Titre : Bulletin du Syndicat des employés du commerce et de l'industrie
Auteur : Syndicat des employés du commerce et des interprofessionnels (France). Auteur du texte
Éditeur : Siège social (Paris)
Date d'édition : 1898-02-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32728215s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 février 1898 01 février 1898
Description : 1898/02/01 (A8,N46)-1898/02/28. 1898/02/01 (A8,N46)-1898/02/28.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9615802p
Source : CODHOS / Archives CFDT, 2013-304540
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/11/2015
8e ANNÉE — N° 46. Février 1898.
BULLETIN
DU
SYNDICAT DES EMPLOYÉS
DU COMMERCE & DE L'INDUSTRIE
FONDÉ EN 1887
SIÈGE SOCIAL : 14, rue des Petits-Carreaux, 14. — PARIS
POUR LES ABONNEMENTS ET LES ANNONCES
S'adresser au Siège social
Le BULLETIN est envoyé gratis aux Syndiqués
Le BULLETIN parait tous les mois.
SURMENAGE
(Second article)
J'ai cherché à établir, dans un premier article, que
l'abus des heures de travail supplémentaires constitue un
danger toujours croissant pour la santé des employés de
toute catégorie, danger qui peut devenir mortel pour les
jeunes gens encore dans l'âge critique de la formation.—
J'ai insisté particulièrement sur l'inqualifiable procédé
de certaines grandes administrations, de certains grands
patrons, qui laissent ces travaux extraordinaires sans
rétribution, blessant ainsi du même coup la justice et la
charité.
Je n'y reviendrai pas, et je laisse fiux membres du
Syndicat le soin de signaler à leurs délégués ces abus
quand ils se produisent, de les faire publier dans le Bul-
letin, sans toutefois prononcer de noms propres, et de
travailler incessamment auprès des patrons, pour éclairer
leur religion, leur mettre sous les yeux des faits que sou-
vent ils ignorent, et pour obtenir, à tout le moins, que
tout travail extraordinaire soit désormais rétribué. La
juste rétribution de ces heures supplémentaires n'en
détruit sans doute pas les graves inconvénients, au
point de vue de la santé; mais elle les adoucit morale-
ment, et si les jeunes gens auxquels on les impose se
tuent de travail, ils peuvent au moins se dire qu'ils ne se
tuent pas pour rien.
La seconde cause du surmenage, beaucoup plus grave
encore que la première, mais beaucoup plus facile à
combattre et à supprimer, c'est le travail du dimanche.
Ici, le mal est si grand, si condamnable dans son
principe, si meurtrier dans son application, que tout
vrai syndiqué doit s'attaquer à lui, comme au plus cruel
ennemi du peuple, comme au destructeur sacrilège des
trois bases fondamentales de toute société humaine : la
religion, la famille, et la propriété.
Otez au travailleur le dimanche, vous le mettez hors la
loi religieuse, intellectuelle, hors la loi de la vie; vous
attentez à tous ses droits d'homme libre, et vous,rayez
de votre programme ces trois mots, ces trois principes
d'origine chrétienne, devenus la devise menteuse de la
civilisation moderne : Liberté, Egalité, Fraternité.
Ceci n'est pas de la déclamation, c'est de la stricte
raison et de la logique pure. Pas n'est besoin de longues
phrases pour le prouver.
Sans dimanche, pas de liberté religieuse, pas de repos
pour l'esprit ni pour le corps, pas de famille, pas de
respiration physique ni morale, et par conséquent, pas
d'égalité ni de fraternité, le travail du dimanche n'attei-
gnant pas le patron comme il atteint le pâle troupeau des
travailleurs, et transformant le patron, le maître pater-
nel en tyran, le travailleur en esclave.
Tandis que l'ouvrier ou l'employé demeurent rivés le
dimanche au bureau ou à l'atelier, le patron, même s'il
dirige et surveille son personnel, va, vient, entre et sort,
remplit, s'il veut, ses devoirs religieux, déjeune et dîne
en famille, prend enfin tout le temps qui lui convient
pour la promenade, les concerts, les expositions, avec sa
femme, ses enfants, ses amis. L'égalité, et à plus forte
raison, la fraternité sont donc atteintes par la violation du
dimanche, en même temps que la liberté et les bases
mêmes de l'édifice social sont ébranlées par ce travail
sacrilège qui, faisant coup double, vole Dieu à l'homme
et l'homme à Dieu.
