Titre : Bulletin du Syndicat des employés du commerce et de l'industrie
Auteur : Syndicat des employés du commerce et des interprofessionnels (France). Auteur du texte
Éditeur : Siège social (Paris)
Date d'édition : 1899-02-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32728215s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 février 1899 01 février 1899
Description : 1899/02/01 (A8,N58)-1899/02/28. 1899/02/01 (A8,N58)-1899/02/28.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k96157616
Source : CODHOS / Archives CFDT, 2013-304540
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/11/2015
8e ANNÉE. — N° 58 Février 1899
BULLETIN
DU
SYNDICAT DES EMPLOYÉS
DU COMMERCE & DE L'INDUSTRIE
FONDÉ EN 1887
SIÈGE SOCIAL : 14, Rue des Petits-Carreaux. — PARIS
POUR LES ABONNEMENTS ET LES ANNONCES
S'adresser au Siège Social
Le BULLETIN est envoyé gratis aux Syndiqués
Le BULLETIN paraît tous les mois
SOMMAIRE
Les associations ouvrières de Production et l'organisation simi-
laire des Employés. — Conseil syndical. — Réunion des délé-
gués.— Les Prud'hommes employés. —Assemblée générale du
24 Janvier 1899. -A propos du Crime de Lille. — Commission
d'Etudes. — Bibliothèque. — Groupement professionnel. —
Syndicats ouvriers.— Avis divers.
Les Associations ouvrières de Production
ET L'ORGANISATION SIMILAIRE DES EMPLOYÉS
La récente subvention accordée par M. Charles Dupuy à
la verrerie ouvrière d'Albi attire notre attention sur les
associations ouvrières de production, dont il est intéressant
de se rappeler les principes et le but et de constater les
résultats.
Il est utile, cependant, avant d'entrer dans cette étude, de
déclarer que la verrerie d'Albi qui est le prétexte et non
l'objetde ces lignes, n'entre pas dans le cadre des organisa-
tions que nous voulons décrire. La verrerie ouvrière, en
effet, revêt un caractère exceptionnel, car elle n'a pas été
constituée exclusivement avec des capitaux apportés par les
ouvriers de la corporation ; la direction de l'usine échappe
en partie aux verriers et ils 'n'ont pas la disposition de la
totalité des bénéfices.
L'initiative pratique du mouvement en faveur de l'asso-
ciation ouvrière de production remonte à Bûchez qui, en
1831, fonda une association d'ouvriers menuisiers. En i834,
les bijoutiers en doré en fondèrent une autre ; mais l'idée
sommeilla jusqu'en 1848. A cette époque, le gouvernement
vota une subvention de 3 millions pour aider à la réalisation
de l'idée nouvelle ; ce fut le signal d'une grande activité :
environ 200 associations furent fondées. Mais aussitôt l'on
se heurta à des difficultés pratiques, et un grand nombre de
ces associations disparurent. Devant l'expérience tentée, la
prudence s'éveilla chez les coopérateurs et dès lors ce ne fut
qu'avec la plus grande circonspection que s'organisèrent des
sociétés nouvelles. En 1878, un généreux donateur, Benja-
min Rampal, léguait un million aux associations. En 1883,
une Chambre consultative, groupant tous les directeurs des
associations adhérentes, fut créée et devint dès lors l'un des
principaux facteurs du développement coopératif. En 1893,
une Banque coopérative, fondée sous l'initiative des asso-
ciations, mit à leur disposition les capitaux nécessaires.
Bref, en 1897, 184 sociétés existaient, accusant une pro-
gression de 44 sur l'année 1895.
Les résultats obtenus sont donc suffisamment sérieux pour
fixer notre attention sur cette forme nouvelle du travail et
pour que nous accordions quelques instants à son examen.
L'idée qui présida à la fondation des associations coopé-
ratives de production est celle-ci : la suppression du salariat
par la remise de l'instrument de travail et des capitaux
entre les mains des travailleurs, par la substitution de l'ate-
lier des travailleurs à l'atelier du patron.
Il s'agissait d'effacer la distinction du patron et de l'ou-
vrier, du capitaliste et du salarié, de faire disparaître l'infé-
riorité des classes ouvrières et leur dépendance, d'arrêter la
diminution des salaires, d'assurer la stabilité des emplois,
enfin de mettre le producteur en possession du fruit de son
travail.
On s'arrêta à une conception économique dont voici, à
peu près, l'aperçu :
Au lieu d'appartenir à un patron, les usines, ateliers ou
maisons de commerce appartiennent aux travailleurs qui
y sont employés.
Ceux-ci sont constitués en société coopérative anonyme à
personnel et capital variables ; la durée de la société est
illimitée.
