Titre : La Jeunesse illustrée
Éditeur : A. Fayard (Paris)
Date d'édition : 1911-09-24
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327962868
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11188 Nombre total de vues : 11188
Description : 24 septembre 1911 24 septembre 1911
Description : 1911/09/24 (N448). 1911/09/24 (N448).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9626224
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-55902
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/02/2013
I
* 4
N° 448. — 9 e Année.
- ÎO Centimes -
24 Septembre 1911.
La Jeunesse illustrée
L’AUBERGE DU MYSTÈRE (e Suite), par Georges OMStY
Les coups de sifflet de Moneuse furent entendus
fort loin dans le village. Alors plusieurs habitants,
qu’au premier abord on eut pu prendre pour d’hon
nêtes artisans ou de paisibles villageois, sortirent
vivement de leurs maisons...
... et coururent jusqu’au logis de Moneuse. Une
fois devant le brigand, leur attitude changea. Ecar
tant leurs vêtements, ils apparurent fortement
armés, leurs visages placides prirent une expres
sion effrayante, et ils demandèrent : « — Que faut-
il faire, Mendeck?... »
(C’est ainsi qu’entre eux ils appelaient Moneuse.)
Celui-ci leur montra Montmorin qui les regardait
avec une tranquillité dédaigneuse. Avant que
Moneuse parlât, il se leva, les compta froidement
et dit : « — Vous êtes en nombre suffisant...
« Maintenant rentrez vos armes et préparez-vous
à me suivre. » Le jeune homme avait pris un ton
si impératif que Moneuse en resta suffoqué. « — Tu
veux railler!... » hurla-t-il en s’avançant menaçant.
Montmorin ne bougea pas et, regardant fixement
le brigand...
... il lui dit d’une voix sévère : « — Moneuse,
prends garde!... » Le bandit s’arrêta et, soudain,
demanda à voix basse : « — Quoi! serais-tu?... » Le
jeune homme lui tendit alors le papier qu’il avait
pris à Laurent. Comme on le sait, le billet conte
nait ces mots :
« Quiconque n’obéira pas au porteur de ce billet
saura comment se venge la République une et
indivisible. Signé : Barras. » « — Excuse-moi,
citoyen, dit Moneuse d’un ton soumis, mais pour
quoi ne m’as-tu pas dit tout de suite qui lu étais?
— Pour te montrer que si tu ne m’avais pas obéi...
... on avait l’œil sur toi!... » Le jeune homme par
lait sur un ton si décidé que le brigand fut parfai
tement dupe et prit Montmorin pour l’envoyé de
Barras. « — Alors que faut-il faire? demanda-t-il.
— Ordonner d’abord à tes hommes de m’obéir
aveuglément, d’exécuter tous mes ordres...
... si étranges qu’ils puissent paraître, et de ne
pas chercher à comprendre dans quel but j’agis. —
Vous avez entendu? dit Moneuse à ses hommes.
Quiconque ne se conformera pas à ces instructions
sera immédiatement poignardé. — Et maintenant,
reprit Montmoriq...
... amenez mon cheval et suivez-moi ! » Il fut aus
sitôt obéi. Il sauta en selle et reprit la route de
Valenciennes. Les brigands marchaient à distance
et Moneuse restait près du jeune homme. Celui-ci
s’aperçut que le bandit l’examinait à la dérobée.
I
ti
« — Hésites-tu à m’obéir? demanda vivement
l’audacieux royaliste. — Non, répondit Moneuse,
mais je m’étonne que Barras n’ait pas envoyé son
nègre pour accomplir cette mission auprès de moi,
puisque je le connais? — Tu connais Laurent?
— Oui, nous ncus sommes rencontrés à Paris...
... pendant les journées de septembre. » Montmo
rin cacha son trouble et répondit d’une voix natu
relle : « — C’était bien Laurent qui était tout
d’abord chargé de cette mission, mais au dernier
moment il en a été empêché!... — Ah! comme
cela, je comprends, » murmura Moneuse.
Pour faire diversion à cette conversation épineuse,
Montmorin mit pied à terre et ordonna aux bri
gands de marcher en deux files dans les fossés qui
bordaient la route. Il confia son cheval à un des ban
dits, qui le mena par la bride. I‘ls avancèrent ainsi, se
dirigeant vers le petit bois qu’on apercevait au loin.
