Presse et revues
8 pages
Titre : Les Belles images
Éditeur : A. Fayard (Paris)
Date d'édition : 1927-05-26
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327110547
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11090 Nombre total de vues : 11090
Description : 26 mai 1927 26 mai 1927
Description : 1927/05/26 (N1184). 1927/05/26 (N1184).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k961483p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-55958
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/03/2013
N° 1184 — 24 e Année
35 CENTIMES
IL FimD il ['*. Editais
18 et 20
ns du St-Gothwd, PiEIS (U*)
Chèque postal 385-84
26 Mai 1927
35 CENTIMES
ABONNEMENTS:
France : Un an... 17.60
— Six mois 9.50
Etranger : Un an. 30 tr.
Chèque postal 388-84
Nouvelles aventures extraordinaires de Riquet, Risque-Tout et Rirette (9 e et dernière suite), par Joël
===: ^ i rxï3n
uà ëa.piuune fersonne allait se fâcher tout rouge en
s’entendant dire par cet imbécile qu’il était ivre, quand,
précisément, Fred le Noir, toujours grimé en dentiste
américain, pénétrait dans la salle de la mairie où le capi
taine Personne se trouvait avec le magistrat muni
cipal. Fred le Noir, naturellement, reconnaissait à
l’instant même le capitaine Personne. Or, il le haïssait
tellement qu’il perdait toute prudence et, sans un mot
d’explication, levant son poignard, se précipitait spr lui,
prêt à le frapper d’un coup mortel.
W—— II*' ' ' I " ■ ————
.^îssaumt^ecKf^^^^F^^^S’ü^contenaïent, aïns
qu’il était naturel. Or, ce gaz s’était à peine répandu dans
l’atmosphère que Riquet, brusquement, se prenait à faire
le beau, puis à gambader, puis à courir après sa queue,
puis à se rouler sur le sol, les quatre pattes en l’air, toutes
attitudes qui prouvaient que Riquet était fort joyeux et
parfaitement satisfait. Que s’était-il donc passé ? Dans la
mairie voisine, Fred le Noir, au même moment, jetait au
loin son poignard et, ouvrant les bras, se précipitait sur.,
.rêvait sur le pas de la porte de l’hôtel et l’avait embrassé
sur les deux joues. « Comme vous m’êtes sympathique ! »
protestait-elle. Le cuisinier répondait : « Et moi donc,
ma petite dame, vous me plaisez tout à fait. Ça ne vous
ferait rien de danser un peu î » Sur quoi Mérnée Lolo
entraînait le cuisinier dans un tango infernal... Un peu
plus loin, Cosinus Agathoclès dansait le cake-walk
en agitant son télescope, et lui, le gravç savant, il criait :
« La science, c’est de- la blague ! Vive l’ignorance ! »
Massi-Massa-Tsin-Tsin, Rirette, Jojo, René...
...besoin de danser et de sauter !...»J1 allait parler encore,
mais le maire ne lui en laissait pas le temps : « Ah ! c’est
comme cela ? tonnait le magistrat municipal. Eh ! bien
on apprendra ce qu’il en coûte d’attenter à ma dignité.
Que l’on me mette tous ces gens-là en prison! D’abord, ils
racontent des choses qui sont incroyables ! J’en ai assez !
J’en ai trop ! » Il n’y avait rien à répondre et il n’était
pas possible de résister, car des gendarmes aeeouraient
déjà, qui ne paraissaient pas disposés à plaisanter.
