Titre : Bulletin du Syndicat des employés du commerce et de l'industrie
Auteur : Syndicat des employés du commerce et des interprofessionnels (France). Auteur du texte
Éditeur : Siège social (Paris)
Date d'édition : 1899-06-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32728215s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 juin 1899 01 juin 1899
Description : 1899/06/01 (A9,N62)-1899/06/30. 1899/06/01 (A9,N62)-1899/06/30.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9615785m
Source : CODHOS / Archives CFDT, 2013-304540
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/11/2015
9e ANNÉE. — N° 62 Juin 1899
BULLETIN
DU
SYNDICAT DES EMPLOYÉS
DU COMMERCE & DE L'INDUSTRIE
FONDÉ EN 1887
SIÈGE SOCIAL : 14, Rue des Petits-Carreaux. — PARIS
POUR LES ABONNEMENTS ET LES ANNONCES
S'adir-es--&,er au Siège Social
Le BULLETIN est envoyé gratis aux Syndiqués
Le '!ULLETIN parait tous les mois -
SOMMAIRE
Constitution et suffrage universel.— Conseil syndical.— Réunion
des Délégués. — Chronique coloniale. — Assemblée générale
du a5 juillet. — A. imiter. — Commission d'études. — La
Fraternité commerciale. — Groupement professionnel. — Avis
divers.
Constitution et Suffrage Universel (1)
En jetant les yeux sur le titre ci-dessus, le lecteur se sou-
viendra peut-être avec inquiétude que, de par la loi sur les
Syndicats professionnels,, les sociétés de ce genre qui s'oc-
cupent de politique s'exposent à des désagréments, et ce à
bien juste titre.
C'est pourquoi nous calmons tout esprit troublé en
déclarant de suite que cette étude se borne à une simple
exposition ; nous n'avons entendu critiquer certaines im-
perfections que dans la mesure où elles nous incommodent,
c'est-à-dire en ce qu'elles perpétuent l'inorganisation du.
travail ; en résumé, nous n'avons voulu blesser lès convic-
tions de personne et si, par hasard, un mot douteux nous
avait échappé, nous protestons d'avance contre le sens équi-
voque que l'on pourrait lui attribuer.
La revision de la Constitution, que l'éventualité d'une
autre revision a pu faire oublier à beaucoup de bons esprits,
n'en reste pas moins la constante préoccupation de person-
nalités qui, sachant s'élever au-dessus des oiseuses discus-
sions d'aujourd'hui, voient l'avenir gros de menaces et nous
crient l'imminence du danger. Il est heureux que ces
hommes aient pu sortir de l'égoïsme ambiant et qu'au
(1) Extrait d'une conférence faite à la Commission d'Etudes, le 17 fé-
vrier i8gg.
milieu du laisser-aller des volontés et' du désarroi des intel-
ligences, ils aient un peu ranimé l'esprit engourdi de la
nation. On connaît la vigoureuse campagne inaugurée
par MM. de Marcère et Charles Benoist, pour la formation
d'une Constituante ; le principe rassemble aujourd'hui
beaucoup d'admirateurs, mais tous ne s'entendent pas sur
ses conséquences et sur les modifications à apporter à la
Constitution actuelle. En général, ils ne veulent plus d'un
président de la République tenu en lisière par ses ministres
et désirent étendre son pouvoir ; ils veulent aussi que, ma-
gistrat suprême, représentant de la démocratie française, il
soit élu directement par elle au suffrage universel. Ils
demandent que la Chambre des députés soit renouvelable
par tiers seulement. Quant aux ministres, ils les aimeraient
choisis de préférence hors des Chambres. Pour obtenir tout
cela, ils réclament une Constituante qui, inspirée par les
doléances du peuple français que les départements' rédige-
raient eux-mêmes, donnerait à la France une nouvelle
Constitution.
Pour ce qui est des ministres, il est clair que leur instabi-
lité est une des causes primordiales du trouble des affaires.