{Voir la, milite pagre 2 0 )
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N° 448. — 9 e Année.
- ÎO Centimes -
24 Septembre 1911.
La Jeunesse illustrée
L’AUBERGE DU MYSTÈRE (e Suite), par Georges OMStY
Les coups de sifflet de Moneuse furent entendus
fort loin dans le village. Alors plusieurs habitants,
qu’au premier abord on eut pu prendre pour d’hon
nêtes artisans ou de paisibles villageois, sortirent
vivement de leurs maisons...
... et coururent jusqu’au logis de Moneuse. Une
fois devant le brigand, leur attitude changea. Ecar
tant leurs vêtements, ils apparurent fortement
armés, leurs visages placides prirent une expres
sion effrayante, et ils demandèrent : « — Que faut-
il faire, Mendeck?... »
(C’est ainsi qu’entre eux ils appelaient Moneuse.)
Celui-ci leur montra Montmorin qui les regardait
avec une tranquillité dédaigneuse. Avant que
Moneuse parlât, il se leva, les compta froidement
et dit : « — Vous êtes en nombre suffisant...
« Maintenant rentrez vos armes et préparez-vous
à me suivre. » Le jeune homme avait pris un ton
si impératif que Moneuse en resta suffoqué. « — Tu
veux railler!... » hurla-t-il en s’avançant menaçant.
Montmorin ne bougea pas et, regardant fixement
le brigand...
... il lui dit d’une voix sévère : « — Moneuse,
prends garde!... » Le bandit s’arrêta et, soudain,
demanda à voix basse : « — Quoi! serais-tu?... » Le
jeune homme lui tendit alors le papier qu’il avait
pris à Laurent. Comme on le sait, le billet conte
nait ces mots :
« Quiconque n’obéira pas au porteur de ce billet
saura comment se venge la République une et
indivisible. Signé : Barras. » « — Excuse-moi,
citoyen, dit Moneuse d’un ton soumis, mais pour
quoi ne m’as-tu pas dit tout de suite qui lu étais?
— Pour te montrer que si tu ne m’avais pas obéi...
... on avait l’œil sur toi!... » Le jeune homme par
lait sur un ton si décidé que le brigand fut parfai
tement dupe et prit Montmorin pour l’envoyé de
Barras. « — Alors que faut-il faire? demanda-t-il.
— Ordonner d’abord à tes hommes de m’obéir
aveuglément, d’exécuter tous mes ordres...
... si étranges qu’ils puissent paraître, et de ne
pas chercher à comprendre dans quel but j’agis. —
Vous avez entendu? dit Moneuse à ses hommes.
Quiconque ne se conformera pas à ces instructions
sera immédiatement poignardé. — Et maintenant,
reprit Montmoriq...
... amenez mon cheval et suivez-moi ! » Il fut aus
sitôt obéi. Il sauta en selle et reprit la route de
Valenciennes. Les brigands marchaient à distance
et Moneuse restait près du jeune homme. Celui-ci
s’aperçut que le bandit l’examinait à la dérobée.
I
ti
« — Hésites-tu à m’obéir? demanda vivement
l’audacieux royaliste. — Non, répondit Moneuse,
mais je m’étonne que Barras n’ait pas envoyé son
nègre pour accomplir cette mission auprès de moi,
puisque je le connais? — Tu connais Laurent?
— Oui, nous ncus sommes rencontrés à Paris...
... pendant les journées de septembre. » Montmo
rin cacha son trouble et répondit d’une voix natu
relle : « — C’était bien Laurent qui était tout
d’abord chargé de cette mission, mais au dernier
moment il en a été empêché!... — Ah! comme
cela, je comprends, » murmura Moneuse.
Pour faire diversion à cette conversation épineuse,
Montmorin mit pied à terre et ordonna aux bri
gands de marcher en deux files dans les fossés qui
bordaient la route. Il confia son cheval à un des ban
dits, qui le mena par la bride. I‘ls avancèrent ainsi, se
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{Voir la, milite pagre 2 0 )
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