Titre : Les Belles images
Éditeur : A. Fayard (Paris)
Date d'édition : 1928-07-05
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327110547
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 juillet 1928 05 juillet 1928
Description : 1928/07/05 (N1242). 1928/07/05 (N1242).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k961540g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-55958
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/04/2013
6 Juillet 1028
...a reçu là-dessus des lettres de dénonciation formelles,
qui donnent de nombreuses preuves à l’appui. » Le
« matamore », tout en se dissimulant aux deux inter
locuteurs, se hâta de regagner le château et de mettre
le comte de Prégadi au courant du danger qui le mena
çait, celui d’une arrestation immédiate. On savait que
le cardinal de Richelieu ne plaisantait pas sur le
crime de trahison. Le comte se douta que la dénon
ciation venait... (Voir la suite page 2.)
Après avoir brillamment servi dans les mousque
taires du roi, le comte de Prégadi, hobereau gascon, était
venu se retirer dans le château de ses ancêtres, pour se
marier et faire valoir ses terres. Il eut une fille, la petite
Esclarmonde, dont il était très fier, et qui fut sa seule
consolation lorsque, quelque tempe après, il devint
veuf. Il avait pour voisin le baron des Grillets ; ses rela
tions avec lui, qui avaient été dans le début...
...de (lire s’il ne pouvait fournir aucune indication sur
la petite disparue. Le baron répondit d’un ton bourra
à l’envoyé de son voisin qu’il avait aperçu, en effet,
l’enfant se dirigeant vers les bois. « Mais, ajouta-t-il*
j’aj vu également des loups qui prenaient le même
chemin. » Cette déclaration remplit le comte de Pré
gadi d’effroi quand elle lui fut rapportée et, comme
les recherches,..
...a un fort accès de fièvre. Permettez-nous de la faire
coucher sous votre toit. » Sans répondre, le comte s’en
fut ouvrir la porte aux comédiens, et les fit entrer dans
la grande salle, où lui-même donna des soins éclairée à
l’enfant malade, car il avait quelque peu étudié la méde
cine lors de son séjour à Paris. Il s’installa au chevet de
la petite fille et ne put s’empêcher de penser qu’Esclar-
moride aurait comme elle treize ans environ..
...et qn elle posséderait des cheveux aussi blonds et aussi soyeux. La troupe entière passa la nuit dans le
château ; elle se composait, outre la mère de l’enfant, qui jouait les reines, du a matamore », du « jocrisse », du
« docteur » et de « Clitandre », qui remplissait tous les rôles de jeunes gens. Ils expliquèrent au comte qu’ils
étaient privés d’un de leurs principaux acteurs : l’arlequin, qui venait de mourir à l’hôpital de Moncrabeau.
La perte était grande pour eux car eet arlequin était non seulement directeur de la scène, mais encore l’auteur
de la plupart des pièces et des farces que jouait la troupe ambulante. Cependant, le comte, qui s’était intéressé
à l’enfant, déclara qu’il répondait de sa guérison, à condition qu’elle passât encore deux jours au château. Les
comédiens se confondirent en remerciements et, pour témoigner leur gratitude à leur hôte, ils...
...s’efforcèrent de remplacer les domestiques qui, maintenant, faisaient défaut dans le vieux manoir. Pendant
que le « docteur » allait arracher des pommes de terre dans le potager, et que la « reine » faisait la cuisine, le
« matamore » allait cueillir les fraises des bois. Tandis qu’il était occupé à cette cueillette, il entendit des voix, et
la conversation qu’il surprit ainsi l’intéressa si vivement qu’il se cacha derrière un vieux chêne pour ne pas en
perdre une bribe. C’étaient deux cavaliers de la maréchaussée de la ville voisine ; ils avaient mis pied à terre,
et faisaient brouter leurs montures. « Sommes-nous loin du château de Prégadi ? demanda l’un. — Nous en
sommes tout près, répondit l’autre ; mais c’est ici qu’il faut attendre les camarades. Les ordres donnés veulent
que nous soyons en force pour arrêter le comte. C’est, parait-il, un traître et un espion à la solde des Espagnols,
et le cardinal...
