Titre : Bulletin du Syndicat des employés du commerce et de l'industrie
Auteur : Syndicat des employés du commerce et des interprofessionnels (France). Auteur du texte
Éditeur : Siège social (Paris)
Date d'édition : 1899-09-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32728215s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 septembre 1899 01 septembre 1899
Description : 1899/09/01 (A9,N65)-1899/09/30. 1899/09/01 (A9,N65)-1899/09/30.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9615764f
Source : CODHOS / Archives CFDT, 2013-304540
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/11/2015
9e ANNÉE. — N° 65 Septembre 1899
BULLETIN
DU
SYNDICAT DES EMPLOYÉS
DU COMMERCE & DE L'INDUSTRIE
FONDÉ EN 1887
SIÈGE SOCIAL : 14, Rue des Petits-Carreaux. — PARIS
POUR LES ABONNEMENTS ET LES ANNONCES
S'adresser au Siège Social
Le BULLETIN est envoyé gratis aux Syndiqués
Le BULLETIN parait tous les mois
Voir à la cinquième page le pro-
gramme des Cours pour l'année 1899-
1900. Il ne sera pas envoyé d'autr3
avis. ■'*'
SOMMAIRE
Une Visite au Familistère de Guise. Conseil syndical. — Fête
patronale de Saint Michel. — Echos. — Boite aux lettres.
— Cours professionnel. — Comment sont nés les Syndicats. —
Groupement professionnel. — Avis divers.
Une Visite au Familistère de Guise
En gare, le train stoppait.
Guise, dominée par son château, apparaissait, noyée dans
les rayons du soleil déclinant vers l'horizon.
De retour d'une période de vacances passées en Belgique,
j'avais résolu de m'arrêter une journée à Guise pour visiter
le Familistère devenu célèbre, bien connu, surtout, de ceux
qui s'occupent des œuvres sociales.
En cinq minutes donc, je flJs en ville, voulant d'abord
jeter un coup d'œil sur le pays avant d'aborder le but de
mon excursion. ». o
Guise, ville manufacturière, n'a rien de '"remarquable si
ce n'est son Familistère, son château élevé sur un escarpe-
ment il 5o mètres au-dessus de la ville et un quartier misé-
rable où les enfants errent, déguenillés, dans les rues et
barbottent, malpropres, au bord des mares ; la traversée de
ce quartier m'impressionna douloureusement ; il est superflu
de décrire ici le spectacle de cette misère ; néanmoins, il
est bon d'en prendre note, parce que, tout à l'heure, nous
pourrons en faire la comparaison avec la population
laborieuse et de bonne tenue établie, à deux pas de là, au
Familistère.
Chemin faisant, je me remémorais l'histoire de cette belle
œuvre :
Godin, penseur et philosophe, homme de cœur, infati-
gable chercheur, a mis toute sa vie à élever ce monument à
la justice sociale. Il pensait que l'homme a pour devoir de
combattre le mal et la souffrance en lui et autour de lui et
de tendre de toutes ses forces à se rapprocher de plus en
plus ici-bas, de l'idéal de lumière, de bonté, de justice et
de bonheur promis aux justes dans l'éternité.
C'est, sans doute, en contemplant les œuvres d'hommes
comme lui que Carlyle disait : « Mon grand espoir, mon
inexpugnable consolation, quand je considère les misères
du monde, est que tout ceci est en voie de changement. »
En 1859, Godin, établi à Guise depuis 184o, comme
fabricant d'appareils de chauffage, de cuisine et d'ameu-
blement, commençait à construire, sous le nom de Fami-
listère, un vaste bâtiment, avec magasins de vente, pour
loger ses ouvriers. En 1877, il instituait la participation
aux bénéfices. En 1880, il constituait sa maison, par un
acte de société en commandite simple, en association coopé-
rative de production. En 1888, il léguait en mourant la
part disponible de sa fortune à l'Association du Familistère,
Grâce à ce legs, les travailleurs de l'Association, déjà
riches d'une forte partie du capital social, sont entrés en
pleine possession collective î leurs instruments de travail,
des maisons d'habitation t des usines de Guise et de
Laeken-lès-Bruxelles.
