Titre : Les Belles images
Éditeur : A. Fayard (Paris)
Date d'édition : 1934-10-11
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327110547
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 11 octobre 1934 11 octobre 1934
Description : 1934/10/11 (N1569). 1934/10/11 (N1569).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9618603
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-55958
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/04/2013
Hebdomadaire. — 31 e année
11 Octobre 1934,
35 CENTIMES
A, ÏAYARD et C“, Editeurs
18 et 20
fl» du St-Bothard, PARIS (W)
Chèque poste! 388-84
35 CENTIMES
ABONNEMENTS: 7
France : Un an... 17.50
— Six mois 9.50
Étranger: Un an. 30frj
Chèque postal 388-84
L’isard n’est autre que le chamois des Pyrénées. Plus
fin et agile encore que son congénère des Alj)es, sa chasse
exige un pied et un œil assurés. M. Laurent Ybernas,
riche propriétaire ariégeois, y était très exercé et, malgré
ses soixante ans, s’y adonnait toujours avec ardeur,
surtout quand ses neveux, Maurice de Joriac et Jean
Ybernas, étaient présents en son château de Saint-
Canigut, en pleine montagne.
...promit de renoncer à la carrière artistique, sinon à la
musique. Autre grief : M. Laurent voudrait lui faire
épouser une riche héritière du voisinage. Mais là-dessus,
Jean est resté rétif, la jeune fille ne lui plaisant aucune
ment. Or, ce que le neveu n’a pas osé avouer, c’est sa
liaison très avancée avec une jeune musicienne d’excel
lente famille, pianiste et cantatrice hors de pair, qui
avait exécuté plusieurs fois en public,...
De ces deux jeunes gens, c’était certainement le fils
de son frère défunt qu’il préférait. Il le méritait d’ailleurs
à tous égards, sauf toutefois sur un point, selon son
tuteur : Jean, qui était censé faire sa médecine à Mont
pellier, s’occupait, en réalité,-et avec quelle passion,
de musique et de composition ce qui, d’après M. Ybernas,
ne pouvait le mener qu’à la misère. Il s’en était expliqué
une bonne fois avec Jean qui, pour lui complaire...
Il sentait bien aussi — et en enrageait — les prédi
lections de l’oncle pour ce dernier, qu’il haïssait en
secret. Lui, il faisait son droit; mais, plus assidu aux
cafés, dancings et tripots qu’aux cours de la Faculté,
il escomptait surtout l’héritage du riche rentier. Or, cet
héritage pouvait tarder avec une nature comme celle
de l’oncle, et, au surplus, rien ne l’assurait qu’il en
aurait la part convoitée, étant donné...
...à Montpellier et à Toulouse, les œuvres du jeune compo
siteur avec un succès dont, modestement, il attribuait
tout le mérite à sa charmante interprète. Jean savait
bien que jamais l’oncle Laurent n’accepterait son mariage
avec ce qu’il appellerait une « cabotine », épithète que
ne justifiait d’ailleurs aucunement Mlle Yvette Larbos.
Tout cela, Maurice de Joriac, l’autre neveu, n’en ignorait
rien, par les confidences dç son cousin.
\'\ h/ ii r y îi si
...la partialité de celui-ci en faveur de son neveu favori.
C’est là-dessus que Jean confia en grand secret à son
cousin qu’il avait pris part au concours d’opéra de la
Scala de Milan. 50.000 francs et l’audition triomphale,
sans parler des droits d’auteur, étaient promis au lau
réat. En outre il ajouta que, b’ü réussissait, il était
fermement résolu, son avenir étant dès lors assuré, à
épOuser Mlle larbos, avec qui, d’ailleurs,...
