Titre : Les Belles images
Éditeur : A. Fayard (Paris)
Date d'édition : 1930-10-16
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327110547
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11090 Nombre total de vues : 11090
Description : 16 octobre 1930 16 octobre 1930
Description : 1930/10/16 (N1361). 1930/10/16 (N1361).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9616551
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-55958
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/04/2013
N° 1361 — 27 e Année
16 Octobre 1930
35 CES TIMES
i. FAYARD tt C", Editeurs
IC ®t 20
rci do Si-Bolhard. PUIS (14*)
Chique postal 388 84
CENTIMES
ABONNEMENTS:
Franc* ; Un an... 17.60
— Six mais 8.50
Étranger : Un an. 30 ir.
Chèque postal 388-84
LE PRINCE MYSTERIEUX. — L'auto rouge, par YMER
Du côté du cabriolet rouge, si l’avarie paraissait
sérieuse, ses occupants, par un véritable miracle, étaient
indemnes. Mais ce fut en vain qu'Astany s’évertua à
remettre sa voiture en marche. Pendant ce temps, son
maître, ayant sorti d’une trousse un flacon de vulné
raire, rebroussait vers la grange où, ne songeant qu’à
l’enfant présumé enlevé, il avait abandonné le mon
treur d’ours inanimé, mourant, mort peut-être. Il y
arriva après une demi-heure de marche.
Les vapeurs méphitiques s’étaient enfin dissipées,
et il retrouva le vieillard encore endormi d’un sommeil
agité. Il lotionne vigoureusement ses tempes et lui
fait absorber quelques gouttes du cordial. Les lèvres
du dormeur émettent enfin un balbutiement, d’abord
inintelligible, puis où se précisent les mots répétés :
« Mignak... Mignak. » « C’est bien luil » murmura
Oreski en proie à un émoi indicible. Bientôt le gisant
fit un mouvement,...
...se souleva avec effort, ouvrit les yeux... Mais, voyant
cet étranger qui le secourait : « Où est le petit ? fit-il,
en français. — Quel petit ? » répondit Oreski en leur
langue. Le vieillard tressaillit, ses traits s’assom
brirent, et, méfiant : « Qui êtes-vous ? — Un ami,
Althenko. — Je ne suis pas Althenko I répliqua le mon
treur, soupçonneux, mais Ourdiane. — Non, Ourdiane
est le nom du bûcheron dont vous avez été l’hôte,
en Khérak. Vous êtes le père de Marienka, et...
qu'est-il devenu! » Disant cela il paraissait sincère.
Or le comte savait que cette Marienka avait perdu
son unique enfant. Mais le vieux s’était retourné vers
son ours, qui se^ranimait aussi. « Paix, Nykat » fit-il
en caressant la rude toison de l’animal que la présence
de l’étranger faisait déjà grogner. « Eh bien oui I reprit-
il. Je suis Althenko. Et, pleurant : Mais pourquoi
m’a-t-on enlevé mon petit ? »... Alors, se voyant... i
...entouré de pitié, le malheureux]raconta l’effroyable
agression des hommes masqués. Sa bonne foi en se
disant le grand-père de l’enfant blond paraissait abso
lue, et son interlocuteur en restait fort perplexe...
Enfin un bruit irrégulier de moteur se rapprocha de
la grange pour s'arrêter à quelques pas. Le comte
courut. « Seigneur, lui dit Astany, j’ai rafistolé la ma
chine tant bien que mal pour le moment. —• Pourrons-
nous marcher jusqu’à Tonnerre ? — Je le crois.
— Attends ici un instant. » Et revenant à Althenko,
Oreski s’efforça de le rassurer, lui affirmant connaître
la piste et la personnalité des mystérieux ravisseurs
de son petit-fils, se faisant fort de leur arracher leur
proie à condition de ne pas mêler la justice à cette
affaire, ce qui importait à la sécurité de l’enfant. Et,
ayant serré les mains du vieillard, il le quitta récon
forté et reconnaissant. « Pauvre vieux! se . disait-il.
Aurais-ie dû le détromper? Il n'en aurait rien cru,...
...sans preuves, et il fût devenu peut-être un obstacle
de plus à ma mission. * Rejoignant Astany : « Je suis
sûr, lui dit-il, que l’enfant enlevé n'est autre que celui
que nous cherchons. — Lui! Au pouvoir du Rakaoul
— Pas pour longtemps, j’espère! — A moins que oes
bandits ne l’aient déjà tué. — Tel n'est pas leur cal
cul, certainement. » Le cabriolet ayant démarré péni
blement se mit à haleter sur la route de Tonnerre où
il arriva enfin non sans avoir subi mainte panne.
après, il les avait vus s’y embarquer sans autre com
pagnie. A leur description, Oreski ne douta point
qu'il ne s'agît d’Iskaro et un de ses complices. Mais
qu'étaient devenus les autres et surtout leur petite
victime? Enfin le mécanicien demanda la joifhiée
pour réparer le cabriolet. Que faire de tout ce temps ?
