Titre : Les Belles images
Éditeur : A. Fayard (Paris)
Date d'édition : 1930-11-13
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327110547
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 13 novembre 1930 13 novembre 1930
Description : 1930/11/13 (N1365). 1930/11/13 (N1365).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k961659j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-55958
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/04/2013
13 Novembre 1930
N° 1365 — 27 e Année
35 CENTIMES
à. FAYARD 8tC“, Editeurs
18 «t 20
ru A St-Boùird, PUIS (U*)
CUq» postal 3*8-44
35 CENTIMES
ABONNEMENTS:
Franc* : Un an... 17.80
— Six mois 0.50
Étranger: Un an. 80tr.
Chèque postal 388-84
LE PRINCE MYSTERIEUX. — La Reine,
Nous avons suivi nos pauvres fugitifs jusqu aux
confins de leur patrie. Mais là, Altlienko n’était pas
sans craintes : il n’avait pu oublier, sans en com
prendre au juste les motifs, la chasse acharnée dont
ils avaient été l'objet. Aussi évitait-il les cités et
forteresses dont les garnisons se trouvaient ren
forcées par la proximité de la frontière. Ils arrivèrent
un soir non loin de la place forte d’Arabiz et, après
avoir laissé Mignak...
...à l'abri avec Nyka, Altlienko rôdait en quête d’une
issue à travers les défilés escarpés de la montagne,
quand la présence de soldats en vigie l’obligea à se
replier. Retournant à ses compagnons, il alla avec
eux chercher refuge sous un hangar empli de paille. Il
croyait pouvoir du moins y attendre le jour en toute
sécurité. Ils y prirent leur repas, et Mignak n'était pas
plus tôt endormi que le bruit d’un groupe s'appro
chant d’un pas lourd et cadencé...
...Hé! l’homme, qui es-tu ?» Et il secouait le
prétendu dormeur, qui fit mine de se réveiller fort
ahuri. ■ Ton nom ? — Eustase Goldenko, sujet
russe, me rendant à Odessa », répondit le magis dans
une inspiration soudaine, sachant combien l’U. R. S. S.
était redoutée des fonctionnaires et soldats yulizes.
De fait, sa déclaration parut amadouer le sous-officier.
Alors Althenko poursuivit : « Saisi par la nuit avant
d’atteindre Arabiz...
...son poil rude : « Là, là, bonne fille, paix : ce sont des
amisl » Les soldats saisis de respect se tinrent hors
de portée et, ayant pris lestement quelques bottes
de paille, ils s’éloignèrent en hâte sans plus insister.
Toutefois, à distance prudente, leur chef enjoignit à
Althenko l'ordre d’évacuer les lieux avec « ses bêtes »
dès la pointe du jour. Quant à cela ce militaire pouvait
être tranquille 1 Et, aux premières clartés de l’aube,
laissant l’enfant endormi sous cette bonne garde,...
...un succès encourageant, et le petit Mignak, chargé
de quêter parmi l’assistance captivée par sa grâce
louchante, fit, jusqu'au soir, des recettes inespérées.
Ils étaient munis pour plusieurs jours. Mais Althen
ko ne se dissimulait pas les énormes difficultés et les
lenteurs de son entreprise : gagner la France par
petites étapes. Le lendemain, ils rencontrèrent une
caravane qui, venant des Indes, se rendait à Médine.
...je me suis abrité là. La frontière est-elle loin ?
— A deux pas d'ici il y a un poste. * Tout en parlant,
le vieillard essayait de masquer l’ourse en s’inter
posant entre le faisceau lumineux et le recoin où se
tenait Nyka, l’enfant blotti contre elle. Mais un dépla
cement de la lanterne finit par éclairer ce côté, et
l'ourse fit un mouvement. « Hé là 1 qu’est-ce qui
remue là-bas ? grommela le sergent en avançant,
soupçonneux.
...l’aïeul se rendit à la découverte par les rochers
déserts, à l’opposé du poste signalé. Quelques pas le
conduisirent devant une crête démarquant certai
nement la frontière. L’endroit était scabreux, certes,
et tout hérissé de broussailles et d'aspérités, mais
non impraticable au vieux montagnard. Ayant
repéré le point, il revint au hangar, prit Mignak, et,
suivi de Nyka retourna à travers le maquis. Peu
après, mais non sans difficultés, les pauvres émigrants...
