Titre : Les Belles images
Éditeur : A. Fayard (Paris)
Date d'édition : 1934-03-08
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327110547
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11090 Nombre total de vues : 11090
Description : 08 mars 1934 08 mars 1934
Description : 1934/03/08 (N1538). 1934/03/08 (N1538).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9618294
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-55958
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/04/2013
8 Mars 1934.
CESTiMBS
LFAYARD etC 1 *, Editeurs /jïl^
iC et 20 (jjliLJ
ni du St-Gothard, PARIS (14*)
Chèque postal 388-94
ES BELLES sIM AGES
Hebdomadaire. — 31 e année
CENTIMES
ABONNEMENTS :
France : Un an..;
— Six mois
Etranger: Un an. 30
Chèque postal 388-84
M. de la Tille, vivait dans son domaine avec sa femme,
jeune créole de 22 ans et son fils Hubert, âgé de 4 ans.
C’était un vieil homme dur et méchant, qui avait une
situation prépondérante dans l’île, ce qui lui avait
permis d’obtenir la main de Lucie du Roc, dont les
parents avaient peu de fortune.
de taillis épais et où un étroit sentier suivait le fil de
l'eau. L’offlcier devait être prudent, car ceux des noirs
révoltés pouvaient facilement se dissimuler dans les
fourrés. Il ne rencontra qu’une négresse, mais elle ne
voulut pas répondre à ses questions. Il la saisit alors à
la gorge, et lui appliquant son pistolet contre le visage :
...ou d’y laisser ma vie. Promettez-moi de ne pas
quitter la ville ; ma surveillance n’étant plus nécessaire,
j’obtiendrai du gouverneur de consacrer tous mes
instants libres à la recherche de votre enfant. Les noirs
ne l’ont certainement pas mis à mort; ils le gardent
comme otage. Je saurai bien le leur enlever. » A partir
de ce moment, Ludovic poussa des pointes...
...qu’elle 6e trouvait là ; la troupe en armes partit
combattre les révoltés. Mme de la Tille voulut quitter
immédiatement la ville pour regagner la plantation
où elle avait laissé son enfant. Le gouverneur s’opposa
à ce départ, il savait déjà que le premier effort des
noirs s’était porté de ce côté et que l’habitation était
en flammes, il ne pouvait laisser une femme seule...
.. .Ludovic partit pour les plantations de M. de la Tille.
Le pays était ravagé. L’habitation du planteur n’était
plus qu'un monceau de ruines et lui-même avait été
égorgé par ses propres esclaves. Mais l’enfant ? Le
bel Hubert que sa mère aimait tant ? L’officier ne
retrouva pas..,
...de droite et de gauche pour avoir des renseigne
ments et finit par savoir par quel chemin était parti
le noir ravisseur. Par d'autres informations, il
ne douta plus, bientôt, que l’enfant disparu ne fût
Hubert et ne fût caché dans la vallée de l'Artibonite.
Il résolut de fouiller les abords de cette rivière- Il
s’introduisit dans une gorge resserrée...
...courir ainsi au-devant du danger. Mais la mère
voulait à tout prix retrouver son enfant. Le gouverneur
donna l’ordre à deux lieutenants qui restaient au dépôt
de veiller sur la créole à tour de rôle, pour l’empêcher
de partir. L’un de ces jeunes gens était un officier de
fortune. Ludovic Cleuzion, qui, autrefois, avait...
...fait la cour à Mlle Lucie du Roc; mais, celle-ci et
sa famille avaient repoussé ce soupirant sans avenir,
lui préférant le riche planteur, M. de la Tille. L’officier
avait été très malheureux de ce refus. Devant le déses
poir de cette mère, il fut pris de pitié et résolut de
tenter de lui donner des nouvelles des siens. Un soir,...
— Un petit garçon? Ahl oui; un grand noir l’a pris
pour le porter à Toussaint Louverture. — Où est-il ?
— Dans ce vallon, je ne sais où. — Tu le sais, tu vas
me conduire. — Il était dans une « ajoupa ». Je ne
crois pas que cette cabane existe encore. — Allons-y
tout de même. » La négresse le précédant,...
mètres avant l'ajoupa où se trouve cet enfant »,
continua-t-il. Au bout d'un instant, la femme montra
un léger toit qui dépassait les taillis environnants.
« C’est làl dit-elle. — Bien; va chercher l’enfant et
amène-le ici, tu auras ces dix louis », répondit Ludovic
en montrant une poignée d’or.
(Dessins d’Ed. WARD.) (Voir la suite page 2.)
...son cadavre. On lui dit qu’au matin, on avait vu
un nègre s’enfuyant vers la montagne avec un enfant
dans les bras. S’agissait-il d’Hubert ? L’offlcier rentra
à Port-au-Prince et annonça avec ménagements à
Mme de la Tille la mort de son mari. « Mais mon fils ?
s’écria-t-elle. — Il n’a pas été tué, affirma Cleuzion.
