Titre : Les Belles images
Éditeur : A. Fayard (Paris)
Date d'édition : 1929-03-14
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327110547
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11090 Nombre total de vues : 11090
Description : 14 mars 1929 14 mars 1929
Description : 1929/03/14 (N1278). 1929/03/14 (N1278).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9615741
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-55958
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/04/2013
N° 1278 — 26 e Année
■■■■■n M —ÉMÉ
CENTIMES
A, FAYARD et C : *, Editeurs
18 et 20
rc» dn St-Gothard, PifilS (H*)
Chèque postal 388-84
14 Mars 1929
——
35 CENTIMES
ABONNEMENTS:
France : Un an... 17 50
— Six mois 9.50
Étranger: Un an. 30£r.
Chèque postal 388 84
LES WIAMAATS 1>E CIIEAAE1EBI 1>E CiALÉJ4I>E f par S. PAIVI4
Comme l’on parlait devant Marius Galéjade du mou
vement xénophobe qui agite profondément les popula
tions de l’Inde : « J’y ai été, moi, aux Indes, déclara-t-il,
et c’est même un de mes plus curieux voyages. Ecoutez
plutôt. J’avais, il y a une dizaine d’années, hérité, de mon
grand-père, des papiers de famille parmi lesquels je
trouvai une pièce curieuse. C’était la relation autographe
des aventures qui étaient arrivées, aux Indes,...
...à mon trisaïeul, le chevalier de Galéjade, cornette au
régiment de Barrois-Infanterie. Au dix-huitième siècle,
les Français, maîtres de cette riche colonie, en étaient
chassés par les Anglais, malgré les efforts désespérés
de Dupleix, de La Bourdonnais et de Lally-Tollendal,
sous les ordres duquel mon parent servait. Après une
pénible retraite, le chevalier craignit d’être fait prisonner
et, sûr d’être, en ce cas, dépouillé d’un trésor...
...d’un prix inestimable dont il était possesseur, t réuni
qui consistait en une quarantaine de diamants brutf
trouvés par lui après de pénibles fouilles, il décida d’en
fouir le coffret qui contenait les précieux cailloux, dans
un endroit où son régiment fit halte. Rentré en France
avec les fièvres, mon trisaïeul mourut sans avoir/jm
aller chercher ses diamants dont il indiquait, dans son
manuscrit, la place exacte...
...Une chose me frappa dans cette relation d’une grande
valeur historique, c’est qu’elle était insérée dans un sac
de parchemin scellé aux armes du chevalier, preuve indu
bitable que j’étais le premier à en prendre connaissance.
Et tout de suite l’idée me vint d’aller récupérer ce trésor
qui m’appartenait légitimement, par droit de succession.
M’étant rendu à Yanaon, une des rares villes de l’Inde
encore françaises, j’organisai une caravane et me mis en
route, malgré...
..les observations pessimistes dos fonctionnaires français.
J’avais été présomptueux, en effet : au bout de deux jours
de marche, je fus attaqué par les indigènes, abandonné
par mes coolies et obligé de revenir en hâte à Yanaon
où l’on me félicita d’avoir échappé aux périls qui
menacent les Européens dans ces pays aux populations
fanatiques. Nullement découragé par cet échec, je décidai
d’organiser une deuxième expédition, mais les risques
étaient si grands que je ne pus ni recruter...
...le moindre coolie, ni trouver de compagnon européen/
D me fallait donc entreprendre seul ce voyage. Comme
j’avais besoin d’emporter, outre les provisions indispen
sables, un matériel important pour faire les fouilles, j’eus
l’idée de faire construire un éléphant automate mû par
l’électricité. Ce pachyderme tout en tôle, marchait, grâce
à un ingénieux mécanisme de mon invention. Il était
surmonte d’une guérite en forme de kiosque, comme en
portent, sur le dos, les éléphants...
...des puissants maharajahs. Ce kiosque pouvait, grâce
à une disposition spéciale, devenir aussi étanche que la
tourelle d’un sous-marin, ce qui devait me permettre do
voyager sous l’eau, chose appréciable dans ce pays tro
pical. Le corps de l’animal était occupé par une cabine
vaste et spacieuse, confortablement aménagée, et par la
soute aux provisions, aux armes et aux outils. De plus,
j’avais installé un réservoir d’air liquide, qu’un système
de tuyauterie...