Le capital social est représenté par des actions possédées
par chacune des individualités employées dans l'entreprise ;
le nombre des actions adjugées à chacun est limité, afin
d'éviter la capitalisation aux mains d'un seul ou de quel-
ques-uns. Ces actions peuvent être acquises, soit par verse-
ment immédiat, soit par prélèvements sur les salaires ou
sur la répartition des bénéfices annuels. Pour faciliter l'éta-
blissement du capital, on peut emprunter une partie des
fonds nécessaires, remboursable peu à peu. Le capital
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DU
SYNDICAT DES EMPLOYÉS
DU COMMERCE & DE L'INDUSTRIE
FONDÉ EN 1887
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laire des Employés. — Conseil syndical. — Réunion des délé-
gués.— Les Prud'hommes employés. —Assemblée générale du
24 Janvier 1899. -A propos du Crime de Lille. — Commission
d'Etudes. — Bibliothèque. — Groupement professionnel. —
Syndicats ouvriers.— Avis divers.
Les Associations ouvrières de Production
ET L'ORGANISATION SIMILAIRE DES EMPLOYÉS
La récente subvention accordée par M. Charles Dupuy à
la verrerie ouvrière d'Albi attire notre attention sur les
associations ouvrières de production, dont il est intéressant
de se rappeler les principes et le but et de constater les
résultats.
Il est utile, cependant, avant d'entrer dans cette étude, de
déclarer que la verrerie d'Albi qui est le prétexte et non
l'objetde ces lignes, n'entre pas dans le cadre des organisa-
tions que nous voulons décrire. La verrerie ouvrière, en
effet, revêt un caractère exceptionnel, car elle n'a pas été
constituée exclusivement avec des capitaux apportés par les
ouvriers de la corporation ; la direction de l'usine échappe
en partie aux verriers et ils 'n'ont pas la disposition de la
totalité des bénéfices.
L'initiative pratique du mouvement en faveur de l'asso-
ciation ouvrière de production remonte à Bûchez qui, en
1831, fonda une association d'ouvriers menuisiers. En i834,
les bijoutiers en doré en fondèrent une autre ; mais l'idée
sommeilla jusqu'en 1848. A cette époque, le gouvernement
vota une subvention de 3 millions pour aider à la réalisation
de l'idée nouvelle ; ce fut le signal d'une grande activité :
environ 200 associations furent fondées. Mais aussitôt l'on
se heurta à des difficultés pratiques, et un grand nombre de
ces associations disparurent. Devant l'expérience tentée, la
prudence s'éveilla chez les coopérateurs et dès lors ce ne fut
qu'avec la plus grande circonspection que s'organisèrent des
sociétés nouvelles. En 1878, un généreux donateur, Benja-
min Rampal, léguait un million aux associations. En 1883,
une Chambre consultative, groupant tous les directeurs des
associations adhérentes, fut créée et devint dès lors l'un des
principaux facteurs du développement coopératif. En 1893,
une Banque coopérative, fondée sous l'initiative des asso-
ciations, mit à leur disposition les capitaux nécessaires.
Bref, en 1897, 184 sociétés existaient, accusant une pro-
gression de 44 sur l'année 1895.
Les résultats obtenus sont donc suffisamment sérieux pour
fixer notre attention sur cette forme nouvelle du travail et
pour que nous accordions quelques instants à son examen.
L'idée qui présida à la fondation des associations coopé-
ratives de production est celle-ci : la suppression du salariat
par la remise de l'instrument de travail et des capitaux
entre les mains des travailleurs, par la substitution de l'ate-
lier des travailleurs à l'atelier du patron.
Il s'agissait d'effacer la distinction du patron et de l'ou-
vrier, du capitaliste et du salarié, de faire disparaître l'infé-
riorité des classes ouvrières et leur dépendance, d'arrêter la
diminution des salaires, d'assurer la stabilité des emplois,
enfin de mettre le producteur en possession du fruit de son
travail.
On s'arrêta à une conception économique dont voici, à
peu près, l'aperçu :
Au lieu d'appartenir à un patron, les usines, ateliers ou
maisons de commerce appartiennent aux travailleurs qui
y sont employés.
Ceux-ci sont constitués en société coopérative anonyme à
personnel et capital variables ; la durée de la société est
illimitée.
Le capital social est représenté par des actions possédées
par chacune des individualités employées dans l'entreprise ;
le nombre des actions adjugées à chacun est limité, afin
d'éviter la capitalisation aux mains d'un seul ou de quel-
ques-uns. Ces actions peuvent être acquises, soit par verse-
ment immédiat, soit par prélèvements sur les salaires ou
sur la répartition des bénéfices annuels. Pour faciliter l'éta-
blissement du capital, on peut emprunter une partie des
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