Titre : Les Belles images
Éditeur : A. Fayard (Paris)
Date d'édition : 1934-05-24
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327110547
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11090 Nombre total de vues : 11090
Description : 24 mai 1934 24 mai 1934
Description : 1934/05/24 (N1549). 1934/05/24 (N1549).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k961840d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-55958
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/04/2013
24 Mai 1934,
Hebdomadaire. — 31** année
35 CENTIMES
l FAYARD et C“, Editeurs
18 et 20
rat dn St-Boibard, PAB1S (14*)
Chèque postal 388-84
35 CENTIMES
ABONNEMENTS:
France : Un an... 17.60
— Six mois 9.50
Etranger: Un an. 30ir.
Chèque postal 388-84
...depuis la "Venue de çet indésirable co-héritier que Servier se rendait à la capitale.
11 prenait prétexte d'y recruter des péons et vaqueros. Mais aucun ne semblait
répondre à $es secrets desseins. Que cherchait-il donc? Un soir qu’il se trouvait
dans un bouge de Buenos-Ayres —- étrange centre de recrutement — une rixe
éclata entre des gauchos joueurs à moitié ivres et, l’un d'eux, un certain Sancho
Morazon, connu pour sa violence, tua son adversaire puis un policier. A ce moment,
le meurtrier se sentit entraîné dehors; une voix lui disait : « Viens, je veux ta
sauver 1 » C'était Fernand Servier qui, le poussant dans sa voiture,...
Bien que l’estancic de son oncle, oùHl vivait, fût très éloignée dans la Pampa, à
près de 300 kilomètres de Buenos-Ayres, Fernand Servier se rendait souvent dans
cette ville, avec sa rapide 20 C V: Cela ne plaisait guère à l’oncle Boflaf, richissime
éleveur français établi en Argentine et qui, du reste, n’éprouvait guère que des
déboires de la part de ce neveu. Heureusement il avait des consolations du côté du
petit Louis Bernard, orphelin venu depuis’ peu de France et fils de la sœur même
de Fernand. Lui, c’était la joie de ses vieux ans. Ahl s’il pouvait vivre assez pour le
voir, devenu homme, à la tête de ses exploitations car, pour Fernand 1... Or c’était...
— Oui, la mortl — Eh bien, je t'assure la vie,
l'impunité; mais tu es à ma discrétion — A la vie à la
mort, senor caballero! »... Introduit chez don Anselme,
Sancho — ou, désormais, Zenas, comme il dit se
nommer — se montra serviteur modèle. Nul comme
lui ne lançait le lasso ni, le but atteint, ne ramenait
à force de poignet, la bête ainsi capturée. Lui seul
vint à bout d’un pur sang indomptable,...
...Sultan, qui ne consentit à être moulé que par IuL
Ces exploits émerveillaient le jeune Bernard qui,
dans son admiration, pardonnait au gaucho la rudesse
de ses manières. Plus d’une fois et sur l’ordre même
de don Fernand à qui il obéissait aveuglément, Zenas
dut rentrer ses rebuffades à l’égard du garçonnet. D
consentit même, toujours grâce au jeune oncle, à
initier Louis aux plaisirs de la chasse...'
...démarra en vitesse. Si rapide avait été cette scène
nocturne et si intense le désarroi des assistants, que
nul ne put savoir ce qu’était devenu Morazon et moins
encore se douter qu’il eût été enlevé par ce senor
inconnu. Celui-ci, maintenant, aux paroles de recon-
n aissance de l’homme qu’il venait de sauver, répondait :
• Tu es mon homme : un mot de moi peut te livrer à
la justice et tu sais ce qui t’attend.
...à la partie de chasse projetée : il voyait son petit-
neveu si joyeux I Ils partirent, et Zenas dirigea leurs
pas vers la retraite supposée du jaguar, en une région
très touffue de la pampa. L’enfant, ignorant du dan
ger, allait de l’avant, Zenas suivait et si Louis avait
pu voir l’expression du fotban, il aurait eu peur. Mais
toute son attentiou se portait vers un mouvement
sous le fourré ; des branches craquaient.
