Titre : Les Belles images
Éditeur : A. Fayard (Paris)
Date d'édition : 1928-01-06
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327110547
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 06 janvier 1928 06 janvier 1928
Description : 1928/01/06 (N1216). 1928/01/06 (N1216).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k961515b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-55958
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/04/2013
6 Janvier'3928
N° 1216 — 25 e Année
35 CENTIMES
8. F8Ï8B3 rt t”, Editesrs
18 et 20
tu de St-Bothrd, PABIS (H*)
Cbè-ine postal C88-8*
35 CENTIMES
mmmm:
France ; Un an..ï 17 50
— Six mois 9.50
Étranger: Un an. 30ir. '
Chômas poat&l 386-84
JANBES-OE»S£RP£NT, LE FLIBUSTIER» par YMER
Vers l’an 1620, un intrépide Saintongeaia, le baron
Sorlin de Castelpeyroux, compagnon de l’illustre Cham-
plain, gouverneur du Canada, s’établit en Nouvelle-
France, sur les bords du lac Mormoiron, entre les rivières
Richelieu et Charentine, celle-ei dénommée ainsi par lui
on souvenir du pays natal.. Il y prit possession d’un
immense domaine conquis sur les territoires incultes
de nomades iroquois aux mœur3 particulièrement
barbares. . „ ^
Cette conquête lui avait été facilitée par les Indiens
huacans qui, plus pacifiques, bien que vaillants guerriers,
et recherchant le commerce des* colonisateurs français,
avaient fort à se plaindre des méfaits de leurs ennemis
iroquois. Ceux-ei furent refoulés sur de' vastes forêts
inexplorées, ce qui n’alla point sans de longs et terribles
combats au cours desquels les Huacans perdirent leur
grand sachem, le Castor-Rouge, chef vénéré de leurs
tribus. Pour s’assurer à jamais leur alliance...
...le gentilhomme épousa la fille du Castor-Rouge. Les
Huacans lui jurèrent soumission et fidélité et, le recon*
naissantpour leur chef suprême, lui décernèrent le nom de
Grand-Castor-Blanc. Ils l’avaient aidé à édifier le fort
primitif de Caatelpeyroux pour s’assurer contre les incur
sions éventuelles des sauvages hostiles : Obrégans, Agniers
et autres Iroquois. Tout d’abord, cette redoute n’était
défendue que par des palissades de pieux énormes entou
rées de fossés.,.
Les chairs des grands fauves étaient salées ou boucanées ;
les peaux, entassées en ballots, attendaient dans les
magasins du fort le moment d’être transportées en canots
à Québec où des factoreries les payaient en marchandises :
armes et munitions, denrées, meubles, outils, tissus, etc.,
qui amélioraient et poliçaient les conditions d’existence
de la tribu. La première fois que le baron fit une distri
bution de savon de Marseille aux ménagères huaeanes.
Ils n avaient guère cessé, par leurs habiles espions, de
se tenir informés de ce qui se passait chez leurs vainqueurs,
quelques-uns même étaient venus rôder jusqu’en vue
des palissades de Castelpeyroux, Les sachems obrégans
ayant tenu conseil, résolurent d’attaquer, non point
tout d’abord le village, mais le fort même, pour
exterminer en premier lieu les Faces-Pâles et piller les
richesses contenues. Ils savaient la demeure e,mplie
de vivres et—* —
...les plus élémentaires, ce qui amenait parmi eux des
épidémies souvent dévastatrices. Aussi le Grand-Castor-
Blanc était-il considéré par ces êtres primitifs à l’égal d’un
manitou (divinité). Assuré de leur inaltérable fidélité,
Sorlin leur avait révélé le maniement des armes à fea.
pour leur permettre de perfectionner et intensifier leurs
chasses dont le Français fit une industrie florissante.
Habiles tireurs, coureurs infatigables autant qu’ affû
teurs patients et rusés, les Indiens d’Amérique...
...marchandises et la présumaient en outre abondam
ment munie d’eau-de-vie, cette « eau-de-feu » dont ils
étaient friands pour en avoir été gorgés par des tra
fiquants peu scrupuleux qui, lorsqu’ils avaient enivré
les Obrégans, en obtenaient à bon compte les produite
de leurs chasses. Ces Iroquois, donc, avaient déterré
leurs haches de combat et pris le « sentier de la
guerre ». Le baron Sorlin avait un fils, Fabien, alors
sur ses seize ans.
