Titre : Bulletin du Syndicat des employés du commerce et de l'industrie
Auteur : Syndicat des employés du commerce et des interprofessionnels (France). Auteur du texte
Éditeur : Siège social (Paris)
Date d'édition : 1899-11-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32728215s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 novembre 1899 01 novembre 1899
Description : 1899/11/01 (A9,N67)-1899/11/30. 1899/11/01 (A9,N67)-1899/11/30.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9615765v
Source : CODHOS / Archives CFDT, 2013-304540
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/11/2015
9e ANNÉE. — Nu 67 Novembre 1899
BULLETIN
DU
SYNDICAT DES EMPLOYÉS
DU COMMERCE & DE L'INDUSTRIE
FONDÉ EN 1887
SIÈGE SOCIAL : 14, Rue des Petits-Carreaux. — PARIS
POUR LES ABONNEMENTS ET LES ANNONCES
S'adresser au Siègti Social
Le BULLETIN est envoye gratis aux Syndiqués
Le BULLETIN parait tous les mois
SOMMAIRE
Notre Exposition. — Conseil syndical. — Réunion des Délégués.
— Note du Trésorier.— Assemblée générale du 24 octobre 18qq.
— Echos. — Commission d'Etudes. — Le départ de la
Classe 1898. — Messe pour les défunts. — Groupement profes-
sionnel.— Avis divers.
NOTRE EXPOSITION
Depuis longtemps déjà, Paris déboisé, bouleversé,
évciilré, semble en proie à quelque mauvais génie
qui, pour le plus grand dam des passants, des omni-
bus et des cochers de fiacre, s'étudie à rendre impra-
ticables les plus belles rues et à obstruer nos plus
belles perspectives de ces magnifiques barrières de
bois vert tendre que nous envierait plus d'un jardi-
nier. La Seine elle-même s'effare entre ses quais qui
l'enserrent davantage, devant les hautes silhouettes
de palais qui se pressent sur ses bords, et semble se
faire bien humble sous l'énorme enjambée du nou-
veau pont. L'Exposition s'élève! Et le Parisien, qui
proteste aux moindres repavages, contemple d'un œil
amusé démolitions, constructions et plâtrages, saute
les ruisseaux, qu'un arrêt intempestif transforme en
mares, évolue entre les malencontreux tas de sable,
de cailloux ou de pavés, change son itinéraire jour-
nalier avec une bonne grâce charmante qui rend
méconnaissable cet enfant terrible.
C'est que l'an prochain, malgré les temps mauvais
que nous traversons, malgré les menaces d'abstention
que l'on profère et que l'on n'exécute pas, la foule
accourra des quatre coins du globe, comme un gigan-
tesque papillon attiré par l'éblouissement de la Ville
Lumière. Pour la féerie qui se prépare, l'esprit et
l'art français auront fait une fois de plus merveille avec
cette prodigieuse faculté qu'ils ont de se surpasser
eux-mêmes. Mais, sous cette profusion de décor, dans
cette prodigalité de mise en scène dont s'esbaudira
la foule, les hommes intelligents, les penseurs, les
apôtres des idées et des théories rechercheront, ana-
lyseront, disséqueront l'œuvre elle-même. Ils y trou-
veront cette fois autre chose qu'un besoin d'éblouir,
autre chose qu'une gigantesque accumulation de pro-
duits industriels ou commerciaux, là louable idée
d'exposer au grand jour la main-d'œuvre à côté du
produit, l'ouvrier à côté de son œuvre. Déjà en 1889,
cette idée avait eu sa place; l'an prochain elle aura
son palais.
Dans cette extension subite qui réserve au monde
social une part méritée et bien restreinte encore, il
ne faut point voir le désir de satisfaire un éveil nou-
veau de curiosité, mais bien le besoin réel et immé-
diat d'étudier ce problème aux données si complexes,
de pénétrer un peu plus avant dans ce labyrinthe de
points d'interrogation qu'est la question sociale.
