Titre : Les Belles images
Éditeur : A. Fayard (Paris)
Date d'édition : 1927-08-11
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327110547
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11090 Nombre total de vues : 11090
Description : 11 août 1927 11 août 1927
Description : 1927/08/11 (N1195). 1927/08/11 (N1195).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k961494d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-55958
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/03/2013
11 Août 1927
N° 1195 — 24 e Année
35 CENTIMES
JL FAYARD et [*•, Editeurs
18 ot 20
nt do St-Gothard. PARIS (14*)
Chèque postal 388-84
35 CENTIMES
ABONNEMENTS:
France : Un an... 17.50
— Six mois 9.50
Étranger : Un an. 30 fr.
Chèque poetai 388-84
LES CORBEAUX DE CEYLAN, par YMER
Contre le gré de ses parents et en dépit des aver
tissements qui auraient dû l’en préserver, Germaine
Emery, fille unique d’un riche armateur de Marseille,
avait épousé le séduisant Huesco, marquis d’Almarclho,
gentilhomme portugais aux titres authentiques, mais
sans position ni fortune, et tout aussi dépourvu do
sens moral. Celui-ci, devant la rupture qui s’ensuivit
avec les beaux-parents, lesquels se contentèrent de servir
à leur hile...
...d’un M. Blanchard qu’elle n’avait plus revu depuis les
premiers temps de son mariage. Ce M, Blancham reve
nait de Ceylan où, peu avant qu’il en partît, il avait
rencontré, dans un café de Colombo, un Européen qu’il
reconnut aussitôt malgré le profond changement que le
vice, l’ahus des boissons et stupéfiants, la misère aussi,
avaient apporté dans ses traits. C’était le marquis
d’Almarelno. Se voyant reconnu, celui-ci n’avait fait
aucune difficulté...
...il avait confié l’enfant à une honnête famille de Kaloa,
dans la montagne cinghalaise. U supplia Blanchard d’aller
chercher son fils, après sa mort, et puisque le Marseillais
allait regagner la France, de rapatrier Luiz et de le
rendre à sa mère pour qu’elle pardonne à l’époux infi
dèle. Blanchard promit et, ayant fermé les .yeux au
malheureux dont il fut seul à suivre le triste convoi, il
partit pour Kaloa se mettre à la recherche des Radrani...
En débarquant à Colombo, ils furent surpris par la
multitude de gamins déguenillés qui les assaillirent, leur
proposant leurs services ou leur pacotille : fleurs, fruits,
éventails et autres brimborions. L’un d’eux, moins
hardi, fut distingué pour cela même par la voyageuse
qui remarqua aussi ses beaux veux tristes de petit
paria. D’un signe amical, elle lui tendit son sac à
i jorter. Mais les autres, jaloux, écartèrent l’élu, si vio-
emment qu’il tomba, se...
...une très modique pension, se mit à faire des dettes,
des faux même, engageant l’honneur et les biens des
Emery. Cela dura trois ans, et un enfant était né, appor
tant une précieuse consolation à l’épouse désabusée.
Mais, à la suite d’une frasque par trop grave, et se voyant
sur le point d’être arrête pour escroquerie, le marquis
disparut avec le petit Luiz son fils. On pense au déses
poir de la mère, sinon de l’épouse, qui restait sans indices
ni soupçons...
...pour en convenir, et il raconta à Blanchard, qui avait
quitté Marseille bien avant lui, qu’ayant rompu avec les
Emery et sa femme, il s’était fixé à Colombo sous le
nom de Huesco. Là, après maint avatar, sa santé ruinée,
menant une existence misérable, il s’était associé dans
un chétif commerce, avec un Anglais du nom de Popn.
Blanchard lui remit un secours et s’offrit à le tirer d’affaire
avant son départ.
...nourriciers du petit marquis d’Almarelho. Mais il
apprit des braves montagnards, étonnés de sa démarche,
que, quelques jours plus tôt, l’enfant leur avait été
réclamé, au nom de son père, par un soi-disant envoyé
de celui : ci, un Anglais que le garçonnet appelait M. Popp.
Blanchard, fort troublé, rentra à Colombo, persuadé que
le jeune Luiz avait été victime d’une mystérieuse intrigue.
