Titre : Bulletin du Syndicat des employés du commerce et de l'industrie
Auteur : Syndicat des employés du commerce et des interprofessionnels (France). Auteur du texte
Éditeur : Siège social (Paris)
Date d'édition : 1899-12-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32728215s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 décembre 1899 01 décembre 1899
Description : 1899/12/01 (A9,N68)-1899/12/31. 1899/12/01 (A9,N68)-1899/12/31.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k96157668
Source : CODHOS / Archives CFDT, 2013-304540
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/11/2015
9e ANNÉE. — No 68 Décembre 1899
BULLETIN
DU
SYNDICAT DES EMPLOYÉS
DU COMMERCE & DE L'INDUSTRIE
FONDÉ EN 1887
SIÈGE SOCIAL : 14, Rue des Petits-Carreaux. — PARIS
POUR. LES ABONNEMENTS ET LES ANNONCES
S'adresser au Siège Social
Le BULLETIN est envoyé gratis aux Syndiqués
Le BULLETIN parait tous les mois
SOMMAIRE
Le Triomphe. —Conseil syndical. — Réunion des Délégués. —
La question syndicale à l'Etranger. — Assemblée générale
trimestrielle du 23 Janvier igoo. — Echos. — Commission
d'Etudes. — Coopération. — Le Coton hydrophile. —Groupe-
ment professionnel. — Avis divers.
LE TRIOMPHE
Est-il trop tard pour en parler? Non, puisqu'il n'est
jamais trop tard pour bien faire. Or, nous croyons
bien faire en nous excusant auprès du Conseil muni-
cipal de Paris de n'avoir pas répondu à l'invitation
par laquelle il nous priait de prendre part au Triom-
phe de la République.
Nous n'alléguerons pas pour motiver nos excuses,
que la République, en triomphant sur l'ancienne place
du Trône qu'elle démocratise ainsi définitivement,
avait choisi un quartier bien lointain, discrète allu-
sion, sans doute, à l'éloignement de son triomphe
moral. La rumeur publique nous eût portés vers elle.
Comme toutes les bannières étaient autorisées, nous
aurions suivi avec orgueil notre drapeau où le signe
écarlate de la divinité sanctifie l'emblème tricolore
de la Patrie. Chemin faisant, nous aurions chanté des
cantiques populaires, auxquels, espérons-le, on n'eût
pas fait plus mauvais accueil qu'à la Carmagnole.
La fête était donc attrayante sous certains rapports,
mais il a fallu que notre Syndicat fût raisonnable pour
nos édiles qui ne l'étaient pas, en l'exposant ainsi à
verser dans l'ornière politique.
Evidemment, ce n'était point là une de ces solen-
nités nationales, devant lesquelles toutes les inimitiés
personnelles s'effacent et qui marquent une étape
nouvelle de la civilisation ou la réalisation d'une grande
idée. En ces temps troublés où l'on mesure toutes choses
à l'aune dreyfusiste nous savions trop quels dieux
on voulait faire encenser et quelle basse conception
s'étaient faite à l'avance de ce « Triomphe » ceux qui
l'ont prémédité, organisé et commis. Quelle conte-
nance aurions-nous observée dans le cortège ? Souf-
fletés en plein visage par les chansons ignominieuses
dont ceux qui les chantaient n'avaient pas, nous vou-
lons bien le croire, pesé toutes les paroles, nous
aurions vu notre drapeau subir les frôlements d'é-
tendards ennemis et nous aurions constaté avec peine
combien notre société porte en elle de ferments de
décomposition.
D'ailleurs, les braves gens qui ont « marché » au
sens vulgaire du mot, doivent être maintenant désillu-
sionnés. A peine les lampions étaient-ils éteints que
les prolétaires étaient ramenés rudement à la réalité ;
les travailleurs — qui ne travaillaient pas à ce
moment — les grévistes du Doubs, en un mot,
ont failli apprendre à leurs dépens que la noce n'aurait
pas de lendemain. Ces pèlerins, essaimant vers Paris,
poussés par on ne sait quel naïf enthousiasme, ont dû
se dire que la fète du 19 novembre n'était en dernière
analyse qu'une monstrueuse antithèse et quo le bronze
de Dalou était par trop allégorique pour ne pas dire
plus.