Le misérable allait-il donc ajouter un nouveau forfait
à la liste déjà longue de ses crimes ? Cela semblait iné
vitable car le capitaine Personne n’était point sur ses
gardes et n’avait pas le temps d’esquisser un geste de
défense. Riquet, heureusement, devait sauver son
maître. Le petit chien, toutefois, allait accomplir cet
exploit tout à fait par hasard et sans se rendre compte
lui-même du service qu’il allait rendre à l’excellent
capitaine. Riquet, qui avait l’humeur vagabonde, était
parti tout seul se promener sur la place voisine et.,
.contemplait d’un air fort intrigué les tuyaux de caout
chouc qui conduisaient jusqu’au projecteur le gaz contenu
dans les réservoirs. « Que diable cela peut-il bien être ? »
se demandait-il. Et il hésitait entre desandouillettes qui
auraient été de taille, du boudin que l’on n’aurait pas
cuit encore, et aussi des serpents. Il y avait un moyen
de se renseigner : c’était de mordre ces choses inconnues,
ce que Riquet faisait immédiatement ! Ce n’était ni de
l’andouillette, ni du boudin, ni des serpents, c’était des
tuyaux de caoutchouc, et ces tuyaux une fois crevés,,
T. Je capitaine Personne qu il serait temfement sur sa
poitrine ! « Que je suis donc heureux de vous voir ! fai
sait-il. Vous êtes un excellent garçon ! Réconcilions-nous ! »
Le capitaine Personne riait aux éclats. «Volontiers! affir
mait-il, vous êtes mon plus cher ami ! Si nous dansions
une petite ronde î — C’est cela ! acceptait Fred le Noir,
avec cet excellent maire. — J’allais vous le proposer ; »
acceptait le magistrat. Les trois hommes se prenaient
la main et commençaient à tourner en rond,* tout...
.en chantant la ronde bien connue : « Sur le Pont d'Avi
gnon ». C’était assurément une scène extraordinaire, une
scène folle, car personne jamais n’aurait pu inventer que
le capitaine Personne et Fred le Noir puissent danser une
ronde ensemble, avec un maire pour partenaire ! Sur la
E l ace voisine, d'ailleurs, des scènes tout aussi invraisem-
lables se déroulaient. Mémée Lolo qui, d’ordinaire, se
montrait réservée à l’extrême et un tantinet dédaigneuse,
s’était précipitée dans la direction d’un gros cuisinier qui.
...dansaient aussi. Et personne peut-être n’aurait été
capable de dire quand ces scènes invraisemblables pren
draient fin, si un incident, bien futile en apparence, ne
s’était produit. Tout simplement, il arrivait que tandis
que Massi-Massa-Tsin-Tsin dansait, le bout de sa longue
natte allait s’enrouler autour du robinet des réservoirs,
qui se fermait alors, car le Chinois tirait sur ses cheveux
pour retrouver sa liberté. Le robinet n’était pas fermé
que Riquet, cessant de gambader, grondait furieuse
ment... Mémée Lolo, de son côté, repoussait...
...le cuisinier d’un air épouvanté et Cosinus Agathoclès
considérait son télescope d’un œil vague... Bref, tout le
monde semblait retrouver son sang-froid ordinaire et
éprouver quelque stupéfaction des gambades qu’il venait
d’accomplir. A l’intérieur de la mairie, le maire, le capi
taine Personne et Fred le Noir se regardaient les uns
les autres, interloqués. Le capitaine Personne parla le
premier : « J’ai compris ! fit-il soudain. Le réservoir con
tenait du protoxyde d’azote, c’est-à-dire du gaz hila
rant. Il suffit d’en respirer pour être gris, éprouver le...
A l’exception de Fred le Noir qui, d’un bond brusque,
sautait par la fenêtre et s’échappait , à l’exception de Massi-
Massa-Tsin-Tsin qui cherchait toujours à démêler sa natte,
enroulée autour du robinet, tout le monde était donc con
duit dans la petite prison de la ville, devant la porte de
laquelle un gendarme restait en faction. On juge du déses
poir de l’excellent Massi-Massa alors qu’il voyait mettre
au cachot Mémée Lolo, Rirette, René, le pauvre Cosinus
Agathoclès et jusqu’au brave capitaine Personne. Mais...
lassi-Massa-Tsin-Tsin, heureusement, était un garçon
ingénieux. Il avait compris que les gendarmesne l’avaient
pas arrêté parce qu’ils le croyaient attaché au réservoir.
