Titre : Les Belles images
Éditeur : A. Fayard (Paris)
Date d'édition : 1929-07-18
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327110547
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 18 juillet 1929 18 juillet 1929
Description : 1929/07/18 (N1296). 1929/07/18 (N1296).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k961591k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-55958
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/04/2013
N° 1296 — 26® Annte
I. FAYARD et 0*', Editeurs
18 «t 20
»• âi St-Bothard, PUIS (14*)
Cbèqnt posUI 388-84
18 Juillet 1929
ABOKKEMEftTS:
Franc* ; Un an... 17.60
—- Six mois 8.50
Étranger: XJn an. 30fri
Chèque prêtai 886-84
’XJIV
Au début du xvu e siècle, la ville de Florence, berceau
des Médicis, comptait un savant philosophe, Giuseppe
Salvati. Ses concitoyens l’honoraient pour sa vie toute
de droiture et prônaient en toute occasion son admi
rable savoir. Une seule note discordante, celle de Ooncini,
troublait le concert unanime d'éloges. Le mari de Léo-
nora Galigaï, sœur de lait de la reine de France, Marie
de Médicis, était un homme sans talent et d'une moralité
douteuse,..
...qui vivait aux crochets de sa femme. Cet homme de
rien ne pouvait souffrir l'éminent philosophe qui, dans
ses écrits et see discours, avait souvent fulminé contre
les parasites. Concini s’était reconnu dans ces diatribes
et, pour se - venger de Salvati, il tentait de le décrier
auprès de ses fervents en lui attribuant des théories
subversives. A la fin, le philosophe se lassa de ces insi
nuations perfides et, un jour de fête, en pleine place
publique...
...il souffleta Bon insulteur. Cette injure réclamait du
sang. Mais Concini était trop lâche pour se mesurer en
combat singulier. Assoiffé de vengeance, il raccola un
de ces sacripants capables dé tout pour une bourse bien
garnie, lequel, par une nuit sans lune et dans une rue
écartée, planta un poignard dans le doB de Salvati.
Tout Florence s’émut de la fin tragique de son grand
homme, et bien des pleurs coulèrent à l’heure de ses
obsèques.
rumeur, de plus en plus menaçante, grondait
peu
16 avec Ba
passèrent
à pou. Concini avait quitté Florence, a
femme à Paris par la régente Marie de Médicis, et il ne
devait pas tarder à s’y créer un des plus hauts emplois
de l’Etat, pour le plus grand dam de ses administrés.
Salvati laissait une héritière, Carlotta, jeune fille
d’une beauté remarquable et d’une intelligence rare.
Le séjour de Florence lui étant devenu insupportable,
elle quitta, elle aussi, sa ville natale en compagnie de sa
nourrice, la vieille Gina, qui lui avait servi de mère, la
femme de Salvati, une Française, étant morte toute
jeune. Elles vinrent s’installer à Paris. Carlotta, très
instruite dans les lettres et.»
...les arts, éprouvait un goût passionné pour le théâtre
où elle ambitionnait de se créer une réputation de
comédienne. Elle comptait beaucoup, pour la pousser
dans cette voie, sur l’influence d’un parent de sa mère,
le marquis de Vitry, capitaine des gardes et ami per
sonnel d’Albert de Luynee, le favori du roi Louis XIII.
Vitry lui réserva en effet un accueil très aimable. H
avait appris jadis l’assassinat de Salvati, et.,
...comme les Florentins, il soupçonnait de ce crime
Concini, aujourd’hui premier ministre du royaume et
détesté de toute la noblesse pour sa morgue hautaine
de parvenu et pour son amour de l’or. Vitry installa
sa parente dans un élégant logis situé non loin du Pont-
Neuf, et s’efforça de la produire dans les salons aristo
cratiques où elle gagna rapidement la faveur du monde
doré en disant...
