Titre : Les Belles images
Éditeur : A. Fayard (Paris)
Date d'édition : 1934-06-07
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327110547
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 juin 1934 07 juin 1934
Description : 1934/06/07 (N1551). 1934/06/07 (N1551).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9618425
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-55958
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/04/2013
Hebdomadaire. — 31 e année
7 Juin 1934
38 CENTIMES
A. FAYARD et C‘ e , Editeurs
18 et 20
ns do St-Gothard, PARIS (14*)
Chèque postal 388-84
CENT!
ABONNEMENTS :
France : Un an... 17.50
— Six mois 9.50
Étranger: Un an. 30îr.
Çhèq"C postal 388-84
■ au duc Rollon et à ses fils
dans le gouvernement de la Normandie. C’était un
ancien Saeking (ou roi de mer), qui avait maintes fois
combattu. Mais ce rude guerrier aimait les fleurs —
et il avait installé à grands frais des châssis couverts
de paille et de grands feux nuit et jour, car...
...on n’avait pas de serres à cette époque — pour
garantir ses chères plantes de la gelée. Aussi, quelle
ne fut pas sa rage lorsque ses gardes lui amenèrent,
un jour, un Normand appelé Nils, surpris en train de
voler une de ses fleurs! « Tu sais quelles sont les lois
sévères instituées par Rollon contre le vol, dit le chef.
— Oui, seigneur, dit le Normand, mais j’ai pris cette
unique fleur pour ma petite sœur malade qui en avait
envie; il n’y en a nulle part, tellement le gel a durci la
terre... — N’importe, tu vas être pendu », reprit Thor
wald. A cet instant, un très jeune homme s'approcha
du chef. « Mon père, dit-il, faites-lui grâce 1
t — Retire-toi, Ivar ! Ah! J’aimerais mieux te savoir
brave plutôt que sensible... Cela est bon pour les
femmes 1 — Mon père, reprit Ivar en pâlissant, je sais
que je suis un poltron, et que vous m’auriez tué, si vous
ne pensiez pas, comme tous vos serviteurs, que quelque
sorcière de Neustrie (l’ancienne Normandie) m’a jeté
un sort! Mais, néanmoins, accordez-moi la grâce...
...de ce malheureux qui, lui, semble se résigner si
courageusement! » Thorwald hésita, puis, se levant.
« Que ce voleur s’en aille avec sa plante! » dit-il. Et le
pauvre Nils fut mis dehors... Il se rendit dans une
pauvre hutte, aux portes de Rouen et fut accueilli
avec joie. Peu après, un serviteur du château, qui
l’avait suivi, se présenta avec un panier...
...plein de fleurs et de fruits. « Voilà ce que vous envoie
Ivar! dit-il. — Est-ce possible qu’un si bon cœur soit
lâche ? s'écria Nils. — C’est, hélas t trop vrai, reprit ie
vieux valet. Il ne peut voir un combat sans tourner
bride, il n’ose aller chasser les loups qui viennent
enlever des moutons jusque dans les villages. Thorwald
a essayé de le prendre par l’orgueil, la cupidité, etc...
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JU
1
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...En vain, Ivar fuit devant le danger comme s’il
n’était pas un Viking 1 Ainsi, nous allons demain
matin chasser ie loup et j’ai ordre d'emmener le prince
à part, loin des chasseurs, pour qu’on ne s’aperçoive
pas trop qu’il a peur! » Nils réfléchissait... Il dit
soudain : « Bonhomme, menez votre maître près de la
carrière abandonnée de la forêt. Je lui montrerai une
chose très curieuse t » Et il ne voulut pas en dire plus.
Intrigué, le vieillard promit de se trouver au rendez-
vous et partit. Niis sortit le soir avec une pioche, se
rendit à la forêt et creusa une fosse où il mit de la
viande, trempée dans une décoction de diverses plantes
soporifiques connues de sa mère : car les vieilles
femmes de ce temps-là s'occupaient presque toutes de
la cueillette des simples, et le médecin n’était appelé
que dans les cas graves. Nils veilla toute la nuit et...
...vit deux grands loups se prendre au piège l’un après
l’autre et s’endormir lourdement. Nils sauta auprès
d’eux, acheva de les étourdir par deux coups de bâton
et leur lia les pattes et le museau. Il les transporta
dans la carrière, où l’on accédait difficilement et il
écouta : les cris des chasseurs retentissaient déjà au
loin et, bientôt, Ivar et le vieux valet seraient là. Le
eommeil des deux fauves, habilement dosé, s’achevait,...
...iis ouvraient des yeux peu rassurants... dans un
moment, ils seraient en état de l'attaquerl c’était ce
qu'il voulait et il les avait amenés dans ce lieu sans
issue, exprès. Il coupa rapidement leurs liens et se
jeta en arrière, armé de son épieu. Ils coururent vers
lui avec fureur et il se mit à combattre, en appelant à
l’aide. Bientôt, Ivar et le valet parurent au bord de
la carrière. Courage ! je descends ! cria le vieillard.
— Non! tu te romprais les osl c’est au jeune
homme à venir m’aider I hurlait Nils, déjà couvert de
morsures, deux loups, c’est trop pour moi 1 » Ivar cla
quait des dents... il tira lentement son épée, puis,
jetant un cri de victoire, dévala le long de la pente!
Il avait conquis sa peurl En un instant, il abattait
les deux loups l’un après l’autre. * Us t’avaient donc
poursuivi dans la carrière ? dit-il en relevant Nils.
