Titre : Bulletin du Syndicat des employés du commerce et de l'industrie
Auteur : Syndicat des employés du commerce et des interprofessionnels (France). Auteur du texte
Éditeur : Siège social (Paris)
Date d'édition : 1900-03-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32728215s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 mars 1900 01 mars 1900
Description : 1900/03/01 (A10,N71)-1900/03/31. 1900/03/01 (A10,N71)-1900/03/31.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9616038v
Source : CODHOS / Archives CFDT, 2013-304540
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/11/2015
10e ANNÉE. — No 71 Mars 1900
BULLETIN
DU
SYNDICAT DES EMPLOYÉS
DU COMMERCE & DE L'INDUSTRIE
FONDÉ EN 1887
SIÈGE SOCIAL : 14, Rue des Petits-Carreaux. — PARIS
POUR LES ABONNEMENTS ET LES ANNONCES
S'adresser au Siège Social
Lie BULLETIN est envoyé gratis aux Syndiqués
Le BULLETIN paraît tous les mois
SOMMAIRE
Notre programme. — Conseil syndical. — Réunion des Délé-
gués. — Echos. — Un nouveau Bulletin. — Coopération. —
Commission d'Etudes. — Nos Soldats. — Une mise au point.
— Le Caoutchouc. — Groupement professionnel. —1 Avis
divers.
NOTRE PROGRAMME
L'Eglise socialiste de France a tenu récemment un con-
cile national — que l'on eût dt1 rendre œcuménique, tant
il intéressait la grande masse des fidèles — et dont l'entrée
au pouvoir de M. Millerand faisait tous les frais. Il s'agis-
sait de fixer un article du Credo, et les pontifes éminents
que cette circonstance mettait en présence ;— mettait aux
prises, allions-nous écrire, —se demandèrent longuement si
la doctrine permettait à l'un des plus doctes d'entre eux
de pactiser avec l'erreur et l'impiété représentées en cette
occurrence par la société bourgeoise et capitaliste. Autre-
ment dit, le virus socialiste doit-il être inoculé à la dite
société pour- se répantlre dans tout son organisme et la
transformer lentement, ou bien doit-on, pour arriver il un
résultat plus intégral, aller jusqu'au bout des conséquences
qui découlent de l'Idée, supprimer simplement la classe
régnante pour instaurer à sa place le socialisme, seul sys-
tème qui porte en lui-même la double force de destruction
subite et de réédification instantanée.
Les discussions furent chaudes, si nous en croyons les
gazettes, et la vérité eut peine à arriver aux oreilles des
infidèles qui, sans écouter précisément aux portes, cher-
chaient il se renseigner. On parlait d'hérésies, de schismes
déclarés, d'excommunications encourues et même pronon-
cées De mauvaises lang'ues allèrent même jusqu'à dire.....
mais, au fond, peu nous chaut. A nos yeux, que la grâce
n'a peut-être pas suffisamment dessillés, M. Millerand et ses
disciples apparaissent en leur façon d'agir, plus tacticiens,
plus stratégistes que leurs frères intransigeants. Nous le
croyons d'autant plus que leur procédé a l'avantage de faire
entrer dans la pratique les nombreuses améliorations pos-
sibles et désirables dont la revendication est commune à
tous les travailleurs indépendants.
De la sorte, croyants et incrédules en profitent et tous,
tenants du rite collectiviste et du symbole de Saint-Mandé,
sectateurs dissidents ou profanes invétérés doivent y
applaudir, surtout lorsque ces réformes revêtent, comme
celle qui nous occupe, un caractère de justice et de mesure
pouvant faire croire qu'elle émane du « démocrate chrétien »
le plus paisible.
Nous voulons parler de la réorganisation du Conseil supé-
rieur du travail qui vient d'être ordonnée par le Ministre
du Commerce. Vous avez sans doute remarqué, sur les murs
de Paris, d'immenses affiches blanches, sur lesquelles se
trouvent inscrits et classés en quinze groupes les Syndicats
ouvriers de la Seine.
Chacun de ces groupes est chargé d'élire un représen-
tant ; les quinze travailleurs ainsi élus formeront, avec les
sept conseillers prud'hommes ouvriers élus par les conseils
de prud'hommes, l'élément ouvrier dans le Conseil supé-
rieur du travail. Comme l'élément patron y sera représenté
en nombre égal, et comme, d'autre part, le Conseil sera
complété par l'introduction de vingt-deux membres appar-
tenant au Parlement et aux Chambres de commerce, il en
résultera un équilibre que chacun aura intérêt à ne pas
essayer de rompre. Voilà qui est bien.
Ce qui est moins bien, c'est l'étrange classification que
l'on a assignée aux employés du Commerce et de l 'Industrie
en les rattachant au Groupe XV. Sous le titre trompeur:
Commerce et Administrations, ce Groupe n'est rri plus ni
moins qu'un capharnaum, dans lequel on a entassé pêle-
mêle tous les lassés pour compte des autres Groupes. Lisez
l'affiche, si vous voulez avoir une idée de ce salmigondis.
