Titre : Bulletin du Syndicat des employés du commerce et de l'industrie
Auteur : Syndicat des employés du commerce et des interprofessionnels (France). Auteur du texte
Éditeur : Siège social (Paris)
Date d'édition : 1896-09-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32728215s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 septembre 1896 01 septembre 1896
Description : 1896/09/01 (A6,N35)-1896/10/31. 1896/09/01 (A6,N35)-1896/10/31.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k96158122
Source : CODHOS / Archives CFDT, 2013-304540
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/11/2015
6e ANNÉE — N° 35. Septembre-Octobre 1896.
BULLETIN
DU
SYNDICAT DES EMPLOYÉS
DU COMMERCE & DE L'INDUSTRIE
FONDÉ EN 1887
SIÈGE SOCIAL : 14, rue des Petits-Carreaux, 14. — PARIS
POUR LES ABONNEMENTS ET LES ANNONCES
S'adresser au Siège social
Le BULLETIN est envoyé gratis aux Syndiqués
Jusqu'à nouvel ordre, le BULLETIN paraîtra tous les deux mois
LA MISSION DU SYNDICAT.
La Providence de Dieu est visible et admirable dans
toutes ses œuvres, mais je la reconnais et l'admire avec
une action de grâce toute spéciale dans l'œuvre de notre
Syndicat.
Inspiré par les chers Frères du Bienheureux de La
Salle, qui l'ont puissamment soutenu dès ses débuts et
qui suivent ses progrès d'un œil paternel, le Syndicat ne
ressemble en rien aux autres œuvres existantes dans
leurs patronages, telles que la Société de Saint-Labre et
les Petites Conférences de Saint-Vincent-de-Paul.
Ces deux œuvres, cœur et vie spirituelle des patro-
nages, en font partie intégrante. Les Frères assistent à
leurs séances et participent à leurs travaux. Ils dirigent
la Société de Saint-Labre, et, par la force des choses, ils
prennent aussi une certaine part à la direction des Petites
Conférences, quoiqu'elles dépendent du conseil général
de Saint-Vincent-de-Paul.
Pour le Syndicat, c'est autre chose : les Frères ne se
rattachent à lui, que par leurs bienfaits permanents et
par la reconnaissance croissante de leurs protégés. Ils
ne se mêlent en rien, ni de droit, ni de fait, à son admi-
nistration, n'assistent qu'aux séances générales annuelles
où sont invités tous ses amis et bienfaiteurs. Bien plus,
quoique l'œuvre ait son siège social et tienne ses réunions
dans un local mis généreusement à sa disposition, par les
Frères, elle n'a pas été fondée à l'usage exclusif de leurs
anciens élèves, mais elle est ouverte aux employés de
toute origine qui rentrent dans son cadre et acceptent
ses statuts : conception vraiment catholique, qui fait hon-
neur aux fils du Bienheureux de La Salle.
Un autre caractère particulier du Syndicat, c'est que,
malgré les sentiments religieux de ses fondateurs, ce
n'est pas une œuvre religieuse. Il ne se propose pas,
comme la Société de Saint-Labre et les Petites Confé-
rences de Saint-Vincent-de-Paul, un but spirituel et cha-
ritable, mais un but temporel. C'est aux besoins du corps,
à l'assistance matérielle qu'il subyient, et s'il s'applique,
par des cours d'économie politique ou sociale, de droit
commercial, 'de langues étrangères, à développer l'intel-
ligence et l'éducation professionnelle de ses membres,
c'est dans la noble ambition de faire d'eux des employés
instruits, distingués, de premier ordre, Chacun dans sa
sphère.
Quant à en faire des saints, ou du moins des chrétiens
modèles, c'est un soin qui dépasse sa compétence et il
les laisse libres de puiser à d'autres sources, pour satis-
faire ou accroître leur piété.
Et pourtant, ce que ce bienheureux Syndicat ne peut
faire directement, il le fait, même à son insu, par des
voies indirectes; et, par une disposition miséricordieuse
de la Providence, cette œuvré utilitaire, fondée dans le
but de subvenir aux besoins purement temporels de ses
membres, peut devenir et devient, en effet, pour ceux
qui s'en occupent activement, un moyen énergique de
progrès moral.