— Non! s’écria celui-ci, je les ai amenés exprès
pour vous! On m’a dit que le chef Thorwald a essayé
de vous guérir de la peur par l’orgueil, la cupidité, les
honneurs... en vain! Moi, j’ai jugé votre cœur et j’ai
tenté de vous rendre le courage par la générosité, en
vous obligeant à secourir un homme en péril! — Et
tu as risqué ta vie pour cela, dit Ivar, car je pouvais
refuser! Viens avec moi, tu ne me quitteras plus! »
7 Juin 1934
38 CENTIMES
A. FAYARD et C‘ e , Editeurs
18 et 20
ns do St-Gothard, PARIS (14*)
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CENT!
ABONNEMENTS :
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— Six mois 9.50
Étranger: Un an. 30îr.
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■ au duc Rollon et à ses fils
dans le gouvernement de la Normandie. C’était un
ancien Saeking (ou roi de mer), qui avait maintes fois
combattu. Mais ce rude guerrier aimait les fleurs —
et il avait installé à grands frais des châssis couverts
de paille et de grands feux nuit et jour, car...
...on n’avait pas de serres à cette époque — pour
garantir ses chères plantes de la gelée. Aussi, quelle
ne fut pas sa rage lorsque ses gardes lui amenèrent,
un jour, un Normand appelé Nils, surpris en train de
voler une de ses fleurs! « Tu sais quelles sont les lois
sévères instituées par Rollon contre le vol, dit le chef.
— Oui, seigneur, dit le Normand, mais j’ai pris cette
unique fleur pour ma petite sœur malade qui en avait
envie; il n’y en a nulle part, tellement le gel a durci la
terre... — N’importe, tu vas être pendu », reprit Thor
wald. A cet instant, un très jeune homme s'approcha
du chef. « Mon père, dit-il, faites-lui grâce 1
t — Retire-toi, Ivar ! Ah! J’aimerais mieux te savoir
brave plutôt que sensible... Cela est bon pour les
femmes 1 — Mon père, reprit Ivar en pâlissant, je sais
que je suis un poltron, et que vous m’auriez tué, si vous
ne pensiez pas, comme tous vos serviteurs, que quelque
sorcière de Neustrie (l’ancienne Normandie) m’a jeté
un sort! Mais, néanmoins, accordez-moi la grâce...
...de ce malheureux qui, lui, semble se résigner si
courageusement! » Thorwald hésita, puis, se levant.
« Que ce voleur s’en aille avec sa plante! » dit-il. Et le
pauvre Nils fut mis dehors... Il se rendit dans une
pauvre hutte, aux portes de Rouen et fut accueilli
avec joie. Peu après, un serviteur du château, qui
l’avait suivi, se présenta avec un panier...
...plein de fleurs et de fruits. « Voilà ce que vous envoie
Ivar! dit-il. — Est-ce possible qu’un si bon cœur soit
lâche ? s'écria Nils. — C’est, hélas t trop vrai, reprit ie
vieux valet. Il ne peut voir un combat sans tourner
bride, il n’ose aller chasser les loups qui viennent
enlever des moutons jusque dans les villages. Thorwald
a essayé de le prendre par l’orgueil, la cupidité, etc...
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n’était pas un Viking 1 Ainsi, nous allons demain
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à part, loin des chasseurs, pour qu’on ne s’aperçoive
pas trop qu’il a peur! » Nils réfléchissait... Il dit
soudain : « Bonhomme, menez votre maître près de la
carrière abandonnée de la forêt. Je lui montrerai une
chose très curieuse t » Et il ne voulut pas en dire plus.
Intrigué, le vieillard promit de se trouver au rendez-
vous et partit. Niis sortit le soir avec une pioche, se
rendit à la forêt et creusa une fosse où il mit de la
viande, trempée dans une décoction de diverses plantes
soporifiques connues de sa mère : car les vieilles
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la cueillette des simples, et le médecin n’était appelé
que dans les cas graves. Nils veilla toute la nuit et...
...vit deux grands loups se prendre au piège l’un après
l’autre et s’endormir lourdement. Nils sauta auprès
d’eux, acheva de les étourdir par deux coups de bâton
et leur lia les pattes et le museau. Il les transporta
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écouta : les cris des chasseurs retentissaient déjà au
loin et, bientôt, Ivar et le vieux valet seraient là. Le
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...iis ouvraient des yeux peu rassurants... dans un
moment, ils seraient en état de l'attaquerl c’était ce
qu'il voulait et il les avait amenés dans ce lieu sans
issue, exprès. Il coupa rapidement leurs liens et se
jeta en arrière, armé de son épieu. Ils coururent vers
lui avec fureur et il se mit à combattre, en appelant à
l’aide. Bientôt, Ivar et le valet parurent au bord de
la carrière. Courage ! je descends ! cria le vieillard.
— Non! tu te romprais les osl c’est au jeune
homme à venir m’aider I hurlait Nils, déjà couvert de
morsures, deux loups, c’est trop pour moi 1 » Ivar cla
quait des dents... il tira lentement son épée, puis,
jetant un cri de victoire, dévala le long de la pente!
Il avait conquis sa peurl En un instant, il abattait
les deux loups l’un après l’autre. * Us t’avaient donc
poursuivi dans la carrière ? dit-il en relevant Nils.
— Non! s’écria celui-ci, je les ai amenés exprès
pour vous! On m’a dit que le chef Thorwald a essayé
de vous guérir de la peur par l’orgueil, la cupidité, les
honneurs... en vain! Moi, j’ai jugé votre cœur et j’ai
tenté de vous rendre le courage par la générosité, en
vous obligeant à secourir un homme en péril! — Et
tu as risqué ta vie pour cela, dit Ivar, car je pouvais
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