Titre : Bulletin du Syndicat des employés du commerce et de l'industrie
Auteur : Syndicat des employés du commerce et des interprofessionnels (France). Auteur du texte
Éditeur : Siège social (Paris)
Date d'édition : 1900-12-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32728215s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 décembre 1900 01 décembre 1900
Description : 1900/12/01 (A10,N80)-1900/12/31. 1900/12/01 (A10,N80)-1900/12/31.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9615783s
Source : CODHOS / Archives CFDT, 2013-304540
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/11/2015
10* ANNÉE. — No 80 Décembre 1900
BULLETIN
DU
SYNDICAT DES EM^XOYÉS
DU COMMERCE & DE L'INDUSTRIE^,
,/JI
FONDÉ EN 1887 /à/
SIÈGE SOCIAL : 14, Rue des Petits-Carreaux. — PARIS
POUR LES ABONNEMENTS ET LES ANNONCES
S'adresser au Siège Social
Le BULLETIN est envoyé' gratis aux Syndiqués
Le BULLÈTIN paraît ions les mois
SOMMAIRE
Education populaire et Syndicats. — Conseil syndical. — Réunoin
des Délégués du i3 Novembre 1900. — Assemblée générale
Trimestrielle du i5 Novembre 1900. — Echos et nouvelles.
— Commission d'Etudes. — Nos soldats — Le Syndicat
ouvrier des Industries du Livre. — Placement. — La Ferme-
meture des Magasins en Allemagne — Les Ouvriers Métal-
lurgistes — Avis divers.
A NOS LECTEURS
A partir du i5 janvier 1901, notre Bulletin aura 16 pages
et paraîtra sous ce nouveau titre : l'Employé, Organe du
Syndicat des fimployés du Commerce et de l'Industrie.
Ces transformations, qui nous étaient demandées depuis
long-temps' de divers côtés, ne vont pas sans entraîner des
dépenses assez fortes ; nous comptons sur le dévouement de
tous nos amis pour nous aider à y faire face. En propageant
notre journal dans le^cercle de leurs connaissances, ils arri-
veront à nous procurer sous forme d'abonnements, les
concours pécuniaires dont nous avons besoin.
ÉDUCATION POPULAIRE ET SYNDICATS
Un récent incident attire tout particulièrement notre
attention sur les œuvres d'éducation populaire. On connaît
les faits. Un beau jour, M. Deherme, fondateur de l'Uni-
versité populaire du faubourg Saint-Antoine, avait prié
M. Urbain Gohier devenir faire une conférence sur les idées
qui lui sont chères et qu'il défend avec la vigueur que l'on
sait. Le lendemain, agissant avec son éclectisme coutumier,
M. Deherme invita un prêtre catholique à prendre la place
du conférencier socialiste. Mais il avait compté sans ses
hôtes; les admirateurs de M. Gohier signifièrent au « curé »,
par leurs vociférations, que dans cette « Coopération des
idées », à laquelle les conviait M. Deherme, ils entendaient
coopérer tout seuls..
Une partie de la presse s'est indignée, tandis que l'autre
exultait. Naturellement, M. Gohier et, après lui, les journa-
nalistes-marchands d'habits qui lui emboîtent le pas, ont
crié au cléricalisme de M. Deherme, flétri comme il conve-
nait l'audace du prêtre et juré qu'ils ne remettraient plus
les pieds dans des endroits où la liberté ,des opinions était
aussi mal comprise. Ce qui console, c'est que M. Gohier
n'affiche au moins pas cette hypocrisie de la tolérance qui
distingue tant de nos démocrates patentés.
Heureusement, l'éducation populaire n'est pas toutentière
à la merci de pareils sectaires. Si les socialistes ont
pu empêcher l'expression de la pensée humaine (ce qui
prouve l'abîme qu'il y a du mot à la chose, et combien on
peut détester celle-ci en répétant continuellement celui-là),
il existe bien des milieux dans lesquels il ne leur serait
pas loisible de faire la pluie et le beau fèmps et qui, malgré
une couleur chrétienne résolument arborée, laissent à
toutes les idées raisonnables le droit de s'exprimer.
Et c'est bien l'un des spectacles les plus réconfortants
qui soient, que celui de cette éclosion simultanée d'oeuvres
d'enseignement populaire, d'éducation sociale des ouvriers.
De tous côtés, à Paris, dans le Nord et le Sud-Est, plus
particulièrement, elles surgissent, s'organisent, se fédèrent
et donnent à la jeunesse qu'elles recrutent une haute con-
ception du rôle qu'elle doit jouer au xxe siècle.
