Titre : Les Belles images
Éditeur : A. Fayard (Paris)
Date d'édition : 1931-08-27
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327110547
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11090 Nombre total de vues : 11090
Description : 27 août 1931 27 août 1931
Description : 1931/08/27 (N1406). 1931/08/27 (N1406).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k961700q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-55958
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/03/2013
N° 140o — 2s« Année
CENTIMES
1 FAYARD et C w , Editeurs
18itM
ïil do St-fiothard, PABIS (14*)
Chèque pocUl 888-84
faiES
27 Août 1031
—■ i
35 CENTIMES
ABONNEMENTS:
Franc® : Un an... 1*7.60
— Six mois 9.50
Etranger: Ut an. 30ir.
Chèque postal 388-84
a-.
■
Lorédan était le boute-en-train de la plage «le
Salicome-les-Flots, sur l’Atlantique : c’était lui le
meilleur danseur, le nageur le plus habile, et l’orga
nisateur de toutes les fêtes. Sa notoriété excitait bien
des jalousies, entre autres celle de Gassot, qui avait
connu les mêmes succès l’année précédente, et ne
pouvait, sans rancœur, sc voir détrôné par ce nouveau
venu.
De grandes réjouissances s’organisaient pour la
fête patronale de Saint-Sympliorien. Une fête nautique
était de rigueur et, naturellement, ce fut Lorédan qui
fut chargé de la préparer. 11 accepta à condition que
personne ne chercherait à savoir d’avance le secret
du clou de la fête. Mais il eut l’imprudence d’en parler
avec deux de ses amis et complices, un soir, dans un
recoin du casino.
Le jaloux Gassot les avait suivis, et l’idée lui vint
de leur jouer un tour de sa façon, et d’empêcher la
réalisation en temps voulu, du « clou j> si savamment
préparé. S’étant muni d’un espar, il plongea à son tour,
jusque sous le radeau; remontant de temps en temps
à la surface pour reprendre sa respiration sans être
vu des trois amis occupés dans la resserre du radeau.
Il fit tant et si bien avec son instrument,...
...la nuit dam la resserre hermétiquement ciose et
d’attendre le lever du soleil, ce qu’ils firent. Quand
les premières lueurs du jour filtrèrent jusqu’à leur
réduit, ils risquèrent le nez sur le pont de leur esquif
flottant. La tempête s’était apaisée; mais un brouil
lard épais et une pluie battante les trempèrent jus-
’aux os. Ils prirent d’abord la précaution de recueil-
l’eau de pluie dans un tonneau de la resserre.
11 en était devenu boudeur, et se tenait à l’écart.
La chose fut remarquée par ses camarades qui le
plaisantèrent à ce sujet, ce qui ne fit que l’aigrir
davantage. Il devint acerbe et caustique. Il y avait
sur la plage une Anglaise richissime, avec son yacht.
Elle parlait un jour, devant Gassot, des prouesses
nautiques de Lorédan, et déplorait qu’il fût si impru
dent de s’aventurer seul au large :
* Songez donc, disait-elle, qu’il pourrait se faire ava
ler par une baleine, comme autrefois Jonasl » Cette
réflexion excita le rire de Gassot : « Vous êtes un
impertinent! s’écria miss Josiane, et vous avez l’air
de douter de l’authenticité de l’aventure de Jonas.
Je souhaite sincèrement qu’elle ne se renouvelle pas
pour M. Lorédan! mais vous auriez mérité ce sort
pour vous-même », conclut-elle, en se retirant.
Gassot, caché tout auprès, les entendit. Il apprit
ainsi que Lorédan et ses compagnons complotaient de
transformer en un monstre marin, à l’aide de bâches
habilement disposées et peinturlurées, le radeau de
l’établissement de bains, ancré à environ cent mètres
du rivage, pour donner asile aux nageurs. Lorédan
comptait utiliser la girafe ou tremplin surélevé, pour
soutenir la carcasse représentant la tête de l’animal
fantastique.