...dit simplement Zenas. — Oui, mais il faut que don
Louis t’accompagne. — Lui ? Pourquoi ? — Pour
qu’il ne revienne pas : le jaguar est gourmand de jeune
chair vive, tu le sais, » ricana Servier. Le gaucho
tressaillit: « Cet enfant!... — Hésiterais-tu? Et nos
conventions ?... Après tout, cen’est pas de ta main qu’il
périra, car il doit périr! » Fernand ne parla pas du
jaguar à son oncle. Celui-ci ne s’opposa pas... ... .
...dont 1 enfant, à qui son grand-oncle avait offert
un Winchester pour ses quatorze ans, se montrait
déjà passionné, la région fourmillant en gibier de toute
espèce. Or, un jour, Fernand révéla au gaucho que
des péons lui avaient signalé dans le campo, où il fai
sait ravage parmi leurs troupeaux, la présence d’un
jaguar, ce tigre d’Amérique dont la férocité ne le cède
en rien à son congénère d’Asie. «Bon, j’irai et je l’aurai.
% A «O
— Tu préfères être tué toi-même ? — Oui,là 1 — Eh
bien je m’en chargerai si, par ta faute encore, notre
second plan échoue. Çàl où en est la mutinerie que tu
dois fomenter parmi les péons, contre mon oncle, qui
doit y périr avec Louis ? — Senor elle peut éclater à
la prochaine absence de don Anselme et je n’ai qu’un
mot à dire pour cela. — Bon ! Dans huit jours il doit se
rendre à son rancho (ferme) du Rio Franco.
(Voir la suite page 8.)
...dans un émoi affolé : « Quoil le plaisanta^ Louis. Tu
pleures, toi si dur et intrépide ? — Oui, senorito, à la
pensée que cette brute pouvait vous tuer, ah! » Peut-
on imaginer le dépit de Fernand en voyant rentrer les
deux chasseurs, indemnes ou, plutôt, ô dérision I
c’était le gaucho qui, seul, avait été atteint par le
fauve 1 « Lâche 1 lui jeta-t-il, une fois seuls. — Senor,
répliqua Zenas, je suis un meurtrier, soit, mais pas
un assassin d’enfantl
Soudain, un rauquement terrifiant retentit, précé
dant un élan formidable. Le jaguar bondissait vers l’en
fant que son cri avait déjà mis en garde. De sorte que
le fauve vint tomber devant Zenas. Celui-ci n’eut pas
le temps d’épauler, le terrible carnassier le terrassait
d’un coup de patte. Au lieu de fuir, Louis visa et,
presque à bout portant, déchargea les deux coups
de son arme. Le jaguar était foudroyé. Zenas se releva,
saignant, en larmes, et...
Hebdomadaire. — 31** année
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...depuis la "Venue de çet indésirable co-héritier que Servier se rendait à la capitale.
11 prenait prétexte d'y recruter des péons et vaqueros. Mais aucun ne semblait
répondre à $es secrets desseins. Que cherchait-il donc? Un soir qu’il se trouvait
dans un bouge de Buenos-Ayres —- étrange centre de recrutement — une rixe
éclata entre des gauchos joueurs à moitié ivres et, l’un d'eux, un certain Sancho
Morazon, connu pour sa violence, tua son adversaire puis un policier. A ce moment,
le meurtrier se sentit entraîné dehors; une voix lui disait : « Viens, je veux ta
sauver 1 » C'était Fernand Servier qui, le poussant dans sa voiture,...
Bien que l’estancic de son oncle, oùHl vivait, fût très éloignée dans la Pampa, à
près de 300 kilomètres de Buenos-Ayres, Fernand Servier se rendait souvent dans
cette ville, avec sa rapide 20 C V: Cela ne plaisait guère à l’oncle Boflaf, richissime
éleveur français établi en Argentine et qui, du reste, n’éprouvait guère que des
déboires de la part de ce neveu. Heureusement il avait des consolations du côté du
petit Louis Bernard, orphelin venu depuis’ peu de France et fils de la sœur même
de Fernand. Lui, c’était la joie de ses vieux ans. Ahl s’il pouvait vivre assez pour le
voir, devenu homme, à la tête de ses exploitations car, pour Fernand 1... Or c’était...