Les voyageurs en panne errèrent aux recherches
dans le pays, chacun de son côté.
Et Oreski pensait que l’auto grise devait être loin...
Eh bien, non ! A tout hasard, ils s'en enquirent auprès
du veilleur de l’hôtel où ils descendirent, à côté de la
gare. Mais cet homme somnolent ne savait rien. Tou
tefois, il put les renseigner quant à leur question tou
chant un garagiste mécanicien : il en existait un, excel
lent, tout près de l'hôtel, parfaitement outillé, mais
fermé à cette heure tardive. Dès le matin les deux
automobilistes allaient remiser leur infirme à ce garage.
Et voici que le comte aperçut, sortant d une épi
cerie, un homme chargé de provisions variées encom
brant ses bras, débordant de ses poches. À bien exa
miner ce quidam, dont la mine était plutôt sournoise
et l’allure exotique en dépit de son équipement de
touriste cossu, il le présuma un des gens d’Iskaro. 11 le
suivit à distance, le vit gagner la campagne et s’en
gager dans un bois fort touffu où, par bonheur, le
pistage devenait plus aisé.
Or quelle ne lut pas leur surprise d’y reconnaître
la puissante auto grise dont, toutefois, la grande malle
d’osier qu’ils y avaient remarquée à l’arrière, avait
disparu mais ils n'eurent aucune hésitation : c’était
bien la berline d’Iskaro. Interrogé, le garagiste leur
déclara que cette voiture lui avait été laissée, telle que,
la veille au soir vers dix heures, par deux touristes.
« Deux seulement? — Oui. — Pas d’enfant avec
eux?— Aucun. » Ces voyageurs s'étaient informés...
D’ailleurs, gêné par ses emplettes, l'individu ne
pouvait aller vite. Le lieu devenait désert et sau
vage, bien qu’une route l'avoisinai». Enfin l’homme
fit entendre un sifflement particulier auquel répon
dit le cri du coucou. Il obliqua vers un huilier où il
di&parut aux yeux de son poursuivant. Revolver au
poing, rampant presque dans les hauts herbages, celui-
ci se glissa à sa suite et ne tarda pas à percevoir...
(Voir la suite page 2.)
16 Octobre 1930
35 CES TIMES
i. FAYARD tt C", Editeurs
IC ®t 20
rci do Si-Bolhard. PUIS (14*)
Chique postal 388 84
CENTIMES
ABONNEMENTS:
Franc* ; Un an... 17.60
— Six mais 8.50
Étranger : Un an. 30 ir.
Chèque postal 388-84
LE PRINCE MYSTERIEUX. — L'auto rouge, par YMER
Du côté du cabriolet rouge, si l’avarie paraissait
sérieuse, ses occupants, par un véritable miracle, étaient
indemnes. Mais ce fut en vain qu'Astany s’évertua à
remettre sa voiture en marche. Pendant ce temps, son
maître, ayant sorti d’une trousse un flacon de vulné
raire, rebroussait vers la grange où, ne songeant qu’à
l’enfant présumé enlevé, il avait abandonné le mon
treur d’ours inanimé, mourant, mort peut-être. Il y
arriva après une demi-heure de marche.
Les vapeurs méphitiques s’étaient enfin dissipées,
et il retrouva le vieillard encore endormi d’un sommeil
agité. Il lotionne vigoureusement ses tempes et lui
fait absorber quelques gouttes du cordial. Les lèvres
du dormeur émettent enfin un balbutiement, d’abord
inintelligible, puis où se précisent les mots répétés :
« Mignak... Mignak. » « C’est bien luil » murmura
Oreski en proie à un émoi indicible. Bientôt le gisant
fit un mouvement,...
...se souleva avec effort, ouvrit les yeux... Mais, voyant
cet étranger qui le secourait : « Où est le petit ? fit-il,
en français. — Quel petit ? » répondit Oreski en leur
langue. Le vieillard tressaillit, ses traits s’assom
brirent, et, méfiant : « Qui êtes-vous ? — Un ami,
Althenko. — Je ne suis pas Althenko I répliqua le mon
treur, soupçonneux, mais Ourdiane. — Non, Ourdiane
est le nom du bûcheron dont vous avez été l’hôte,
en Khérak. Vous êtes le père de Marienka, et...
qu'est-il devenu! » Disant cela il paraissait sincère.
