Titre : Bulletin du Syndicat des employés du commerce et de l'industrie
Auteur : Syndicat des employés du commerce et des interprofessionnels (France). Auteur du texte
Éditeur : Siège social (Paris)
Date d'édition : 1898-08-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32728215s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 août 1898 01 août 1898
Description : 1898/08/01 (A8,N52)-1898/08/31. 1898/08/01 (A8,N52)-1898/08/31.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9615791b
Source : CODHOS / Archives CFDT, 2013-304540
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/11/2015
8e ANNÉE — N° 52. Août 1898.
BULLETIN
DU
SYNDICAT DES EMPLOYÉS
DU COMMERCE & DE L'INDUSTRIE
FONDÉ EN 1887
SIÈGE SOCIAL : 14, rue des Petits-Carreaux, 14. — PARIS
POUR LES ABONNEMENTS ET LES ANNONCES
S'adresser au Siège social
Le BULLETIN est envoyé gratis aux Syndiqués
Le BULLETIN parait tous les mois.
ESPÉRANCE
Absorbés par les luttes que nous menons, aux prises
avec les difficultés qui nous étreignent, nous nous ren-
dons difficilement compte des progrès accomplis. Il nous
semble que nous piétinons sur place et que sans cesse
recule l'avenir riche de promesses que nous avons cru
entrevoir tout proche de nous. Découragés, nous nous
abandonnons alors à l'ennui qui tue l'effort, et nous
attendons sans grand espoir que le hasard réalise ce qui,
désormais, nous paraît irréalisable.
Désespérés, nous désespérons les autres; las d'agir,
nous communiquons à ceux qui agissent encore notre
lassitude.
Il est bon parfois, pour ne pas perdre courage, de s'ar-
rêter, de se recueillir et de regarder autour de soi pour
juger plus sainement les choses.
Sans doute l'heure où nous vivons n'est pas de pleine
lumière. Les pessimistes, et ils abondent, ne sont pas en
peine pour nous montrer les difficultés du présent et les
menaces de l'avenir. Au point de vue politique, il semble
que le pays, sans éducation civique suffisante, d'une
volonté anémiée, soit incapable d'assurer la stabilité
gouvernementale. Les élections succèdent aux élections,
les ministères aux ministères, sans que des consultations
successives du pays, ni des batailles parlementaires sorte
l indication d'un programme de gouvernement. Et grâce
à cette indécision, les réformes nécessaires sont sans
cesse ajournées.
- Un trouble social profond agite la société. Tout
aujourd'hui est en question. Le vieil édifice où avaient
vécu nos pères s'écroule de toute part. Les transforma-
tions économiques et politiques survenues en ce siècle
ont bouleversé les rapports entre les hommes. Entre le
capital et le travail, la lutte est violente ; des convoitises,
des rancunes, des haines inconnues jusqu'ici se sont
révélées. La famille elle-même est ébranlée. Fait de chi-
mères et d'utopies décevantes, porté par la souffrance
humaine qu'il énerve d'illusions, le collectivisme grandit
chaque jour. Hier il semblait cantonné dans les villes,
aujourd'hui il gagne les campagnes.
Et au moment où, pour réagir contre le mal, pour re-
monter le courant qui nous emporte, pour remettre toute
chose en sa place, il faudrait des âmes viriles, des carac-
tères droits et fermes, au moment où le pays aurait
plus que jamais besoin d'énergie morale, il semble
qu'aussi défaille l'énergie et que décline la moralité. Les
crimes augmentent, les suicides se multiplient, même
chez les enfants.
En face de ces faits, plus d'un, avec de grands gestes
découragés, désespérant de son temps et de son pays,
renonce à la lutte; et le pessimiste qui s'éveille parfois au
fond de nous ne nous conseille-t-il pas aussi d'imiter
leur exemple?
Mais les pessimistes sont gens superficiels et à courte
vue. Ce sont des délicats, attristés par tout ce qui choqué
dès l'abord. Ils ne savent pas voir derrière les appa-
rences la réalité profonde.
