Titre : Les Belles images
Éditeur : A. Fayard (Paris)
Date d'édition : 1935-01-17
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327110547
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11090 Nombre total de vues : 11090
Description : 17 janvier 1935 17 janvier 1935
Description : 1935/01/17 (N1583). 1935/01/17 (N1583).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k961874z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-55958
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/04/2013
17 Janvier 1935.
Hebdomadaire. — 32 e année.
CENTIMES
L FAYARD et C 1 *, Editeurs
18 et 20
ni du St-Gothard, PARIS (14*)
Chèque postal 388-84
CENTIMES
ABONNEMENTS :
Franc* : Un an.» 17.50
— Six mois 9.60
Etranger: Un an. 301*4
Chèque postal 388-84
par YM ER
Comme chaque année, M. Darène a été convié à uno
partie de chasse chez son beau-frère, M. Garidel, au
château d’Alfaron, sis en haute Provence parmi des
bois sauvages très giboyeux. MaiB cette fois, l’invitation
intéresse aussi son fils, non point pour chasser, sans
doute — il n’en a pas l’âge légal — mais pour passer
quelques jours au château, au milieu des bois. Le jeuno
Mare Darène trouve cette proposition un peu restrictive,
j;ar il ne rêve qu’aventures,...
TTinTrrr •©
...le baron d’Issac, manquait à l’appel : il avait trop fait
honneur au dîner, la veille, et son foie surmené se Vengeait
par un accès de goutte. Marc le plaignit, comme il se plai-
f nait lui-même qui restait avec les femmes, tel un marmotl
)e quel œil envieux vit-il s’éloigner la troupe bruyante
et joyeuse! S’étant avancé vers les bois, il entendit bien
tôt les premiers coups do fusils dont l’écho effara autour
de lui lapins, écureuils, et tout un tourbillon emplumé.
...sans prendre le temps de viser et ratant à tout coup.
Les bestioles affolées grimpaient toujours et l’infatigable
autant que maladroit novice suivait. Enfin '' .'arrêta,
hors d’haleine. Voilà près d’une heure qu’il montait.
Soudain un grand lièvre débucha d’une cépée. Oh, celui-
là!... Le temps d’épauler: pan! Le lièvre est manqué et
n’en détale que de plus belle, bientôt hors de vue. Mais
le jeune veneur sait déjà que ces animaux, traqués,
courent droit devant eux, et...
■RRS9R9I _
...l’un de ses complices. Tout en causant, l’un d’eux lui
palpait et bassinait son pied, déchaussé, où l’enfant sen
tait de cuisants lancinements, tandis que l’autre tenait
une écuelle qui embaumait l’essence de lavande. Un
mouvement un peu vif du premier arracha une plainte
au blessé. « Hoï! té voilà révénu, enfin ? ricana une voix
jmde. — Où suîs-jo ? Je veux un médecin! — Ah, vaïe!
Un médecin pour une pétite entorse : tu veux rire, pétitl
Et poï faudrait aller...
...exploits cynégétiques, battues, affûts. Mais il n’a pas
même quatorze ans! Du moins pourra-t-il explorer la
montagne, et c’est encore de quoi l’enchanter. Arrivée à
Alfaron, accueil chaleureux, nombreuse réunion de
parents et amis. Et le soir, après un copieux repas pré
ludant à l’expédition du lendemain, on parla du bandit
Sacripanti, vous savez bien, ce contrebandier italien
3 ui, après avoir tué un douanier de chez lui et blessé
eux des nôtres,...
...tenait le maquis sur les hauteurs impraticables fré
quentées des seuls bûcherons et charbonniers. On lui
croyait des complices, tout au moins des receleurs, qui,
soit terreur, soit sympathie, l’hébergeaient ou le ravi
taillaient. On pense si, à ces récits, Marc ouvrait ses
oreilles et ses yeux appesantis de sommeil. Il fut debout
de bonne heure le lendemain pour voir partir les Nemrods
avec leurs chiens, leurs rabatteurs : quel branle-bas! Un
seul des invités,...
Il rentre, maussade. Que va-t-il faire, seul ? Car les
dames, les petites cousines et autres « gosses » ne comptent
pas pour lui. En traversant le vestibule il avise, suspendus
aux patères, un fusil et une ceinture cartouchière laissés
là. Parbleu! c’est l’attirail de ce pauvre baron. Celui-ci
en a bien pour une journée à garder la chambre. Personne
en bas, l’heure est encore si matinale. Seul, vers l’office,
un peu de mouvement. Dehors, le jardinier ratisse.
,, P a
celui-ci a déjà décidé de s’armer et de partir en chasse.