Or le comte savait que cette Marienka avait perdu
son unique enfant. Mais le vieux s’était retourné vers
son ours, qui se^ranimait aussi. « Paix, Nykat » fit-il
en caressant la rude toison de l’animal que la présence
de l’étranger faisait déjà grogner. « Eh bien oui I reprit-
il. Je suis Althenko. Et, pleurant : Mais pourquoi
m’a-t-on enlevé mon petit ? »... Alors, se voyant... i
...entouré de pitié, le malheureux]raconta l’effroyable
agression des hommes masqués. Sa bonne foi en se
disant le grand-père de l’enfant blond paraissait abso
lue, et son interlocuteur en restait fort perplexe...
Enfin un bruit irrégulier de moteur se rapprocha de
la grange pour s'arrêter à quelques pas. Le comte
courut. « Seigneur, lui dit Astany, j’ai rafistolé la ma
chine tant bien que mal pour le moment. —• Pourrons-
nous marcher jusqu’à Tonnerre ? — Je le crois.
— Attends ici un instant. » Et revenant à Althenko,
Oreski s’efforça de le rassurer, lui affirmant connaître
la piste et la personnalité des mystérieux ravisseurs
de son petit-fils, se faisant fort de leur arracher leur
proie à condition de ne pas mêler la justice à cette
affaire, ce qui importait à la sécurité de l’enfant. Et,
ayant serré les mains du vieillard, il le quitta récon
forté et reconnaissant. « Pauvre vieux! se . disait-il.
Aurais-ie dû le détromper? Il n'en aurait rien cru,...
...sans preuves, et il fût devenu peut-être un obstacle
de plus à ma mission. * Rejoignant Astany : « Je suis
sûr, lui dit-il, que l’enfant enlevé n'est autre que celui
que nous cherchons. — Lui! Au pouvoir du Rakaoul
— Pas pour longtemps, j’espère! — A moins que oes
bandits ne l’aient déjà tué. — Tel n'est pas leur cal
cul, certainement. » Le cabriolet ayant démarré péni
blement se mit à haleter sur la route de Tonnerre où
il arriva enfin non sans avoir subi mainte panne.
après, il les avait vus s’y embarquer sans autre com
pagnie. A leur description, Oreski ne douta point
qu'il ne s'agît d’Iskaro et un de ses complices. Mais
qu'étaient devenus les autres et surtout leur petite
victime? Enfin le mécanicien demanda la joifhiée
pour réparer le cabriolet. Que faire de tout ce temps ?
Les voyageurs en panne errèrent aux recherches
dans le pays, chacun de son côté.
Et Oreski pensait que l’auto grise devait être loin...
Eh bien, non ! A tout hasard, ils s'en enquirent auprès
du veilleur de l’hôtel où ils descendirent, à côté de la
gare. Mais cet homme somnolent ne savait rien. Tou
tefois, il put les renseigner quant à leur question tou
chant un garagiste mécanicien : il en existait un, excel
lent, tout près de l'hôtel, parfaitement outillé, mais
fermé à cette heure tardive. Dès le matin les deux
automobilistes allaient remiser leur infirme à ce garage.
Et voici que le comte aperçut, sortant d une épi
cerie, un homme chargé de provisions variées encom
brant ses bras, débordant de ses poches. À bien exa
miner ce quidam, dont la mine était plutôt sournoise
et l’allure exotique en dépit de son équipement de
touriste cossu, il le présuma un des gens d’Iskaro. 11 le
suivit à distance, le vit gagner la campagne et s’en
gager dans un bois fort touffu où, par bonheur, le
pistage devenait plus aisé.
Or quelle ne lut pas leur surprise d’y reconnaître
la puissante auto grise dont, toutefois, la grande malle
d’osier qu’ils y avaient remarquée à l’arrière, avait
disparu mais ils n'eurent aucune hésitation : c’était
bien la berline d’Iskaro. Interrogé, le garagiste leur
déclara que cette voiture lui avait été laissée, telle que,
la veille au soir vers dix heures, par deux touristes.
« Deux seulement? — Oui. — Pas d’enfant avec
eux?— Aucun. » Ces voyageurs s'étaient informés...
D’ailleurs, gêné par ses emplettes, l'individu ne
pouvait aller vite. Le lieu devenait désert et sau
vage, bien qu’une route l'avoisinai». Enfin l’homme
fit entendre un sifflement particulier auquel répon
dit le cri du coucou. Il obliqua vers un huilier où il
di&parut aux yeux de son poursuivant. Revolver au
poing, rampant presque dans les hauts herbages, celui-
ci se glissa à sa suite et ne tarda pas à percevoir...
(Voir la suite page 2.)
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 88.09%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 88.09%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/8
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k9616551/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k9616551/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k9616551/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k9616551/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k9616551
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k9616551
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k9616551/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest