Titre : La Jeunesse illustrée
Éditeur : A. Fayard (Paris)
Date d'édition : 1908-01-19
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327962868
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 19 janvier 1908 19 janvier 1908
Description : 1908/01/19. 1908/01/19.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k962556c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-55902
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/03/2013
N° 256. — 6 e Année. - 1Q Centimes - 19 Janvier 1908.
La Jeunesse illustrée
UN COMPLOT SOUS BONAPARTE (3 e Satie), par Georges OMRY
L’inconnu, comme on l’a deviné, était le vi
comte de Chênebois, qui pouvait ainsi corres
pondre avec le marquis, tout en faisant croire à
une aventure amoureuse de Michel. Il étendit le
jeune homme dans l'ombre.
Puis, retournant à la maison, il siffla d’une...
Il l’ouvrit et lut : * Vous voulez m'épouser. Je
dois vous prévenir qu’une sorcière ( qui ne se
trompe jamais) m’a prédit que je n’épouserai
qu’un homme dont le courage indomptable
m’aura sauvée des mains de brigands qui
doivent m’attaquer. Je désire ardemment que
vous soyez ce héros. »
...façon convenue. Un judas de la porte s’ouvrit
sans bruit. Le marquis se montra et le vicomte
lui raconta ce qui venait d’arriver : « — C’est
bien, dit le vieillard. J’ai prévu le cas. Quant à
vous, filez et attendez mes ordres. »
Quand Michel se réveilla il fut tout étonné de...
Dans la lettre était une pâquerette. Michel la
saisit machinalement : « — Eh quoi, rèvé-je
encore. Que signifie tout ceci?... » murmurait-il.
Il leva les yeux et aperçut Elisabeth qui le regar
dait. Elle se retira en souriant et Michel s’aperçut
que la jeune fille avait une marguerite dans les
cheveux.
... se trouver étendu au pied d’un mur, en face la
maison d’Elisabeth. Le narcotique qu’il avait res
piré rendait sa mémoire confuse. Il se souvenait
vaguement d’un homme lui ressemblant à qui
Elisabeth avait lancé une lettre... Tout à coup il
s’aperçut que lui-même tenait une lettre en main...
Le jeune homme était perplexe, quoique
ravi : « Mais alors, se disait-il, en retournant
au magasin de son oncle, mon sosie de cette
nuit? Est-ce donc un rêve que j’ai fait? Pourtant
plus je me rappelle... C’est à croire que je deviens
fou... Enfin c’est moi qui ai cette lettre... vraiment
romanesque... Tout cela est bien étrange!... »
Mais à ce moment son soliloque fut interrompu
par un éclat de rire : « — Eh bien, discret amou
reux, s’écria Denoizon, nieras-tu maintenant tes
promenades nocturnes ? — Mon oncle, je vous
jure... — Mais enfin triple aveugle, le grand-père,
sa femme et moi sommes au courant de votre
idylle...
... et nous n’attendons qu’un mot de toi pour
vous marier!... — Quoi serait-ce possible? s’écria
Michel au comble de la joie.., Puis, soudain, il se
rembrunit.— Non, dit-il, ce serait trop de bonheur
pour moi... Je sais qu’Elisàbeth est d’une essence
si distinguée qu’elle ne pourrait être ma femme. Il
y a là-dessous quelque mystère, croycz-m’en. »...
... Et il raconta son aventure à son oncle.
Denoizon éclata de rire. « — Mais c’est un rêve
mon ami, un rêve comme en font tous les amou
reux. Tiens! moi, quand je fus pour épouser ta
feue tante, j’aurais juré qu’on m’avait promis une
dot... Eh bien c’était un rêve tout simplement,
un rêve d’amour!... »
Michel fut un peu rassuré. « — Oui, mais la
lettre me paraît si étrange... Et il la montra à
Denoizon qui la lut et s’écria enthousiasmé :
— Mais cette jeune fille est adorable, elle a
l’âme romanesque. Comme tu es heureux!... Tu
vas aller tout de suite la délivrer de ces bri
gands!...
— Merci, mon oncle, il faudrait d’abord qu’elle
fût attaquée. —Justement, fais-la attaquer toi-
même. — Vous voulez rire. — Mon cher, cela se
fait tous les jours, on paie des gens qui jouent le
rôle de brigands. Tu peux faire le héros sans dan
ger, et la farce est jouée.
— Oh! mon oncle, pour qui me prenez-vous?...