...bien, parfois, leurs rapides pirogues sillonnant le lao
d’îlot en îlot, en quête de pêche, mais jamais elles
n’approchaient de la rive huacane. Les anciens de
ces belliqueux Iroquois, cependant, surtout parmi les
Obrégans, n’avaient pu digérer le souvenir humiliant
de leur défaite et, bien que près de vingt années
Se fussent écoulées depuis, ils ne rêvaient que
vengeance et destruction, entretenant les jeunes dans
cet esprit,
...n’en eussent pas bien compris l’usage, soit que cet
emploi leur parût superflu, elles l’utilisèrent à la confec
tion de leur sagamîté (bouillie de maïs mélangée de
viande ou de poisson). Et, ma foi, à ce qu’elles déclarèrent
ensuite, jamais leurs hommes ne s’étalent tant régalés,
malgré quelques coliques dont plus d’un fut incom
modé. Enfin, la prospérité et la sécurité régnaient au vil
lage comme au fort ; les Indiens réfractaires semblaient
ne demander -que la paix ; on entrevoyait...
Grand, beau et fort, ce jeune homme semblait avoir
hérité de toutes les vertus de son aïeul huaean jointes
à celles de ses valeureux ascendants français, de même
que ses i raits, empreints d’une majesté souriante, réunis
saient, dans ce qu’ils avaient de plus noble, les caractères
physiques des deux races. Il était l’idole des Huacans.
Le père et le fils aimaient se rendre en veillée au village ;
ils allaient de wigwam en wigwam, fumant le calumet...
(Voir la suite page 2.>
...comme on sait, excellaient dans tous les
cynégétiques ; le baron vit là, pour les Huacans comme
pour lui, une source inépuisable de richesses. Lee grandes *
battues furent mieux organisées contre les ours, bisons,
élans, cerfs, loups, renarde, castors, martres, chats sau
vages et autres bêtes à la dépouille recherchée, dont la
destruction était doublement avantageuse en ce qu’elle
préservait les récoltes tout en fournissant des provision
et une marchandise également précieuses.
...et renforcées, à l’intérieur, d’éboulements de terre ou de
troncs d’arbres entassés. Le logis du seigneur, simple
baraquement, occupait le centre entoure de cabanes
et. ungioams destinés, à abriter les femmes et enfants en
cas d’attaque du village qui se trouvait à distance sur les
ïïÔrTls du Mormoiron. Entre-temps, le baron initiait ses
amis Peaux-Rouges à l’agriculture, à certains travaux
pratiques et usuels, et à l’hygiène dont ces naturels
avaient toujours négligé les règles...
N° 1216 — 25 e Année
35 CENTIMES
8. F8Ï8B3 rt t”, Editesrs
18 et 20
tu de St-Bothrd, PABIS (H*)
Cbè-ine postal C88-8*
35 CENTIMES
mmmm:
France ; Un an..ï 17 50
— Six mois 9.50
Étranger: Un an. 30ir. '
Chômas poat&l 386-84
JANBES-OE»S£RP£NT, LE FLIBUSTIER» par YMER
Vers l’an 1620, un intrépide Saintongeaia, le baron
Sorlin de Castelpeyroux, compagnon de l’illustre Cham-
plain, gouverneur du Canada, s’établit en Nouvelle-
France, sur les bords du lac Mormoiron, entre les rivières
Richelieu et Charentine, celle-ei dénommée ainsi par lui
on souvenir du pays natal.. Il y prit possession d’un
immense domaine conquis sur les territoires incultes
de nomades iroquois aux mœur3 particulièrement
barbares. . „ ^
Cette conquête lui avait été facilitée par les Indiens
huacans qui, plus pacifiques, bien que vaillants guerriers,
et recherchant le commerce des* colonisateurs français,
avaient fort à se plaindre des méfaits de leurs ennemis
iroquois. Ceux-ei furent refoulés sur de' vastes forêts
inexplorées, ce qui n’alla point sans de longs et terribles
combats au cours desquels les Huacans perdirent leur
grand sachem, le Castor-Rouge, chef vénéré de leurs
tribus. Pour s’assurer à jamais leur alliance...
