Titre : Les Belles images
Éditeur : A. Fayard (Paris)
Date d'édition : 1929-04-25
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327110547
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11090 Nombre total de vues : 11090
Description : 25 avril 1929 25 avril 1929
Description : 1929/04/25 (N1284). 1929/04/25 (N1284).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k961579x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-55958
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/04/2013
25 Avril 1929
N° 1284 — 26 e Année
35 CENTIMES
â. FAYARD et C le , Editeurs
ÎC et 20
m du St-Gothard, FAfiiS (14 e )
Chèque postal 388-84
35 CENTIMES
ABONNEMENTS:
France ; Un an..; 17.50
— Six mais 9.50
Étranger: Un an. 30fr.
Chèque postal 388-84
A N GE LO, PAGE DU GRAND-DUC, par YMER
...Rinaklo manda son fils qu’il accabla des plus outra
geants reproches, lui intimant de choisir entre l'annulation
de cet indigne mariage et son exil, sa dépossession de tout
bien, et sa renonciation au trône pour lui et sa descendance.
Non moins irrité que son père, offensé dans ce qu’il avait
de plus cher, Lorenzo déclara hautement qu’aucun pouvoir
humain ne le contraindrait à répudier une épouse irrépro
chable et adorée. Le grand-duc, outré, lui donna vingt-
quatre heures...
De son côté, elle s’appliquait à les seconder de son mieux,
lllant et cousant pour eux, s’occupant des enfants, sans
songer à d’autre destinée. Par une orageuse journée de
septembre, au moment oit vent, pluie, foudre, faisaient
rage, un cavalier s’arrêta devant la métairie, qui se trouvait
isolée dans les bois. C’était un jeune et beau chasseur
fourvoyé, et qui, assailli par l’ouragan, venait demander
abri.
Toutefois, il tint à ce que le mariage demeurât secret,
et Régina, qui n’aimait pas le faste, y consentit avec joie.
Les jeunes époux allèrent ensuite abriter leur félicité dans
.une agréable demeure à l’écart d’une petite bourgade
nommée Sportino, sise à quelques lieues de Cittadorn,
la capitale du pays. Ix'ur vie était secrète; pas d’autre
serviteur que la fille aînée des Maselli. .Jamais Lorenzo
n’avait proposé à sa femme de la conduire...
...se rendait souvent dans une maison de Sportino. Lesco
voulut se rendre compte de lui-même et, ayant suivi son
cousin et épié sa sortie de la maison indiquée en compa
gnie d’une jeune femme, ii y entra ensuite et demanda
qui l’habitait. « Le signore Lorenzo Fiorîno et donna
Régina, sa femme, lui répondit la jeune servante sans
méfiance. — Serait-ce eux qui viennent de sortir ?
— Justement, signore. j> Ottoviano en savait assez et
il creva son cheval...
...pour se soumettre ou quitter ses Ktats, suivi de sa malé
diction. Le soir même, Lorenzo et sa femme, sans autre
avoir qu’un peu d’or hâtivement rassemblé, et sans instruire
personne de leur destination, partaient pour la Vénétie.
Là, sons un nouveau nom d’emprunt, le prince déchu
prit du service dans les armées de la Sérénissime Répu
blique, et fixa à Vicence sa résidence, ou plutôt celle de
sa femme, car pour lui...
Régina l’accueillit avec sa courtoisie simple et gracieuse,
et, taudis que le chasseur séchait ses vêtements ruisse
lants, celui-ci, surpris de trouver en cet humble milieu une
enfant si suave et distinguée, l’interrogea, et il parut étran
gement intéressé et captivé par les propos de la jeune
fille. Le ciel s’était rasséréné depuis longtemps quand
l’étranger songea enfin au départ; il se retira, comme à
regret. Régina,...
...à Cittadora, moins encore au paiais ducal où il disait
exercer une charge. Certes, Régina ne songeait point à
s’en plaindre, mais parfois, durant les longues absences de
son époux, elle s’étonnait du mystère de leur existence.
