Titre : Bulletin du Syndicat des employés du commerce et de l'industrie
Auteur : Syndicat des employés du commerce et des interprofessionnels (France). Auteur du texte
Éditeur : Siège social (Paris)
Date d'édition : 1898-09-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32728215s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 septembre 1898 01 septembre 1898
Description : 1898/09/01 (A8,N53)-1898/09/30. 1898/09/01 (A8,N53)-1898/09/30.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9616040x
Source : CODHOS / Archives CFDT, 2013-304540
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/11/2015
Be ANNÉE— N° 53. Septembre 1898
BULLETIN
DU
SYNDICAT DES EMPLOYÉS
DU COMMERCE & DE L'INDUSTRIE
FONDÉ EN 1887
SIÈGE SOCIAL : 14, rue des Petits-Carreaux, 14. — PARIS
POUR LES ABONNEMENTS ET LES ANNONCES
S'adresser au Siège social
Le BULLETIN est envoyé gratis aux Syndiqués
Le BULLETIN paraît tous les mois.
Voir à la sixième page, le programme des
Cours pour l'année 1898-1899. Il ne sera
pas envoyé d'autre avis.
A PROPOS D'UN PROJET DE LOI
M. X... et plusieurs de ses col-
lègues ont l'intention de déposer,
sur le bureau de la Chambre, un
projet de loi sur les associations.
(Les Journaux.)
Il existe, dans le rituel parlementaire, une coutume
vénérable que le temps a consacrée et qui consiste à
déposer, au moins une fois par législature, un projet
de loi sur les associations. L'habitude en est prise
maintenant, comme celle du discours annuel sur la
Marine ou sur la suppression de l'ambassade du Vatican.
Mais, tandis que l'on accorde à ces derniers sujets une
haute importance en les discutant avec feu, on ne se
donne même plus la peine de s'occuper de celui-là. On,
prend le projet en considération, et on le renvoie respec-
tueusement à la Commission compétente, où il se trouve
si bien qu'il y reste.
Est-ce donc une chose si terrible que l'association? et
le législateur se repent-il d'avoir, il y a bien longtemps
de cela, en 1884, accordé aux travailleurs la liberté de
s'associer pour l'étude et la défense de leurs intérêts?
Qu'est-ce donc que l'association pour que, depuis la
Révolution, tous les régimes l'aient dédaigneusement
proscrite ?
Qu'avait-elle été dans le passé? Qu'avaient été les
corporations qui la personnifiaient? Il faut n'avoir
jamais ouvert le Dictionnaire Larousse pour ignorer que
les corporations étaient des unions d'ouvriers et de
patrons, dont la. tyrannie fait encore frémir un siècle
après leur disparition, et qu'au surplus les gens qui les
composaient étaient abrutis par les nombreux cléricaux
d'alors. Cette définition est évidemment fantaisiste, et
l'on en reconnait de suite la marque de fabrique, mais
pour la rétorquer, nous avons les travaux consciencieux
d'érudits indépendants qui nous disent qu'une corpora-
tion était l'union des patrons, ouvriers et apprentis d'un
même métier; que cette société était réglée par des
statuts faits dans un esprit de rigoureuse probité et
d'affectueuse fraternité dont les termes touchent par
leur naïveté quiconque les étudie. Nous savons égale-
ment, qu'ainsi que toutes les œuvres humaines, elles
avaient de nombreux défauts et que leur belle organisa-
tion se corrompit bientôt, grâce aux gouvernements
qui, trouvant en elles des mines d'or d'une exploitation
commode, ne se firent pas prier pour en tirer parti.
De tout ceci, il faut conclure que ces corporations
cadraient avec les exigences de l'époque qui les vit
naître et que l'on eut raison de les supprimer puis-
qu'elles étaient devenues odieuses à tout le monde, mais
qu'à défaut de leur forme, il eût fallu en retenir l'esprit,
et ne pas les considérer seulement comme une curiosité
historique.