Ils s’étaient donné rendez-vous à 11 heures du soir,
la veille de la Saint-Symphorien, sur le rivage, pour
transporter à la nage, et à l’insu de tous à cette heure
tardive, les bâches peinturlurées jusqu’au radeau, et
les arrimer dans le réduit intérieur du dit radeau, où le
maître nageur rangeait d’habitude la lanterne et les
divers objets utiles à son métier. Le soir dit, la mer
était assez grosse, ce qui n’était pas pour effrayer les
intrépides nageurs.
...qu’il réussit à détacher l’ancre des galets dans
lesquels elle était accrochée. Dès qu’il sentit' que le
radeau partait à la dérive, il rejoignit rapidement le
rivage et s’en fut se coucher : « Le radeau manquera
à l’appel demain matin, se dit-il en riant, et le monstre
marin projeté ne pourra faire son apparition sensa
tionnelle sur la plage. D’ailleurs, je préviendrai en
temps voulu miss Josiane,...
...que le gros temps ù détaché le radeau errant, pour
que son yacht aille le rechercher le long de la côte. »
Mais il avait compté sans la tempête et le courant vio
lent qui entraîna au large le radeau désancré. Quand
les trois amis voulurent regagner le rivage, ils s’aper
çurent qu’ils étaient en pleine mer, et que les lames
devenaient inquiétantes. Il ne leur restait plus que
la ressource de passer...
IL"
Ensuite, pour se mettre à l’abri de l’ondée, ils montèrent les bâches, comme ils avaient projeté de le faire dans un
tout autre dessein, établissant ainsi, comme abri, leur monstre marin de toile, invisible pour les habitants de
Salicome-les-Flots, auxquels il était primitivement destiné. Au petit jour, Gassot, un peu inquiet des suites de sa
mauvaise plaisanterie, en songeant que la tempête avait fait rage toute la nuit, s’en fut trouver miss Josiane,
pour lui dire que le radeau avait dérivé pour une cause inexplicable, et qu’on soupçonnait Lorédan de se trouver
à bord. La jeune anglaise donna ordre à son capitaine de prendre aussitôt le large en se laissant entraîner par
les courants pour avoir plus de chance de rencontrer le radeau errant. Au bout de deux jours, apparut à travers
le brouillard un monstre marin effroyable. (Voir la suit® page 2.)
CENTIMES
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Etranger: Ut an. 30ir.
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a-.
■
Lorédan était le boute-en-train de la plage «le
Salicome-les-Flots, sur l’Atlantique : c’était lui le
meilleur danseur, le nageur le plus habile, et l’orga
nisateur de toutes les fêtes. Sa notoriété excitait bien
des jalousies, entre autres celle de Gassot, qui avait
connu les mêmes succès l’année précédente, et ne
pouvait, sans rancœur, sc voir détrôné par ce nouveau
venu.
De grandes réjouissances s’organisaient pour la
fête patronale de Saint-Sympliorien. Une fête nautique
était de rigueur et, naturellement, ce fut Lorédan qui
fut chargé de la préparer. 11 accepta à condition que
personne ne chercherait à savoir d’avance le secret
du clou de la fête. Mais il eut l’imprudence d’en parler
avec deux de ses amis et complices, un soir, dans un
recoin du casino.
Le jaloux Gassot les avait suivis, et l’idée lui vint
de leur jouer un tour de sa façon, et d’empêcher la
réalisation en temps voulu, du « clou j> si savamment
préparé. S’étant muni d’un espar, il plongea à son tour,
jusque sous le radeau; remontant de temps en temps
à la surface pour reprendre sa respiration sans être
vu des trois amis occupés dans la resserre du radeau.
Il fit tant et si bien avec son instrument,...