...il venait de sc fiancer à l’insu de leur oncle. A ces
déclarations, Joriac tressaillit d’espérances cupides et
il encouragea Jean dans ces dispositions. Alors, pressé
d’argent, il alla trouver un usurier de Montpellier et,
faisant d’une pierre deux coups, il lui emprunta dix mille
francs, sous le nom de Jean Y bernas. L’usurier, qui ne
connaissait pas plus celui-ci que Joriac, n’ignorait ni
le nom ni la grosse fortune...
...de l’oncle dont l’emprunteur se couvrait en s’en préten
dant l’héritier; il consentit donc au prêt, et fit signer au
^eune homme dix billets à échoir de mois en mois, et
a l’adresse même de M. Laurent Ybernas, au château
de Saint-Canigut. Vint le temps où les deux neveux se
rendaient au dit château. Maurice y devança Jean, qui
s’attardait volontiers auprès de sa fiancée, et, habilement,
il révéla à l’onole les « folies » de Jean :... _____
. . I (I ..I .IMS
concours musical, qui dénonçait
...sa participation à un concours musical, qui dénonçait
son activité redoublée dans un art réprouvé, maigre sa
promesse, et, chose plus grave, ses fiançailles secrètes
avec une vulgaire chanteuse de concert, enfin sa vie
désordonnée d v expédients et d’emprunts, ce que semblait
corroborer, fait à propos, la réception, le matin même,
d’un -premier billet souscrit par Jean envers un prêteur
marron. M. Laurent était comme assommé.
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j ;i ’ f
ImbI
Mais, soupçonnant la haine sourde de Maurice
envers son cousin, il tint à s’informer lui-même avant
de condamner celui-ci. Sans retard, il se rendit à Mont
pellier et, très discrètement, en se donnant pour un
éditeur et critique musical, il se livra à une enquête
auprès de la famille Larbos qui, innocemment, lui
confirma les dispositions de Jean à l’égard de la carrière (
artistique, comme à l’égard de leur fille.
Il se rendit ensuite chez l’usurier qui, devant le rem
boursement proposé, reconnut que son débiteur s’était
couvert d’un oncle fort riche dont il espérait bien le
« prochain » héritage. M. Ybernas était tellement outré,
qu’il quitta Montpellier Bans chercher à voir son cou
pable neveu. Il rentra en hâte et, dans l’excès de son
indignation, il annula sur l’heure le testament par'
lequel, effectivement, il avantageait Jean notablement
et...
...en rédigea un autre tout au profit de Maurice, à qui il
commit l’imprudence d’annoncer sa décision. A celui-ci,
maintenant, de précipiter les événements avant que
l’oncle et le neveu spolié n’eussent le temps d’échanger
une explication qui pourrait confondre le machinateur
de ces intrigues! Or, les Larbos parlèrent à Jean de ce
visiteur inconnu qui avait paru s’intéresser si singuliè
rement à ses faits et gestes, et,...
(Voir la suite page 2.)
11 Octobre 1934,
35 CENTIMES
A, ÏAYARD et C“, Editeurs
18 et 20
fl» du St-Bothard, PARIS (W)
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— Six mois 9.50
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L’isard n’est autre que le chamois des Pyrénées. Plus
fin et agile encore que son congénère des Alj)es, sa chasse
exige un pied et un œil assurés. M. Laurent Ybernas,
riche propriétaire ariégeois, y était très exercé et, malgré
ses soixante ans, s’y adonnait toujours avec ardeur,
surtout quand ses neveux, Maurice de Joriac et Jean
Ybernas, étaient présents en son château de Saint-
Canigut, en pleine montagne.
...promit de renoncer à la carrière artistique, sinon à la
musique. Autre grief : M. Laurent voudrait lui faire
épouser une riche héritière du voisinage. Mais là-dessus,
Jean est resté rétif, la jeune fille ne lui plaisant aucune
ment. Or, ce que le neveu n’a pas osé avouer, c’est sa
liaison très avancée avec une jeune musicienne d’excel
lente famille, pianiste et cantatrice hors de pair, qui
avait exécuté plusieurs fois en public,...
