Titre : Bulletin du Syndicat des employés du commerce et de l'industrie
Auteur : Syndicat des employés du commerce et des interprofessionnels (France). Auteur du texte
Éditeur : Siège social (Paris)
Date d'édition : 1897-12-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32728215s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 décembre 1897 01 décembre 1897
Description : 1897/12/01 (A7,N44)-1897/12/31. 1897/12/01 (A7,N44)-1897/12/31.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9615797t
Source : CODHOS / Archives CFDT, 2013-304540
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/11/2015
7e ANNÉE — N° 44. Décembre 1897.
BULLETIN
DU
SYNDICAT DES EMPLOYÉS
DU COMMERCE & DE L'INDUSTRIE
FONDÉ EN 1887
SIÈGE SOCIAL : 14, rue des Petits-Carreaux, 14. — PARIS
POUR LES ABONNEMENTS ET LES ANNONCES
S adresser au Siège social
Le BULLETIN est envoyé gratis aux Syndiqués
Le BULLETIN paraît tous les mois.
LES EMPLOYÉS
DANS L'ORGANISATION COMMERCIALEJ
Pendant les premiers âges du monde, le commerce se bor-
nait au simple trafic. Les hommes échangeaient entre eux
les choses qui leur étaient nécessaires, l'un cédant à l'autre
une partie du produit de sa chasse pour en obtenir des vête-
ments ou des armes.
Cependant les familles se sont rassemblées, les tribus se
forment, chacun s'adonne à l'occupation vers laquelle le por-
tent ses aspirations. Mais la différence de niveau intellectuel
entre les hommes amène fatalement la formation des classes,
c'est-à-dire la dépendance d'une partie de la société envers
l'autre. Un artisan malheureux,, moins intelligent, moins
habile que son confrère, et ne trouvant plus dans l'exercice
de son métier les ressources nécessaires à sa vie et à celle de
sa famille, vient offrir à ce confrère, son travail de chaque
jour en échange duquel il recevra les choses nécessaires à ses
besoins. L'employeur et l'employé sont nés. Mais le mot
employé est pris ici dans son sens propre en opposition au
mot employeur et non pas dans le sens restreint que nous lui
donnons aujourd'hui. Le premier employé fut vraisemblable-
ment un ouvrier, et la classe à laquelle nous appartenons
n'apparut que lorsque, par l'influence de la monnaie, le com-
merce se fut en quelque sorte civilisé.
L'artisan, en effet, ne pouvait continuer à recevoir unique-
ment en échange de ses produits, des matières alimentaires
dont la plus grande partie ne lui était d'aucune utilité.
L'amour du gain, l'instinct de la propriété innés dans la
nature humaine, réclamaient impérieusement un autre
1. Nous sommes heureux de pouvoir reproduire ici la conférence
faite par notre collègue M. Jules Zirnheld à la Commission d'Études,
le 19 novembre. Nous sommes persuadés qu'elle trouvera auprès
de nos lecteurs un succès égal à celui qu'elle a rencontré dans
cette réunion. (Note de la Rédaction.)
moyen d'échange. Les hommes comprirent la nécessité de
trouver une matière pouvant servir de point de comparaison
pour la fixation de la valeur. Cette matière type devait être
assez rare pour ne point subir les variations de l'offre et de la
demande et renfermer en un volume restreint, rendant le
transport facile, une valeur assez grande; elle devait pouvoir
se conserver longtemps et facilement sans dépréciation sen-
s ible. Par suite du manque de métaux précieux, la monnaie
primitive était loin de remplir ces conditions. Sparte avait
choisi le fer, l'Abyssinie le sel, les Hébreux seuls employaient
l'argent. La monnaie métallique consistait en lingots dont la
valeur s'établissait au poids : Abraham, nous dit la Genèse,
pesa 400 sicles d'argent et les donna en échange d'une pièce
de terre que lui avaient cédée les fils de Heth. Plus tard, pour
f aciliter le pesage, on fondit des lingots d'un volume uni-
forme : de là à la frappe de la monnaie, il n'y avait qu'un pas
que l'on ne tarda pas à franchir.
Grâce à cet intermédiaire commode des échanges, le com-
merce sortit des limites restreintes dans lesquelles il était
resté jusque-là. Depuis longtemps, d'autre part, l'homme
s'était familiarisé avec la mer, cette grande voie de commu-
nication d'alors, que de nombreuses flottes sillonnèrent
bientôt.