Profitant de l’aventure, Massi-Massa-Tsin-Tsin prenait un
grand parti et Be coupait la natte d’un coup de ciseau...
Libre, alors, Massi-Massa se hâtait de tirer de sa poche
une natte neuve qu’il avait tôt fait de s’attacher à la tête.
Après quoi, il entrait chez un épicier et commandait cinq
eous de pruneaux. Tandis que... (Voir la suite page 2.)
35 CENTIMES
IL FimD il ['*. Editais
18 et 20
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ABONNEMENTS:
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— Six mois 9.50
Etranger : Un an. 30 tr.
Chèque postal 388-84
Nouvelles aventures extraordinaires de Riquet, Risque-Tout et Rirette (9 e et dernière suite), par Joël
===: ^ i rxï3n
uà ëa.piuune fersonne allait se fâcher tout rouge en
s’entendant dire par cet imbécile qu’il était ivre, quand,
précisément, Fred le Noir, toujours grimé en dentiste
américain, pénétrait dans la salle de la mairie où le capi
taine Personne se trouvait avec le magistrat muni
cipal. Fred le Noir, naturellement, reconnaissait à
l’instant même le capitaine Personne. Or, il le haïssait
tellement qu’il perdait toute prudence et, sans un mot
d’explication, levant son poignard, se précipitait spr lui,
prêt à le frapper d’un coup mortel.
W—— II*' ' ' I " ■ ————
.^îssaumt^ecKf^^^^F^^^S’ü^contenaïent, aïns
qu’il était naturel. Or, ce gaz s’était à peine répandu dans
l’atmosphère que Riquet, brusquement, se prenait à faire
le beau, puis à gambader, puis à courir après sa queue,
puis à se rouler sur le sol, les quatre pattes en l’air, toutes
attitudes qui prouvaient que Riquet était fort joyeux et
parfaitement satisfait. Que s’était-il donc passé ? Dans la
mairie voisine, Fred le Noir, au même moment, jetait au
loin son poignard et, ouvrant les bras, se précipitait sur.,
.rêvait sur le pas de la porte de l’hôtel et l’avait embrassé
sur les deux joues. « Comme vous m’êtes sympathique ! »
protestait-elle. Le cuisinier répondait : « Et moi donc,
ma petite dame, vous me plaisez tout à fait. Ça ne vous
ferait rien de danser un peu î » Sur quoi Mérnée Lolo
entraînait le cuisinier dans un tango infernal... Un peu
plus loin, Cosinus Agathoclès dansait le cake-walk
en agitant son télescope, et lui, le gravç savant, il criait :
« La science, c’est de- la blague ! Vive l’ignorance ! »
Massi-Massa-Tsin-Tsin, Rirette, Jojo, René...
...besoin de danser et de sauter !...»J1 allait parler encore,
mais le maire ne lui en laissait pas le temps : « Ah ! c’est
comme cela ? tonnait le magistrat municipal. Eh ! bien
on apprendra ce qu’il en coûte d’attenter à ma dignité.
Que l’on me mette tous ces gens-là en prison! D’abord, ils
racontent des choses qui sont incroyables ! J’en ai assez !
J’en ai trop ! » Il n’y avait rien à répondre et il n’était
pas possible de résister, car des gendarmes aeeouraient
déjà, qui ne paraissaient pas disposés à plaisanter.
