Presse et revues
8 pages
Titre : Les Belles images
Éditeur : A. Fayard (Paris)
Date d'édition : 1927-08-18
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327110547
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 18 août 1927 18 août 1927
Description : 1927/08/18 (N1196). 1927/08/18 (N1196).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k961495s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-55958
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/03/2013
...qui paraissait ne goûter que médiocrement leurs récits
plaisants et leurs rodomontades maritimes. « Si nous
avions un petit voilier à nous, disait un soir Godefroy,
nous aurions le temps de faire le tour de la Méditer
ranée avant la fin des vacances. » Arsène et Luc abon
dèrent dans son sens. L’Anglais, qui n’avait rien dit
jusque-là, les traita alors de blagueurs et de fanfarons.
Les trois jeunes gens se rebiffèrent et Arsène dit à
sir Turner ..
...« Je regrette que nous n’ayons pas à notre disposition
le navire en question, sans cela j’eusse été heureux de
tenir le pari avec vous et de confondre votre scepti
cisme. — Le pari est tenu, reprit l’Anglais, et je
mets à votre disposition la somme nécessaire pour
acheter un petit voilier. H faut qu’avant deux mois
accomplis, vous ayez fait, non pas, comme vous dites,
le tour complet de la Méditerranée, ce qui serait un
peu trop, mais que...
...partirent au petit bonheur. Comme sir Turner allait quel-
S uefois prendre le café à l’hôtel de France, il y fit le récit
u pari qu’il venait de tenir contre les jeunes présomp
tueux, et le rancunier Wolfenstein pensa : « Moi aussi,
j’ai des correspondants dans ces escales, et les moyens
de les empêcher d’arriver à temps, si tant est qu’ils fas
sent mine de vouloir réussir. » Quelques jours après, sir
Turner, un peu étonné, lui apprit que La Guêpe venait...
N° 1106 — 24 e Année
35 CENTIMES
B. FUYARD et Editeurs
18 et 20
rus do St-Gothard, PARIS (14°)
Chèque postai 388-84
18 Août 1927
35 CENTIMES
ABONNEMENTS:
Franco : U» an... 17.50
— Si:» mois 9.50
Etranger : Un aa. 30 tr.
Chèque poctal 388-84
LE RAID DE LA GUÊPE,
VAL
...soin de masquer l’incision sous une couche de pein
ture et de goudron. Le lendemain, à l’aube, les
trois jeunes gens quittaient Le Pirée, toutes voiles
dehors. A midi, la brise s’étant changée en vent
violent, ils voulurent diminuer la voilure, mais comme
ils allaient procéder à cette opération, le mât scié
se rompit, entraînant la voile avec lui. C’était la
catastrophe, car les trois jeunes navigateurs n’avaient
pas de quoi réparer.
Dans un petit port de la Côte d’Azur, il y avait trois
jeunes gens qui villégiaturaient cet été-là : Arsène,
Luc et Godefroy. Ils adoraient le canotage, et faisaient
en mer d’interminables parties. Comme ils étaient
d’humeur enjouée, il leur était arrivé de jouer des
tours à M. Wolfenstein, le directeur de l’hôtel de
France. Ils le prétendaient Allemand et espion, tandis
que M. Wolfenstein se déclarait Suisse et grand ami
de la Franco.
Un jour que celui-ci avait commandé des menus à
son imprimeur, ainsi que des cartes à en-tête, les
trois jeunes gens s’étaient arrangés pour les subtiliser
et les remplacer par des imprimés analogues rédigés
entièrement en allemand, avec, en épigraphe, des
fragments du Deutschland über Allés. Le directeur de
l’hôtel de France ne s’était pas aperçu tout de suite
de la substitution, ce qui lui valut de violentes récla
mations de...
...restera votre propriété. — C’est entendu ! » répondirent
les trois jeunes gens, qui n’avaient au fond que des no
tions assez vagues sur la navigation à voiles. Us s’en
furent immédiatement trouver le patron Gafet, un vieux
marin de leurs amis, à qui ils demandèrent conseil pour
l’achat d’un cotre, qu’ils baptisèrent La Guêpe, et
qu’ils prièrent de leur donner les leçons indispensables
le faire marcher. Puis, dès qu’ils le purent, ils...