La Phénicie, la Grè.ce, puis Caxthage se disputèrent la pos-
session des marchés, et par un fructueux négoce entassèrent
les richesses incalculables que devait gaspiller plus tard
l'opulence romaine.
Rome elle-même après avoir fait disparaître l'une après
l'autre ces rivales gênantes, réserva à ses citoyens le mono-
pole du commerce universel.
Ceux-ci surent tirer un parti admirable de leur puissance
et de leur inviolabilité, et des comptoirs nombreux s'établi-
rent sur tous les points du monde connu.
Ce fut alors le règne des affranchis: valets serviles de maî-
tres indolents et dépravés, serviteurs de nom, patrons de
fait, mêlant la morgue insolente de l'esclave parvenu à la
cruauté froide de leurs maîtres; ils ont été nos ancêtres dans
l'emploi, mais ne seront point nos modèles.
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une partie du produit de sa chasse pour en obtenir des vête-
ments ou des armes.
Cependant les familles se sont rassemblées, les tribus se
forment, chacun s'adonne à l'occupation vers laquelle le por-
tent ses aspirations. Mais la différence de niveau intellectuel
entre les hommes amène fatalement la formation des classes,
c'est-à-dire la dépendance d'une partie de la société envers
l'autre. Un artisan malheureux,, moins intelligent, moins
habile que son confrère, et ne trouvant plus dans l'exercice
de son métier les ressources nécessaires à sa vie et à celle de
sa famille, vient offrir à ce confrère, son travail de chaque
jour en échange duquel il recevra les choses nécessaires à ses
besoins. L'employeur et l'employé sont nés. Mais le mot
employé est pris ici dans son sens propre en opposition au
mot employeur et non pas dans le sens restreint que nous lui
donnons aujourd'hui. Le premier employé fut vraisemblable-
ment un ouvrier, et la classe à laquelle nous appartenons
n'apparut que lorsque, par l'influence de la monnaie, le com-
merce se fut en quelque sorte civilisé.
L'artisan, en effet, ne pouvait continuer à recevoir unique-
ment en échange de ses produits, des matières alimentaires
dont la plus grande partie ne lui était d'aucune utilité.
L'amour du gain, l'instinct de la propriété innés dans la
nature humaine, réclamaient impérieusement un autre
1. Nous sommes heureux de pouvoir reproduire ici la conférence
faite par notre collègue M. Jules Zirnheld à la Commission d'Études,
le 19 novembre. Nous sommes persuadés qu'elle trouvera auprès
de nos lecteurs un succès égal à celui qu'elle a rencontré dans
cette réunion. (Note de la Rédaction.)
moyen d'échange. Les hommes comprirent la nécessité de
trouver une matière pouvant servir de point de comparaison
pour la fixation de la valeur. Cette matière type devait être
assez rare pour ne point subir les variations de l'offre et de la
demande et renfermer en un volume restreint, rendant le
transport facile, une valeur assez grande; elle devait pouvoir
se conserver longtemps et facilement sans dépréciation sen-
s ible. Par suite du manque de métaux précieux, la monnaie
primitive était loin de remplir ces conditions. Sparte avait
choisi le fer, l'Abyssinie le sel, les Hébreux seuls employaient
l'argent. La monnaie métallique consistait en lingots dont la
valeur s'établissait au poids : Abraham, nous dit la Genèse,
pesa 400 sicles d'argent et les donna en échange d'une pièce
de terre que lui avaient cédée les fils de Heth. Plus tard, pour
f aciliter le pesage, on fondit des lingots d'un volume uni-
forme : de là à la frappe de la monnaie, il n'y avait qu'un pas
que l'on ne tarda pas à franchir.
Grâce à cet intermédiaire commode des échanges, le com-
merce sortit des limites restreintes dans lesquelles il était
resté jusque-là. Depuis longtemps, d'autre part, l'homme
s'était familiarisé avec la mer, cette grande voie de commu-
nication d'alors, que de nombreuses flottes sillonnèrent
bientôt.
La Phénicie, la Grè.ce, puis Caxthage se disputèrent la pos-
session des marchés, et par un fructueux négoce entassèrent
les richesses incalculables que devait gaspiller plus tard
l'opulence romaine.
Rome elle-même après avoir fait disparaître l'une après
l'autre ces rivales gênantes, réserva à ses citoyens le mono-
pole du commerce universel.
Ceux-ci surent tirer un parti admirable de leur puissance
et de leur inviolabilité, et des comptoirs nombreux s'établi-
rent sur tous les points du monde connu.
Ce fut alors le règne des affranchis: valets serviles de maî-
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