— Puisque je te dis que cela est commun, je l’ai
encore lu dernièrement dans un roman. Je vais
t’expliquer comment cela se passe. Mets-toi sur
cette chaise. Tu représentes la jeune fille. Elle
rêve à son prince charmant, tandis que sa calèche
traverse un bois épais. Attention!
(Voir la suite page 2.)
La Jeunesse illustrée
UN COMPLOT SOUS BONAPARTE (3 e Satie), par Georges OMRY
L’inconnu, comme on l’a deviné, était le vi
comte de Chênebois, qui pouvait ainsi corres
pondre avec le marquis, tout en faisant croire à
une aventure amoureuse de Michel. Il étendit le
jeune homme dans l'ombre.
Puis, retournant à la maison, il siffla d’une...
Il l’ouvrit et lut : * Vous voulez m'épouser. Je
dois vous prévenir qu’une sorcière ( qui ne se
trompe jamais) m’a prédit que je n’épouserai
qu’un homme dont le courage indomptable
m’aura sauvée des mains de brigands qui
doivent m’attaquer. Je désire ardemment que
vous soyez ce héros. »
...façon convenue. Un judas de la porte s’ouvrit
sans bruit. Le marquis se montra et le vicomte
lui raconta ce qui venait d’arriver : « — C’est
bien, dit le vieillard. J’ai prévu le cas. Quant à
vous, filez et attendez mes ordres. »
Quand Michel se réveilla il fut tout étonné de...
Dans la lettre était une pâquerette. Michel la
saisit machinalement : « — Eh quoi, rèvé-je
encore. Que signifie tout ceci?... » murmurait-il.
Il leva les yeux et aperçut Elisabeth qui le regar
dait. Elle se retira en souriant et Michel s’aperçut
que la jeune fille avait une marguerite dans les
cheveux.
... se trouver étendu au pied d’un mur, en face la
maison d’Elisabeth. Le narcotique qu’il avait res
piré rendait sa mémoire confuse. Il se souvenait
vaguement d’un homme lui ressemblant à qui
Elisabeth avait lancé une lettre... Tout à coup il
s’aperçut que lui-même tenait une lettre en main...
Le jeune homme était perplexe, quoique
ravi : « Mais alors, se disait-il, en retournant
au magasin de son oncle, mon sosie de cette
nuit? Est-ce donc un rêve que j’ai fait? Pourtant
plus je me rappelle... C’est à croire que je deviens
fou... Enfin c’est moi qui ai cette lettre... vraiment
romanesque... Tout cela est bien étrange!... »
Mais à ce moment son soliloque fut interrompu
par un éclat de rire : « — Eh bien, discret amou
reux, s’écria Denoizon, nieras-tu maintenant tes
promenades nocturnes ? — Mon oncle, je vous
jure... — Mais enfin triple aveugle, le grand-père,
sa femme et moi sommes au courant de votre
idylle...
... et nous n’attendons qu’un mot de toi pour
vous marier!... — Quoi serait-ce possible? s’écria
Michel au comble de la joie.., Puis, soudain, il se
rembrunit.— Non, dit-il, ce serait trop de bonheur
pour moi... Je sais qu’Elisàbeth est d’une essence
si distinguée qu’elle ne pourrait être ma femme. Il
y a là-dessous quelque mystère, croycz-m’en. »...
... Et il raconta son aventure à son oncle.
Denoizon éclata de rire. « — Mais c’est un rêve
mon ami, un rêve comme en font tous les amou
reux. Tiens! moi, quand je fus pour épouser ta
feue tante, j’aurais juré qu’on m’avait promis une
dot... Eh bien c’était un rêve tout simplement,
un rêve d’amour!... »
Michel fut un peu rassuré. « — Oui, mais la
lettre me paraît si étrange... Et il la montra à
Denoizon qui la lut et s’écria enthousiasmé :
— Mais cette jeune fille est adorable, elle a
l’âme romanesque. Comme tu es heureux!... Tu
vas aller tout de suite la délivrer de ces bri
gands!...
— Merci, mon oncle, il faudrait d’abord qu’elle
fût attaquée. —Justement, fais-la attaquer toi-
même. — Vous voulez rire. — Mon cher, cela se
fait tous les jours, on paie des gens qui jouent le
rôle de brigands. Tu peux faire le héros sans dan
ger, et la farce est jouée.
— Oh! mon oncle, pour qui me prenez-vous?...
— Puisque je te dis que cela est commun, je l’ai
encore lu dernièrement dans un roman. Je vais
t’expliquer comment cela se passe. Mets-toi sur
cette chaise. Tu représentes la jeune fille. Elle
rêve à son prince charmant, tandis que sa calèche
traverse un bois épais. Attention!
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