...reliait à la trompe de mon éléphant. Jumbo (c’est ainsi
que je le baptisai) ayant été peint en blanc, ce qui le
rendait un animal sacré, digne de la vénération des
Hindous, je pris place à l'intérieur, mis le moteur en
marche, et je pénétrai résolument dans le lit du fleuve
Godavery, dont le cours me conduisait assez près de la
province de Miniapour où le trésor du chevalier était
enfoui. Cette manière de voyager était fort agréable ;
le cours d’eau...
...étant assez profond, Jumbo était presque entièrement
immergé, ce qui me procurait une agréable fraîcheur.
Si la profondeur augmentait, je fermais le kiosque-
capot et, grâce à la trompe dressée verticalement, je
recevais l’air du dehors. En cas d’immersion totale, je
pouvais respirer, grâce à mon réservoir d’air liquide. Je
parcourus ainsi tout le cours du Godavery que je quittai
près de sa source, pour continuer mon voyage sur la
terre ferme...
...Assez désireux de respirer l’air libre, j’ouvris le capot
du kiosque que je refermai aussitôt en voyant l’horrible
parasite qui avait pris place 'sur Jumbo. C’était un
énorme crocodile, vautré sur le large dos de mon éléphant.
Le tuer d’un coup de fusil était chose impossible, car le
caïman me tournait le dos et vous savez que, seul, l’œil
du caïman est vulnérable, une balle, même ae fort calibre,
glissant, sans l’entamer, sur la carapace écailleuse de cea
affreuses bêtes...
...Une idée ingénieuse me vint : l’utilisation de l’air
liquide. Vous savez que l’air liquide est cent fois plus
froid que la glace. Après avoir dirigé la trompe de
Jumbo en face de la gueule de l’intrus, j’ouvris le
robinet du réservoir d’air liquide, et comme le croco
dile ouvrait la gueule pour bâiller, crac ! je lui envoyai
une bouffée d’air qui alla lui geler les poumons et le fit
rouler à terre, mort. Débarrasse de ce gêneur, je conti
nuai ma route dans la forêt ombreuse, mais je...
...m’aperçus bientôt d’un oubli capital : j’avais omis
d’emporter ma bonbonne d’huile, lubrifiant indispensable
pour graisser les rouages de Jumbo. Par bonheur, j'aperçus
un village où je trouverais certainement de l’huile de
palme, et je me dirigeai vers les huttes. Ayant revêtu un
riche costume de rajah, j'opérai une entrée majestueuse,
m’arrêtai sur la place du village où la foule était réunie
autour d’un derviche charmeur de serpents, et, m’expri
mant avec facilité... (Voir la suite page 2.)
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Comme l’on parlait devant Marius Galéjade du mou
vement xénophobe qui agite profondément les popula
tions de l’Inde : « J’y ai été, moi, aux Indes, déclara-t-il,
et c’est même un de mes plus curieux voyages. Ecoutez
plutôt. J’avais, il y a une dizaine d’années, hérité, de mon
grand-père, des papiers de famille parmi lesquels je
trouvai une pièce curieuse. C’était la relation autographe
des aventures qui étaient arrivées, aux Indes,...
...à mon trisaïeul, le chevalier de Galéjade, cornette au
régiment de Barrois-Infanterie. Au dix-huitième siècle,
les Français, maîtres de cette riche colonie, en étaient
chassés par les Anglais, malgré les efforts désespérés
de Dupleix, de La Bourdonnais et de Lally-Tollendal,
sous les ordres duquel mon parent servait. Après une
pénible retraite, le chevalier craignit d’être fait prisonner
et, sûr d’être, en ce cas, dépouillé d’un trésor...
...d’un prix inestimable dont il était possesseur, t réuni
qui consistait en une quarantaine de diamants brutf
trouvés par lui après de pénibles fouilles, il décida d’en
fouir le coffret qui contenait les précieux cailloux, dans
un endroit où son régiment fit halte. Rentré en France
avec les fièvres, mon trisaïeul mourut sans avoir/jm
aller chercher ses diamants dont il indiquait, dans son
manuscrit, la place exacte...
...Une chose me frappa dans cette relation d’une grande
valeur historique, c’est qu’elle était insérée dans un sac
de parchemin scellé aux armes du chevalier, preuve indu
bitable que j’étais le premier à en prendre connaissance.