...le gentilhomme épousa la fille du Castor-Rouge. Les
Huacans lui jurèrent soumission et fidélité et, le recon*
naissantpour leur chef suprême, lui décernèrent le nom de
Grand-Castor-Blanc. Ils l’avaient aidé à édifier le fort
primitif de Caatelpeyroux pour s’assurer contre les incur
sions éventuelles des sauvages hostiles : Obrégans, Agniers
et autres Iroquois. Tout d’abord, cette redoute n’était
défendue que par des palissades de pieux énormes entou
rées de fossés.,.
Les chairs des grands fauves étaient salées ou boucanées ;
les peaux, entassées en ballots, attendaient dans les
magasins du fort le moment d’être transportées en canots
à Québec où des factoreries les payaient en marchandises :
armes et munitions, denrées, meubles, outils, tissus, etc.,
qui amélioraient et poliçaient les conditions d’existence
de la tribu. La première fois que le baron fit une distri
bution de savon de Marseille aux ménagères huaeanes.
Ils n avaient guère cessé, par leurs habiles espions, de
se tenir informés de ce qui se passait chez leurs vainqueurs,
quelques-uns même étaient venus rôder jusqu’en vue
des palissades de Castelpeyroux, Les sachems obrégans
ayant tenu conseil, résolurent d’attaquer, non point
tout d’abord le village, mais le fort même, pour
exterminer en premier lieu les Faces-Pâles et piller les
richesses contenues. Ils savaient la demeure e,mplie
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...les plus élémentaires, ce qui amenait parmi eux des
épidémies souvent dévastatrices. Aussi le Grand-Castor-
Blanc était-il considéré par ces êtres primitifs à l’égal d’un
manitou (divinité). Assuré de leur inaltérable fidélité,
Sorlin leur avait révélé le maniement des armes à fea.
pour leur permettre de perfectionner et intensifier leurs
chasses dont le Français fit une industrie florissante.
Habiles tireurs, coureurs infatigables autant qu’ affû
teurs patients et rusés, les Indiens d’Amérique...
...marchandises et la présumaient en outre abondam
ment munie d’eau-de-vie, cette « eau-de-feu » dont ils
étaient friands pour en avoir été gorgés par des tra
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les Obrégans, en obtenaient à bon compte les produite
de leurs chasses. Ces Iroquois, donc, avaient déterré
leurs haches de combat et pris le « sentier de la
guerre ». Le baron Sorlin avait un fils, Fabien, alors
sur ses seize ans.
...bien, parfois, leurs rapides pirogues sillonnant le lao
d’îlot en îlot, en quête de pêche, mais jamais elles
n’approchaient de la rive huacane. Les anciens de
ces belliqueux Iroquois, cependant, surtout parmi les
Obrégans, n’avaient pu digérer le souvenir humiliant
de leur défaite et, bien que près de vingt années
Se fussent écoulées depuis, ils ne rêvaient que
vengeance et destruction, entretenant les jeunes dans
cet esprit,
...n’en eussent pas bien compris l’usage, soit que cet
emploi leur parût superflu, elles l’utilisèrent à la confec
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viande ou de poisson). Et, ma foi, à ce qu’elles déclarèrent
ensuite, jamais leurs hommes ne s’étalent tant régalés,
malgré quelques coliques dont plus d’un fut incom
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ne demander -que la paix ; on entrevoyait...
Grand, beau et fort, ce jeune homme semblait avoir
hérité de toutes les vertus de son aïeul huaean jointes
à celles de ses valeureux ascendants français, de même
que ses i raits, empreints d’une majesté souriante, réunis
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physiques des deux races. Il était l’idole des Huacans.
Le père et le fils aimaient se rendre en veillée au village ;
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(Voir la suite page 2.>
...comme on sait, excellaient dans tous les
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pour lui, une source inépuisable de richesses. Lee grandes *
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préservait les récoltes tout en fournissant des provision
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...et renforcées, à l’intérieur, d’éboulements de terre ou de
troncs d’arbres entassés. Le logis du seigneur, simple
baraquement, occupait le centre entoure de cabanes
et. ungioams destinés, à abriter les femmes et enfants en
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