...la nuit dam la resserre hermétiquement ciose et
d’attendre le lever du soleil, ce qu’ils firent. Quand
les premières lueurs du jour filtrèrent jusqu’à leur
réduit, ils risquèrent le nez sur le pont de leur esquif
flottant. La tempête s’était apaisée; mais un brouil
lard épais et une pluie battante les trempèrent jus-
’aux os. Ils prirent d’abord la précaution de recueil-
l’eau de pluie dans un tonneau de la resserre.
11 en était devenu boudeur, et se tenait à l’écart.
La chose fut remarquée par ses camarades qui le
plaisantèrent à ce sujet, ce qui ne fit que l’aigrir
davantage. Il devint acerbe et caustique. Il y avait
sur la plage une Anglaise richissime, avec son yacht.
Elle parlait un jour, devant Gassot, des prouesses
nautiques de Lorédan, et déplorait qu’il fût si impru
dent de s’aventurer seul au large :
* Songez donc, disait-elle, qu’il pourrait se faire ava
ler par une baleine, comme autrefois Jonasl » Cette
réflexion excita le rire de Gassot : « Vous êtes un
impertinent! s’écria miss Josiane, et vous avez l’air
de douter de l’authenticité de l’aventure de Jonas.
Je souhaite sincèrement qu’elle ne se renouvelle pas
pour M. Lorédan! mais vous auriez mérité ce sort
pour vous-même », conclut-elle, en se retirant.
Gassot, caché tout auprès, les entendit. Il apprit
ainsi que Lorédan et ses compagnons complotaient de
transformer en un monstre marin, à l’aide de bâches
habilement disposées et peinturlurées, le radeau de
l’établissement de bains, ancré à environ cent mètres
du rivage, pour donner asile aux nageurs. Lorédan
comptait utiliser la girafe ou tremplin surélevé, pour
soutenir la carcasse représentant la tête de l’animal
fantastique.
Ils s’étaient donné rendez-vous à 11 heures du soir,
la veille de la Saint-Symphorien, sur le rivage, pour
transporter à la nage, et à l’insu de tous à cette heure
tardive, les bâches peinturlurées jusqu’au radeau, et
les arrimer dans le réduit intérieur du dit radeau, où le
maître nageur rangeait d’habitude la lanterne et les
divers objets utiles à son métier. Le soir dit, la mer
était assez grosse, ce qui n’était pas pour effrayer les
intrépides nageurs.
...qu’il réussit à détacher l’ancre des galets dans
lesquels elle était accrochée. Dès qu’il sentit' que le
radeau partait à la dérive, il rejoignit rapidement le
rivage et s’en fut se coucher : « Le radeau manquera
à l’appel demain matin, se dit-il en riant, et le monstre
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tionnelle sur la plage. D’ailleurs, je préviendrai en
temps voulu miss Josiane,...
...que le gros temps ù détaché le radeau errant, pour
que son yacht aille le rechercher le long de la côte. »
Mais il avait compté sans la tempête et le courant vio
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les trois amis voulurent regagner le rivage, ils s’aper
çurent qu’ils étaient en pleine mer, et que les lames
devenaient inquiétantes. Il ne leur restait plus que
la ressource de passer...
IL"
Ensuite, pour se mettre à l’abri de l’ondée, ils montèrent les bâches, comme ils avaient projeté de le faire dans un
tout autre dessein, établissant ainsi, comme abri, leur monstre marin de toile, invisible pour les habitants de
Salicome-les-Flots, auxquels il était primitivement destiné. Au petit jour, Gassot, un peu inquiet des suites de sa
mauvaise plaisanterie, en songeant que la tempête avait fait rage toute la nuit, s’en fut trouver miss Josiane,
pour lui dire que le radeau avait dérivé pour une cause inexplicable, et qu’on soupçonnait Lorédan de se trouver
à bord. La jeune anglaise donna ordre à son capitaine de prendre aussitôt le large en se laissant entraîner par
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