Or, le jeune gentilhomme n’élait antre que le fils unique
de Rinaldo, grand-duc de Magnano, l’ancien officier de
fortune élevé au trône par son habileté politique autant
que par sa haute valeur. Naturellement, comme tous les
parvenus... *
...jusqu’à Cittadora. Là, sans témoin, il dénonça à sou
oncle ce qu’il venait d’apprendre en toute certitude. On
]>ense si une telle révélation stupéfia le père. Mais, avant
toute chose, suspectant les déclarations de Lesco qu’il
soupçonnait de basse jalousie envers Lorenzo, il tint à
contrôler leur exactitude. Hélas, l’enquête discrètement
menée par ses propres policiers confirma irrécusablement
les assertions du délateur. Alors, au comble de la colère
et de l’indignation,...
...il était le plus souvent en campagne. Il avait dévoilé à
Régina sa première origine et la raison de leur expatria
tion inattendue avait profondément bouleversé la jeune
femme. Un fils leur naquit bientôt, et les pauvres exilés
se trouvaient encore heureux dans leur obscurité dépour
vue, quand, après cinq années d’une union parfaite,
Tx>renzo fut tué en guerroyant. Avant d’expirer, l’infortuné
prince entrevit avec déchirement la ^détresse qui allait
s’abattre sur les siens... ■. (Voir la suite page 2.)
. .qui l’avait accompagné sur le seuil, rentra en soupirant,
assurée, hélas ! de ne plus revoir cet hôte d’un moment,
qu’une circonstance fortuite seule avait attiré en ce
pauvre logis retiré. Or, voilà qu’il revint, et peu après.
Puis il multiplia, prolongea ses visites. Il dit s’appeler
Lorenzo Fiorîno, petit gentilhomme de la cour, et possé
dant quelque fortune, de nom, ce titre, ces biens, il offrit
tout cela à la pauvre orpheline, ravie, avec son cœur, en
lui demandant sa main. - ,
...et bien qne de noblesse moins ancienne lindo, Rinaldo ne rêvait pour son héritier que d’une alliance
supérieure. C.c que sachant, et connaissant aussi l'inflexi
ble rudesse de sou père, le jeune prince s’était gardé de lui
faire connaître son humble union avec l'orpheline du Vor-
dezzo. Cependant, un cousin de Lorenzo, le comte Otta-
viano di Lesco, intrigué par les absences fréquentes et
secrètes du prince, l’ayant fait espionner, apprit que
Lorenzo...
Vers l'an 1450, la noble maison d’Osterlindo, du grand-
duché de Magnano, n’avait plus poiu - toute descendance
qu'une orpheline de dix-hnit ans, donna Régina, et pour
tout apanage qu’unc métairie, où celle-ci s’était retirée,
dans la région montagneuse du Verdezzo. EHe y vivait,
obscure et résignée, dans la compagnie de ses braves tenan
ciers, les époux Sixto et Lina Maselli, qui lui étaient très
dévoués.
N° 1284 — 26 e Année
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— Six mais 9.50
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A N GE LO, PAGE DU GRAND-DUC, par YMER
...Rinaklo manda son fils qu’il accabla des plus outra
geants reproches, lui intimant de choisir entre l'annulation
de cet indigne mariage et son exil, sa dépossession de tout
bien, et sa renonciation au trône pour lui et sa descendance.
Non moins irrité que son père, offensé dans ce qu’il avait
de plus cher, Lorenzo déclara hautement qu’aucun pouvoir
humain ne le contraindrait à répudier une épouse irrépro
chable et adorée. Le grand-duc, outré, lui donna vingt-
quatre heures...
De son côté, elle s’appliquait à les seconder de son mieux,
lllant et cousant pour eux, s’occupant des enfants, sans
songer à d’autre destinée. Par une orageuse journée de
septembre, au moment oit vent, pluie, foudre, faisaient
rage, un cavalier s’arrêta devant la métairie, qui se trouvait
isolée dans les bois. C’était un jeune et beau chasseur
fourvoyé, et qui, assailli par l’ouragan, venait demander
abri.
Toutefois, il tint à ce que le mariage demeurât secret,
et Régina, qui n’aimait pas le faste, y consentit avec joie.
Les jeunes époux allèrent ensuite abriter leur félicité dans
.une agréable demeure à l’écart d’une petite bourgade
nommée Sportino, sise à quelques lieues de Cittadorn,
la capitale du pays. Ix'ur vie était secrète; pas d’autre
serviteur que la fille aînée des Maselli. .Jamais Lorenzo
n’avait proposé à sa femme de la conduire...