Le misérable allait-il donc ajouter un nouveau forfait
à la liste déjà longue de ses crimes ? Cela semblait iné
vitable car le capitaine Personne n’était point sur ses
gardes et n’avait pas le temps d’esquisser un geste de
défense. Riquet, heureusement, devait sauver son
maître. Le petit chien, toutefois, allait accomplir cet
exploit tout à fait par hasard et sans se rendre compte
lui-même du service qu’il allait rendre à l’excellent
capitaine. Riquet, qui avait l’humeur vagabonde, était
parti tout seul se promener sur la place voisine et.,
.contemplait d’un air fort intrigué les tuyaux de caout
chouc qui conduisaient jusqu’au projecteur le gaz contenu
dans les réservoirs. « Que diable cela peut-il bien être ? »
se demandait-il. Et il hésitait entre desandouillettes qui
auraient été de taille, du boudin que l’on n’aurait pas
cuit encore, et aussi des serpents. Il y avait un moyen
de se renseigner : c’était de mordre ces choses inconnues,
ce que Riquet faisait immédiatement ! Ce n’était ni de
l’andouillette, ni du boudin, ni des serpents, c’était des
tuyaux de caoutchouc, et ces tuyaux une fois crevés,,
T. Je capitaine Personne qu il serait temfement sur sa
poitrine ! « Que je suis donc heureux de vous voir ! fai
sait-il. Vous êtes un excellent garçon ! Réconcilions-nous ! »
Le capitaine Personne riait aux éclats. «Volontiers! affir
mait-il, vous êtes mon plus cher ami ! Si nous dansions
une petite ronde î — C’est cela ! acceptait Fred le Noir,
avec cet excellent maire. — J’allais vous le proposer ; »
acceptait le magistrat. Les trois hommes se prenaient
la main et commençaient à tourner en rond,* tout...
.en chantant la ronde bien connue : « Sur le Pont d'Avi
gnon ». C’était assurément une scène extraordinaire, une
scène folle, car personne jamais n’aurait pu inventer que
le capitaine Personne et Fred le Noir puissent danser une
ronde ensemble, avec un maire pour partenaire ! Sur la
E l ace voisine, d'ailleurs, des scènes tout aussi invraisem-
lables se déroulaient. Mémée Lolo qui, d’ordinaire, se
montrait réservée à l’extrême et un tantinet dédaigneuse,
s’était précipitée dans la direction d’un gros cuisinier qui.
...dansaient aussi. Et personne peut-être n’aurait été
capable de dire quand ces scènes invraisemblables pren
draient fin, si un incident, bien futile en apparence, ne
s’était produit. Tout simplement, il arrivait que tandis
que Massi-Massa-Tsin-Tsin dansait, le bout de sa longue
natte allait s’enrouler autour du robinet des réservoirs,
qui se fermait alors, car le Chinois tirait sur ses cheveux
pour retrouver sa liberté. Le robinet n’était pas fermé
que Riquet, cessant de gambader, grondait furieuse
ment... Mémée Lolo, de son côté, repoussait...
...le cuisinier d’un air épouvanté et Cosinus Agathoclès
considérait son télescope d’un œil vague... Bref, tout le
monde semblait retrouver son sang-froid ordinaire et
éprouver quelque stupéfaction des gambades qu’il venait
d’accomplir. A l’intérieur de la mairie, le maire, le capi
taine Personne et Fred le Noir se regardaient les uns
les autres, interloqués. Le capitaine Personne parla le
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tenait du protoxyde d’azote, c’est-à-dire du gaz hila
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A l’exception de Fred le Noir qui, d’un bond brusque,
sautait par la fenêtre et s’échappait , à l’exception de Massi-
Massa-Tsin-Tsin qui cherchait toujours à démêler sa natte,
enroulée autour du robinet, tout le monde était donc con
duit dans la petite prison de la ville, devant la porte de
laquelle un gendarme restait en faction. On juge du déses
poir de l’excellent Massi-Massa alors qu’il voyait mettre
au cachot Mémée Lolo, Rirette, René, le pauvre Cosinus
Agathoclès et jusqu’au brave capitaine Personne. Mais...
lassi-Massa-Tsin-Tsin, heureusement, était un garçon
ingénieux. Il avait compris que les gendarmesne l’avaient
pas arrêté parce qu’ils le croyaient attaché au réservoir.
Profitant de l’aventure, Massi-Massa-Tsin-Tsin prenait un
grand parti et Be coupait la natte d’un coup de ciseau...
Libre, alors, Massi-Massa se hâtait de tirer de sa poche
une natte neuve qu’il avait tôt fait de s’attacher à la tête.
Après quoi, il entrait chez un épicier et commandait cinq
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