Je vous promets de le rechercher et vous le ramener...
pas aimé des negres
qu’il employait, aussi lorsque éclata l'insurrection des
noirs, les révoltés se portèrent-ils tout d’abord sur son
domaine. Heureusement pour elle — car les femmes
étaient massacrées aussi bien que les hommes —
Mme de la Tille était, ce jour-la, en visite chez la
femme du gouverneur. L’alarme fut donnée pendant...
T
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LFAYARD etC 1 *, Editeurs /jïl^
iC et 20 (jjliLJ
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Hebdomadaire. — 31 e année
CENTIMES
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France : Un an..;
— Six mois
Etranger: Un an. 30
Chèque postal 388-84
M. de la Tille, vivait dans son domaine avec sa femme,
jeune créole de 22 ans et son fils Hubert, âgé de 4 ans.
C’était un vieil homme dur et méchant, qui avait une
situation prépondérante dans l’île, ce qui lui avait
permis d’obtenir la main de Lucie du Roc, dont les
parents avaient peu de fortune.
de taillis épais et où un étroit sentier suivait le fil de
l'eau. L’offlcier devait être prudent, car ceux des noirs
révoltés pouvaient facilement se dissimuler dans les
fourrés. Il ne rencontra qu’une négresse, mais elle ne
voulut pas répondre à ses questions. Il la saisit alors à
la gorge, et lui appliquant son pistolet contre le visage :
...ou d’y laisser ma vie. Promettez-moi de ne pas
quitter la ville ; ma surveillance n’étant plus nécessaire,
j’obtiendrai du gouverneur de consacrer tous mes
instants libres à la recherche de votre enfant. Les noirs
ne l’ont certainement pas mis à mort; ils le gardent
comme otage. Je saurai bien le leur enlever. » A partir
de ce moment, Ludovic poussa des pointes...
...qu’elle 6e trouvait là ; la troupe en armes partit
combattre les révoltés. Mme de la Tille voulut quitter
immédiatement la ville pour regagner la plantation
où elle avait laissé son enfant. Le gouverneur s’opposa
à ce départ, il savait déjà que le premier effort des
noirs s’était porté de ce côté et que l’habitation était
en flammes, il ne pouvait laisser une femme seule...
.. .Ludovic partit pour les plantations de M. de la Tille.
Le pays était ravagé. L’habitation du planteur n’était
plus qu'un monceau de ruines et lui-même avait été
égorgé par ses propres esclaves. Mais l’enfant ? Le
bel Hubert que sa mère aimait tant ? L’officier ne
retrouva pas..,
...de droite et de gauche pour avoir des renseigne
ments et finit par savoir par quel chemin était parti
le noir ravisseur. Par d'autres informations, il
ne douta plus, bientôt, que l’enfant disparu ne fût
Hubert et ne fût caché dans la vallée de l'Artibonite.
Il résolut de fouiller les abords de cette rivière- Il
s’introduisit dans une gorge resserrée...
...courir ainsi au-devant du danger. Mais la mère
voulait à tout prix retrouver son enfant. Le gouverneur
donna l’ordre à deux lieutenants qui restaient au dépôt
de veiller sur la créole à tour de rôle, pour l’empêcher
de partir. L’un de ces jeunes gens était un officier de
fortune. Ludovic Cleuzion, qui, autrefois, avait...
...fait la cour à Mlle Lucie du Roc; mais, celle-ci et
sa famille avaient repoussé ce soupirant sans avenir,
lui préférant le riche planteur, M. de la Tille. L’officier
avait été très malheureux de ce refus. Devant le déses
poir de cette mère, il fut pris de pitié et résolut de
tenter de lui donner des nouvelles des siens. Un soir,...
— Un petit garçon? Ahl oui; un grand noir l’a pris
pour le porter à Toussaint Louverture. — Où est-il ?
— Dans ce vallon, je ne sais où. — Tu le sais, tu vas
me conduire. — Il était dans une « ajoupa ». Je ne
crois pas que cette cabane existe encore. — Allons-y
tout de même. » La négresse le précédant,...
mètres avant l'ajoupa où se trouve cet enfant »,
continua-t-il. Au bout d'un instant, la femme montra
un léger toit qui dépassait les taillis environnants.
« C’est làl dit-elle. — Bien; va chercher l’enfant et
amène-le ici, tu auras ces dix louis », répondit Ludovic
en montrant une poignée d’or.
(Dessins d’Ed. WARD.) (Voir la suite page 2.)
...son cadavre. On lui dit qu’au matin, on avait vu
un nègre s’enfuyant vers la montagne avec un enfant
dans les bras. S’agissait-il d’Hubert ? L’offlcier rentra
à Port-au-Prince et annonça avec ménagements à
Mme de la Tille la mort de son mari. « Mais mon fils ?
s’écria-t-elle. — Il n’a pas été tué, affirma Cleuzion.
Je vous promets de le rechercher et vous le ramener...
pas aimé des negres
qu’il employait, aussi lorsque éclata l'insurrection des
noirs, les révoltés se portèrent-ils tout d’abord sur son
domaine. Heureusement pour elle — car les femmes
étaient massacrées aussi bien que les hommes —
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