Une riche pèlerine les voyant, s’intéressa au petit
Mignak qu'elle offrit de prendre avec elle dans son
bnssour, espèce de tente portative que véhiculent
les chameaux. L'aïeul suivait à pied avec l'ourse,
ajoutant ainsi au pittoresque de ce curieux cortège.
Ils allèrent de la sorte cinq jours, partageant les haltes
et repas des pèlerins musulmans, très attentionnés pour
eux. Ils se séparèrent à Arkadjan...
par YMER
...annonça des militaires au vieillard subitement
alarmé. Vivement, il roula dans la fourrure le petit
qui se blottit, tête cachée, dans les pattes de l’ourse
tournée vers le fond du réduit. Or, c’étaient bien des
soldats, et, pour comble de malencontre, ceux-ci
venaient droit au hangar, qui était justement un
baraquement militaire. La lueur d'une lanterne
éclaira le local, et l’hôte inattendu qui semblait dormir.
« Holà! s’effara le chef. Que fait là ce vagabond?...
— Arrêtez! N’approchez pas! s’écria vivement
Althenko : c’est une ourse ! Elle est apprivoisée, mais
elle allaite son petit, ce qui la rend féroce, elle si
douce d'habitude. » Et un grognement significatif vint
opportunément appuyer l'assertion du rusé monta
gnard. Nyka passait sa langue sur la masse velue et
indistincte que formait Mignak enveloppé dans la
fourrure, tandis que le montreur disait en caressant...
...étaient enfin sur le versant persan que les feux de
l’aurore commençaient à empourprer. Là, si le pro
blème de leur subsistance restait aussi ardu, sans
doute en était-ce fini des transes de la poursuite d'en
nemis inconnus et acharnés... La première cité
qu’ils rencontrèrent était Boukaran, siège d’un
important marché justement ce jour-là. Ce fut pour
Althenko, au bout de ses ressources, l’occasion de
faire ses débuts de montreur d'ours. Il y obtint...
nable odyssée semée de périls, de fatigues, d’obstacles,
de rudes privations : les frimas des hauts plateaux
iraniens, la disette par les régions torrides et souvent
désertiques de la Mésopotamie où, plus d'une fois, ils
ne durent qu’à la présence de Nyka d’échapper à la
voracité des hyènes ameutées et autres fauves affamés.
(Voir la suit* page 2.)
N° 1365 — 27 e Année
35 CENTIMES
à. FAYARD 8tC“, Editeurs
18 «t 20
ru A St-Boùird, PUIS (U*)
CUq» postal 3*8-44
35 CENTIMES
ABONNEMENTS:
Franc* : Un an... 17.80
— Six mois 0.50
Étranger: Un an. 80tr.
Chèque postal 388-84
LE PRINCE MYSTERIEUX. — La Reine,
Nous avons suivi nos pauvres fugitifs jusqu aux
confins de leur patrie. Mais là, Altlienko n’était pas
sans craintes : il n’avait pu oublier, sans en com
prendre au juste les motifs, la chasse acharnée dont
ils avaient été l'objet. Aussi évitait-il les cités et
forteresses dont les garnisons se trouvaient ren
forcées par la proximité de la frontière. Ils arrivèrent
un soir non loin de la place forte d’Arabiz et, après
avoir laissé Mignak...
...à l'abri avec Nyka, Altlienko rôdait en quête d’une
issue à travers les défilés escarpés de la montagne,
quand la présence de soldats en vigie l’obligea à se
replier. Retournant à ses compagnons, il alla avec
eux chercher refuge sous un hangar empli de paille. Il
croyait pouvoir du moins y attendre le jour en toute
sécurité. Ils y prirent leur repas, et Mignak n'était pas
plus tôt endormi que le bruit d’un groupe s'appro
chant d’un pas lourd et cadencé...
...Hé! l’homme, qui es-tu ?» Et il secouait le
prétendu dormeur, qui fit mine de se réveiller fort
ahuri. ■ Ton nom ? — Eustase Goldenko, sujet
russe, me rendant à Odessa », répondit le magis dans
une inspiration soudaine, sachant combien l’U. R. S. S.
était redoutée des fonctionnaires et soldats yulizes.
De fait, sa déclaration parut amadouer le sous-officier.
Alors Althenko poursuivit : « Saisi par la nuit avant
d’atteindre Arabiz...
