Titre : Les Belles images
Éditeur : A. Fayard (Paris)
Date d'édition : 1927-01-20
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327110547
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 20 janvier 1927 20 janvier 1927
Description : 1927/01/20 (N1166). 1927/01/20 (N1166).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k961465r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-55958
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/03/2013
M° 1106 — 24 e Année
35 CEKTIMES
A. FAYARD et C ie , Editeurs
18 et 20
ne du St-Gothard, PAH1S (14*)
Chèque postal 338-84
20 Janvier 1927
35 centimes
ABONNEMENTS:
Francs : Un an... 17.50
— Six mois 9.50
Étranger : Un an. 30 fr.
Chèque postal 388-84
CHEZ LES TOUAREG, par QUESNEL
11 y a une soixantaine d’années, les récits d’un jeune
explorateur français, nommé Duveyrier, avaient attiré
l’attention européenne sur les peuplades encore à peu près
inconnues du Sahara et du Soudan. Armand Sourbier,
un des plus brillants élèves de l’Ecole des Langues orien-
tiales, résolut d’aller à son tour passer quelque temps
au milieu des Touareg. Mis en rapport avec le cheik
Otman, chef d’une tribu des Aouel (irakien, il adopta si
bien le costume...
...farouche, vindicatif et dissimulé. .Jusqu'alors il avait
nourri l’espoir de devenir l’époux de Yanina et de succéder
un jour à son père. Déçu dans ses ambitions, il forma le
projet de se débarrasser d'Armand Sourbier. Une nuit,
alors que tous donnaient au campement, il s’introduisit
dans la tente du Français, jeta sur lui une ample couverture
destinée à étouffer ses cris et a paralyser sa résistance, et
le ligota étroitement. Puis il l'emporta, tel un paquet,
jusqu’à...
A Tombouctou, il fut acheté par un chef bambara, du
nom de Bakouna, dont le village était situé aux environs
de Koulikoro. Très fier d’avoir pour esclave un homme
de race blanche, Bakouna n’hésita pas à le payer deux
dents d’hippopotame et l’attacha à sa personne ; c’était
Armand qui lui préparait ses pipes, le servait et devait
l’éventer à l’aide d’un chasse-mouches tandis qu’il reposait.
Le jeune homme n’était pas maltraité ; mais, par...
...lieues du village, en face de Koulikoro. s’élevait un rocher
haut de plus de cent coudées, taillé à pic et creusé de cre
vasses et de grottes qui, disait-on, étaient le repaire de mille
légions de diables. Ce rocher était donc lui-mème considéré
comme un fétiche tout puissant, à tel point que tout esclave
fugitif qui parvenait à en atteindre le sommet avant d’avoir
été rejoint par son maître, devenait par ce fait un homme
libre. La tradition ajoutait, il est vrai, que...
...l’emplacement réservé aux chevaux, le chargea sur l’en
colure de sa propre monture et partit vers le sud dans la
direction de Mabrouk. C’était la saison où les caravanes
descendent vers le Tchad, apportant aux indigènes du Sou
dan les produits manufacturés d’Europe et les mille bibe
lots qui servent de monnaie d’échange en ces contrées encore
primitives ; c’était aussi l’époque oii, de tous les points de
l’Afrique, les trafiquants d’esclaves...
...une mimique expressive, son maître lui avait fait com
prendre que toute tentavive d’évasion serait punie de morL
Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, l’explorateur
se le tint momentanément pour dit et profita de son séjour
pour étudier les mœurs des peuplades du Niger. Au bout de
quelques mois, il parlait couramment le dialecte bambara
et avait réussi à gagner les bonnes grâces de son maître qui
ne le faisait plus si étroitement surveiller qu’au début...
...terrassé, la jeune fille ne dissimula pas plus longtemps
Ses sentiments à l’égard du valeureux étranger, et, de
son côté, l’explorateur en vint à se demander sérieu
sement s’il ne devait pas suivre l’impulsion de son cœur
en se fixant à jamais chez les Touareg. De tous Les
membres de la tribu, un seul voyait de mauvais œil la
6ympathie croissante qui rapprochait le « roumi » et
Yanina : c’était Younès, un des principaux guerriers,
de caractère orgueilleux et...