Nous y côtoyons les égoutiers, les compteurs de pavés, les
coiffeurs, les fontainiers, toutes professions ayant des rap-
ports encore indécis avec la nôtre ; et ainsi, nous risquons
d'être représentés, pour faire valoir nos intérêts, par une
femme de chambre, ce que nous pourrions supporter par
BULLETIN
DU
SYNDICAT DES EMPLOYÉS
DU COMMERCE & DE L'INDUSTRIE
FONDÉ EN 1887
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Notre programme. — Conseil syndical. — Réunion des Délé-
gués. — Echos. — Un nouveau Bulletin. — Coopération. —
Commission d'Etudes. — Nos Soldats. — Une mise au point.
— Le Caoutchouc. — Groupement professionnel. —1 Avis
divers.
NOTRE PROGRAMME
L'Eglise socialiste de France a tenu récemment un con-
cile national — que l'on eût dt1 rendre œcuménique, tant
il intéressait la grande masse des fidèles — et dont l'entrée
au pouvoir de M. Millerand faisait tous les frais. Il s'agis-
sait de fixer un article du Credo, et les pontifes éminents
que cette circonstance mettait en présence ;— mettait aux
prises, allions-nous écrire, —se demandèrent longuement si
la doctrine permettait à l'un des plus doctes d'entre eux
de pactiser avec l'erreur et l'impiété représentées en cette
occurrence par la société bourgeoise et capitaliste. Autre-
ment dit, le virus socialiste doit-il être inoculé à la dite
société pour- se répantlre dans tout son organisme et la
transformer lentement, ou bien doit-on, pour arriver il un
résultat plus intégral, aller jusqu'au bout des conséquences
qui découlent de l'Idée, supprimer simplement la classe
régnante pour instaurer à sa place le socialisme, seul sys-
tème qui porte en lui-même la double force de destruction
subite et de réédification instantanée.
Les discussions furent chaudes, si nous en croyons les
gazettes, et la vérité eut peine à arriver aux oreilles des
infidèles qui, sans écouter précisément aux portes, cher-
chaient il se renseigner. On parlait d'hérésies, de schismes
déclarés, d'excommunications encourues et même pronon-
cées De mauvaises lang'ues allèrent même jusqu'à dire.....
mais, au fond, peu nous chaut. A nos yeux, que la grâce
n'a peut-être pas suffisamment dessillés, M. Millerand et ses
disciples apparaissent en leur façon d'agir, plus tacticiens,
plus stratégistes que leurs frères intransigeants. Nous le
croyons d'autant plus que leur procédé a l'avantage de faire
entrer dans la pratique les nombreuses améliorations pos-
sibles et désirables dont la revendication est commune à
tous les travailleurs indépendants.
De la sorte, croyants et incrédules en profitent et tous,
tenants du rite collectiviste et du symbole de Saint-Mandé,
sectateurs dissidents ou profanes invétérés doivent y
applaudir, surtout lorsque ces réformes revêtent, comme
celle qui nous occupe, un caractère de justice et de mesure
pouvant faire croire qu'elle émane du « démocrate chrétien »
le plus paisible.
Nous voulons parler de la réorganisation du Conseil supé-
rieur du travail qui vient d'être ordonnée par le Ministre
du Commerce. Vous avez sans doute remarqué, sur les murs
de Paris, d'immenses affiches blanches, sur lesquelles se
trouvent inscrits et classés en quinze groupes les Syndicats
ouvriers de la Seine.
Chacun de ces groupes est chargé d'élire un représen-
tant ; les quinze travailleurs ainsi élus formeront, avec les
sept conseillers prud'hommes ouvriers élus par les conseils
de prud'hommes, l'élément ouvrier dans le Conseil supé-
rieur du travail. Comme l'élément patron y sera représenté
en nombre égal, et comme, d'autre part, le Conseil sera
complété par l'introduction de vingt-deux membres appar-
tenant au Parlement et aux Chambres de commerce, il en
résultera un équilibre que chacun aura intérêt à ne pas
essayer de rompre. Voilà qui est bien.
Ce qui est moins bien, c'est l'étrange classification que
l'on a assignée aux employés du Commerce et de l 'Industrie
en les rattachant au Groupe XV. Sous le titre trompeur:
Commerce et Administrations, ce Groupe n'est rri plus ni
moins qu'un capharnaum, dans lequel on a entassé pêle-
mêle tous les lassés pour compte des autres Groupes. Lisez
l'affiche, si vous voulez avoir une idée de ce salmigondis.
Nous y côtoyons les égoutiers, les compteurs de pavés, les
coiffeurs, les fontainiers, toutes professions ayant des rap-
ports encore indécis avec la nôtre ; et ainsi, nous risquons
d'être représentés, pour faire valoir nos intérêts, par une
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