...des plus courtoises, ne tardèrent pas à s'aigrir, car
le baron avait fort mauvais caractère et se croyait
constamment lésé. D accusa le comte de lui avoir volé
quatre centimètres de terrain, et lui fit à ce sujet un
procès qu’il perdit. A la suite de cet échec, sa haine
s’exacerba à tël point qu’il en conçut les projets de
vengeance les plus monstrueux. Un jour que la petite
Esclarmonde s’était attardée à cueillir...
...continuées pendant plusieurs jours, ne donnèrent aucun
résultat, il demeura persuadé qu’Esclarmonde avait été
la proie des carnassiers. Lès lors, il perdit tout goût à
l’existence ; il licencia ses gens, laissa ses terres en friche,
et vécut seul, en misanthrope et en ermite, au fond de son
vieux manoir. Il n’y recevait personne et n’ouvrait jamais
la porte à ceux de ses amis qui venaient y frapper. Pen
dant une nuit d’orage, il...
...des fraises dans les bois, il la fit enlever et vendre
deetinement à des bohémiens. Le comte, ne voyant pas
rentrer sa fille, donna l’alerte à ses gens et tous passèrent
le reste de la journée à battre les bois dans tous les sens.
Bans trouver la moindre trace de l’enfant. En désespoir
de cause, il envoya un de ses valets auprès du baron des
Grillets, avec lequel il n’avait plus échangé une parole
depuis le procès, pour le prier...
■
...fut réveillé en sursaut, quelqu’un heurtait violem
ment à la poterne. Comme les coups redoublaient, le
comte de Prégadi parut à une fenêtre, une lanterne à la
main,en criant : « Passez au large, si vous ne voulez rece
voir un coup de mousquet î — Ayez pitié de nous ! dit
une voix féminine éplorée ; nous sommes des comédiens
ambulants, nous avons été surpris par la tempête et,
pour comble de disgrâce, ma petite Mariette...
LES COMÉDIENS AMBULANTS,
N° 1242 — 25 e Année
CENTIMES.
â. FAYARD etC ,# , Editeurs
18 et 20
rue da St-Gothard, PINS (14 e )
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France : Un an... 17.50
— Six mois 9.50
Etranger: Un an. 30fr.
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...a reçu là-dessus des lettres de dénonciation formelles,
qui donnent de nombreuses preuves à l’appui. » Le
« matamore », tout en se dissimulant aux deux inter
locuteurs, se hâta de regagner le château et de mettre
le comte de Prégadi au courant du danger qui le mena
çait, celui d’une arrestation immédiate. On savait que
le cardinal de Richelieu ne plaisantait pas sur le
crime de trahison. Le comte se douta que la dénon
ciation venait... (Voir la suite page 2.)
Après avoir brillamment servi dans les mousque
taires du roi, le comte de Prégadi, hobereau gascon, était
venu se retirer dans le château de ses ancêtres, pour se
marier et faire valoir ses terres. Il eut une fille, la petite
Esclarmonde, dont il était très fier, et qui fut sa seule
consolation lorsque, quelque tempe après, il devint
veuf. Il avait pour voisin le baron des Grillets ; ses rela
tions avec lui, qui avaient été dans le début...
...de (lire s’il ne pouvait fournir aucune indication sur
la petite disparue. Le baron répondit d’un ton bourra
à l’envoyé de son voisin qu’il avait aperçu, en effet,
l’enfant se dirigeant vers les bois. « Mais, ajouta-t-il*
j’aj vu également des loups qui prenaient le même
chemin. » Cette déclaration remplit le comte de Pré
gadi d’effroi quand elle lui fut rapportée et, comme
les recherches,..