Aujourd'hui donc, les ouvriers, payés aux pièces, ont
droit, outre leurs salaires, à des avantages qui les placent
dans une situation supérieure, si nous la comparons à celle
qui est faite, presque partout, aux travailleurs de l'industrie.
En effet, sur les bénéfices de fin d'année, il est d'abord
prélevé une somme destinée à couvrir les frais suivants :
Subvention à la Caisse d'assurance mutuelle pour les
ouvriers âgés ou infirmes.
Subvention à la Caisse d'assurance mutuelle en cas de
maladie.
Entretien des maisons d'habitation.
Frais d'éducation et d'instruction des enfants compre-
nant : classe enfantine, école primaire à cinq classes, cours
supérieur à deux classes.
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DU
SYNDICAT DES EMPLOYÉS
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patronale de Saint Michel. — Echos. — Boite aux lettres.
— Cours professionnel. — Comment sont nés les Syndicats. —
Groupement professionnel. — Avis divers.
Une Visite au Familistère de Guise
En gare, le train stoppait.
Guise, dominée par son château, apparaissait, noyée dans
les rayons du soleil déclinant vers l'horizon.
De retour d'une période de vacances passées en Belgique,
j'avais résolu de m'arrêter une journée à Guise pour visiter
le Familistère devenu célèbre, bien connu, surtout, de ceux
qui s'occupent des œuvres sociales.
En cinq minutes donc, je flJs en ville, voulant d'abord
jeter un coup d'œil sur le pays avant d'aborder le but de
mon excursion. ». o
Guise, ville manufacturière, n'a rien de '"remarquable si
ce n'est son Familistère, son château élevé sur un escarpe-
ment il 5o mètres au-dessus de la ville et un quartier misé-
rable où les enfants errent, déguenillés, dans les rues et
barbottent, malpropres, au bord des mares ; la traversée de
ce quartier m'impressionna douloureusement ; il est superflu
de décrire ici le spectacle de cette misère ; néanmoins, il
est bon d'en prendre note, parce que, tout à l'heure, nous
pourrons en faire la comparaison avec la population
laborieuse et de bonne tenue établie, à deux pas de là, au
Familistère.
Chemin faisant, je me remémorais l'histoire de cette belle
œuvre :
Godin, penseur et philosophe, homme de cœur, infati-
gable chercheur, a mis toute sa vie à élever ce monument à
la justice sociale. Il pensait que l'homme a pour devoir de
combattre le mal et la souffrance en lui et autour de lui et
de tendre de toutes ses forces à se rapprocher de plus en
plus ici-bas, de l'idéal de lumière, de bonté, de justice et
de bonheur promis aux justes dans l'éternité.
C'est, sans doute, en contemplant les œuvres d'hommes
comme lui que Carlyle disait : « Mon grand espoir, mon
inexpugnable consolation, quand je considère les misères
du monde, est que tout ceci est en voie de changement. »
En 1859, Godin, établi à Guise depuis 184o, comme
fabricant d'appareils de chauffage, de cuisine et d'ameu-
blement, commençait à construire, sous le nom de Fami-
listère, un vaste bâtiment, avec magasins de vente, pour
loger ses ouvriers. En 1877, il instituait la participation
aux bénéfices. En 1880, il constituait sa maison, par un
acte de société en commandite simple, en association coopé-
rative de production. En 1888, il léguait en mourant la
part disponible de sa fortune à l'Association du Familistère,
Grâce à ce legs, les travailleurs de l'Association, déjà
riches d'une forte partie du capital social, sont entrés en
pleine possession collective î leurs instruments de travail,
des maisons d'habitation t des usines de Guise et de
Laeken-lès-Bruxelles.
Aujourd'hui donc, les ouvriers, payés aux pièces, ont
droit, outre leurs salaires, à des avantages qui les placent
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qui est faite, presque partout, aux travailleurs de l'industrie.
En effet, sur les bénéfices de fin d'année, il est d'abord
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Subvention à la Caisse d'assurance mutuelle pour les
ouvriers âgés ou infirmes.
Subvention à la Caisse d'assurance mutuelle en cas de
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