— Oui, la mortl — Eh bien, je t'assure la vie,
l'impunité; mais tu es à ma discrétion — A la vie à la
mort, senor caballero! »... Introduit chez don Anselme,
Sancho — ou, désormais, Zenas, comme il dit se
nommer — se montra serviteur modèle. Nul comme
lui ne lançait le lasso ni, le but atteint, ne ramenait
à force de poignet, la bête ainsi capturée. Lui seul
vint à bout d’un pur sang indomptable,...
...Sultan, qui ne consentit à être moulé que par IuL
Ces exploits émerveillaient le jeune Bernard qui,
dans son admiration, pardonnait au gaucho la rudesse
de ses manières. Plus d’une fois et sur l’ordre même
de don Fernand à qui il obéissait aveuglément, Zenas
dut rentrer ses rebuffades à l’égard du garçonnet. D
consentit même, toujours grâce au jeune oncle, à
initier Louis aux plaisirs de la chasse...'
...démarra en vitesse. Si rapide avait été cette scène
nocturne et si intense le désarroi des assistants, que
nul ne put savoir ce qu’était devenu Morazon et moins
encore se douter qu’il eût été enlevé par ce senor
inconnu. Celui-ci, maintenant, aux paroles de recon-
n aissance de l’homme qu’il venait de sauver, répondait :
• Tu es mon homme : un mot de moi peut te livrer à
la justice et tu sais ce qui t’attend.
...à la partie de chasse projetée : il voyait son petit-
neveu si joyeux I Ils partirent, et Zenas dirigea leurs
pas vers la retraite supposée du jaguar, en une région
très touffue de la pampa. L’enfant, ignorant du dan
ger, allait de l’avant, Zenas suivait et si Louis avait
pu voir l’expression du fotban, il aurait eu peur. Mais
toute son attentiou se portait vers un mouvement
sous le fourré ; des branches craquaient.
...dit simplement Zenas. — Oui, mais il faut que don
Louis t’accompagne. — Lui ? Pourquoi ? — Pour
qu’il ne revienne pas : le jaguar est gourmand de jeune
chair vive, tu le sais, » ricana Servier. Le gaucho
tressaillit: « Cet enfant!... — Hésiterais-tu? Et nos
conventions ?... Après tout, cen’est pas de ta main qu’il
périra, car il doit périr! » Fernand ne parla pas du
jaguar à son oncle. Celui-ci ne s’opposa pas... ... .
...dont 1 enfant, à qui son grand-oncle avait offert
un Winchester pour ses quatorze ans, se montrait
déjà passionné, la région fourmillant en gibier de toute
espèce. Or, un jour, Fernand révéla au gaucho que
des péons lui avaient signalé dans le campo, où il fai
sait ravage parmi leurs troupeaux, la présence d’un
jaguar, ce tigre d’Amérique dont la férocité ne le cède
en rien à son congénère d’Asie. «Bon, j’irai et je l’aurai.
% A «O
— Tu préfères être tué toi-même ? — Oui,là 1 — Eh
bien je m’en chargerai si, par ta faute encore, notre
second plan échoue. Çàl où en est la mutinerie que tu
dois fomenter parmi les péons, contre mon oncle, qui
doit y périr avec Louis ? — Senor elle peut éclater à
la prochaine absence de don Anselme et je n’ai qu’un
mot à dire pour cela. — Bon ! Dans huit jours il doit se
rendre à son rancho (ferme) du Rio Franco.
(Voir la suite page 8.)
...dans un émoi affolé : « Quoil le plaisanta^ Louis. Tu
pleures, toi si dur et intrépide ? — Oui, senorito, à la
pensée que cette brute pouvait vous tuer, ah! » Peut-
on imaginer le dépit de Fernand en voyant rentrer les
deux chasseurs, indemnes ou, plutôt, ô dérision I
c’était le gaucho qui, seul, avait été atteint par le
fauve 1 « Lâche 1 lui jeta-t-il, une fois seuls. — Senor,
répliqua Zenas, je suis un meurtrier, soit, mais pas
un assassin d’enfantl
Soudain, un rauquement terrifiant retentit, précé
dant un élan formidable. Le jaguar bondissait vers l’en
fant que son cri avait déjà mis en garde. De sorte que
le fauve vint tomber devant Zenas. Celui-ci n’eut pas
le temps d’épauler, le terrible carnassier le terrassait
d’un coup de patte. Au lieu de fuir, Louis visa et,
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