Oh, cela ne traîna point, et le voilà tout équipé qui gagno
la montagne. Naturellement il prit la direction opposée à
celle où il avait vu s’engager les chasseurs. Le gibier,
harcelé par eux, se rabattait justement du côté où courait
Marc, qui ne sut bientôt plus où donner de la tête... et
du fusiî, tirant à droite, à gauche,.,..
...il se précipite à la poursuite de l’oreillard : il le veut,
il l’aura! Ainsi lancé il atteint une crête où, emporté
par la fougue de son élan, il heurte du pied une souche et,
culbutant par-dessus l’arête rocheuse, va s’ébouler tout
au long d’une pente escarpée, mais par bonheur fourrée
de sauvageons. Dans sa chute, sa main crispée presse la
détente, le fusil part, Marc pousse un cri non moins reten
tissant et reste inanimé au fond d’un ravin sauvage...
Quand il reprit ses sens, l’enfant se trouva dans une
espèce de grotte obscure; deux hommes l’entouraient ;
leurs figures étaient tellement effrayantes qu’il referma les
yeux, atterré. Us étaient tout dépenaillés et sales, leurs
traits, déjà boucanés, étaient encore mâchurés comme
pour les rendre plus affreux et méconnaissables. Ils jar-
gonnaient un charabia que Marc ne pouvait comprendre
— peut-être de l’italien î... Parbleu! Ce ne pouvait être
que le bandit Sacripanti et...
...jusqu’à Pignol. — Je veux m’en aller! » fit Marc en se
levant du grabat sordide où on l’avait étendu. Mais il y
retomba avec un cri de douleur, incapable de se tenir
debout. « Tu vois bien qué tu peux pas marcher. Dis-nous
qui tu es et on ira avertir ta famille. » Marc pensa aussitôt
que ces bandits n’avaient d’autre intention que de la
mettre à rançon et, espérant les en détourner en cachant
la riche condition de ses parents, il dit au hasard : « Je
suis Marcel Durand,...
...de Paris, de passage à... Pignol, chez mon oncle... qui
tient le bureau de tabac. t> Les deux hommes se regar
dèrent, visiblement surpris, déçus. « Commé! le ity/e
est ton oncle T Je hii savais pas un néveu aussi beau
monsieur! Jé té croyais du chateau d’Alfaron. — Non,
non! soutint Mare. — Va bien, on va y aller à Pignol! •
Et les bandits sortirent. Us savaient bien, parbleu, que
leur prisonnier ne s’évaderait pas ! Du moins, si son fusil
avait disparu,... (Voir la suite page 2.)
Hebdomadaire. — 32 e année.
CENTIMES
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ni du St-Gothard, PARIS (14*)
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Franc* : Un an.» 17.50
— Six mois 9.60
Etranger: Un an. 301*4
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par YM ER
Comme chaque année, M. Darène a été convié à uno
partie de chasse chez son beau-frère, M. Garidel, au
château d’Alfaron, sis en haute Provence parmi des
bois sauvages très giboyeux. MaiB cette fois, l’invitation
intéresse aussi son fils, non point pour chasser, sans
doute — il n’en a pas l’âge légal — mais pour passer
quelques jours au château, au milieu des bois. Le jeuno
Mare Darène trouve cette proposition un peu restrictive,
j;ar il ne rêve qu’aventures,...
TTinTrrr •©
...le baron d’Issac, manquait à l’appel : il avait trop fait
honneur au dîner, la veille, et son foie surmené se Vengeait
par un accès de goutte. Marc le plaignit, comme il se plai-
f nait lui-même qui restait avec les femmes, tel un marmotl
)e quel œil envieux vit-il s’éloigner la troupe bruyante
et joyeuse! S’étant avancé vers les bois, il entendit bien
tôt les premiers coups do fusils dont l’écho effara autour
de lui lapins, écureuils, et tout un tourbillon emplumé.
...sans prendre le temps de viser et ratant à tout coup.
Les bestioles affolées grimpaient toujours et l’infatigable
autant que maladroit novice suivait. Enfin '' .'arrêta,
hors d’haleine. Voilà près d’une heure qu’il montait.
Soudain un grand lièvre débucha d’une cépée. Oh, celui-
là!... Le temps d’épauler: pan! Le lièvre est manqué et
n’en détale que de plus belle, bientôt hors de vue. Mais
le jeune veneur sait déjà que ces animaux, traqués,
courent droit devant eux, et...