De ces deux jeunes gens, c’était certainement le fils
de son frère défunt qu’il préférait. Il le méritait d’ailleurs
à tous égards, sauf toutefois sur un point, selon son
tuteur : Jean, qui était censé faire sa médecine à Mont
pellier, s’occupait, en réalité,-et avec quelle passion,
de musique et de composition ce qui, d’après M. Ybernas,
ne pouvait le mener qu’à la misère. Il s’en était expliqué
une bonne fois avec Jean qui, pour lui complaire...
Il sentait bien aussi — et en enrageait — les prédi
lections de l’oncle pour ce dernier, qu’il haïssait en
secret. Lui, il faisait son droit; mais, plus assidu aux
cafés, dancings et tripots qu’aux cours de la Faculté,
il escomptait surtout l’héritage du riche rentier. Or, cet
héritage pouvait tarder avec une nature comme celle
de l’oncle, et, au surplus, rien ne l’assurait qu’il en
aurait la part convoitée, étant donné...
...à Montpellier et à Toulouse, les œuvres du jeune compo
siteur avec un succès dont, modestement, il attribuait
tout le mérite à sa charmante interprète. Jean savait
bien que jamais l’oncle Laurent n’accepterait son mariage
avec ce qu’il appellerait une « cabotine », épithète que
ne justifiait d’ailleurs aucunement Mlle Yvette Larbos.
Tout cela, Maurice de Joriac, l’autre neveu, n’en ignorait
rien, par les confidences dç son cousin.
\'\ h/ ii r y îi si
...la partialité de celui-ci en faveur de son neveu favori.
C’est là-dessus que Jean confia en grand secret à son
cousin qu’il avait pris part au concours d’opéra de la
Scala de Milan. 50.000 francs et l’audition triomphale,
sans parler des droits d’auteur, étaient promis au lau
réat. En outre il ajouta que, b’ü réussissait, il était
fermement résolu, son avenir étant dès lors assuré, à
épOuser Mlle larbos, avec qui, d’ailleurs,...
...il venait de sc fiancer à l’insu de leur oncle. A ces
déclarations, Joriac tressaillit d’espérances cupides et
il encouragea Jean dans ces dispositions. Alors, pressé
d’argent, il alla trouver un usurier de Montpellier et,
faisant d’une pierre deux coups, il lui emprunta dix mille
francs, sous le nom de Jean Y bernas. L’usurier, qui ne
connaissait pas plus celui-ci que Joriac, n’ignorait ni
le nom ni la grosse fortune...
...de l’oncle dont l’emprunteur se couvrait en s’en préten
dant l’héritier; il consentit donc au prêt, et fit signer au
^eune homme dix billets à échoir de mois en mois, et
a l’adresse même de M. Laurent Ybernas, au château
de Saint-Canigut. Vint le temps où les deux neveux se
rendaient au dit château. Maurice y devança Jean, qui
s’attardait volontiers auprès de sa fiancée, et, habilement,
il révéla à l’onole les « folies » de Jean :... _____
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concours musical, qui dénonçait
...sa participation à un concours musical, qui dénonçait
son activité redoublée dans un art réprouvé, maigre sa
promesse, et, chose plus grave, ses fiançailles secrètes
avec une vulgaire chanteuse de concert, enfin sa vie
désordonnée d v expédients et d’emprunts, ce que semblait
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éditeur et critique musical, il se livra à une enquête
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confirma les dispositions de Jean à l’égard de la carrière (
artistique, comme à l’égard de leur fille.
Il se rendit ensuite chez l’usurier qui, devant le rem
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couvert d’un oncle fort riche dont il espérait bien le
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l’oncle et le neveu spolié n’eussent le temps d’échanger
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de ces intrigues! Or, les Larbos parlèrent à Jean de ce
visiteur inconnu qui avait paru s’intéresser si singuliè
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(Voir la suite page 2.)
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