Est-ce être libre pour un chrétien, catholique, protes-
testant ou schismatique, de ne pouvoir obéir à la loi
divine qui lui prescrit à la fois la cessation du travail et
l'assistance aux offices de son culte?
Est-ce être libre pour un père de famille, pour la
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DU
SYNDICAT DES EMPLOYÉS
DU COMMERCE & DE L'INDUSTRIE
FONDÉ EN 1887
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SURMENAGE
(Second article)
J'ai cherché à établir, dans un premier article, que
l'abus des heures de travail supplémentaires constitue un
danger toujours croissant pour la santé des employés de
toute catégorie, danger qui peut devenir mortel pour les
jeunes gens encore dans l'âge critique de la formation.—
J'ai insisté particulièrement sur l'inqualifiable procédé
de certaines grandes administrations, de certains grands
patrons, qui laissent ces travaux extraordinaires sans
rétribution, blessant ainsi du même coup la justice et la
charité.
Je n'y reviendrai pas, et je laisse fiux membres du
Syndicat le soin de signaler à leurs délégués ces abus
quand ils se produisent, de les faire publier dans le Bul-
letin, sans toutefois prononcer de noms propres, et de
travailler incessamment auprès des patrons, pour éclairer
leur religion, leur mettre sous les yeux des faits que sou-
vent ils ignorent, et pour obtenir, à tout le moins, que
tout travail extraordinaire soit désormais rétribué. La
juste rétribution de ces heures supplémentaires n'en
détruit sans doute pas les graves inconvénients, au
point de vue de la santé; mais elle les adoucit morale-
ment, et si les jeunes gens auxquels on les impose se
tuent de travail, ils peuvent au moins se dire qu'ils ne se
tuent pas pour rien.
La seconde cause du surmenage, beaucoup plus grave
encore que la première, mais beaucoup plus facile à
combattre et à supprimer, c'est le travail du dimanche.
Ici, le mal est si grand, si condamnable dans son
principe, si meurtrier dans son application, que tout
vrai syndiqué doit s'attaquer à lui, comme au plus cruel
ennemi du peuple, comme au destructeur sacrilège des
trois bases fondamentales de toute société humaine : la
religion, la famille, et la propriété.
Otez au travailleur le dimanche, vous le mettez hors la
loi religieuse, intellectuelle, hors la loi de la vie; vous
attentez à tous ses droits d'homme libre, et vous,rayez
de votre programme ces trois mots, ces trois principes
d'origine chrétienne, devenus la devise menteuse de la
civilisation moderne : Liberté, Egalité, Fraternité.
Ceci n'est pas de la déclamation, c'est de la stricte
raison et de la logique pure. Pas n'est besoin de longues
phrases pour le prouver.
Sans dimanche, pas de liberté religieuse, pas de repos
pour l'esprit ni pour le corps, pas de famille, pas de
respiration physique ni morale, et par conséquent, pas
d'égalité ni de fraternité, le travail du dimanche n'attei-
gnant pas le patron comme il atteint le pâle troupeau des
travailleurs, et transformant le patron, le maître pater-
nel en tyran, le travailleur en esclave.
Tandis que l'ouvrier ou l'employé demeurent rivés le
dimanche au bureau ou à l'atelier, le patron, même s'il
dirige et surveille son personnel, va, vient, entre et sort,
remplit, s'il veut, ses devoirs religieux, déjeune et dîne
en famille, prend enfin tout le temps qui lui convient
pour la promenade, les concerts, les expositions, avec sa
femme, ses enfants, ses amis. L'égalité, et à plus forte
raison, la fraternité sont donc atteintes par la violation du
dimanche, en même temps que la liberté et les bases
mêmes de l'édifice social sont ébranlées par ce travail
sacrilège qui, faisant coup double, vole Dieu à l'homme
et l'homme à Dieu.
Est-ce être libre pour un chrétien, catholique, protes-
testant ou schismatique, de ne pouvoir obéir à la loi
divine qui lui prescrit à la fois la cessation du travail et
l'assistance aux offices de son culte?
Est-ce être libre pour un père de famille, pour la
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