...de sa captivité. Il s’entendait également fort bien avec les
autres esclaves de Bakouna, au nombre d’une vingtaine,
à qui il avait eu mainte occasion de rendre service, et qui
le considéraient comme une espèce de sorcier. Dans leurs
rares instants de loisir, ils se réunissaient tous en rond à
l’ombre d’une case et contaient d’interminables légendes
ou histoire de chasse. Armand Sourbier apprit ainsi qu’à
quelques...
Celle-ci se présenta peu après. Invité par le chef d’une
tribu voisine à une chasse à la girafe, Bakouna s’y rendit,
emmenant avec lui tous ses guerriers, ne laissant au vil
lage que les femmes, les enfants et quelques esclaves pré
posés à la garde du bétail. Armand Sourbier devait faire
partie de l’expédition ; mais la veille même du départ, il
fut pris d’un si violent accès de fièvre qu’il ne put quitter
sa couche de feuilles et que Bakouna fut obligé de...
(Voir la suite page 2.)
...le langage et les habitudes de ses hôtes qu’il finit par
être considéré comme un des leurs. Les mérites de
Yanina, la fille du vieux cheik, avaient beaucoup
influé sur la rapide acclimatation du jeune Français. Les
femmes touareg sont, en général, très belles et remarqua
blement instruites, et, sous tous les rapports, Yanina se
montrait bien supérieure à ses compagnes. A la suite d’une
chasse au lion, où Armand Sourbier avait sauvé la vie
d’Otman en tuant à bout portant le fauve qui l’avait...
...tous les audacieux qui avaient tenté Fentieprise, avaient
échoué ou avaient été dévorés par les esprits infernaux,
car nul n’avait jamais reparu. Armand Sourbier qui, mal
gré son apparente résignation, n’avait jamais renoncé à
l’espoir de reconquértr sa liberté, qui ne pouvait effacer
de sa mémoire le souvenir de Yanina, et qui se souciait
fort peu de tous les diables nègres, songea aussitôt à pro
fiter de la première occasion favorable pour gagner le rocher
sacré.
...conduisaient leurs captifs aux grands marchés de Gao
et de Tomlxractou. Deux jours après son départ, Younès
rencontra une nombreuse troupe dont ii connaissait le
chef ; il lui proposa de lui vendre son prisonnier. Après
maintes palabres, l’autre y consentit; et tandis que le traître,
ayant touché le prix de sa félonie, reprenait la route du
Nord, l’infortuné Sourbier, les fers aux poignets et aux
chevilles, se dirigeait à petites étapes vers le Niger...
35 CEKTIMES
A. FAYARD et C ie , Editeurs
18 et 20
ne du St-Gothard, PAH1S (14*)
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— Six mois 9.50
Étranger : Un an. 30 fr.
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CHEZ LES TOUAREG, par QUESNEL
11 y a une soixantaine d’années, les récits d’un jeune
explorateur français, nommé Duveyrier, avaient attiré
l’attention européenne sur les peuplades encore à peu près
inconnues du Sahara et du Soudan. Armand Sourbier,
un des plus brillants élèves de l’Ecole des Langues orien-
tiales, résolut d’aller à son tour passer quelque temps
au milieu des Touareg. Mis en rapport avec le cheik
Otman, chef d’une tribu des Aouel (irakien, il adopta si
bien le costume...
...farouche, vindicatif et dissimulé. .Jusqu'alors il avait
nourri l’espoir de devenir l’époux de Yanina et de succéder
un jour à son père. Déçu dans ses ambitions, il forma le
projet de se débarrasser d'Armand Sourbier. Une nuit,
alors que tous donnaient au campement, il s’introduisit
dans la tente du Français, jeta sur lui une ample couverture
destinée à étouffer ses cris et a paralyser sa résistance, et
le ligota étroitement. Puis il l'emporta, tel un paquet,
jusqu’à...
A Tombouctou, il fut acheté par un chef bambara, du
nom de Bakouna, dont le village était situé aux environs
de Koulikoro. Très fier d’avoir pour esclave un homme
de race blanche, Bakouna n’hésita pas à le payer deux
dents d’hippopotame et l’attacha à sa personne ; c’était
Armand qui lui préparait ses pipes, le servait et devait
l’éventer à l’aide d’un chasse-mouches tandis qu’il reposait.
Le jeune homme n’était pas maltraité ; mais, par...