...son poil rude : « Là, là, bonne fille, paix : ce sont des
amisl » Les soldats saisis de respect se tinrent hors
de portée et, ayant pris lestement quelques bottes
de paille, ils s’éloignèrent en hâte sans plus insister.
Toutefois, à distance prudente, leur chef enjoignit à
Althenko l'ordre d’évacuer les lieux avec « ses bêtes »
dès la pointe du jour. Quant à cela ce militaire pouvait
être tranquille 1 Et, aux premières clartés de l’aube,
laissant l’enfant endormi sous cette bonne garde,...
...un succès encourageant, et le petit Mignak, chargé
de quêter parmi l’assistance captivée par sa grâce
louchante, fit, jusqu'au soir, des recettes inespérées.
Ils étaient munis pour plusieurs jours. Mais Althen
ko ne se dissimulait pas les énormes difficultés et les
lenteurs de son entreprise : gagner la France par
petites étapes. Le lendemain, ils rencontrèrent une
caravane qui, venant des Indes, se rendait à Médine.
...je me suis abrité là. La frontière est-elle loin ?
— A deux pas d'ici il y a un poste. * Tout en parlant,
le vieillard essayait de masquer l’ourse en s’inter
posant entre le faisceau lumineux et le recoin où se
tenait Nyka, l’enfant blotti contre elle. Mais un dépla
cement de la lanterne finit par éclairer ce côté, et
l'ourse fit un mouvement. « Hé là 1 qu’est-ce qui
remue là-bas ? grommela le sergent en avançant,
soupçonneux.
...l’aïeul se rendit à la découverte par les rochers
déserts, à l’opposé du poste signalé. Quelques pas le
conduisirent devant une crête démarquant certai
nement la frontière. L’endroit était scabreux, certes,
et tout hérissé de broussailles et d'aspérités, mais
non impraticable au vieux montagnard. Ayant
repéré le point, il revint au hangar, prit Mignak, et,
suivi de Nyka retourna à travers le maquis. Peu
après, mais non sans difficultés, les pauvres émigrants...
Une riche pèlerine les voyant, s’intéressa au petit
Mignak qu'elle offrit de prendre avec elle dans son
bnssour, espèce de tente portative que véhiculent
les chameaux. L'aïeul suivait à pied avec l'ourse,
ajoutant ainsi au pittoresque de ce curieux cortège.
Ils allèrent de la sorte cinq jours, partageant les haltes
et repas des pèlerins musulmans, très attentionnés pour
eux. Ils se séparèrent à Arkadjan...
par YMER
...annonça des militaires au vieillard subitement
alarmé. Vivement, il roula dans la fourrure le petit
qui se blottit, tête cachée, dans les pattes de l’ourse
tournée vers le fond du réduit. Or, c’étaient bien des
soldats, et, pour comble de malencontre, ceux-ci
venaient droit au hangar, qui était justement un
baraquement militaire. La lueur d'une lanterne
éclaira le local, et l’hôte inattendu qui semblait dormir.
« Holà! s’effara le chef. Que fait là ce vagabond?...
— Arrêtez! N’approchez pas! s’écria vivement
Althenko : c’est une ourse ! Elle est apprivoisée, mais
elle allaite son petit, ce qui la rend féroce, elle si
douce d'habitude. » Et un grognement significatif vint
opportunément appuyer l'assertion du rusé monta
gnard. Nyka passait sa langue sur la masse velue et
indistincte que formait Mignak enveloppé dans la
fourrure, tandis que le montreur disait en caressant...
...étaient enfin sur le versant persan que les feux de
l’aurore commençaient à empourprer. Là, si le pro
blème de leur subsistance restait aussi ardu, sans
doute en était-ce fini des transes de la poursuite d'en
nemis inconnus et acharnés... La première cité
qu’ils rencontrèrent était Boukaran, siège d’un
important marché justement ce jour-là. Ce fut pour
Althenko, au bout de ses ressources, l’occasion de
faire ses débuts de montreur d'ours. Il y obtint...
nable odyssée semée de périls, de fatigues, d’obstacles,
de rudes privations : les frimas des hauts plateaux
iraniens, la disette par les régions torrides et souvent
désertiques de la Mésopotamie où, plus d'une fois, ils
ne durent qu’à la présence de Nyka d’échapper à la
voracité des hyènes ameutées et autres fauves affamés.
(Voir la suit* page 2.)
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