Et c'est cette réalité qu'il importe de connaître pour
juger sainement des choses.
Or, cette réalité n'est pas aussi sombre que certains le
veulent faire croire. A côté de périls évidents, elle offre
de vraies, de sérieuses raisons d'espérance.
Il y a dans notre société un trouble social profond.
Mais quel siècle jamais fut plus épris de justice, plus
préoccupé de régler selon le droit et la vérité les rap-
ports des hommes entre eux? La conception de la justice
n'est pas la même chez tous, les moyens de la réaliser
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Absorbés par les luttes que nous menons, aux prises
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semble que nous piétinons sur place et que sans cesse
recule l'avenir riche de promesses que nous avons cru
entrevoir tout proche de nous. Découragés, nous nous
abandonnons alors à l'ennui qui tue l'effort, et nous
attendons sans grand espoir que le hasard réalise ce qui,
désormais, nous paraît irréalisable.
Désespérés, nous désespérons les autres; las d'agir,
nous communiquons à ceux qui agissent encore notre
lassitude.
Il est bon parfois, pour ne pas perdre courage, de s'ar-
rêter, de se recueillir et de regarder autour de soi pour
juger plus sainement les choses.
Sans doute l'heure où nous vivons n'est pas de pleine
lumière. Les pessimistes, et ils abondent, ne sont pas en
peine pour nous montrer les difficultés du présent et les
menaces de l'avenir. Au point de vue politique, il semble
que le pays, sans éducation civique suffisante, d'une
volonté anémiée, soit incapable d'assurer la stabilité
gouvernementale. Les élections succèdent aux élections,
les ministères aux ministères, sans que des consultations
successives du pays, ni des batailles parlementaires sorte
l indication d'un programme de gouvernement. Et grâce
à cette indécision, les réformes nécessaires sont sans
cesse ajournées.
- Un trouble social profond agite la société. Tout
aujourd'hui est en question. Le vieil édifice où avaient
vécu nos pères s'écroule de toute part. Les transforma-
tions économiques et politiques survenues en ce siècle
ont bouleversé les rapports entre les hommes. Entre le
capital et le travail, la lutte est violente ; des convoitises,
des rancunes, des haines inconnues jusqu'ici se sont
révélées. La famille elle-même est ébranlée. Fait de chi-
mères et d'utopies décevantes, porté par la souffrance
humaine qu'il énerve d'illusions, le collectivisme grandit
chaque jour. Hier il semblait cantonné dans les villes,
aujourd'hui il gagne les campagnes.
Et au moment où, pour réagir contre le mal, pour re-
monter le courant qui nous emporte, pour remettre toute
chose en sa place, il faudrait des âmes viriles, des carac-
tères droits et fermes, au moment où le pays aurait
plus que jamais besoin d'énergie morale, il semble
qu'aussi défaille l'énergie et que décline la moralité. Les
crimes augmentent, les suicides se multiplient, même
chez les enfants.
En face de ces faits, plus d'un, avec de grands gestes
découragés, désespérant de son temps et de son pays,
renonce à la lutte; et le pessimiste qui s'éveille parfois au
fond de nous ne nous conseille-t-il pas aussi d'imiter
leur exemple?
Mais les pessimistes sont gens superficiels et à courte
vue. Ce sont des délicats, attristés par tout ce qui choqué
dès l'abord. Ils ne savent pas voir derrière les appa-
rences la réalité profonde.
Et c'est cette réalité qu'il importe de connaître pour
juger sainement des choses.
Or, cette réalité n'est pas aussi sombre que certains le
veulent faire croire. A côté de périls évidents, elle offre
de vraies, de sérieuses raisons d'espérance.
Il y a dans notre société un trouble social profond.
Mais quel siècle jamais fut plus épris de justice, plus
préoccupé de régler selon le droit et la vérité les rap-
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