...d’arriver à Malte dans les délais voulus, et sans aucune
avarie, ainsi que son correspondant venait de le lui télé
graphier. « Il est temps, pensa Wolfenstein, que j’aver
tisse Fuchsenberg, directeur de l’hôtel d’Hellas, au Pirée,
afin qu’il les empêche d’arriver à Salonique. » Si la
traversée jusqu’à Malte s’était parfaitement passée
par beau temps et brise favorable, il n’en fut pas de
même entre Malte et la Grèce. Un grain qui...
...la part de ses pensionnaires, et même des démêlés avec
la police. Ayant appris que le coup venait des trois
complices, il jura de se venger quand l’occasion s’en
présenterait. Arsène, Luc et Godefroy se gardèrent bien
désormais d’aller prendre leurs repas à l’hôtel de France
de peur d’être empoisonnés, disaient-ils en plaisantant.
Ils allaient manger à l’hôtel des Hespérides. où ils se
trouvaient à table d’hôte avec un riche Anglais sir Tur
ner, homme flegmatique...
...dura plusieurs jours, incommoda fort les jeunes
marins qui, heureusement pour eux, avaient fait main
tenant leur apprentissage. Ils atteignirent cependant
Le Pirée sans avarie grave, et sir Turner en fut averti
par son correspondant d’Athènes. Mais entre-temps,
Wolfenstein avait prévenu Fuchsenborg et, pendant
la nuit, alors que les trois navigateurs prenaient quelque
repos, un homme à lui vint scier aux trois quarts le grand
mât du cotre ; puis, il prit...
...vous ayez simplement touché aux escales suivantes :
Malte, Le Pirée, Salonique, Paros, Beyrouth, Alexandrie
et retour ici. J’ai dans toutes ces villes des correspon
dants qui me signaleront votre passage, si tant est que
vous y passiez. Au bout des deux mois, si vous avez
perdu, vous me rendrez le voilier que vous aurez acheté, *
et vous publierez, avec le restant de la somme, dans les
f jrands journaux que je vous désignerai, l’aveu de votre
amentable échec. Mais si vous gagnez, le voilier... *
« Sir Turner va l’emporter ! # se dirent-ils, assez
déconfits. Mais, au même instant, des navires de guerre
apparurent, se dirigeant de leur côté : c’était l’escadre
française qui revenait de Syrie, et croisait dans la mer
Egée. Arsène, Luc et Godefroy arborèrent au petit mât
les signaux de détresse, et bientôt le navire amiral lui-
même fut auprès d’eux. L’amiral s’étant enquis par
porte-voix de ce qui venait d’arriver, eut l’obligeance
d’envoyer son... (Voir la suite page 2.)
plaisants et leurs rodomontades maritimes. « Si nous
avions un petit voilier à nous, disait un soir Godefroy,
nous aurions le temps de faire le tour de la Méditer
ranée avant la fin des vacances. » Arsène et Luc abon
dèrent dans son sens. L’Anglais, qui n’avait rien dit
jusque-là, les traita alors de blagueurs et de fanfarons.
Les trois jeunes gens se rebiffèrent et Arsène dit à
sir Turner ..
...« Je regrette que nous n’ayons pas à notre disposition
le navire en question, sans cela j’eusse été heureux de
tenir le pari avec vous et de confondre votre scepti
cisme. — Le pari est tenu, reprit l’Anglais, et je
mets à votre disposition la somme nécessaire pour
acheter un petit voilier. H faut qu’avant deux mois
accomplis, vous ayez fait, non pas, comme vous dites,
le tour complet de la Méditerranée, ce qui serait un
peu trop, mais que...
...partirent au petit bonheur. Comme sir Turner allait quel-
S uefois prendre le café à l’hôtel de France, il y fit le récit
u pari qu’il venait de tenir contre les jeunes présomp
tueux, et le rancunier Wolfenstein pensa : « Moi aussi,
j’ai des correspondants dans ces escales, et les moyens
de les empêcher d’arriver à temps, si tant est qu’ils fas
sent mine de vouloir réussir. » Quelques jours après, sir
Turner, un peu étonné, lui apprit que La Guêpe venait...
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18 Août 1927
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Franco : U» an... 17.50
— Si:» mois 9.50
Etranger : Un aa. 30 tr.