...avec un sentiment très sûr, les vers des poètes de la
Pléiade, car elle entendait fort bien notre langue et la
n riait avec pureté. A cette époque, l’auteur dramatique
a mode s’appelait Alexandre Hardy. H venait de ter
miner un drame, La Magicienne, qu’il avait lu aux
artistes de l’hôtel de Bourgogne, et de suite en répétitions. Tout marchait à souhait quand,
quinze jours avant la « première », Mlle Le Pi
...chargée du principal rôle, celui de la magicienne, fut
obligée de s’aliter, en proie à une fièvre maligne. Hardy
était navré. H escomptait un grand Buccès, et voilà que
son rêve de gloire s’évanouissait brusquement. Il alla
conter ses ennuis à Albert de Luynes, son protecteur.
Celui-ci lui dit : « M. de Vitry, qui est très au courant
des choses de théâtre, pourrait peut-être vous donner
une utile indication...
...Sollicitez-le de ma part. » Hardy suivit le conseil et
ne put que s’en féliciter. Vitry lui déclara en effet :
« Je sais une jeune personne qui, à mon sens, pourrait
remplacer, sans trop de désavantage, Mlle Le Page,
c’est ma parente, Carlotta Salvati : sa diction est très
nette, son geste et ses attitudes sont calqués sur la vie
même. Essayez-la, il ne vous coûtera rien de tenter cette
épreuve dont j’augure...
...le plus grand bien. » Hardy fit auditionner Carlotta
qui le ravit par des qualités dramatiques de tout premier
ordre. H l’engagea aussitôt et lui confia le principal
rôle qu’elle étudia avec ardeur. Cependant, un autre
écrivain, jaloux des lauriers de Hardy et voulant à tout
prix l’empêcher de remporter un nouveau succès drama
tique, s’était fait introduire dans le cabinet de Concini
et lui avait confié t < La Magicienne...
...imaginée par Alexandre Hardy n’est autre qu’une
dame de rang élevé et qui nous est très chère. Le sachant,
laisserez-vous représenter oet ouvrage qui ne pourra que
vous amoindrir aux yeux de la foule ignorante ? »
Concini comprit que cette magicienne n’était autre
S ue sa propre femme, I/onora Galigaï, qu’on accusait
’avoir usé de sortilèges pour gagner les faveurs de Marie
de Médicis. (Voir la suite page 2.)
I. FAYARD et 0*', Editeurs
18 «t 20
»• âi St-Bothard, PUIS (14*)
Cbèqnt posUI 388-84
18 Juillet 1929
ABOKKEMEftTS:
Franc* ; Un an... 17.60
—- Six mois 8.50
Étranger: XJn an. 30fri
Chèque prêtai 886-84
’XJIV
Au début du xvu e siècle, la ville de Florence, berceau
des Médicis, comptait un savant philosophe, Giuseppe
Salvati. Ses concitoyens l’honoraient pour sa vie toute
de droiture et prônaient en toute occasion son admi
rable savoir. Une seule note discordante, celle de Ooncini,
troublait le concert unanime d'éloges. Le mari de Léo-
nora Galigaï, sœur de lait de la reine de France, Marie
de Médicis, était un homme sans talent et d'une moralité
douteuse,..
...qui vivait aux crochets de sa femme. Cet homme de
rien ne pouvait souffrir l'éminent philosophe qui, dans
ses écrits et see discours, avait souvent fulminé contre
les parasites. Concini s’était reconnu dans ces diatribes
et, pour se - venger de Salvati, il tentait de le décrier
auprès de ses fervents en lui attribuant des théories
subversives. A la fin, le philosophe se lassa de ces insi
nuations perfides et, un jour de fête, en pleine place
publique...
...il souffleta Bon insulteur. Cette injure réclamait du
sang. Mais Concini était trop lâche pour se mesurer en
combat singulier. Assoiffé de vengeance, il raccola un
de ces sacripants capables dé tout pour une bourse bien
garnie, lequel, par une nuit sans lune et dans une rue
écartée, planta un poignard dans le doB de Salvati.
