La Jeunesse illustrée

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12 pages

Titre : La Jeunesse illustrée

Éditeur : A. Fayard (Paris)

Date d'édition : 1912-08-18

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327962868

Type : texte texte

Type : publication en série imprimée publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 18 août 1912 18 août 1912

Description : 1912/08/18 (N495). 1912/08/18 (N495).

Droits : Consultable en ligne

Identifiant : ark:/12148/bpt6k9626695

Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-55902

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 27/02/2013

N° 495. — 10 e Année,

ÎO Centimes

18 Août 1912.

La Jeunesse illustrée

L’ORIFLAMME, par YALVÉRANE

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« ... ils s’empareraient en même temps de la vic
toire. Prends par le chemin de la forêt pour rejoin
dre l’armée, tu seras sûr de ne rencontrer per
sonne de suspect sur cette route. » Mais à peine
Alain était-il parti, emportant l’oriflamme dans
son étui, que l’atelier de messire Jehan fut envahi
par une troupe de eens armés

Dès qu’il apprit la nouvelle, messire Jehan hâta
son travail et, deux jours après le départ de l’ar
mée, l’oriflamme était prête. Messire Jehan appela
son apprenti Alain et lui dit: « — Porte aux chefs
de l’armée l’oriflamme bénie dont la vue doit
mettre en fuite les ennemis. C’est une mission
de confiance dont je te charge ; car songe que si
par hasard les ennemis s’en emparaient...

Messire Jehan avait reçu du roi la commande
de l’oriflamme. L’oriflamme était une bannière
d’étoffe rouge parsemée de flammes d’or. L’étoffe
avait été bénie par le pape et la vue seule de l’ori
flamme devait mettre les ennemis en fuite. Mais
la commande était longue à exécuter et la guerre
ayant éclaté brusquement, l’armée dut partir
sans sa bannière.

« — Donne-nous ^
l’oriflamme et il y aura vingt sols pour toi.—
Passez votre chemin »,répondit l’apprenti.Mais les
autres voulurent s’emparer par la force de ce
qu’ils ne pouvaient avoir de bon gré.

... et qu’ils eurent constaté l’absence de la ban
nière, ils comprirent la vérité et s’élancèrent sur
les traces de l’apprenti. Alain avait pris par le
chemin de la forêt. Il fut bientôt rejoint par trois
des mauvais sujets, qui lui dirent :

C’étaient des mauvais sujets du pays, qui étaient
en même temps des espions payés par l’ennemi.
Ils venaient pour s’emparer de l’oriflamme et la
vendre un bon prix à leurs maîtres. Quand ils
apprirent le départ d’Alain...

Alain était arrivé au bord d’un grand lac aont
il devait longer les bords. Mais il pensa qu’en tra
versant le lac en ligne droite il dépisterait ses
poursuivants.

D’un coup de revers il assomma le second.
Le troisième prit la fuite pour chercher du
renfort.

Alain croisa la hampe de l’oriflamme dont la
pointe était de fer à double tranchant, s’en ser
vant comme d’une lance. D’un coup de pointe, il
transperça le premier de ses agresseurs.

Alain comprit qu’il allait etre bientôt rattrapé s’il
ne trouvait un expédient pour distancer ses pour
suivants. Il l’eut vite trouvé. Il y avait sur son
tronc d’arbre un nœud de l’écorce évidé par les
insectes. Il y enfonça la hampe et déploya au vent
l’oriflamme dont il maintint l’extrémité avec les
mains (Voir la suite page 2.)

Il y avait sur la rive des arbres débités par les
bûcherons. Alain lança à l’eau un des troncs les
plus épais, et y prit place comme sur un radeau.
La hampe de l’oriflamme lui servit à la fois de
perche et de gaffe pour faire avancer son radeau,
il se crut sauvé.

Mais les espions arrivaient à leur tour au
bord du lac. Ils s’empressèrent d’imiter Alain
et jetèrent à l’eau des troncs d’arbre sur lesquels
ils prirent place, après s’être munis de longues
gaules pour les faire avancer en prenant le fond
du lac comme point d’appui.

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