Titre : Bulletin du Syndicat des employés du commerce et de l'industrie
Auteur : Syndicat des employés du commerce et des interprofessionnels (France). Auteur du texte
Éditeur : Siège social (Paris)
Date d'édition : 1899-05-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32728215s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 mai 1899 01 mai 1899
Description : 1899/05/01 (A8,N61)-1899/05/31. 1899/05/01 (A8,N61)-1899/05/31.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k96157631
Source : CODHOS / Archives CFDT, 2013-304540
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/11/2015
8e ANNÉE. — N° 61 Mai 1899
BULLETIN
DU
SYNDICAT DES EMPLOYÉS
DU COMMERCE & DE L'INDUSTRIE
FONDÉ EN 1887
SIÈGE SOCIAL : 14, Rue des Petits-Carreaux. - PARIS
POUR LES ABONNEMENTS ET LES ANNONCES
S'adresser au Siège Social
Le BULLETIN est envoyé gratis aux Syndiqués
Le BULLETIN parait tous les mois
SOMMAIRE
Le Régiment au point de vue social. — Conseil syndical. —
Réunions des délégués. — La nouvelle loi sur les accidents. —
Assemblée générale du 16 mai. — Adoration à Montmartre.
— Commission d'Etudes. —Commission des cours. — Groupe-
ment professionnel. — Bibliothèque. — Réunions du mois. —
Mariages. — Nécrologie — Offres et demandes d'emplois.
LE RÉGIMENT AU POINT DE VUE SOCIAL
L'armée a été si souvent et parfois si injuste-
ment prise à partie durant ces dernières années qu'il
nous est permis à notre tour d'en parler avec toute la
réserve et le respect que nous inspire cette admirable
institution, gardienne de nos gloires les plus chères et
de nos plus légitimes espoirs.
Certes, bien des abus ont peu à peu 1 : taqué ce vieil
organisme, bien des gangrènes s'y dévoilent, vite ex-
tirpées d'ailleurs, mais qui ne peuvent entamer l'œu-
vre enelIe-mème, soumise commetouteœuvre humaine
à des faiblesses et à des maux.
Aussi est-ce sans crainte que nous avons choisi
notre titre et que nous essaierons de le développer
franchement en sondant chaque plaie, certains d'être
consolés et réconfortés amplement par le spectacle
journalier des sacrifices et des héroïsmes.
Le régiment peut avoir au point de vue social une
influence énorme, par suite de l'universalité de son
action ; aussi ses bons ou ses mauvais résultats ont-
ils une répercussion immense dans la société.
La balance de ces résultats prouve-t-elle la néces-
sité de l'institution, ou, comme on l'a voulu démon-
trer, il y a peu de temps encore, la condamne-t-elle
comme inutile, ou même dangereuse? C'est ce que
nous allons essayer d'établir.
Au point de vue matériel—celui qui frappe de plus
près la masse—bien des erreurs ont été commises,
bien des progrès seraient à réaliser. Le législateur,
aveuglé par une haine sectaire qui, pour la satisfac-
tion mesquine et maladroite d'envoyer à la caserne
quelques milliers de prêtres et de religieux, a suppri-
mé les exemptions complètes du service, a fait à la fois
œuvre d'imprévoyance et d'injustice.
OEuvre d'imprévoyance,carilaporté le coup degrâce
à notre agriculture affaiblie et préparé la terrible crise
ouvrière dans laquelle nous nous débattons aujour-
d'hui. A l'heure où le cultivateur, lassé avant sa terre,
pourrait confier à son fils le soin de ses biens, la cons-
cription le lui enlève et le jette à la ville, proie pres-
que toujours assurée du plaisir. Sans vouloir prôner
les bienfaits du rachat, il nous est permis dé regret-
ter cette vieille coutume qui permettait au laboureur
de garder auprès de lui pour une somme minime son
soutien naturel et surtout intéressé. L'agriculture y
gagnait en prospérité et la liberté n'y perdait rien,
quoi qu'on en ait dit, car si l'on pouvait se rache-
ter, on était libre aussi de se vendre. N'est-ce pas à
cette suppression que l'on doit l'immense population
miséreuse des villes ? Dans tous ces dévoyés, gibier
de correctionnelle ou proie de l'anarchisme, com-
bien de fils de laboureurs, attirés là par le service
militaire et qui vivraient heureux et paisibles si la
loi implacable ne les avait arrachés aux champs pa-
ternels. Et tandis que nos campagnes chôment de
bras qui les rendraient prospères, nos cités, regor-
BULLETIN
DU
SYNDICAT DES EMPLOYÉS
DU COMMERCE & DE L'INDUSTRIE
FONDÉ EN 1887
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Le Régiment au point de vue social. — Conseil syndical. —
Réunions des délégués. — La nouvelle loi sur les accidents. —
Assemblée générale du 16 mai. — Adoration à Montmartre.