...se rendait souvent dans une maison de Sportino. Lesco
voulut se rendre compte de lui-même et, ayant suivi son
cousin et épié sa sortie de la maison indiquée en compa
gnie d’une jeune femme, ii y entra ensuite et demanda
qui l’habitait. « Le signore Lorenzo Fiorîno et donna
Régina, sa femme, lui répondit la jeune servante sans
méfiance. — Serait-ce eux qui viennent de sortir ?
— Justement, signore. j> Ottoviano en savait assez et
il creva son cheval...
...pour se soumettre ou quitter ses Ktats, suivi de sa malé
diction. Le soir même, Lorenzo et sa femme, sans autre
avoir qu’un peu d’or hâtivement rassemblé, et sans instruire
personne de leur destination, partaient pour la Vénétie.
Là, sons un nouveau nom d’emprunt, le prince déchu
prit du service dans les armées de la Sérénissime Répu
blique, et fixa à Vicence sa résidence, ou plutôt celle de
sa femme, car pour lui...
Régina l’accueillit avec sa courtoisie simple et gracieuse,
et, taudis que le chasseur séchait ses vêtements ruisse
lants, celui-ci, surpris de trouver en cet humble milieu une
enfant si suave et distinguée, l’interrogea, et il parut étran
gement intéressé et captivé par les propos de la jeune
fille. Le ciel s’était rasséréné depuis longtemps quand
l’étranger songea enfin au départ; il se retira, comme à
regret. Régina,...
...à Cittadora, moins encore au paiais ducal où il disait
exercer une charge. Certes, Régina ne songeait point à
s’en plaindre, mais parfois, durant les longues absences de
son époux, elle s’étonnait du mystère de leur existence.
Or, le jeune gentilhomme n’élait antre que le fils unique
de Rinaldo, grand-duc de Magnano, l’ancien officier de
fortune élevé au trône par son habileté politique autant
que par sa haute valeur. Naturellement, comme tous les
parvenus... *
...jusqu’à Cittadora. Là, sans témoin, il dénonça à sou
oncle ce qu’il venait d’apprendre en toute certitude. On
]>ense si une telle révélation stupéfia le père. Mais, avant
toute chose, suspectant les déclarations de Lesco qu’il
soupçonnait de basse jalousie envers Lorenzo, il tint à
contrôler leur exactitude. Hélas, l’enquête discrètement
menée par ses propres policiers confirma irrécusablement
les assertions du délateur. Alors, au comble de la colère
et de l’indignation,...
...il était le plus souvent en campagne. Il avait dévoilé à
Régina sa première origine et la raison de leur expatria
tion inattendue avait profondément bouleversé la jeune
femme. Un fils leur naquit bientôt, et les pauvres exilés
se trouvaient encore heureux dans leur obscurité dépour
vue, quand, après cinq années d’une union parfaite,
Tx>renzo fut tué en guerroyant. Avant d’expirer, l’infortuné
prince entrevit avec déchirement la ^détresse qui allait
s’abattre sur les siens... ■. (Voir la suite page 2.)
. .qui l’avait accompagné sur le seuil, rentra en soupirant,
assurée, hélas ! de ne plus revoir cet hôte d’un moment,
qu’une circonstance fortuite seule avait attiré en ce
pauvre logis retiré. Or, voilà qu’il revint, et peu après.
Puis il multiplia, prolongea ses visites. Il dit s’appeler
Lorenzo Fiorîno, petit gentilhomme de la cour, et possé
dant quelque fortune, de nom, ce titre, ces biens, il offrit
tout cela à la pauvre orpheline, ravie, avec son cœur, en
lui demandant sa main. - ,
...et bien qne de noblesse moins ancienne
supérieure. C.c que sachant, et connaissant aussi l'inflexi
ble rudesse de sou père, le jeune prince s’était gardé de lui
faire connaître son humble union avec l'orpheline du Vor-
dezzo. Cependant, un cousin de Lorenzo, le comte Otta-
viano di Lesco, intrigué par les absences fréquentes et
secrètes du prince, l’ayant fait espionner, apprit que
Lorenzo...
Vers l'an 1450, la noble maison d’Osterlindo, du grand-
duché de Magnano, n’avait plus poiu - toute descendance
qu'une orpheline de dix-hnit ans, donna Régina, et pour
tout apanage qu’unc métairie, où celle-ci s’était retirée,
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