Or, quel cas ont fait de cet esprit d'association les
gouvernements qui se sont succédé depuis la Révolu-
tion? aucun; le Consulat et l'Empire n'en disent mot; la
Monarchie de Juillet ne s'en occupe que pour resserrer
encore par la loi du 10 avril 1834 la liberté de réunion ;
la révolution de 1848 décrète la liberté, d'abord com-
plète, puis palliée par de justes considérations d'ordre,
et le second Empire la supprime enfin complètement. Et
depuis 1870, les projets s'entassent sans qu'il en sorte
rien. On en sait le pourquoi, et l'aveu s'en est échappé
souvent de la bouche et de l'esprit des sectaires despo-
tiques dont les passions antichrétiennes aveuglent l'in-
BULLETIN
DU
SYNDICAT DES EMPLOYÉS
DU COMMERCE & DE L'INDUSTRIE
FONDÉ EN 1887
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pas envoyé d'autre avis.
A PROPOS D'UN PROJET DE LOI
M. X... et plusieurs de ses col-
lègues ont l'intention de déposer,
sur le bureau de la Chambre, un
projet de loi sur les associations.
(Les Journaux.)
Il existe, dans le rituel parlementaire, une coutume
vénérable que le temps a consacrée et qui consiste à
déposer, au moins une fois par législature, un projet
de loi sur les associations. L'habitude en est prise
maintenant, comme celle du discours annuel sur la
Marine ou sur la suppression de l'ambassade du Vatican.
Mais, tandis que l'on accorde à ces derniers sujets une
haute importance en les discutant avec feu, on ne se
donne même plus la peine de s'occuper de celui-là. On,
prend le projet en considération, et on le renvoie respec-
tueusement à la Commission compétente, où il se trouve
si bien qu'il y reste.
Est-ce donc une chose si terrible que l'association? et
le législateur se repent-il d'avoir, il y a bien longtemps
de cela, en 1884, accordé aux travailleurs la liberté de
s'associer pour l'étude et la défense de leurs intérêts?
Qu'est-ce donc que l'association pour que, depuis la
Révolution, tous les régimes l'aient dédaigneusement
proscrite ?
Qu'avait-elle été dans le passé? Qu'avaient été les
corporations qui la personnifiaient? Il faut n'avoir
jamais ouvert le Dictionnaire Larousse pour ignorer que
les corporations étaient des unions d'ouvriers et de
patrons, dont la. tyrannie fait encore frémir un siècle
après leur disparition, et qu'au surplus les gens qui les
composaient étaient abrutis par les nombreux cléricaux
d'alors. Cette définition est évidemment fantaisiste, et
l'on en reconnait de suite la marque de fabrique, mais
pour la rétorquer, nous avons les travaux consciencieux
d'érudits indépendants qui nous disent qu'une corpora-
tion était l'union des patrons, ouvriers et apprentis d'un
même métier; que cette société était réglée par des
statuts faits dans un esprit de rigoureuse probité et
d'affectueuse fraternité dont les termes touchent par
leur naïveté quiconque les étudie. Nous savons égale-
ment, qu'ainsi que toutes les œuvres humaines, elles
avaient de nombreux défauts et que leur belle organisa-
tion se corrompit bientôt, grâce aux gouvernements
qui, trouvant en elles des mines d'or d'une exploitation
commode, ne se firent pas prier pour en tirer parti.
De tout ceci, il faut conclure que ces corporations
cadraient avec les exigences de l'époque qui les vit
naître et que l'on eut raison de les supprimer puis-
qu'elles étaient devenues odieuses à tout le monde, mais
qu'à défaut de leur forme, il eût fallu en retenir l'esprit,
et ne pas les considérer seulement comme une curiosité
historique.
Or, quel cas ont fait de cet esprit d'association les
gouvernements qui se sont succédé depuis la Révolu-
tion? aucun; le Consulat et l'Empire n'en disent mot; la
Monarchie de Juillet ne s'en occupe que pour resserrer
encore par la loi du 10 avril 1834 la liberté de réunion ;
la révolution de 1848 décrète la liberté, d'abord com-
plète, puis palliée par de justes considérations d'ordre,
et le second Empire la supprime enfin complètement. Et
depuis 1870, les projets s'entassent sans qu'il en sorte
rien. On en sait le pourquoi, et l'aveu s'en est échappé
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tiques dont les passions antichrétiennes aveuglent l'in-
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