Tout Florence s’émut de la fin tragique de son grand
homme, et bien des pleurs coulèrent à l’heure de ses
obsèques.
rumeur, de plus en plus menaçante, grondait
peu
16 avec Ba
passèrent
à pou. Concini avait quitté Florence, a
femme à Paris par la régente Marie de Médicis, et il ne
devait pas tarder à s’y créer un des plus hauts emplois
de l’Etat, pour le plus grand dam de ses administrés.
Salvati laissait une héritière, Carlotta, jeune fille
d’une beauté remarquable et d’une intelligence rare.
Le séjour de Florence lui étant devenu insupportable,
elle quitta, elle aussi, sa ville natale en compagnie de sa
nourrice, la vieille Gina, qui lui avait servi de mère, la
femme de Salvati, une Française, étant morte toute
jeune. Elles vinrent s’installer à Paris. Carlotta, très
instruite dans les lettres et.»
...les arts, éprouvait un goût passionné pour le théâtre
où elle ambitionnait de se créer une réputation de
comédienne. Elle comptait beaucoup, pour la pousser
dans cette voie, sur l’influence d’un parent de sa mère,
le marquis de Vitry, capitaine des gardes et ami per
sonnel d’Albert de Luynee, le favori du roi Louis XIII.
Vitry lui réserva en effet un accueil très aimable. H
avait appris jadis l’assassinat de Salvati, et.,
...comme les Florentins, il soupçonnait de ce crime
Concini, aujourd’hui premier ministre du royaume et
détesté de toute la noblesse pour sa morgue hautaine
de parvenu et pour son amour de l’or. Vitry installa
sa parente dans un élégant logis situé non loin du Pont-
Neuf, et s’efforça de la produire dans les salons aristo
cratiques où elle gagna rapidement la faveur du monde
doré en disant...
...avec un sentiment très sûr, les vers des poètes de la
Pléiade, car elle entendait fort bien notre langue et la
n riait avec pureté. A cette époque, l’auteur dramatique
a mode s’appelait Alexandre Hardy. H venait de ter
miner un drame, La Magicienne, qu’il avait lu aux
artistes de l’hôtel de Bourgogne, et
quinze jours avant la « première », Mlle Le Pi
...chargée du principal rôle, celui de la magicienne, fut
obligée de s’aliter, en proie à une fièvre maligne. Hardy
était navré. H escomptait un grand Buccès, et voilà que
son rêve de gloire s’évanouissait brusquement. Il alla
conter ses ennuis à Albert de Luynes, son protecteur.
Celui-ci lui dit : « M. de Vitry, qui est très au courant
des choses de théâtre, pourrait peut-être vous donner
une utile indication...
...Sollicitez-le de ma part. » Hardy suivit le conseil et
ne put que s’en féliciter. Vitry lui déclara en effet :
« Je sais une jeune personne qui, à mon sens, pourrait
remplacer, sans trop de désavantage, Mlle Le Page,
c’est ma parente, Carlotta Salvati : sa diction est très
nette, son geste et ses attitudes sont calqués sur la vie
même. Essayez-la, il ne vous coûtera rien de tenter cette
épreuve dont j’augure...
...le plus grand bien. » Hardy fit auditionner Carlotta
qui le ravit par des qualités dramatiques de tout premier
ordre. H l’engagea aussitôt et lui confia le principal
rôle qu’elle étudia avec ardeur. Cependant, un autre
écrivain, jaloux des lauriers de Hardy et voulant à tout
prix l’empêcher de remporter un nouveau succès drama
tique, s’était fait introduire dans le cabinet de Concini
et lui avait confié t < La Magicienne...
...imaginée par Alexandre Hardy n’est autre qu’une
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Concini comprit que cette magicienne n’était autre
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’avoir usé de sortilèges pour gagner les faveurs de Marie
de Médicis. (Voir la suite page 2.)
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