De ce Popp, aucune nouvelle...
...blessant au visage. Germaine le releva, en semonçant
les petites brutes qui s’éparpillèrent, et, ayant essuyé
de son fin mouchoir le front saignant du petit coolie,
elle lui confia son bagage dont le gamin se chargea, fier
et réjoui. Un autre motif de surprise pour les voya
geurs, était la nuée de corneilles et corbeaux qui, plus
encore que les pigeons à Venise ou les moineaux à
Paris, fourmillent à Colombo jusque sous les pas des
promeneurs, dans un...
...sur la destination des fugitifs. Ses parents lui restaient
qui la recueillirent et firent le nécessaire pour que le
déshonneur de leur gendre ne rejaillît point sur leur
nom. Mais ce fut en vain qu’ils s’efforcèrent de consoler
leur fille : elle ne pouvait oublier son petit Luiz qui
était devenu son unique espoir. Dix années passèrent,
n’apportant à la pauvre mère ni l’oubli ni aucune
nouvelle des disparus, quand, un jour, une visite lui
fut annoncée...
Ils se quittèrent après avoir échangé leurs adresses.
Or, à quelques jours de là, Blanchard, qui s’était active
ment occupé d’améliorer la situation du malheureux
Portugais, reçut une lettre de Huesco l’appelant à son
lit de mort. É y court, le trouve agonisant et a tout
juste le temps de recevoir la confession totale du mori
bond. Le marquis avoua avoir quitté sa femme en lui
enlevant son fils et ses dernières ressources, lesquelles
épuisées,...
...malgré les recherches d’une police plutôt indolente.
Or, le départ du Français ayant été déjà fort retardé par
cette affaire, il ne put le différer davantage et s’embarqua.
On devine avec quels sentiments la jiauvre mère reçut
ces révélations : sur-le-champ elle décida de partir pour
les Indes avec son père, sous le nom de M. et Mme Emery,
que la jeune femme avait repris depuis la fuite de son
indigne époux.
...croassement ininterrompu. Parvenus à l’Hôtel de
France, où ils étaient attendus, les Emery congédiè
rent leur petit porteur à qui Germaine laissa un pour
boire princier augmenté d’un geste caressant. Hélas !
la pauvre mère ne pouvait voir un garçonnet sans
s’attendrir et s’y intéresser aussitôt. Après avoir pris
quelque repos et refait leur toilette, les voyageurs,
quelques heures plus tard, descendirent...
(Voir la suite pagre 2.)
N° 1195 — 24 e Année
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France : Un an... 17.50
— Six mois 9.50
Étranger : Un an. 30 fr.
Chèque poetai 388-84
LES CORBEAUX DE CEYLAN, par YMER
Contre le gré de ses parents et en dépit des aver
tissements qui auraient dû l’en préserver, Germaine
Emery, fille unique d’un riche armateur de Marseille,
avait épousé le séduisant Huesco, marquis d’Almarclho,
gentilhomme portugais aux titres authentiques, mais
sans position ni fortune, et tout aussi dépourvu do
sens moral. Celui-ci, devant la rupture qui s’ensuivit
avec les beaux-parents, lesquels se contentèrent de servir
à leur hile...
...d’un M. Blanchard qu’elle n’avait plus revu depuis les
premiers temps de son mariage. Ce M, Blancham reve
nait de Ceylan où, peu avant qu’il en partît, il avait
rencontré, dans un café de Colombo, un Européen qu’il
reconnut aussitôt malgré le profond changement que le
vice, l’ahus des boissons et stupéfiants, la misère aussi,
avaient apporté dans ses traits. C’était le marquis
d’Almarelno. Se voyant reconnu, celui-ci n’avait fait
aucune difficulté...
...il avait confié l’enfant à une honnête famille de Kaloa,
dans la montagne cinghalaise. U supplia Blanchard d’aller
chercher son fils, après sa mort, et puisque le Marseillais
allait regagner la France, de rapatrier Luiz et de le
rendre à sa mère pour qu’elle pardonne à l’époux infi
dèle. Blanchard promit et, ayant fermé les .yeux au
malheureux dont il fut seul à suivre le triste convoi, il
partit pour Kaloa se mettre à la recherche des Radrani...
