livres
sterling à chaque équipage qui coulerait un pirate,
et de dix mille à tout capitaine qui en ramènerait un
en Angleterre.
Pendant que I’armatëur prenait cette résolution,
John, lui, se battait comme un lion. Un jour qu’il
était tombé grièvement blessé, il fut, après l’assaut,
relevé par des brancardiers boches et transporté,
avec d’autres, dans une ambulance, d’où il fut
ensuite dirigé sur un hôpital situé près de la fron
tière hollandaise. Furieux d’être pris, l’artiste ne
songea plus qu’à s’évader. Aussi, dés qu’il put se
lever...
Tout d’abord, la traversée s’annonça comme devant
être heureuse. Rien n’apparaissait sur la mer du
Nord... Déjà John' et les marins hollandais respiraient
à l’air, quand une torpille vint éventrer le bateau,
qui coula presque à pic, en engloutissant les mal
heureux. Robuste et excellent nageur, John revint
bientôt à la surface, quoique sans espoir. Mais
voilà qu’un formidable remous le soulève.
En même temps le sous-marin émerge à dix brasses
de lui, et son capot s’ouvre, puis le chef des pirates
paraît. Tout de suite John songe à venger ses
malheureux compagnons. Affectant uno jovialité qu’il
est bien loin d’éprouver, il crie : « — Herr comman
dant, laisserez-vous périr le célèbre John Tribby?
Ce serait un vrai crime artistique 1 »
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Après une heure d’une ccturse rapide, John attei
gnit enfin Maëstricht. Il était, sauvé 1... Il commença
par entrer chez un coiffeur et faire raser sa barbe,
afin de reprendre sa véritable physionomie. Cela
fait, il acheta un complet. Le lendemain, un train le
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