La Jeunesse illustrée

1907
1908
1909
1910

Jan.
Fev.
Mars
Avr.
Mai
Juin
Juil.
Août
Sept.
Oct.
Nov.
Dec.

Presse et revues

12 pages

Titre : La Jeunesse illustrée

Éditeur : A. Fayard (Paris)

Date d'édition : 1907-06-09

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327962868

Type : texte texte

Type : publication en série imprimée publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 11188 Nombre total de vues : 11188

Description : 09 juin 1907 09 juin 1907

Description : 1907/06/09 (N224). 1907/06/09 (N224).

Droits : Consultable en ligne

Identifiant : ark:/12148/bpt6k962525z

Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-55902

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 27/02/2013

9 Juin 1907,

LE PHONOGRAPHE APPLIQUE A LA VIE PRATIQUE, par Benjamin RABIER

LLO^S

M4RCH(3VS

— Autrefois, racontait dernière
ment M. Ling'énicux, adjoint au
maire d’Etampes, je perdais le plus
clair de mon temps à pêcher à la
ligne. •

— Aujourd’hui, je ne perds pas une
minute de mon travail tout en me
livrant à mon plaisir favori, grâce à
un phonographe dont j’ai fait l’em
plette.

— Ma ligne est reliée par un fil
attaché au déclanchement du cy
lindre, de sorte que quand le poisson
pris tire sur la ligne, je suis averti de
sa présence par le chant du rouleau.

— Je n’ai plus qu’à aller recueillir
l’ablette ou le barbillon qui s’est
laissé bêtement prendre à l’appât de
mon hameçon.

— Je puis maintenant dormir
tranquille, je n’ai plus peur d’être
surpris pendant mon sommeil par
les bandes de cambrioleurs qui dé
solent en ce moment ma petite ville.

— S’il plaît à «es messieurs de
convoiter mon argenterie ou mes
bijoux et pour s’en emparer, de forcer
volets et serrures...

... ils trouvent à qui parler dans la
personne de mon instrument. A la
fenêtre est attaché un fil qui met en
marche l’appareil...

... et les malandrins, croyant avoir à
leurs trousses une brigade de gen
darmerie, fuient éperdus à travers
la campagne.

Vû, DO, L 'ÇNFAh
l ' EW «f Boa il.:.

ÜIEHTOt !

— Autrefois, j’avais un réveille-
matin tapageur et insupportable qui
me tirait de mon sommeil avec un
vacarme assourdissant.

— Un jour, furieux et hors de moi,
j’envoyai au diable l’instrument
infernal qui se détraqua. Je rempla
çai le réveil par un rouleau de pho
nographe enregistré par moi pour la
circonstance.

— Au moment de m’endormir, je
déclanche l’instrument qui me
caresse doucement les oreilles avec
une délicate berceuse et je m’endors
en musique. ;

— Le matin, quand ma bonne
ouvre la porte de ma chambre, mon
phonographe, qui est relié au bouton
de ladite porte, se met à jouer un
allégro militaire et je me réveille au
son de fanfares patriotiques.

Sur're..>

— Depuis quelques jours mon
rhum diminuait à vue d’œil. Pas
moyen de mettre la main sur le
voleur, lorsqu’une idée me vint:

— Voilà pourquoi je traverse la
vie avec une figure sereine et réjouie.
Grâce à mon instrument, je suis un
homme complètement heureux.

— Je cachai le phonographe dans
le buffet et quand le filou vint ouvrir
le meuble il recula épouvanté devant
les injonctions de l’appareil.

— Le voleur était Jean, mon
domestique. Obéissant aux,volontés
du phonographe, il se précipita à
mes genoux et me demanda pardon.

• ' .i ^ ^^

A

£

f

■ |

Yt 4

Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 87.66%.
En savoir plus sur l'OCR

Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 87.66%.

Page

chiffre de pagination vue 1/12