La Jeunesse illustrée

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12 pages

Titre : La Jeunesse illustrée

Éditeur : A. Fayard (Paris)

Date d'édition : 1905-10-01

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327962868

Type : texte texte

Type : publication en série imprimée publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 01 octobre 1905 01 octobre 1905

Description : 1905/10/01 (N136). 1905/10/01 (N136).

Droits : Consultable en ligne

Identifiant : ark:/12148/bpt6k962437r

Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-55902

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 21/02/2013

N* 136. — 3' Année.

- lO Gentinifes -

l m Octobre 1905.

La Jeunesse illustrée

Maurice avait trois vilains dé
faut? . Il écoutait aux portes...

UN MAUVAIS DIABLE, par Benjamin RABIER

...il tirait la langue aux passants
dont la physionomie ne lui conve
nait point...

... et il se fourrait constamment les
doigts dans Le nez.

Soudain, celle-ci s ; ouvrit et bous
cula le curieux qui laissa échap
per le service à café. Il était en
porcelaine très fine et coûtait fort
cher.

Il se brisa en mille morceaux. Le
père de Maurice, en voyant le dé
gât, entra dans une violente fu
reur.

A ce moment le pêcheur lançait
sa ligne dans l’eau. En passant
près de. Maurice, l’hameçon s’ac
crocha à la langue du mauvais
garçon.

Impossible d’enlever l’hameçon
sans arracher la langue de Mau
rice. Le pêcheur prit le parti de
ramener le gamin chez ses parents.

Il enferma son fils dans un ca
binet de débarras et le laissa vingt-
quatre heures dans ce réduit.

On décrocha l’hameçon, non
sans écorcher la langue du mé
chant enfant, et cette fois on l’en
ferma dans la cave, au régime du
pain et de l’eau.

La narine gauche de l’enfant
s’emplit de terre, dans cette terre
se trouvait une graine qui germa et
sortit de l’appendice nasal de Mau
rice sous la forme d’une plante
garnie d’un beau feuillage vert.

La plante grandit. Pour punir
Maurice, on la laissa pousser.
Maintenant elle produit des fruits
et elle a des racines si fortes qu’il
est devenu impossible aux parents
du jeune garçon de l’arracher.

Il fallut le secours d’un médecin
pour extirper la plante du nez du
jeune imprudent. Il souffrit le mar
tyre pendant l’opération, aussi
jura-t-il de ne plus recommencer.

Un jour, sa maman lui confia un
service à café pour le porter à la
cuisine. En chemin, le curieux
s’arrêta pour écouter à une porte.

Une autre fois Maurice regardait
un pêcheur. Le bonhomme invita
Maurice à s’éloigner pour ne pas
effrayer le poisson. Pour toute ré
ponse, le mauvais diable tira dé
mesurément la langue.

Maurice fourrait toujours les
doigts dans son nez. Un jour qu’il
avait les doigts pleins de terre, il
se livra à son vilain geste habituel.

Maurice est maintenant guéri de
ses trois défauts. Il travaille bien
et ne pense plus à écouter aux
portes, à tirer la langue et à se
fourrer les doigts dans le nez.

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