En débarquant à Colombo, ils furent surpris par la
multitude de gamins déguenillés qui les assaillirent, leur
proposant leurs services ou leur pacotille : fleurs, fruits,
éventails et autres brimborions. L’un d’eux, moins
hardi, fut distingué pour cela même par la voyageuse
qui remarqua aussi ses beaux veux tristes de petit
paria. D’un signe amical, elle lui tendit son sac à
i jorter. Mais les autres, jaloux, écartèrent l’élu, si vio-
emment qu’il tomba, se...
...une très modique pension, se mit à faire des dettes,
des faux même, engageant l’honneur et les biens des
Emery. Cela dura trois ans, et un enfant était né, appor
tant une précieuse consolation à l’épouse désabusée.
Mais, à la suite d’une frasque par trop grave, et se voyant
sur le point d’être arrête pour escroquerie, le marquis
disparut avec le petit Luiz son fils. On pense au déses
poir de la mère, sinon de l’épouse, qui restait sans indices
ni soupçons...
...pour en convenir, et il raconta à Blanchard, qui avait
quitté Marseille bien avant lui, qu’ayant rompu avec les
Emery et sa femme, il s’était fixé à Colombo sous le
nom de Huesco. Là, après maint avatar, sa santé ruinée,
menant une existence misérable, il s’était associé dans
un chétif commerce, avec un Anglais du nom de Popn.
Blanchard lui remit un secours et s’offrit à le tirer d’affaire
avant son départ.
...nourriciers du petit marquis d’Almarelho. Mais il
apprit des braves montagnards, étonnés de sa démarche,
que, quelques jours plus tôt, l’enfant leur avait été
réclamé, au nom de son père, par un soi-disant envoyé
de celui : ci, un Anglais que le garçonnet appelait M. Popp.
Blanchard, fort troublé, rentra à Colombo, persuadé que
le jeune Luiz avait été victime d’une mystérieuse intrigue.
De ce Popp, aucune nouvelle...
...blessant au visage. Germaine le releva, en semonçant
les petites brutes qui s’éparpillèrent, et, ayant essuyé
de son fin mouchoir le front saignant du petit coolie,
elle lui confia son bagage dont le gamin se chargea, fier
et réjoui. Un autre motif de surprise pour les voya
geurs, était la nuée de corneilles et corbeaux qui, plus
encore que les pigeons à Venise ou les moineaux à
Paris, fourmillent à Colombo jusque sous les pas des
promeneurs, dans un...
...sur la destination des fugitifs. Ses parents lui restaient
qui la recueillirent et firent le nécessaire pour que le
déshonneur de leur gendre ne rejaillît point sur leur
nom. Mais ce fut en vain qu’ils s’efforcèrent de consoler
leur fille : elle ne pouvait oublier son petit Luiz qui
était devenu son unique espoir. Dix années passèrent,
n’apportant à la pauvre mère ni l’oubli ni aucune
nouvelle des disparus, quand, un jour, une visite lui
fut annoncée...
Ils se quittèrent après avoir échangé leurs adresses.
Or, à quelques jours de là, Blanchard, qui s’était active
ment occupé d’améliorer la situation du malheureux
Portugais, reçut une lettre de Huesco l’appelant à son
lit de mort. É y court, le trouve agonisant et a tout
juste le temps de recevoir la confession totale du mori
bond. Le marquis avoua avoir quitté sa femme en lui
enlevant son fils et ses dernières ressources, lesquelles
épuisées,...
...malgré les recherches d’une police plutôt indolente.
Or, le départ du Français ayant été déjà fort retardé par
cette affaire, il ne put le différer davantage et s’embarqua.
On devine avec quels sentiments la jiauvre mère reçut
ces révélations : sur-le-champ elle décida de partir pour
les Indes avec son père, sous le nom de M. et Mme Emery,
que la jeune femme avait repris depuis la fuite de son
indigne époux.
...croassement ininterrompu. Parvenus à l’Hôtel de
France, où ils étaient attendus, les Emery congédiè
rent leur petit porteur à qui Germaine laissa un pour
boire princier augmenté d’un geste caressant. Hélas !
la pauvre mère ne pouvait voir un garçonnet sans
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