Ce sera pour ceux qui nous suivront dans l'étude de l'his-
toire de ce pays, une tâche difficile, nécessitant de longs
efforts de mémoire, que d'apprendre le nom et les attribu-
tions de nos ministres, et les examinateurs des temps futurs
trouveront là des colles toutes prêtes pour les candidats. En
effet, que de ministères, éclos le matin dans l'imagination du
Chef de l'Etat et d'après les indications de la majorité, se
sont flétris le soir comme les roses de Malherbe. Quelle hau-
teur de vues peuvent avoir ces gouvernants dont la première -
préoccupation doit être de s'assurer qu'ils répondent bien
au sentiment du nombre qui les fait vivre. Absorbés parle
pointage des voix qui les soutiennent, entretenus malgré
eux dans une lutte terre-à-terre quotidienne et perfide,
comment peuvent-ils se ressaisir et planer " au-dessus de la
foule dont ils dépendent ? Involontairement-, on se remé-
more les figures de nos grands ministres d'autrefois, on
compare et l'on s'attriste. N'est-il pas déplorable qu'un mi-
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DU
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Constitution et suffrage universel.— Conseil syndical.— Réunion
des Délégués. — Chronique coloniale. — Assemblée générale
du a5 juillet. — A. imiter. — Commission d'études. — La
Fraternité commerciale. — Groupement professionnel. — Avis
divers.
Constitution et Suffrage Universel (1)
En jetant les yeux sur le titre ci-dessus, le lecteur se sou-
viendra peut-être avec inquiétude que, de par la loi sur les
Syndicats professionnels,, les sociétés de ce genre qui s'oc-
cupent de politique s'exposent à des désagréments, et ce à
bien juste titre.
C'est pourquoi nous calmons tout esprit troublé en
déclarant de suite que cette étude se borne à une simple
exposition ; nous n'avons entendu critiquer certaines im-
perfections que dans la mesure où elles nous incommodent,
c'est-à-dire en ce qu'elles perpétuent l'inorganisation du.
travail ; en résumé, nous n'avons voulu blesser lès convic-
tions de personne et si, par hasard, un mot douteux nous
avait échappé, nous protestons d'avance contre le sens équi-
voque que l'on pourrait lui attribuer.
La revision de la Constitution, que l'éventualité d'une
autre revision a pu faire oublier à beaucoup de bons esprits,
n'en reste pas moins la constante préoccupation de person-
nalités qui, sachant s'élever au-dessus des oiseuses discus-
sions d'aujourd'hui, voient l'avenir gros de menaces et nous
crient l'imminence du danger. Il est heureux que ces
hommes aient pu sortir de l'égoïsme ambiant et qu'au
(1) Extrait d'une conférence faite à la Commission d'Etudes, le 17 fé-
vrier i8gg.
milieu du laisser-aller des volontés et' du désarroi des intel-
ligences, ils aient un peu ranimé l'esprit engourdi de la
nation. On connaît la vigoureuse campagne inaugurée
par MM. de Marcère et Charles Benoist, pour la formation
d'une Constituante ; le principe rassemble aujourd'hui
beaucoup d'admirateurs, mais tous ne s'entendent pas sur
ses conséquences et sur les modifications à apporter à la
Constitution actuelle. En général, ils ne veulent plus d'un
président de la République tenu en lisière par ses ministres
et désirent étendre son pouvoir ; ils veulent aussi que, ma-
gistrat suprême, représentant de la démocratie française, il
soit élu directement par elle au suffrage universel. Ils
demandent que la Chambre des députés soit renouvelable
par tiers seulement. Quant aux ministres, ils les aimeraient
choisis de préférence hors des Chambres. Pour obtenir tout
cela, ils réclament une Constituante qui, inspirée par les
doléances du peuple français que les départements' rédige-
raient eux-mêmes, donnerait à la France une nouvelle
Constitution.
Pour ce qui est des ministres, il est clair que leur instabi-
lité est une des causes primordiales du trouble des affaires.
Ce sera pour ceux qui nous suivront dans l'étude de l'his-
toire de ce pays, une tâche difficile, nécessitant de longs
efforts de mémoire, que d'apprendre le nom et les attribu-
tions de nos ministres, et les examinateurs des temps futurs
trouveront là des colles toutes prêtes pour les candidats. En
effet, que de ministères, éclos le matin dans l'imagination du
Chef de l'Etat et d'après les indications de la majorité, se
sont flétris le soir comme les roses de Malherbe. Quelle hau-
teur de vues peuvent avoir ces gouvernants dont la première -
préoccupation doit être de s'assurer qu'ils répondent bien
au sentiment du nombre qui les fait vivre. Absorbés parle
pointage des voix qui les soutiennent, entretenus malgré
eux dans une lutte terre-à-terre quotidienne et perfide,
comment peuvent-ils se ressaisir et planer " au-dessus de la
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more les figures de nos grands ministres d'autrefois, on
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