— Commission d'Etudes. —Commission des cours. — Groupe-
ment professionnel. — Bibliothèque. — Réunions du mois. —
Mariages. — Nécrologie — Offres et demandes d'emplois.
LE RÉGIMENT AU POINT DE VUE SOCIAL
L'armée a été si souvent et parfois si injuste-
ment prise à partie durant ces dernières années qu'il
nous est permis à notre tour d'en parler avec toute la
réserve et le respect que nous inspire cette admirable
institution, gardienne de nos gloires les plus chères et
de nos plus légitimes espoirs.
Certes, bien des abus ont peu à peu 1 : taqué ce vieil
organisme, bien des gangrènes s'y dévoilent, vite ex-
tirpées d'ailleurs, mais qui ne peuvent entamer l'œu-
vre enelIe-mème, soumise commetouteœuvre humaine
à des faiblesses et à des maux.
Aussi est-ce sans crainte que nous avons choisi
notre titre et que nous essaierons de le développer
franchement en sondant chaque plaie, certains d'être
consolés et réconfortés amplement par le spectacle
journalier des sacrifices et des héroïsmes.
Le régiment peut avoir au point de vue social une
influence énorme, par suite de l'universalité de son
action ; aussi ses bons ou ses mauvais résultats ont-
ils une répercussion immense dans la société.
La balance de ces résultats prouve-t-elle la néces-
sité de l'institution, ou, comme on l'a voulu démon-
trer, il y a peu de temps encore, la condamne-t-elle
comme inutile, ou même dangereuse? C'est ce que
nous allons essayer d'établir.
Au point de vue matériel—celui qui frappe de plus
près la masse—bien des erreurs ont été commises,
bien des progrès seraient à réaliser. Le législateur,
aveuglé par une haine sectaire qui, pour la satisfac-
tion mesquine et maladroite d'envoyer à la caserne
quelques milliers de prêtres et de religieux, a suppri-
mé les exemptions complètes du service, a fait à la fois
œuvre d'imprévoyance et d'injustice.
OEuvre d'imprévoyance,carilaporté le coup degrâce
à notre agriculture affaiblie et préparé la terrible crise
ouvrière dans laquelle nous nous débattons aujour-
d'hui. A l'heure où le cultivateur, lassé avant sa terre,
pourrait confier à son fils le soin de ses biens, la cons-
cription le lui enlève et le jette à la ville, proie pres-
que toujours assurée du plaisir. Sans vouloir prôner
les bienfaits du rachat, il nous est permis dé regret-
ter cette vieille coutume qui permettait au laboureur
de garder auprès de lui pour une somme minime son
soutien naturel et surtout intéressé. L'agriculture y
gagnait en prospérité et la liberté n'y perdait rien,
quoi qu'on en ait dit, car si l'on pouvait se rache-
ter, on était libre aussi de se vendre. N'est-ce pas à
cette suppression que l'on doit l'immense population
miséreuse des villes ? Dans tous ces dévoyés, gibier
de correctionnelle ou proie de l'anarchisme, com-
bien de fils de laboureurs, attirés là par le service
militaire et qui vivraient heureux et paisibles si la
loi implacable ne les avait arrachés aux champs pa-
ternels. Et tandis que nos campagnes chôment de
bras qui les rendraient prospères, nos cités, regor-
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