Chèque poctal 388-84
LE RAID DE LA GUÊPE,
VAL
...soin de masquer l’incision sous une couche de pein
ture et de goudron. Le lendemain, à l’aube, les
trois jeunes gens quittaient Le Pirée, toutes voiles
dehors. A midi, la brise s’étant changée en vent
violent, ils voulurent diminuer la voilure, mais comme
ils allaient procéder à cette opération, le mât scié
se rompit, entraînant la voile avec lui. C’était la
catastrophe, car les trois jeunes navigateurs n’avaient
pas de quoi réparer.
Dans un petit port de la Côte d’Azur, il y avait trois
jeunes gens qui villégiaturaient cet été-là : Arsène,
Luc et Godefroy. Ils adoraient le canotage, et faisaient
en mer d’interminables parties. Comme ils étaient
d’humeur enjouée, il leur était arrivé de jouer des
tours à M. Wolfenstein, le directeur de l’hôtel de
France. Ils le prétendaient Allemand et espion, tandis
que M. Wolfenstein se déclarait Suisse et grand ami
de la Franco.
Un jour que celui-ci avait commandé des menus à
son imprimeur, ainsi que des cartes à en-tête, les
trois jeunes gens s’étaient arrangés pour les subtiliser
et les remplacer par des imprimés analogues rédigés
entièrement en allemand, avec, en épigraphe, des
fragments du Deutschland über Allés. Le directeur de
l’hôtel de France ne s’était pas aperçu tout de suite
de la substitution, ce qui lui valut de violentes récla
mations de...
...restera votre propriété. — C’est entendu ! » répondirent
les trois jeunes gens, qui n’avaient au fond que des no
tions assez vagues sur la navigation à voiles. Us s’en
furent immédiatement trouver le patron Gafet, un vieux
marin de leurs amis, à qui ils demandèrent conseil pour
l’achat d’un cotre, qu’ils baptisèrent La Guêpe, et
qu’ils prièrent de leur donner les leçons indispensables
le faire marcher. Puis, dès qu’ils le purent, ils...
...d’arriver à Malte dans les délais voulus, et sans aucune
avarie, ainsi que son correspondant venait de le lui télé
graphier. « Il est temps, pensa Wolfenstein, que j’aver
tisse Fuchsenberg, directeur de l’hôtel d’Hellas, au Pirée,
afin qu’il les empêche d’arriver à Salonique. » Si la
traversée jusqu’à Malte s’était parfaitement passée
par beau temps et brise favorable, il n’en fut pas de
même entre Malte et la Grèce. Un grain qui...
...la part de ses pensionnaires, et même des démêlés avec
la police. Ayant appris que le coup venait des trois
complices, il jura de se venger quand l’occasion s’en
présenterait. Arsène, Luc et Godefroy se gardèrent bien
désormais d’aller prendre leurs repas à l’hôtel de France
de peur d’être empoisonnés, disaient-ils en plaisantant.
Ils allaient manger à l’hôtel des Hespérides. où ils se
trouvaient à table d’hôte avec un riche Anglais sir Tur
ner, homme flegmatique...
...dura plusieurs jours, incommoda fort les jeunes
marins qui, heureusement pour eux, avaient fait main
tenant leur apprentissage. Ils atteignirent cependant
Le Pirée sans avarie grave, et sir Turner en fut averti
par son correspondant d’Athènes. Mais entre-temps,
Wolfenstein avait prévenu Fuchsenborg et, pendant
la nuit, alors que les trois navigateurs prenaient quelque
repos, un homme à lui vint scier aux trois quarts le grand
mât du cotre ; puis, il prit...
...vous ayez simplement touché aux escales suivantes :
Malte, Le Pirée, Salonique, Paros, Beyrouth, Alexandrie
et retour ici. J’ai dans toutes ces villes des correspon
dants qui me signaleront votre passage, si tant est que
vous y passiez. Au bout des deux mois, si vous avez
perdu, vous me rendrez le voilier que vous aurez acheté, *
et vous publierez, avec le restant de la somme, dans les
f jrands journaux que je vous désignerai, l’aveu de votre
amentable échec. Mais si vous gagnez, le voilier... *
« Sir Turner va l’emporter ! # se dirent-ils, assez
déconfits. Mais, au même instant, des navires de guerre
apparurent, se dirigeant de leur côté : c’était l’escadre
française qui revenait de Syrie, et croisait dans la mer
Egée. Arsène, Luc et Godefroy arborèrent au petit mât
les signaux de détresse, et bientôt le navire amiral lui-
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