Je m'explique. L'idée première des patronages de
jeunes gens est née de la nécessité de continuer, après
l'école et jusqu'à l'âge d'homme, le bienfait de l'éduca-
tion religieuse et morale, bien imparfaite encore à l'âge
du certificat d'études qui termine et couronne la vie
scolaire. Mais les patronages ne mènent les jeunes gens
que jusqu'au service militaire, et en revenant de l'armée,
bon nombre d'entre eux ne seraient guère tentés de
retourner à des sociétés à demi oubliées, à demi renou-
velées en leur absence, pour le temps assez court qui les
sépare du mariage. De là, le relâchement possible ou
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SYNDICAT DES EMPLOYÉS
DU COMMERCE & DE L'INDUSTRIE
FONDÉ EN 1887
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LA MISSION DU SYNDICAT.
La Providence de Dieu est visible et admirable dans
toutes ses œuvres, mais je la reconnais et l'admire avec
une action de grâce toute spéciale dans l'œuvre de notre
Syndicat.
Inspiré par les chers Frères du Bienheureux de La
Salle, qui l'ont puissamment soutenu dès ses débuts et
qui suivent ses progrès d'un œil paternel, le Syndicat ne
ressemble en rien aux autres œuvres existantes dans
leurs patronages, telles que la Société de Saint-Labre et
les Petites Conférences de Saint-Vincent-de-Paul.
Ces deux œuvres, cœur et vie spirituelle des patro-
nages, en font partie intégrante. Les Frères assistent à
leurs séances et participent à leurs travaux. Ils dirigent
la Société de Saint-Labre, et, par la force des choses, ils
prennent aussi une certaine part à la direction des Petites
Conférences, quoiqu'elles dépendent du conseil général
de Saint-Vincent-de-Paul.
Pour le Syndicat, c'est autre chose : les Frères ne se
rattachent à lui, que par leurs bienfaits permanents et
par la reconnaissance croissante de leurs protégés. Ils
ne se mêlent en rien, ni de droit, ni de fait, à son admi-
nistration, n'assistent qu'aux séances générales annuelles
où sont invités tous ses amis et bienfaiteurs. Bien plus,
quoique l'œuvre ait son siège social et tienne ses réunions
dans un local mis généreusement à sa disposition, par les
Frères, elle n'a pas été fondée à l'usage exclusif de leurs
anciens élèves, mais elle est ouverte aux employés de
toute origine qui rentrent dans son cadre et acceptent
ses statuts : conception vraiment catholique, qui fait hon-
neur aux fils du Bienheureux de La Salle.
Un autre caractère particulier du Syndicat, c'est que,
malgré les sentiments religieux de ses fondateurs, ce
n'est pas une œuvre religieuse. Il ne se propose pas,
comme la Société de Saint-Labre et les Petites Confé-
rences de Saint-Vincent-de-Paul, un but spirituel et cha-
ritable, mais un but temporel. C'est aux besoins du corps,
à l'assistance matérielle qu'il subyient, et s'il s'applique,
par des cours d'économie politique ou sociale, de droit
commercial, 'de langues étrangères, à développer l'intel-
ligence et l'éducation professionnelle de ses membres,
c'est dans la noble ambition de faire d'eux des employés
instruits, distingués, de premier ordre, Chacun dans sa
sphère.
Quant à en faire des saints, ou du moins des chrétiens
modèles, c'est un soin qui dépasse sa compétence et il
les laisse libres de puiser à d'autres sources, pour satis-
faire ou accroître leur piété.
Et pourtant, ce que ce bienheureux Syndicat ne peut
faire directement, il le fait, même à son insu, par des
voies indirectes; et, par une disposition miséricordieuse
de la Providence, cette œuvré utilitaire, fondée dans le
but de subvenir aux besoins purement temporels de ses
membres, peut devenir et devient, en effet, pour ceux
qui s'en occupent activement, un moyen énergique de
progrès moral.
Je m'explique. L'idée première des patronages de
jeunes gens est née de la nécessité de continuer, après
l'école et jusqu'à l'âge d'homme, le bienfait de l'éduca-
tion religieuse et morale, bien imparfaite encore à l'âge
du certificat d'études qui termine et couronne la vie
scolaire. Mais les patronages ne mènent les jeunes gens
que jusqu'au service militaire, et en revenant de l'armée,
bon nombre d'entre eux ne seraient guère tentés de
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