La Jeunesse illustrée

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Presse et revues

12 pages

Titre : La Jeunesse illustrée

Éditeur : A. Fayard (Paris)

Date d'édition : 1912-12-15

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327962868

Type : texte texte

Type : publication en série imprimée publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 15 décembre 1912 15 décembre 1912

Description : 1912/12/15 (N512). 1912/12/15 (N512).

Droits : Consultable en ligne

Identifiant : ark:/12148/bpt6k962686q

Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-55902

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 27/02/2013

N° 512. — 10 e Année.

- ÎO Centimes -

15 Décembre 1912.

La Jeunesse illustrée

arriva dans son pays. Un rocher de forme
particulière, sur lequel il avait gambadé dans son
enfance et qu’il reconnut bien, lui indiqua qu’il ne
se trompait pas. Jocko fut néanmoins stupéfait de
voir le sol, autrefois couvert d’une luxuriante végé
tation, presque nu.

En deux bonds, le singe gagna un autre poteau et
grimpa sur le faîte pour échapper au féroce animal,
un quadrupède bizarre qui avait des roues au lieu
de pattes et de grosses lunettes noires.

« Aïe, aïe, aïe 1 » C’est Jocko qui jette ce cri dou
loureux. Sa pauvre queue vient d’être tranchée par
un formidrble oiseau qui a traversé l’espace.

Jocko n’a plus maintenant qu’un désir : regagner
le cirque Pinders et reprendre ses habitudes et son
travail. Il se mit en route et, après un long et péni
ble voyage...

... il reprit sa place sous la tente. Son absence lui
valut une douzaine de coups de bâton et du pain
sec. Jocko fut heureux de s’en tirer à si bon
compte car sa plus grande crainte était qu’on ne le
renvoyât au pays natal.

Quand il fut arrivé au sommet d’une colline où il
comptait voir sa chère forêt, sa stupéfaction se
changea en stupeur. Pas un arbre, pas une fleur,
pas un fruit ! Mais de grands poteaux reliés par des
fils et deux bandes d’acier serpentant dans ce
désert.

Pour voir plus loin, il grimpa sur un poteau et
vit venir à lui un monstre jetant une fumée noire
par une gueule formidable.

...' Pauvres ancêtres, pauvres parents, pauvres
amis, qu’êtes-vous devenus ?» A ce moment il en
tendit un bruit derrière lui. Il suspendit ses
réflexions;* se retourna et aperçut un second mons
tre qui fondait sur lui.

LES DÉSILLUSIONS DE JOCKO, par Benjamip RABIER

Succès
Le ROI oes
OflMP/WZEâ

Voilà vingt ans qu’il a été pris dans une forêt des
bords du Nil, et depuis cette époque il n’est pas de
jour que sa pensée ne se porte vers le lieu natal.
Cet état d’esprit le fit tomber dans une nostalgie
noire. Un jour que le cirque campait en Ethiopie,
Jocko profita du moment où tout dormait sous les
tentes pour s’évader.

Lorsque le monstre passa près de Jocko, il vomit
une fumée si dense et nauséabonde que le pauvre
singe, à moitié asphyxié, lâcha le poteau et tomha
sur le sol. Il gagna clopin-clopant la route, en
s’écriant : « Voilà ce que les hommes ont fait de
mon pays...

Il parcourut des lieues et encore des lieues, se
reposant à l’ombre des palmiers qu’il rencontrait.
Soutenu par le délicieux espoir de revoir bientôt
ses parents et amis de la forêt, il marchait de
longues heures avant de succomber à la fatigue.
Après une semaine de marches forcées accompa
gnées de dures privations...

Jocko est un vieux singe, pensionnaire de la
f troupe du cirque Pinders. Comme il est doux et
sociable, l’accès de l’appartement de son maître lui
çst permis. Il en profite pour rester des heures
entières en contemplation devant son pays perdu.

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