Nous devons donc nous réjouir que la question du
travail se pose une fois encore à la face du monde
entier. Que sortira-t-il des congrès nombreux que l'on
prépare : beaucoup de vœux peut-être et peu de
besogne réelle, mais sans aucun doute un enseigne-
ment ou tout au moins un courant d'idées. De plus,
le travailleur français a tout à gagner à l'étude de ses
voisins d'outre-Manche ou d'outre-Rhin et jamais plus
belle occasion de se documenter, par l'étude des faits
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DU
SYNDICAT DES EMPLOYÉS
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FONDÉ EN 1887
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Notre Exposition. — Conseil syndical. — Réunion des Délégués.
— Note du Trésorier.— Assemblée générale du 24 octobre 18qq.
— Echos. — Commission d'Etudes. — Le départ de la
Classe 1898. — Messe pour les défunts. — Groupement profes-
sionnel.— Avis divers.
NOTRE EXPOSITION
Depuis longtemps déjà, Paris déboisé, bouleversé,
évciilré, semble en proie à quelque mauvais génie
qui, pour le plus grand dam des passants, des omni-
bus et des cochers de fiacre, s'étudie à rendre impra-
ticables les plus belles rues et à obstruer nos plus
belles perspectives de ces magnifiques barrières de
bois vert tendre que nous envierait plus d'un jardi-
nier. La Seine elle-même s'effare entre ses quais qui
l'enserrent davantage, devant les hautes silhouettes
de palais qui se pressent sur ses bords, et semble se
faire bien humble sous l'énorme enjambée du nou-
veau pont. L'Exposition s'élève! Et le Parisien, qui
proteste aux moindres repavages, contemple d'un œil
amusé démolitions, constructions et plâtrages, saute
les ruisseaux, qu'un arrêt intempestif transforme en
mares, évolue entre les malencontreux tas de sable,
de cailloux ou de pavés, change son itinéraire jour-
nalier avec une bonne grâce charmante qui rend
méconnaissable cet enfant terrible.
C'est que l'an prochain, malgré les temps mauvais
que nous traversons, malgré les menaces d'abstention
que l'on profère et que l'on n'exécute pas, la foule
accourra des quatre coins du globe, comme un gigan-
tesque papillon attiré par l'éblouissement de la Ville
Lumière. Pour la féerie qui se prépare, l'esprit et
l'art français auront fait une fois de plus merveille avec
cette prodigieuse faculté qu'ils ont de se surpasser
eux-mêmes. Mais, sous cette profusion de décor, dans
cette prodigalité de mise en scène dont s'esbaudira
la foule, les hommes intelligents, les penseurs, les
apôtres des idées et des théories rechercheront, ana-
lyseront, disséqueront l'œuvre elle-même. Ils y trou-
veront cette fois autre chose qu'un besoin d'éblouir,
autre chose qu'une gigantesque accumulation de pro-
duits industriels ou commerciaux, là louable idée
d'exposer au grand jour la main-d'œuvre à côté du
produit, l'ouvrier à côté de son œuvre. Déjà en 1889,
cette idée avait eu sa place; l'an prochain elle aura
son palais.
Dans cette extension subite qui réserve au monde
social une part méritée et bien restreinte encore, il
ne faut point voir le désir de satisfaire un éveil nou-
veau de curiosité, mais bien le besoin réel et immé-
diat d'étudier ce problème aux données si complexes,
de pénétrer un peu plus avant dans ce labyrinthe de
points d'interrogation qu'est la question sociale.
Nous devons donc nous réjouir que la question du
travail se pose une fois encore à la face du monde
entier. Que sortira-t-il des congrès nombreux que l'on
prépare : beaucoup de vœux peut-être et peu de
besogne réelle, mais sans aucun doute un enseigne-
ment ou tout au moins un courant d'idées. De plus,
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voisins d'outre-Manche ou d'outre-Rhin et jamais plus
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