■RRS9R9I _
...l’un de ses complices. Tout en causant, l’un d’eux lui
palpait et bassinait son pied, déchaussé, où l’enfant sen
tait de cuisants lancinements, tandis que l’autre tenait
une écuelle qui embaumait l’essence de lavande. Un
mouvement un peu vif du premier arracha une plainte
au blessé. « Hoï! té voilà révénu, enfin ? ricana une voix
jmde. — Où suîs-jo ? Je veux un médecin! — Ah, vaïe!
Un médecin pour une pétite entorse : tu veux rire, pétitl
Et poï faudrait aller...
...exploits cynégétiques, battues, affûts. Mais il n’a pas
même quatorze ans! Du moins pourra-t-il explorer la
montagne, et c’est encore de quoi l’enchanter. Arrivée à
Alfaron, accueil chaleureux, nombreuse réunion de
parents et amis. Et le soir, après un copieux repas pré
ludant à l’expédition du lendemain, on parla du bandit
Sacripanti, vous savez bien, ce contrebandier italien
3 ui, après avoir tué un douanier de chez lui et blessé
eux des nôtres,...
...tenait le maquis sur les hauteurs impraticables fré
quentées des seuls bûcherons et charbonniers. On lui
croyait des complices, tout au moins des receleurs, qui,
soit terreur, soit sympathie, l’hébergeaient ou le ravi
taillaient. On pense si, à ces récits, Marc ouvrait ses
oreilles et ses yeux appesantis de sommeil. Il fut debout
de bonne heure le lendemain pour voir partir les Nemrods
avec leurs chiens, leurs rabatteurs : quel branle-bas! Un
seul des invités,...
Il rentre, maussade. Que va-t-il faire, seul ? Car les
dames, les petites cousines et autres « gosses » ne comptent
pas pour lui. En traversant le vestibule il avise, suspendus
aux patères, un fusil et une ceinture cartouchière laissés
là. Parbleu! c’est l’attirail de ce pauvre baron. Celui-ci
en a bien pour une journée à garder la chambre. Personne
en bas, l’heure est encore si matinale. Seul, vers l’office,
un peu de mouvement. Dehors, le jardinier ratisse.
,, P a
celui-ci a déjà décidé de s’armer et de partir en chasse.
Oh, cela ne traîna point, et le voilà tout équipé qui gagno
la montagne. Naturellement il prit la direction opposée à
celle où il avait vu s’engager les chasseurs. Le gibier,
harcelé par eux, se rabattait justement du côté où courait
Marc, qui ne sut bientôt plus où donner de la tête... et
du fusiî, tirant à droite, à gauche,.,..
...il se précipite à la poursuite de l’oreillard : il le veut,
il l’aura! Ainsi lancé il atteint une crête où, emporté
par la fougue de son élan, il heurte du pied une souche et,
culbutant par-dessus l’arête rocheuse, va s’ébouler tout
au long d’une pente escarpée, mais par bonheur fourrée
de sauvageons. Dans sa chute, sa main crispée presse la
détente, le fusil part, Marc pousse un cri non moins reten
tissant et reste inanimé au fond d’un ravin sauvage...
Quand il reprit ses sens, l’enfant se trouva dans une
espèce de grotte obscure; deux hommes l’entouraient ;
leurs figures étaient tellement effrayantes qu’il referma les
yeux, atterré. Us étaient tout dépenaillés et sales, leurs
traits, déjà boucanés, étaient encore mâchurés comme
pour les rendre plus affreux et méconnaissables. Ils jar-
gonnaient un charabia que Marc ne pouvait comprendre
— peut-être de l’italien î... Parbleu! Ce ne pouvait être
que le bandit Sacripanti et...
...jusqu’à Pignol. — Je veux m’en aller! » fit Marc en se
levant du grabat sordide où on l’avait étendu. Mais il y
retomba avec un cri de douleur, incapable de se tenir
debout. « Tu vois bien qué tu peux pas marcher. Dis-nous
qui tu es et on ira avertir ta famille. » Marc pensa aussitôt
que ces bandits n’avaient d’autre intention que de la
mettre à rançon et, espérant les en détourner en cachant
la riche condition de ses parents, il dit au hasard : « Je
suis Marcel Durand,...
...de Paris, de passage à... Pignol, chez mon oncle... qui
tient le bureau de tabac. t> Les deux hommes se regar
dèrent, visiblement surpris, déçus. « Commé! le ity/e
est ton oncle T Je hii savais pas un néveu aussi beau
monsieur! Jé té croyais du chateau d’Alfaron. — Non,
non! soutint Mare. — Va bien, on va y aller à Pignol! •
Et les bandits sortirent. Us savaient bien, parbleu, que
leur prisonnier ne s’évaderait pas ! Du moins, si son fusil
avait disparu,... (Voir la suite page 2.)
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