...lieues du village, en face de Koulikoro. s’élevait un rocher
haut de plus de cent coudées, taillé à pic et creusé de cre
vasses et de grottes qui, disait-on, étaient le repaire de mille
légions de diables. Ce rocher était donc lui-mème considéré
comme un fétiche tout puissant, à tel point que tout esclave
fugitif qui parvenait à en atteindre le sommet avant d’avoir
été rejoint par son maître, devenait par ce fait un homme
libre. La tradition ajoutait, il est vrai, que...
...l’emplacement réservé aux chevaux, le chargea sur l’en
colure de sa propre monture et partit vers le sud dans la
direction de Mabrouk. C’était la saison où les caravanes
descendent vers le Tchad, apportant aux indigènes du Sou
dan les produits manufacturés d’Europe et les mille bibe
lots qui servent de monnaie d’échange en ces contrées encore
primitives ; c’était aussi l’époque oii, de tous les points de
l’Afrique, les trafiquants d’esclaves...
...une mimique expressive, son maître lui avait fait com
prendre que toute tentavive d’évasion serait punie de morL
Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, l’explorateur
se le tint momentanément pour dit et profita de son séjour
pour étudier les mœurs des peuplades du Niger. Au bout de
quelques mois, il parlait couramment le dialecte bambara
et avait réussi à gagner les bonnes grâces de son maître qui
ne le faisait plus si étroitement surveiller qu’au début...
...terrassé, la jeune fille ne dissimula pas plus longtemps
Ses sentiments à l’égard du valeureux étranger, et, de
son côté, l’explorateur en vint à se demander sérieu
sement s’il ne devait pas suivre l’impulsion de son cœur
en se fixant à jamais chez les Touareg. De tous Les
membres de la tribu, un seul voyait de mauvais œil la
6ympathie croissante qui rapprochait le « roumi » et
Yanina : c’était Younès, un des principaux guerriers,
de caractère orgueilleux et...
...de sa captivité. Il s’entendait également fort bien avec les
autres esclaves de Bakouna, au nombre d’une vingtaine,
à qui il avait eu mainte occasion de rendre service, et qui
le considéraient comme une espèce de sorcier. Dans leurs
rares instants de loisir, ils se réunissaient tous en rond à
l’ombre d’une case et contaient d’interminables légendes
ou histoire de chasse. Armand Sourbier apprit ainsi qu’à
quelques...
Celle-ci se présenta peu après. Invité par le chef d’une
tribu voisine à une chasse à la girafe, Bakouna s’y rendit,
emmenant avec lui tous ses guerriers, ne laissant au vil
lage que les femmes, les enfants et quelques esclaves pré
posés à la garde du bétail. Armand Sourbier devait faire
partie de l’expédition ; mais la veille même du départ, il
fut pris d’un si violent accès de fièvre qu’il ne put quitter
sa couche de feuilles et que Bakouna fut obligé de...
(Voir la suite page 2.)
...le langage et les habitudes de ses hôtes qu’il finit par
être considéré comme un des leurs. Les mérites de
Yanina, la fille du vieux cheik, avaient beaucoup
influé sur la rapide acclimatation du jeune Français. Les
femmes touareg sont, en général, très belles et remarqua
blement instruites, et, sous tous les rapports, Yanina se
montrait bien supérieure à ses compagnes. A la suite d’une
chasse au lion, où Armand Sourbier avait sauvé la vie
d’Otman en tuant à bout portant le fauve qui l’avait...
...tous les audacieux qui avaient tenté Fentieprise, avaient
échoué ou avaient été dévorés par les esprits infernaux,
car nul n’avait jamais reparu. Armand Sourbier qui, mal
gré son apparente résignation, n’avait jamais renoncé à
l’espoir de reconquértr sa liberté, qui ne pouvait effacer
de sa mémoire le souvenir de Yanina, et qui se souciait
fort peu de tous les diables nègres, songea aussitôt à pro
fiter de la première occasion favorable pour gagner le rocher
sacré.
...conduisaient leurs captifs aux grands marchés de Gao
et de Tomlxractou. Deux jours après son départ, Younès
rencontra une nombreuse troupe dont ii connaissait le
chef ; il lui proposa de lui vendre son prisonnier. Après
maintes palabres, l’autre y consentit; et tandis que le traître,
ayant touché le prix de sa félonie, reprenait la route du
Nord, l’infortuné Sourbier, les fers aux poignets et aux
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