...a un fort accès de fièvre. Permettez-nous de la faire
coucher sous votre toit. » Sans répondre, le comte s’en
fut ouvrir la porte aux comédiens, et les fit entrer dans
la grande salle, où lui-même donna des soins éclairée à
l’enfant malade, car il avait quelque peu étudié la méde
cine lors de son séjour à Paris. Il s’installa au chevet de
la petite fille et ne put s’empêcher de penser qu’Esclar-
moride aurait comme elle treize ans environ..
...et qn elle posséderait des cheveux aussi blonds et aussi soyeux. La troupe entière passa la nuit dans le
château ; elle se composait, outre la mère de l’enfant, qui jouait les reines, du a matamore », du « jocrisse », du
« docteur » et de « Clitandre », qui remplissait tous les rôles de jeunes gens. Ils expliquèrent au comte qu’ils
étaient privés d’un de leurs principaux acteurs : l’arlequin, qui venait de mourir à l’hôpital de Moncrabeau.
La perte était grande pour eux car eet arlequin était non seulement directeur de la scène, mais encore l’auteur
de la plupart des pièces et des farces que jouait la troupe ambulante. Cependant, le comte, qui s’était intéressé
à l’enfant, déclara qu’il répondait de sa guérison, à condition qu’elle passât encore deux jours au château. Les
comédiens se confondirent en remerciements et, pour témoigner leur gratitude à leur hôte, ils...
...s’efforcèrent de remplacer les domestiques qui, maintenant, faisaient défaut dans le vieux manoir. Pendant
que le « docteur » allait arracher des pommes de terre dans le potager, et que la « reine » faisait la cuisine, le
« matamore » allait cueillir les fraises des bois. Tandis qu’il était occupé à cette cueillette, il entendit des voix, et
la conversation qu’il surprit ainsi l’intéressa si vivement qu’il se cacha derrière un vieux chêne pour ne pas en
perdre une bribe. C’étaient deux cavaliers de la maréchaussée de la ville voisine ; ils avaient mis pied à terre,
et faisaient brouter leurs montures. « Sommes-nous loin du château de Prégadi ? demanda l’un. — Nous en
sommes tout près, répondit l’autre ; mais c’est ici qu’il faut attendre les camarades. Les ordres donnés veulent
que nous soyons en force pour arrêter le comte. C’est, parait-il, un traître et un espion à la solde des Espagnols,
et le cardinal...
...des plus courtoises, ne tardèrent pas à s'aigrir, car
le baron avait fort mauvais caractère et se croyait
constamment lésé. D accusa le comte de lui avoir volé
quatre centimètres de terrain, et lui fit à ce sujet un
procès qu’il perdit. A la suite de cet échec, sa haine
s’exacerba à tël point qu’il en conçut les projets de
vengeance les plus monstrueux. Un jour que la petite
Esclarmonde s’était attardée à cueillir...
...continuées pendant plusieurs jours, ne donnèrent aucun
résultat, il demeura persuadé qu’Esclarmonde avait été
la proie des carnassiers. Lès lors, il perdit tout goût à
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et vécut seul, en misanthrope et en ermite, au fond de son
vieux manoir. Il n’y recevait personne et n’ouvrait jamais
la porte à ceux de ses amis qui venaient y frapper. Pen
dant une nuit d’orage, il...
...des fraises dans les bois, il la fit enlever et vendre
deetinement à des bohémiens. Le comte, ne voyant pas
rentrer sa fille, donna l’alerte à ses gens et tous passèrent
le reste de la journée à battre les bois dans tous les sens.
Bans trouver la moindre trace de l’enfant. En désespoir
de cause, il envoya un de ses valets auprès du baron des
Grillets, avec lequel il n’avait plus échangé une parole
depuis le procès, pour le prier...
■
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ment à la poterne. Comme les coups redoublaient, le
comte de Prégadi parut à une fenêtre, une lanterne à la
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