Les Cercles d'Etudes sont dès à présent la forme la plus
simple de ces associations et celle qui doit, à notre sens,
donner le plus de résultats. Institués rapidement au milieu
de groupements ayant déjà une vie normale, les Cercles
d'Etudes répondent heureusement aux questions brûlantes
que se posent le jeune homme de dix-huit ou vingt ans,
dont le cœur bat pour toutes les nobles causes, et qui livré
à lui-même ne trouve plus pour compagnons de route que
le Doute et le Découragement. A cette âme qui a faim et
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DU
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,/JI
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Education populaire et Syndicats. — Conseil syndical. — Réunoin
des Délégués du i3 Novembre 1900. — Assemblée générale
Trimestrielle du i5 Novembre 1900. — Echos et nouvelles.
— Commission d'Etudes. — Nos soldats — Le Syndicat
ouvrier des Industries du Livre. — Placement. — La Ferme-
meture des Magasins en Allemagne — Les Ouvriers Métal-
lurgistes — Avis divers.
A NOS LECTEURS
A partir du i5 janvier 1901, notre Bulletin aura 16 pages
et paraîtra sous ce nouveau titre : l'Employé, Organe du
Syndicat des fimployés du Commerce et de l'Industrie.
Ces transformations, qui nous étaient demandées depuis
long-temps' de divers côtés, ne vont pas sans entraîner des
dépenses assez fortes ; nous comptons sur le dévouement de
tous nos amis pour nous aider à y faire face. En propageant
notre journal dans le^cercle de leurs connaissances, ils arri-
veront à nous procurer sous forme d'abonnements, les
concours pécuniaires dont nous avons besoin.
ÉDUCATION POPULAIRE ET SYNDICATS
Un récent incident attire tout particulièrement notre
attention sur les œuvres d'éducation populaire. On connaît
les faits. Un beau jour, M. Deherme, fondateur de l'Uni-
versité populaire du faubourg Saint-Antoine, avait prié
M. Urbain Gohier devenir faire une conférence sur les idées
qui lui sont chères et qu'il défend avec la vigueur que l'on
sait. Le lendemain, agissant avec son éclectisme coutumier,
M. Deherme invita un prêtre catholique à prendre la place
du conférencier socialiste. Mais il avait compté sans ses
hôtes; les admirateurs de M. Gohier signifièrent au « curé »,
par leurs vociférations, que dans cette « Coopération des
idées », à laquelle les conviait M. Deherme, ils entendaient
coopérer tout seuls..
Une partie de la presse s'est indignée, tandis que l'autre
exultait. Naturellement, M. Gohier et, après lui, les journa-
nalistes-marchands d'habits qui lui emboîtent le pas, ont
crié au cléricalisme de M. Deherme, flétri comme il conve-
nait l'audace du prêtre et juré qu'ils ne remettraient plus
les pieds dans des endroits où la liberté ,des opinions était
aussi mal comprise. Ce qui console, c'est que M. Gohier
n'affiche au moins pas cette hypocrisie de la tolérance qui
distingue tant de nos démocrates patentés.
Heureusement, l'éducation populaire n'est pas toutentière
à la merci de pareils sectaires. Si les socialistes ont
pu empêcher l'expression de la pensée humaine (ce qui
prouve l'abîme qu'il y a du mot à la chose, et combien on
peut détester celle-ci en répétant continuellement celui-là),
il existe bien des milieux dans lesquels il ne leur serait
pas loisible de faire la pluie et le beau fèmps et qui, malgré
une couleur chrétienne résolument arborée, laissent à
toutes les idées raisonnables le droit de s'exprimer.
Et c'est bien l'un des spectacles les plus réconfortants
qui soient, que celui de cette éclosion simultanée d'oeuvres
d'enseignement populaire, d'éducation sociale des ouvriers.
De tous côtés, à Paris, dans le Nord et le Sud-Est, plus
particulièrement, elles surgissent, s'organisent, se fédèrent
et donnent à la jeunesse qu'elles recrutent une haute con-
ception du rôle qu'elle doit jouer au xxe siècle.
Les Cercles d'Etudes sont dès à présent la forme la plus
simple de ces associations et celle qui doit, à notre sens,
donner le plus de résultats. Institués rapidement au milieu
de groupements ayant déjà une vie normale, les Cercles
d'Etudes répondent heureusement aux questions brûlantes
que se posent le jeune homme de dix-huit ou vingt ans,
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