Et tout de suite l’idée me vint d’aller récupérer ce trésor
qui m’appartenait légitimement, par droit de succession.
M’étant rendu à Yanaon, une des rares villes de l’Inde
encore françaises, j’organisai une caravane et me mis en
route, malgré...
..les observations pessimistes dos fonctionnaires français.
J’avais été présomptueux, en effet : au bout de deux jours
de marche, je fus attaqué par les indigènes, abandonné
par mes coolies et obligé de revenir en hâte à Yanaon
où l’on me félicita d’avoir échappé aux périls qui
menacent les Européens dans ces pays aux populations
fanatiques. Nullement découragé par cet échec, je décidai
d’organiser une deuxième expédition, mais les risques
étaient si grands que je ne pus ni recruter...
...le moindre coolie, ni trouver de compagnon européen/
D me fallait donc entreprendre seul ce voyage. Comme
j’avais besoin d’emporter, outre les provisions indispen
sables, un matériel important pour faire les fouilles, j’eus
l’idée de faire construire un éléphant automate mû par
l’électricité. Ce pachyderme tout en tôle, marchait, grâce
à un ingénieux mécanisme de mon invention. Il était
surmonte d’une guérite en forme de kiosque, comme en
portent, sur le dos, les éléphants...
...des puissants maharajahs. Ce kiosque pouvait, grâce
à une disposition spéciale, devenir aussi étanche que la
tourelle d’un sous-marin, ce qui devait me permettre do
voyager sous l’eau, chose appréciable dans ce pays tro
pical. Le corps de l’animal était occupé par une cabine
vaste et spacieuse, confortablement aménagée, et par la
soute aux provisions, aux armes et aux outils. De plus,
j’avais installé un réservoir d’air liquide, qu’un système
de tuyauterie...
...reliait à la trompe de mon éléphant. Jumbo (c’est ainsi
que je le baptisai) ayant été peint en blanc, ce qui le
rendait un animal sacré, digne de la vénération des
Hindous, je pris place à l'intérieur, mis le moteur en
marche, et je pénétrai résolument dans le lit du fleuve
Godavery, dont le cours me conduisait assez près de la
province de Miniapour où le trésor du chevalier était
enfoui. Cette manière de voyager était fort agréable ;
le cours d’eau...
...étant assez profond, Jumbo était presque entièrement
immergé, ce qui me procurait une agréable fraîcheur.
Si la profondeur augmentait, je fermais le kiosque-
capot et, grâce à la trompe dressée verticalement, je
recevais l’air du dehors. En cas d’immersion totale, je
pouvais respirer, grâce à mon réservoir d’air liquide. Je
parcourus ainsi tout le cours du Godavery que je quittai
près de sa source, pour continuer mon voyage sur la
terre ferme...
...Assez désireux de respirer l’air libre, j’ouvris le capot
du kiosque que je refermai aussitôt en voyant l’horrible
parasite qui avait pris place 'sur Jumbo. C’était un
énorme crocodile, vautré sur le large dos de mon éléphant.
Le tuer d’un coup de fusil était chose impossible, car le
caïman me tournait le dos et vous savez que, seul, l’œil
du caïman est vulnérable, une balle, même ae fort calibre,
glissant, sans l’entamer, sur la carapace écailleuse de cea
affreuses bêtes...
...Une idée ingénieuse me vint : l’utilisation de l’air
liquide. Vous savez que l’air liquide est cent fois plus
froid que la glace. Après avoir dirigé la trompe de
Jumbo en face de la gueule de l’intrus, j’ouvris le
robinet du réservoir d’air liquide, et comme le croco
dile ouvrait la gueule pour bâiller, crac ! je lui envoyai
une bouffée d’air qui alla lui geler les poumons et le fit
rouler à terre, mort. Débarrasse de ce gêneur, je conti
nuai ma route dans la forêt ombreuse, mais je...
...m’aperçus bientôt d’un oubli capital : j’avais omis
d’emporter ma bonbonne d’huile, lubrifiant indispensable
pour graisser les rouages de Jumbo. Par bonheur, j'aperçus
un village où je trouverais certainement de l’huile de
palme, et je me dirigeai vers les huttes. Ayant revêtu un
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