C'est surtout à ce point de vue que nous devons
envisager les choses, puisque nous croyons parfai-
tement oiseux de parler dans ce Bulletin de politique
proprement dite.
BULLETIN
DU
SYNDICAT DES EMPLOYÉS
DU COMMERCE & DE L'INDUSTRIE
FONDÉ EN 1887
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Le Triomphe. —Conseil syndical. — Réunion des Délégués. —
La question syndicale à l'Etranger. — Assemblée générale
trimestrielle du 23 Janvier igoo. — Echos. — Commission
d'Etudes. — Coopération. — Le Coton hydrophile. —Groupe-
ment professionnel. — Avis divers.
LE TRIOMPHE
Est-il trop tard pour en parler? Non, puisqu'il n'est
jamais trop tard pour bien faire. Or, nous croyons
bien faire en nous excusant auprès du Conseil muni-
cipal de Paris de n'avoir pas répondu à l'invitation
par laquelle il nous priait de prendre part au Triom-
phe de la République.
Nous n'alléguerons pas pour motiver nos excuses,
que la République, en triomphant sur l'ancienne place
du Trône qu'elle démocratise ainsi définitivement,
avait choisi un quartier bien lointain, discrète allu-
sion, sans doute, à l'éloignement de son triomphe
moral. La rumeur publique nous eût portés vers elle.
Comme toutes les bannières étaient autorisées, nous
aurions suivi avec orgueil notre drapeau où le signe
écarlate de la divinité sanctifie l'emblème tricolore
de la Patrie. Chemin faisant, nous aurions chanté des
cantiques populaires, auxquels, espérons-le, on n'eût
pas fait plus mauvais accueil qu'à la Carmagnole.
La fête était donc attrayante sous certains rapports,
mais il a fallu que notre Syndicat fût raisonnable pour
nos édiles qui ne l'étaient pas, en l'exposant ainsi à
verser dans l'ornière politique.
Evidemment, ce n'était point là une de ces solen-
nités nationales, devant lesquelles toutes les inimitiés
personnelles s'effacent et qui marquent une étape
nouvelle de la civilisation ou la réalisation d'une grande
idée. En ces temps troublés où l'on mesure toutes choses
à l'aune dreyfusiste nous savions trop quels dieux
on voulait faire encenser et quelle basse conception
s'étaient faite à l'avance de ce « Triomphe » ceux qui
l'ont prémédité, organisé et commis. Quelle conte-
nance aurions-nous observée dans le cortège ? Souf-
fletés en plein visage par les chansons ignominieuses
dont ceux qui les chantaient n'avaient pas, nous vou-
lons bien le croire, pesé toutes les paroles, nous
aurions vu notre drapeau subir les frôlements d'é-
tendards ennemis et nous aurions constaté avec peine
combien notre société porte en elle de ferments de
décomposition.
D'ailleurs, les braves gens qui ont « marché » au
sens vulgaire du mot, doivent être maintenant désillu-
sionnés. A peine les lampions étaient-ils éteints que
les prolétaires étaient ramenés rudement à la réalité ;
les travailleurs — qui ne travaillaient pas à ce
moment — les grévistes du Doubs, en un mot,
ont failli apprendre à leurs dépens que la noce n'aurait
pas de lendemain. Ces pèlerins, essaimant vers Paris,
poussés par on ne sait quel naïf enthousiasme, ont dû
se dire que la fète du 19 novembre n'était en dernière
analyse qu'une monstrueuse antithèse et quo le bronze
de Dalou était par trop allégorique pour ne pas dire
plus.
C'est surtout à ce point de vue que nous devons
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tement oiseux de parler dans ce Bulletin de politique
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